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Gaza et la RédemptionC’est l’observance religieuse juive, l’étude juive, les larmes juives, l’amour juif qui amèneront la justice véritable.
La bande de Gaza est vide de Juifs. Est-ce que la décision de la rendre fut sage ou tout à fait folle ? Est-ce que cela va marquer le début d’un Proche-Orient plus stable ou plus explosif. Est-ce que cela servira à renforcer les Palestiniens considérés comme modérés ou bien à encourager ceux qui se sont fait connaître par leur cruauté ? Toutes ces questions ont été abordées avec passion. C’est l’Histoire qui pourra, grâce au recul, y répondre un jour.

Mais la tragédie humaine qui se déroula lors du retrait est indéniable. Ceux parmi nous qui n’ont jamais été obligés de quitter leur maison, les champs qu’ils ont plantés et moissonnés, les synagogues dans lesquelles ils ont prié et étudié, les cimetières où sont enterrés leurs chers disparus, ne peuvent en aucun cas avoir la prétention de comprendre la douleur de ceux qui ont vécu dans la bande de Gaza et qui ne pourront plus désormais y habiter. Toutes ces familles déplacées, si nobles et aimant tellement leur terre, méritent que nous leur accordions notre sympathie la plus profonde et que nous soyons préoccupés par leur sort.

Cependant, en dépit de tout cela, ce n’est pas le désespoir qu’un Juif croyant peut ressentir suite au retrait de la bande de Gaza. Il n’est pas question que les traumatismes de ces dernières semaines soient en mesure d’éclipser une image beaucoup plus large, la seule qui soit authentique ; c’est celle de la période qui l’a encadrée.

Les événements de Gaza ont atteint leur apogée et leur dénouement à un moment du calendrier juif particulièrement approprié : les jours de deuil précédant Ticha Be’Av et puis ce jour de tristesse lui-même. Néanmoins, et ce de manière similaire, la tradition juive affirme avec certitude que c’est dans la pesante moiteur de la tragédie de Ticha Be’Av que les germes de la rédemption juive poussent patiemment.

Chanter sans besoin de tirer des coups de fusil

Un Juif croyant est tout à fait conscient que des événements malheureux, et même tragique, surviennent et que beaucoup d’entre eux ne sont pas annulés par la prière. Comme tous les Juifs du monde l’ont lu récemment dans la section du chabbat, Moïse n’a pas eu le droit de réaliser son souhait le plus ardent qui était de fouler le sol de la Terre sainte ; la « génération du désert » a subi le même sort. Même après la destruction des Temples et l’expulsion de la Terre d’Israël, les croisades, les pogroms, les accusations mensongères, les exils, ont parsemé l’histoire juive. Et nous nous trouvons ici à peine plus d’un demi-siècle après l’anéantissement des Juifs d’Europe de l’Est.

Et pourtant, c’est ici même que nous sommes également submergés par l’abondance de la renaissance spirituelle. Quels que soient les problèmes qui harcèlent le monde juif contemporain, la restauration, en Israël et tout autour du monde, de la science et de la vie juives qui, jadis, personnifiaient la judaïsme européen, est stupéfiante et témoigne de la permanence de l’amour de D.ieu pour son peuple.

C’est cette leçon qui fait battre les cœurs juifs qui, de la sorte, sont capables de distinguer les choses au-delà de l’événement, et, pour le présent, au-delà du retrait de Gaza. C’est vrai, l’Etat d’Israël est plus petit qu’il ne l’était il y a un mois, mais Eretz Israël, la terre que les Juifs ont héritée, n’a pas du tout rétréci. Une partie d’entre elle peut être maintenant plus isolée mais soyons patients ; ses résidents légitimes y retourneront un jour. C’est vrai, les ennemis jurés du peuple juif sont plus proches désormais des villes juives mais les vies juives demeurent, comme toujours, dans les mains de Son Protecteur ; si nous méritons Sa protection, les seules victimes des terroristes qui se font exploser seront eux-mêmes.

Et alors que les membres du Hamas peuvent chanter et tirer en l’air avec leurs armes pour marquer leur prétendue victoire et s’engager de nouveau à assouvir leur soif de sang, un Juif croyant sait qu’un jour aura lieu une autre fête, infiniment plus grande, la célébration de la chute absolue de ces barbares et de leurs partisans. Et ce seront alors le peuple juif et les justes des nations qui jubileront, qui chanteront des louanges et cela sans besoin de coups de fusil.

Cette réjouissance ultime, le retour de toute la Terre sainte à ses héritiers légitimes et le bannissement du mal de l’humanité, ne sera pas provoquée, comme l’a dit le prophète de manière sardonique, par « ma force et la puissance de mon bras », ni par des manœuvres géopolitiques ni par une course aux armements perfectionnés. Ce qui la déclenchera sera quelque chose de totalement différent, quelque chose qui était ironiquement évident – les germes dans l’obscurité – parmi le bouleversement du retrait lui-même.

Embrasser la Torah

Les médias étaient pleines des images prévisibles de la confrontation – les plus répugnantes, celles de la jeunesse extrémiste venue d’ailleurs et arrivant dans de la bande de Gaza. Il y avait même certains Juifs, quelque part, qui, tragiquement, semblaient avoir adopté les méthodes et la folie de nos ennemis.

Néanmoins il faut dire qu’il y avait d’autres scènes, celles-là poignantes, montrant des soldats et des habitants tenant des conversations venant du fond du cœur, s’étreignant les uns les autres, se réconfortant mutuellement, pleurant tous ensemble. Une famille donnant à boire à un soldat en nage, un soldat embrassant la Tora qu’un Rabbin était en train d’évacuer d’une synagogue. Les images de frères et de sœurs se trouvant de part et d’autre d’une situation difficile, dont ils n’étaient responsables et qu’ils ne contrôlaient pas.

Ces images détiennent les clés de l’avenir des Juifs, de la rédemption qui, comme les Juifs croyants le savent, arrivera en son temps. Nulle question de la hâter au moyen d’un jihad juif ni en faisant confiance à des dirigeants ou des tactiques politiques ou militaires. C’est l’observance religieuse juive, l’étude juive, les larmes juives, l’amour juif qui, seuls, pourront l’accélérer.

Les sept semaines qui suivent Ticha Be’Av sont, d’après la tradition juives les « Sept semaines de consolation ». C’est une période pendant laquelle on se souvient que D.ieu a promis que, bien que la tragédie juive puisse sembler écrasante, la rédemption se produira à l’heure. Et alors, la terre juive, toute entière, se réjouira au-delà de ce qu’on peut imaginer, avec ses habitants légitimes.

 

 

Traduction et Adaptation de Claude Krasetzki

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Avi SHAFRAN
Le rabbin Avi Shafran est Directeur des Affaires publiques de l’Agudath Israel of America.
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