Danny et Dinah se rendirent à la synagogue à Yom Kippour. En
pénétrant à l’intérieur, ils virent quelque
chose de très inhabituel.
« Hé Danny, » dit Dinah, désignant du doigt les
hommes dont la tête et le corps étaient recouverts de châles
de prières blancs. « Pourquoi jouent-ils à cache-cache
? »
« Je ne sais pas, » répondit Danny. « Mais regarde,
ils n’ont même pas de chaussures aux pieds ! »
« Tououououou ! Tououououou ! Tououououou ! » sonna Cent-sons
le chofar. « Ils ne jouent pas à cache-cache, ils sont en train
de prier. Et à Yom Kippour, chacun laisse ses chaussures à la
maison. Voulez-vous vous joindre à moi et faire connaissance avec les
jours qui séparent Roch Hachana de Yom Kippour ? »
« Bien sûr, » dirent-ils.
« Où commençons-nous ? » demanda
Danny.
« Que pensez-vous du lendemain de Roch Hachana, » demanda
Cent-sons.
« C’est un bon jour pour commencer, » affirma
Dinah.
Les dix jours qui vont
de Roch Hachana à Yom Kippour s’appellent
les « Dix Jours de Techouva ». Techouva signifie « retour » vers
D.ieu.
A Roch Hachana, chacun
de nous passe en jugement. Ensuite, entre Roch Hachana et Yom Kippour, on
nous donne un sursit, une dernière chance pour nous
améliorer et montrer que nous regrettons le mal que nous avons fait.
A Yom Kippour, le jugement final est rendu.
C’est un peu comme si un enfant était appelé dans le bureau
du directeur pour mauvaise conduite. Gêné de se trouver devant
le directeur, l’enfant exprime ses remords. Ce à quoi le directeur
répond en disant:
«
Je suis heureux d’entendre que tu regrette ce que tu as fait. C’est
la première étape. La deuxième étape, c’est
de te demander ce que tu vas faire pour changer. Nous allons laisser passer
une semaine et voir comment les choses évoluent. Si la situation s’améliore,
nous oublierons cet incident. Je sais que tu es décidé à prendre
les choses en main. Je suis sûr que tu trouveras un moyen pour empêcher
que de telles choses se reproduisent. Bonne chance. »
Pendant ces dix jours,
il est bon de donner plus de tsédakah, charité
que d’habitude.
Donner de la tsédakah montre que nous nous soucions des autres, spécialement
du fait qu’il n’est pas facile de donner son argent. Même
une petite somme est considérée comme une grande mitsvah !
Le Chabbat entre Roch Hachana
et Yom Kippour s’appelle
Chabbat Chouva.
Chouva tout comme techouva signifie « retour » et
implique que le Peuple juif doit faire de son mieux pour revenir vers D.ieu,
bien se conduire et faire le bien autour de soi. Surtout avant Yom Kippour,
le jour où notre jugement doit être scellé pour toute l’année.
Un jour de jeûne est un jour sans nourriture ni boisson. Nous nous abstenons
de manger et de boire pendant toute la soirée et la journée de
Yom Kippour. Comme le jeûne débute au coucher du soleil, il est
important de manger et de boire avant que le jeûne ne commence. Un repas
de fête est préparé et la famille entière s’attable
pour manger. Dès que ce repas est terminé, le jeûne commence.
« Pourquoi appelle-t-on cela un jour de jeûne ? » demanda
Danny.
« Jeûner signifie se priver de manger et de boire, » répondit
Cent-sons. « Mais ne t’inquiète pas, on ne reste pas jeûne
très longtemps. »
« Danny, » dit Dinah, « Je crois qu’il
se moque de nous. »
« Pas du tout, » dit Cent-sons. « Il existe plusieurs mots
qui se prononcent de la même manière, mais qui n’ont pas
le même sens. ‘Jeune’ est le contraire de vieux, mais cela
veut aussi dire s’abstenir de manger. »
Avant le coucher du soleil,
la maîtresse de maison allume les bougies.
Juste avant de quitter la maison pour se rendre à la synagogue, les
parents bénissent leurs enfants avec la magnifique « Bénédiction
des enfants » qui se trouve dans le Ma’hzor (livre de prières)
de Yom Kippour.
Les petits enfants ne jeûnent pas. Seuls sont qui ont atteints l’âge
de Bar/Bat Mitsvah ont l’obligation de jeûner. Toutefois, même
les jeunes enfants se refrènent de se laver, de se mettre des onguents
ou de porter des chaussures en cuir. Au lieu de chaussures en cuir, les gens
portent des tennis en toile, des chaussures en matières synthétiques,
des chaussons ou des chaussures de plage.
« Je me rappelle, maintenant…» dit Danny, « Maman
nous a expliqué l’année dernière, que même
si les enfants peuvent manger, nous ne devions pas nous promener en mangeant
sous le nez des gens qui jeûnent. »
« C’est ce que j’appelle avoir de la considération
pour les autres, » remarqua Cent-sons. « Mieux vaut ne pas rendre
les choses plus difficiles quand elles le sont déjà. »
« Je vais mettre mes chaussons blancs, » annonça Dinah
joyeusement. « et je me sentirai comme une grande, puisque tous les adultes
porteront des chaussons ou quelque chose comme ça. »
Kol Nidrei marque l’ouverture des prières de Yom Kippour. On
ouvre l’Arche sainte et on en sort deux rouleaux de la Torah. C’est
l’un des moments du service de Yom Kippour auquel tout le monde assiste.
« Hé Cent-sons, » chuchota Dinah. « Pourquoi
se frappent-ils tous la poitrine ? »
« C’est ce qu’on appelle le Vidouy, » expliqua Cent-sons.
C’est le passage où chacun récite en silence ce qu’il
a fait de mal durant l’année. Avec le poing, on se frappe la poitrine à l’endroit
du cœur. Comme pour dire que l’on regrette très sincèrement
les mauvaises choses que l’on a faites. »
La dernière partie du service s’appelle Né’ilah.
En hébreu, cela signifie la « clôture des portes ».
A la fin du jour, les portes célestes se ferment et le jugement de chaque
personne est scellé pour l’année à venir.
On sonne le chofar une
dernière fois et ensuite on s’écrie
tous en cœur : « L’An prochain à Jérusalem. »
A la tombée de la nuit, quand il fait noir dehors, le jeûne est
officiellement terminé. Chacun rentre le cœur léger à la
maison et dé-jeûne.
Après le repas, certains commencent immédiatement à construire
leur souka.
« Déjeune ? » s’étonna Dinah. « Je croyais
que le petit déjeuner, c’était seulement le matin ? »
« Puisque nous avons jeûné toute la journée, maintenant
nous devons cesser le jeûne. De la même façon qu’après
une longue nuit de sommeil sans rien manger, nous nous levons pour manger le
petit déjeuner ou pour dé-jeûner. »
Danny et Dinah ont appris tant de choses sur Yom Kippour.
« Cent-sons, » dit Dinah. « Tu es le meilleur guide qu’on
pourrait avoir. Merci beaucoup. »
« De rien, » rétorqua Cent-sons. « Je suis sûr
que vous aurez tous les deux une année douce, merveilleuse, fantastique,
magnifique et étonnante ! »
« Après tououououout ce que tu as fait pour nous Cent-sons, » dit
Danny, « Je suis sûr que toi aussi. »
« Au revoir, » fit
Cent-sons.
« Au revoir, » répondirent-ils
en faisant
signe de la main.
« Tououououou ! Tououououou
! Tououououou ! »