La réalité Pratique/ Survie
Aujourd'hui, nous tenons notre existence
pour chose acquise. Nous ne sommes pas tous des millionnaires,
mais la plupart d'entre nous vivent dans des maisons pourvues
de chauffage et d'électricité, et disposant d'une plomberie intérieure.
Nous dormons la nuit en paix (hormis les parents de jeunes enfants)
! Nous nous réveillons le matin, prenons une douche chaude, puis
nous passons dans la cuisine où nous disposons de grandes quantités
de nourriture. Nous montons en voiture ou dans un autobus pour
aller à l'école ou au bureau. Nous rentrons chez nous après une
journée de travail de 8 heures, prenons notre repas du soir et
nous détendons. Nous avons des congés, du temps pour les loisirs
et un plan de retraite. Nous espérons vivre assez longtemps pour
voir grandir nos petits-enfants. Et nous ne nous rendons même
pas compte du côté fabuleux de tout cela ! La plupart d'entre
nous le tiennent pour patent !
Une
seule chose préoccupait le paysan moyen de l'Antiquité
dans son existence quotidienne, tout comme elle préoccupe
encore aujourd'hui un bon nombre d'habitants du tiers-monde :
survivre. Une foule de soucis l'obsédaient jour après
jour : son village pouvait être mis à sac par des
ennemis, sa femme violée, sa maison incendiée, lui-même
massacré. Sa femme pouvait mourir en couches, ses enfants
décéder prématurément de toutes sortes
de maladies. Ses récoltes pouvaient être détruites
ou son village être atteint par la sécheresse ou
par la peste. Voilà quelques-unes des inquiétudes
des gens d'alors. On travaillait de l'aube au crépuscule,
sans week-ends, sans congés, sans pension de retraite.
La vie se présentait sous des couleurs bien sombres.
Devant
de pareils soucis pour sa propre survie, qui aurait pu se permettre
d'envoyer ses enfants à école ? Les jeunes gens
qui survivaient aux causes de mortalité infantile partaient
travailler dans les champs. En outre, si la Grèce et Rome
ont eu l'une comme l'autre des écoles, l'instruction n'y
était pas gratuite. Qui disposait du temps et des ressources
financières nécessaires pour donner une éducation
à ses enfants ? Certainement pas le paysan moyen. Les historiens
estiment que le taux d'alphabétisation en Grèce
et à Rome se situait entre 10 et 15 %. Cela paraît
horrible selon nos normes modernes, mais c'était énorme
en comparaison des autres sociétés de l'Antiquité
! Seule la minorité dominante, c'est-à-dire la noblesse
et les propriétaires fonciers, pouvaient se permettre de
donner une éducation à leurs enfants. Et encore,
beaucoup d'entre eux ne s'en préoccupaient pas. La plupart
des gentilshommes et des monarques, en particulier à l'époque
médiévale, étaient illettrés. (Noter
: la seule exception à cette règle était
constituée par les prêtres [et pas seulement dans
le monde chrétien]. Dans beaucoup de cultures, le prêtre
occupait une double fonction de dirigeant religieux et de scribe.
Son statut était aussi au-dessus de la moyenne.)
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