La Fête de Pessah
et ses préparatifs ont été particulièrement riches
en gestes et en événements concrets ; nos enfants ont pu pendant
cette période faste, revivre ou répéter à l'envie,
la sortie d'Egypte et la libération du dur esclavage. Tous ces magnifiques
miracles, pourquoi et dans quel but ?
La période de l'Omer
et le Comput des jours et des semaines, permettent à leur tour, de rendre
sensible l'attente impatiente du grand jour du Sinaï. Les exemples ne manquent
pas, dans notre vie courante, du compte fébrile des jours qui nous séparent
d'un évènement ardemment attendu. On s'en servira donc pour montrer
combien, Chavouoth est l'aboutissement tant espéré de notre sortie
d'Egypte.
Sur le plan pratique on
reviendra sur la quatrième coupe de vin du Séder qui correspond
à l'expression : «et je vous prendrai pour moi comme peuple»
pour faire réfléchir ou montrer que cela ne s'est réalisé
réellement qu'à Chavouoth.
On rappellera également
à ce propos que Chavouoth a été le but de la sortie d'Egypte
assigné à Moïse, dans la merveilleuse « histoire»
du buisson ardent, qui sera à nouveau racontée avec profit.
Le compte de l'Omer marque
les étapes et les progrès journaliers à faire, pour se
débarrasser des mauvaises influences et habitudes prises en Egypte.
On peut très bien
faire des petits tableaux avec ses enfants, en utilisant gommettes ou bons points
qui serviront à marquer les progrès accomplis durant cette période
pour améliorer son comportement quotidien.
Il faut prendre garde à
ne pas mélanger ces indications avec les manifestations de tristesse
de la même période (ne pas se raser, ne pas se couper les cheveux,
pas de mariage, pas de musique) qui se situent à un autre moment de notre
histoire.
Par contre, ces manifestations
concrètes de demi-deuil, doivent être largement utilisées,
pour parler de l'épidémie qui a frappé les prestigieux
élèves de Rabbi Aquiba, gravement coupables de n'avoir pas su
s'aimer et se respecter mutuellement. C'est une occasion très favorable
pour enseigner et parler de l'importance des commandements du respect et de
lamour d'autrui et de leur place de choix dans les 613 Mitzvot.
La fête de Chavouoth
est appelée Zmane Matane Toraténou (Moment du don de notre Torah).
C'est donc la fête du cadeau de la Torah.
On ne donne de cadeau qu'à
des personnes que l'on aime et que l'on veut honorer.
Plus le cadeau est mirifique,
plus le récipiendaire sait qu'il est apprécié par le donateur.
Pour pouvoir concrétiser
cette notion, il importe de se servir des innombrables récits talmudiques
et midrachiques, dont beaucoup existent en traduction, et qui décrivent
abondamment l'exceptionnelle qualité du «cadeau» et le formidable
déploiement des manifestations divines qui ont présidé
à sa remise. Il faut se donner pour cela les moyens de faire, chacun
à sa manière et en fonction de l'âge des enfants, une sorte
de nouvelle Haggadah de Chavouoth.
Par ailleurs, les Dix Paroles
pourront servir de base à toutes sortes de travaux manuels et de dessins.
On pourra les lire ou les
apprendre car le texte est relativement facile. Il ne faudra pas hésiter
d'en faire un objet d'échange conversationnel à partir duquel
les enfants pourront exprimer leur propre compréhension de ces commandements
et la façon dont ils en saisissent l'importance dans leur vécu
habituel. Cette procédure, nous le savons par expérience, est
souvent très révélatrice et enrichissante, surtout lorsqu'on
aborde le Chabbath, l'interdit de voler et bien sûr l'honneur et le respect
dus aux parents.
Ne pas oublier la magnifique
et touchante histoire de Ruth qui se lit et se raconte pour tous les âges.
Si on veut aborder ce récit
avec les plus grands : Ruth dans la collection Artscroll est par exemple, un
très bon outil de préparation.
De même, pour les
plus avancés, il ne faudra pas omettre d'étudier la Michna Bikourim
(qui existe en traduction française) puisque Chavouoth est aussi la «
fête des Prémices».
A noter que dans le traité
Bikourim plusieurs textes se prêtent à une lecture très
imagée de l'offrande des prémices à Jérusalem.