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Judaïsme / Judaisme 123 back  Retour
L'être et l'image... suiteEsaü est à même de véhiculer un message par son apparence, même lorsque celui-ci ne correspond en rien à ses croyances profondes.


La fin du livre de l’Exode expose chacune des facettes du Michkane, « le sanctuaure mobile » des enfants d'Israël dans le désert.

L’insistance de la Torah sur les détails de la construction de ce sanctuaire peut surprendre.

Elle peut être comprise lorsque l’on se réfère aux textes des sages qui voient en cet espace un microcosme dans lequel tout était régie selon les valeurs de la vérité révélée.

Les maîtres du Midrash nous enseignent que cet endroit est le lieu de la « réalisation » du projet divin sur terre.

Ils s’appuient sur le verset : « le lieu de ta résidence tu as réalisé D.ieu » (Exode 15 , 17), pour dire que, dans le Michkane, la création n’est plus un substrat permettant la mise en œuvre du projet divin , mais elle est un monde en action, une réalité palpable.

Dans ces conditions chacun des versets en rapport avec ce lieu doit être étudié et être source d’inspiration et d’enseignement.

C’est dans cet esprit qu’il faut aborder les Midrashim qui suivent.

Au début du chapitre 25 de l’Exode, la Torah énumère les différentes sortes de matières premières collectées auprès des enfants d’Israël pour la construction du Michkane.

Des métaux comme l’or, l’argent, le cuivre sont mentionnés ainsi que des peaux de bélier teintes en rouge.

Un Midrash remarque que le fer ne fait pas partie des métaux recueillis et explique cette absence par le fait qu’Edom (Rome) est symbolisée par le fer et qu’il est inconcevable de trouver dans le Michkane un élément rappelant une civilisation qui fut à l’origine de la destruction du Temple.

Le Midrash enseigne :

« Il n’est pas fait état d’un don de fer ; ni dans le Michkane, ni dans le Temple. Pourquoi ? Parce que Edom l’impie est symbolisée par le fer et elle a détruit le Beit haMikdach (le Temple) ».

Par ailleurs un autre Midrash voit dans l'utilisation « des peaux de bélier teintes en rouge » (Ex. 25 - 5) pour la confection du Michkane, une allusion au royaume d’Edom; jouant d’un jeu de mot assez facile reliant le terme rouge ici « méodamim » au terme Edom.


La lecture de ces deux midrashim laisse perplexe. Ceux-ci semblent en être en parfaite contradiction. Le premier refuse de voir dans le Michkane, le sanctuaire du désert, la moindre allusion au royaume d’Edom. Le second Midrash accepte l’idée d’une représentation d’Edom dans le Michkane au niveau de ses tentures.

Ces deux textes sont ils conciliables ?

La controverse autour de la présence ou non d’une allusion à Esaü, et à sa desendance Edom, dans le Michkane peut être expliquée par la nature spécifique des valeurs prônées et développés par cette nation.

Pour les appréhender correctement, il convient de se pencher sur les enseignements de la Torah concernant Essav en qui s’origine Esaü.

Nous avons expliqué dans notre étude précédente qu'Esaü est celui qui maîtrise parfaitement le monde de l'IMAGE. Qu'Esaü est à même de véhiculer un message par son apparence, même lorsque celui-ci ne correspond en rien à ses croyances profondes.

Les tentures étaient étaient l’IMAGE que donnait de lui même ce lieu aux yeux de ceux qui n’y entraient pas.

Des lors les Midrashim cités plus haut trouvent leur sens. Le premier texte traite des matériaux nécessaires à la construction de l’intérieur du Michkane, donc aux valeurs intérieures de l'homme. Ce faisant, il ne peut y trouver la moindre allusion aux valeurs développées par Esaü.

En revanche, le second midrash s’exprime à propos des tentures qui constituent le lien entre le sanctuaire et le monde extérieur. Elles étaient l’IMAGE que donnait de lui même ce lieu aux yeux de ceux qui n’y entraient pas.

Elles devaient donc être soigneusement étudiées pour être à même de transmettre un message par leur simple aspect à ceux qui les contemplaient. Elles devaient fonctionner sur un mode de communication basé sur l’IMAGE.

Ici, il faut faire allusion à Esaü, à Edom. Il faut être capable de s'inspirer des techniques de communication développées par cette civilisation afin de pouvoir les utiliser à bon escient.

Ainsi, le Midrash a pu dire que les tentures rouges (méodamim) font référence à Essav, dans la mesure où elles mettent en valeur une notion qu’il porta à son apogée.



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Ariel MESSAS
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