Les Juifs d'Israël se trouvent actuellement dans une situation
bloquée de conflit avec leurs voisins arabes. Les médias nous
accablent de communiqués faisant état de violences en Judée-Samarie
et dans la bande de Gaza, mais l'épicentre du conflit, c'est sans nul
doute Jérusalem, et plus particulièrement, le Mont du Temple dans
la Vieille Ville.
Yasser Arafat ne cesse de répéter qu'aucune paix
n'est envisageable tant que Jérusalem n'est pas la capitale de la Palestine
et que le Mont du Temple n'est pas sous souveraineté musulmane. Le dernier
sommet de Camp David s'est enlisé lorsque les négociateurs se
sont heurtés à la position intransigeante d'Arafat quant au contrôle
du site.
Par ailleurs, les leaders israéliens déclarent
que Jérusalem doit demeurer sous souveraineté israélienne,
bien que Barak ait proposé, en son temps, une autonomie non négligeable
sur le Mont du Temple et un contrôle de l'Autorité Palestinienne
sur certains secteurs arabes de Jérusalem.
Quelles sont donc les revendications historiques ou religieuses
des deux parties? Les uns peuvent-ils se prévaloir de droits plus incontestables
que les autres, ou est-ce "la force qui fait le droit"?
Le but de cet article n'est pas de confirmer ou de contester
les droits de chacun sur Jérusalem, mais plutôt d'aider à
y voir plus clair dans cette controverse et à mieux comprendre quels
sont les liens respectifs des Juifs et des Musulmans avec ce lieu saint.
LA RELATION ENTRE LA SPIRITUALITE JUIVE ET JERUSALEM
Pour comprendre le lien qui unit le judaïsme et Jérusalem,
il nous faut commencer par le récit biblique. Du point de vue juif, le
lieu qui est investi d'une sainteté particulière est le Mont Moriah,
qu'on appelle de nos jours le Mont du Temple. C'est l'endroit situé sous
l'esplanade sur laquelle s'élève actuellement le sanctuaire musulman
connu sous le nom de Dôme du Rocher (ou, improprement, de mosquée
d'Omar).
Dans la Torah, Jérusalem est désignée sous
plusieurs noms : Salem (Chalem), Moriah, Jébus (Yevous),
Jérusalem (Yerouchalaïm) et Sion (Tsion). Le nom
le plus fréquent, Jérusalem, est cité 349 fois dans la
Torah et Sion 108 fois.
Il n'existe pour les Juifs qu'un seul et unique lieu saint : c'est le Mont du Temple. Et ce lien que les Juifs entretiennent avec lui est toujours actuel.
La première occurrence du lieu se trouve dans Genèse
ch 14, v18, lorsqu'Abraham rencontre Melchitsedek, roi de Salem. D'après
la tradition juive, le "ligotage" d'Isaac (Genèse ch 22, v
1-19) eut également lieu dans le" pays de Moriah", à
l'endroit actuel du Mont du Temple. Abraham avait choisi ce lieu car il sentait
combien la présence de Dieu y était fortement attachée.
Le rêve de Jacob où des anges montent et descendent une échelle
qui s'élève jusqu'au ciel se déroule également en
ce lieu (Genèse ch 28 v10-22)
Nous voyons donc que depuis des milliers d'années, le
peuple juif a toujours considéré le Mont Moriah comme le lieu
où la présence de Dieu se fait sentir de manière plus intense
qu'en tout autre lieu au monde, et il n'existe pour les Juifs qu'un seul et
unique lieu saint : c'est le Mont du Temple. Et ce lien que les Juifs entretiennent
avec lui est toujours actuel :
Trois fois par
jour, pendant la prière, les Juifs se tournent vers Jérusalem,
et ceux qui se trouvent à Jérusalem se tournent vers le Mont
du Temple.
Dans les prières
journalières, Jérusalem est mentionnée plusieurs fois,
ainsi que dans les "grâces après les repas".
Le Seder de Pessah
se termine par "l'an prochain à Jérusalem". C'est
également la phrase qui conclut l'office de Yom Kippour.
Le jeûne
de Ticha Be'Av commémore la destruction du premier et du second Temple.
Au cours d'un mariage
juif, le marié brise un verre en signe de deuil, en souvenir de la
destruction des deux Temples. Il récite ensuite un extrait du psaume
137 : "
Si je t'oublie, Jérusalem, que ma main droite m'oublie,
que ma langue s'attache à mon palais si je ne me souviens pas de toi,
si je ne place pas Jérusalem au sommet de ma joie".
Les Juifs religieux
laissent souvent dans leur maison une petite surface de mur brut et sans peinture
en souvenir de la destruction des deux Temples.
LA RELATION HISTORIQUE ENTRE LE JUDAÏSME ET JERUSALEM
L'histoire la plus ancienne de Jérusalem plonge également
ses racines dans la Bible. On peut ajouter aux passages cités précédemment
le livre de Josué (ch 10) où l'on voit Adoni-Tsedek, le roi cananéen
de Jérusalem, attaquer Gabaon qui avait fait la paix avec les Israélites.
Pendant la période d'environ 400 ans qui sépare
l'entrée du peuple juif dans le pays de Canaan de la période des
Juges, Jérusalem demeura une ville non-juive. Ce n'est que sous le règne
du roi David (environ 1000 ans avant l'ère ordinaire) que Jérusalem
fut conquise sur les Jébuséens (Samuel II, ch 5) et devint la
capitale politique et spirituelle du peuple juif.
Le roi David acquit "l'aire d'Aravna" sur le Mont Moriah (Samuel II, ch 24, v 18-25) pour y bâtir un autel à l'Eternel.
Les archéologues s'accordent à penser que la ville
cananéenne primitive et la cité de David se trouvaient à
l'emplacement actuel du village arabe de Silwan (kfar ha'Chiloah),
en contrebas de la muraille méridionale.
Le roi David acquit "l'aire d'Aravna" sur le Mont
Moriah (Samuel II, ch 24, v 18-25) pour y bâtir un autel à l'Eternel
et c'est le roi Salomon, le fils de David, qui y édifia le Temple.
Le Livre des Rois (I, ch 6-8) décrit en détail la construction
et l'inauguration du Temple : "ce fut 480 ans après le départ
des enfants d'Israël du pays d'Egypte, dans la quatrième année
du règne de Salomon que celui-ci édifia le Temple en l'honneur
de l'Eternel" (Rois I, ch 6, v 1).
Le Temple de Salomon est également appelé le premier
Beit ha'Mikdach ( Temple). Tous les archélologues s'accordent
à penser qu'il se trouvait sur le Mont Moriah, probablement à
l'emplacement du Dôme du Rocher, mais il n'existe aucune certitude quant
à sa situation précise.
Quatre cent dix ans après sa construction, il fut rasé
par les Babyloniens lorsqu'ils assiégèrent Jérusalem, et
il n'en resta rien.
Après la victoire babylonienne, la plupart des habitants
juifs de Jérusalem fut chassée du pays. Cet exil forcé
est évoqué dans un verset célèbre du psaume 137
: " Sur les rives des fleuves de Babylone, nous étions assis
et nous pleurions en nous souvenant de Sion".
Cinquante ans plus
tard, Babylone était conquise par la Perse et les Juifs furent autorisés
par Cyrus à retourner à Jérusalem. Sous la conduite de Zéroubavel,
puis d'Ezra et de Néhémie, les Juifs rebâtirent le Temple
et la muraille de fortification autour de la ville (Néhémie, ch
4 - 6).
Pendant les deux périodes
successives du premier et du second Temple, le Beit ha'Mikdach était
le centre vital du monde juif, tant en Israël qu'en Diaspora. Les Juifs
du monde entier contribuaient à ses frais d'entretien. Les Cohanim (les
prêtres) et les Lévites y assuraient le service et, trois fois
par an , au moment des fêtes de Pessah, Soukkoth et Chavouoth, tous les
Juifs avaient l'obligation de se rendre en pèlerinage au Temple de Jérusalem.
Le second Temple ( Bayit
cheni ) se dressa pendant 420 ans à l'emplacement du premier, sur
le Mont Moriah. Il fut remanié à plusieurs reprises mais c'est
sous le règne d' Hérode le Grand ( -37 à 4 de l'ère
ordinaire) qu'il atteignit sa pleine magnificence. Flavius Josèphe, l'historien
juif qui vécut à la fin de la période du second Temple,
nous a laissé des descriptions détaillées du Temple d'Hérode
et de son environnement (voir "Antiquités juives" ch 15 et
"la Guerre des Juifs" ch 5).
La période du second
Temple s'achèva avec la destruction de Jérusalem par les Romains
en l'an 70 de l'ère ordinaire. Il se peut que les Juifs aient tenté,
ultérieurement, de reconstruire le Temple, mais ils n'y parvinrent jamais
et pendant plus de 600 ans, le site du Mont du Temple fut un champ de ruines.
Les seuls vestiges que nous ayons sont les massifs murs de soutènement
entourant le Mont Moriah, érigés par Hérode pour servir
de sous-bassement à la plate-forme sur laquelle s'élevait le Temple.
LA RELATION ENTRE LE
MONDE JUIF ACTUEL ET JERUSALEM
Bien que le Temple ait disparu
depuis 2000 ans, Jérusalem continue à être le centre du
monde juif. Le Temple n'existe plus mais les Juifs pensent que la sainteté
intrinsèque du lieu existe toujours. La tradition juive nous enseigne
qu'à la fin des temps, à l'époque messianique, un troisième
Temple, indestructible celui-ci, sera édifié sur le Mont Moriah.
Le Mont Moriah est le site
le plus sacré au monde pour les Juifs, et non, comme on le pense souvent
à tort, le Mur Occidental. Ce mur n'est qu'une petite portion du mur
de soutènement hérodien et il ne tire son importance qu'en tant
qu'il faisait partie du Mont du Temple lui-même.
Pourquoi, alors, les Juifs
viennent-ils prier au Mur ? Depuis la destruction du Temple, les Sages ont décrété
qu'en raison de la sainteté du lieu, les Juifs (et les non-Juifs) ne
devaient pas se rendre sur le mont du Temple. Par conséquent, le Mur
Occidental devint l'endroit où venaient prier les Juifs souhaitant se
trouver le plus près possible de leur lieu saint, le Mont du Temple.
Le surnom de "Mur des Lamentations" provient des larmes que versaient
les Juifs qui venaient y prier et pleurer la destruction du Temple.
LA RELATION ENTRE LA
SPIRITUALITE MUSULMANE ET JERUSALEM
La relation entre l'Islam
et Jérusalem débute beaucoup plus tard dans l'histoire, au cours
du 7ème siècle de l'ère ordinaire. La personnalité
centrale de l'Islam, Mahomet, est né et a grandi dans ce qui est aujourd'hui
l'Arabie Saoudite et il a fondé l'Islam au début du 7ème
siècle. L'an Un de l'Hégire (le calendrier musulman ) correspond
à l'année 622 du calendrier chrétien .
Les historiens s'entendent
à penser que Mahomet subit l'influence du Judaïsme (et du Christianisme).
Cette influence était telle que, pour Mahomet, la direction initiale
vers laquelle on se tournait pour prier (la Kibla) était Jérusalem.
Plus tard, Mahomet changea la direction de la prière au profit de la
Mecque, en Arabie, dont le statut passa de lieu de pèlerinage païen
à celui de "ville éternelle", centre de la religion
musulmane. Les Musulmans situent également à la Mecque le lieu
où Abraham s'était apprêté à sacrifier Ishmaël,
le frère d'Isaac.
Le mot "Jérusalem" n'apparaît pas une seule fois dans le Coran.
Après avoir fondé
l'Islam et remporté la victoire sur ses rivaux païens, Mahomet mourut.
Bien qu'il ne soit jamais parvenu , avec son armée conquérante,
jusqu'à Jérusalem, son successeur, le calife Omar remporta la
victoire sur les Byzantins en 638 et s'empara de Jérusalem. Lorsqu' Omar
se rendit pour la première fois sur les ruines du Mont du Temple, il
pria en se tournant délibérément vers le Sud, vers la Mecque,
pour que personne ne pût penser qu'il priait en se tournant vers la même
direction que les Juifs.
Le texte saint de l'Islam
est le Coran, qui contient, selon la tradition musulmane, les enseignements
de Mahomet. Le mot "Jérusalem" n'y apparaît pas une seule
fois, alors qu'il est cité des centaines de fois dans la Bible juive.
Quelle est donc la nature de la relation entre la spiritualité musulmane
et Jérusalem ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire
de mieux connaître l'histoire des débuts de l'Islam.
LA RELATION HISTORIQUE
ENTRE L'ISLAM ET JERUSALEM
Lorsqu' Omar arrive à
Jérusalem en 638, les Musulmans se tournent déjà vers la
Mecque pour prier, et les deux villes saintes de la Mecque et Médine
sont solidement établies. L'Islam, dont les racines spirituelles, comme
celles du Christianisme, sont en grande partie issues du Judaïsme, reconnaît
la relation existant entre les Juifs et le Mont du Temple, et donne même
à celui-ci, après la conquête, le nom de "Bait al Maqdis"
(littéralement "le Temple saint"). Le nom actuel "Al Kuds"
vient de HaKodech ("le Saint" en hébreu). Les Musulmans utilisent
aussi le terme "Sayoun" ou "Siyoun", la forme arabe de Sion.
Les historiens avancent
plusieurs raisons pour expliquer la construction d'édifices religieux
musulmans sur le Mont du Temple. L'instauration de la dynastie des Omayyades
en 658 correspond à une période d'instabilité dans le monde
islamique, caractérisée par des luttes pour le pouvoir et des
assassinats. L'un des cinq piliers de l'Islam est le pèlerinage à
la Mecque, la ville la plus sainte pour les Musulmans. A la fin du 7ème
siècle, le califat omayyade basé à Damas perd le contrôle
de la Mecque. La nécessité de réduire l'importance de la
Mecque, et donc de créer un lieu saint musulman plus près de Damas,
peut fort bien avoir incité le calife omayyade Abd al Malik à
entreprendre, en 688, la construction du Dôme du Rocher sur le site où
s'élevait le Temple.
Une autre raison avancée
par les historiens pour expliquer la présence musulmane à Jérusalem
pourrait être le désir du calife de rivaliser avec l'imposante
église du Saint-Sépulcre où se trouve, selon la tradition
chrétienne, la tombeau de Jésus. Il est intéressant de
noter que les dimensions actuelles du Dôme du Rocher sont les mêmes
que la rotonde du Saint-Sépulcre.
Pour les Omayyades, à Jérusalem, le point de départ de l'ascension céleste de Mahomet était la surface rocheuse dénudée située au sommet du Mont Moriah.
Mais, étant donné
que Jérusalem n'est pas mentionnée dans le Coran, quel est donc
le rapport particulier qui unit l'Islam à ce lieu ? La réponse
à cette question se trouve dans la sourate 17 du Coran. Ce chapitre nous
relate la vision du voyage nocturne de Mahomet (al Isra) sur son cheval ailé
al Bourak, qui avait le visage d'une femme, le corps d'un cheval et la queue
d'un paon. Voici ce que dit la sourate 17 du Coran :
"Gloire à
celui qui a transporté son serviteur la nuit, de la mosquée sacrée
( al Masdijd al Ahram, à la Mecque) à la mosquée
lointaine (al Masdijd al Aqsa) dont nous avons béni le pourtour,
afin de lui faire voir certains de nos signes".
Dans le voyage nocturne
de Mahomet, le lieu exact d'Al Aqsa (la mosquée lointaine) n'est jamais
précisé. D'après la tradition mystique chiite, cette mosquée
lointaine serait une mosquée céleste.
A la fin du 7ème
siècle, les Omayyades affirment que le site réel d'Al Aqsa est
en fait le Mont du Temple. Plus tard, ce sera le site plus restreint de l'actuelle
mosquée Al Aqsa, qui se trouve du côté sud du Mont du Temple.
La première mosquée, située probablement à l'endroit
où Omar se tint pour prier lorsqu'il arriva à Jérusalem
en 638, fut construite par le calife omayyade Al Walid au début du 8ème
siècle. Elle fut détruite à plusieurs reprises par des
tremblements de terre et reconstruite à nouveau.
Le Coran décrit plus
loin comment Mahomet, étant arrivé à Al Aqsa, monte vers
le septième ciel (al Miraj : l'ascension) accompagné par l'ange
Gibril (Gabriel). Il voyage de ciel en ciel et parle avec Allah et différents
prophètes. Pour les Omayyades, à Jérusalem, le point de
départ de l'ascension céleste de Mahomet était la surface
rocheuse dénudée située au sommet du Mont Moriah. C'est
la raison pour laquelle le calife Abd al Malik voulut consacrer cet endroit
en y construisant le magnifique Dôme du Rocher.
De 638 à 1917 ( à
l'exception de la période d'occupation des Croisés de 1099 à
1187) , Jérusalem fut dominée par différentes dynasties
islamiques basées en Syrie, en Egypte et en Turquie. Jérusalem,
tout en demeurant une ville de pélerinage, ne fut jamais choisie comme
capitale par ces différentes dynasties islamiques. Les seuls occupants
à avoir choisi Jérusalem comme capitale au cours de ces 3000 dernières
années furent les Croisés lorsqu'ils fondèrent le Royaume
latin de Jérusalem, de 1099 à 1187.
Au cours de cette période
d'occupation musulmane de 1300 ans, et malgré son statut de troisième
ville sainte de l'Islam, Jérusalem a pratiquement toujours été,
bien que sous contrôle islamique, une petite ville délaissée
et sans grande importance. Les deux seules exceptions sont la période
des Omayyades ( du 7ème au milieu du 8ème siècle) et la
période des Mamelouks (de la moitié du 13 ème siècle
au début du 16ème) pendant lesquelles de grands projets architecturaux
furent réalisés.
JERUSALEM ET LA REALITE
ACTUELLE
Israël confie au Wakf (le Conseil religieux musulman) le soin d'administrer le Mont du Temple.
Après la fin de la
première Guerre Mondiale et l'effondrement de l'empire Ottoman, ce sont
les Anglais qui vont exercer leur mandat sur la terre d'Israël, de 1918
à 1948. L'Etat d'Israël voit le jour en 1948, avec la moitié
de Jérusalem (y compris la Vieille Ville et le Mont du Temple) sous souveraineté
jordanienne.
Pendant la guerre des Six
Jours, en 1967, Israël reconquiert la Vieille Ville et, pour la première
fois depuis 2000 ans, le Mont du Temple se retrouve sous souveraineté
juive.
Il est intéressant
de noter que la première Charte de l'O.L.P. en 1964 ne mentionne pas
Jérusalem. Ce n'est qu'après que la Vieille Ville se soit retrouvée
sous souveraineté juive que la Charte de l'O.L.P de 1968 va mentionner
nommément Jérusalem.
On aurait pu penser que
les Israéliens allaient immédiatement chasser les Musulmans et
reprendre le contrôle du seul lieu saint juif. Mais dans ce qu'il faut
bien appeler un acte de tolérance sans précédent, Israël
va confier au Wakf (le Conseil religieux musulman) le soin d'administrer le
Mont du Temple.
Actuellement, bien qu'Israël
se prévale de son droit théorique de souveraineté sur le
site, la réalité, de facto, depuis 1967, est que ce sont les Musulmans
qui en ont le contrôle, au point que les Juifs n'ont pas le droit d'y
prier, mais peuvent cependant le visiter (en groupe et à certaines conditions).
CONCLUSION
Dans le nom hébreu
de Jérusalem on trouve le mot paix : chalom. Celle qui est souvent appelée
"la ville de la paix" se trouve , par une cruelle ironie du sort,
au cœur du conflit israélo-arabe.
Il n'existe pas de solutions
simples à des situations complexes, surtout lorsque des croyances religieuses
et des problèmes d'identité nationale sont en jeu. Seule une approche
objective de l'histoire compliquée de Jérusalem pourra apporter
l'espoir de parvenir à une solution juste et durable.
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The Holy Land- An Oxford Archaeological Guide from Earliest
Times to 1700. Oxford: Oxford University Press 1998.
Prawer,J and Ben-Shammai,H.
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New-York: New-York University Press 1996.
Shanks, Hershel. Jerusalem-
An Archaeological Biography. New-York/ Random House 1995
Traduction de Monique Siac