Cette année, Pourim tombe un vendredi. S’il est vrai qu’à
l’heure où l’on doit accomplir les mitsvoth d’écouter
la Meguila (soir et matin), d’offrir des Michloa’h Manot (les mets
que l’on envoie aux amis) et des Matanot Laevyonime (dons aux pauvres),
rien ne s’oppose à ce que l’on procède comme les autres
années, il n’en va du tout de même en ce qui concerne la Mitsva
du festin de Pourim, la Seoudat Pourim.
En effet, l’usage place la Seoudat Pourim dans le courant de l’après-midi
de Pourim, le plus souvent en fin d’après-midi, quitte à ce
que ce festin se prolonge même tard dans la nuit.
Or, cette année, il faut soigneusement veiller à éviter toute
collision entre le festin de Pourim et l’entrée de chabbathh. Car
le chabbathh qui vient immédiatement après Pourim devra jouir de
la totalité des honneurs réservés aux autres chabbathot.
Ce chabbath commence à 18h45 ! Et auparavant, il faut vaquer à tous
les préparatifs qui introduisent le chabbath. Par exemple, au niveau des
tâches culinaires, du ménage et de la toilette préchabbathique.
Ensuite, lorsque chabbath arrive, il faut pouvoir le recevoir dignement. Comment
celui dont l’esprit serait encore complètement coloré, saturé,
par les copieuses libations pieusement effectuées pendant le festin de
Pourim, deviendrait-t-il soudain digne de faire les prières de Maariv de
chabbath ? Puis, après la prière à la synagogue, comme tous
les autres vendredi soirs, viendra le moment du Kiddouch du vendredi soir. Comment
faire pour avoir l’esprit clair et pouvoir proclamer dans le Kiddouch que
Dieu a créé le monde en six jours et s’est reposé le
septième jour, l’a sanctifié et nous l’a offert ? Comment
faire pour ne pas manquer de l’appétit nécessaire pour honorer
le repas du vendredi soir ?
Pour toutes ces raisons, nous faisons le festin de Pourim donc vendredi matin.
On aura soin de réduire le temps que l’on met à distribuer
Michloa’h Manot et Matanot Laevyonime, sans frustrer les miséreux.
On donnera autant que les autres années, mais en moins de temps. Puis,
dès que possible, on s’attablera au festin de Pourim. Celui-ci pourra
être un petit déjeuner qui se prolonge ; ou un repas de midi, pris
avec un peu d’avance. On lui donnera tous les caractères d’un
festin de Pourim, du point de vue du menu et de la présentation du repas
: table de fête, bougies allumées ; inversement, on l’abrégera
dans le temps en l’honneur du chabbath.(…)
Passez un joyeux Pourim et un bon chabbath.