Le Créateur a formé
d'innombrables étoiles et planètes qu'Il réunit et rangea
dans un certain ordre, comme nous le disons dans la prière : " Il
ordonne les étoiles au firmament selon Sa volonté. " Les
corps célestes s'en tiennent strictement à l'ordonnance qui leur
a été imposée et arrivent ainsi à former entre eux
dans le ciel des tracés et parfois des figures qui rappellent des créatures
terrestres.
L'Astronomie (science des
étoiles) moderne a dénombré quatre-vingt-huit groupes d'étoiles
appelés constellations. A chacune fut donné le nom d'une créature
ou d'un instrument, etc.
Les plus célèbres
d'entre elles sont les douze signes zodiacaux de l'année. Ils sont connus
depuis les temps les plus reculés. Au cours de l'année, le soleil
les traverse successivement, passant un mois avec chacun d'eux.
On dit qu'un Mazal (signe
zodiacal) spécial domine chaque mois de l'année ; c'est, en effet,
la constellation qui est traversée ce mois-là. Le Créateur
envoie Ses bénédictions par l'intermédiaire du signe zodiacal
du mois. C'est ainsi que le mot " Mazal " est devenu synonyme de bénédiction.
On dit fréquemment : " Que ce soit une heure de Mazal " ou
: " Bon Mazal ! " (Mazal Tov !)
Nos Sages disent, toutefois,
qu'il n'y a pas de signe zodiacal réservé à Israël,
parce que les juifs se situent au-dessus du Mazal et bénéficient,
grâce à leur observance de la Torah et des Commandements directement
de la protection et des bénéfiques décisions du Tout-Puissant.
LA SIGNIFICATION
DES SIGNES
Les signes du Zodiaque les
plus remarquables sont les suivants : le Bélier pour Nissan ; le Taureau
pour Iyar; les gémeaux pour Sivan ; la Balance pour Tichri ; les Poissons pour
Adar ; et ainsi de suite.
Il se dégage de ces
signes zodiacaux mensuels une profonde signification qui présente des
liens certains avec la vie juive. Le rapport est évident entre le Bélier
et Nissan, puisque ce mois de Pessa'h se place sous le signe de l'agneau pascal,
sacrifice propre à la Pâque, et sous celui de la naissance du peuple
juif, qui est comparé à l'agneau.
Ce que les Balances peuvent
avoir de commun avec Tichri, s'avère très vite, dès que
l'on songe à Roch-Hachanah et à la période du jugement
divin qu'elle inaugure. N'est-ce pas alors que le Créateur pèse
les oeuvres humaines sur les Balances de la justice ?
Voyons Adar maintenant,
et ses Poissons. Quels furent les principaux événements de ce
mois ? Moïse naquit en Adar. Une prodigieuse délivrance, celle de
Pourim, se produisit en Adar.
Moïse reçut
pour nous la Torah du ciel. La Torah est comparée à l'eau, sans
laquelle toute vie est impossible. Les juifs sont comparés aux poissons
qui ne peuvent vivre hors de l'eau. De même qu'un poisson retiré
de l'eau s'agite quelques instants et se meurt, un juif retiré de la
Torah et des Mitzvoth (commandements) s'agite vainement et meurt.
AU TEMPS D'ASSUERUS
Or, c'est justement ce qui
se produisit aux temps d'Assuérus, où de nombreux juifs firent
une tentative pour se détacher de la Torah. Assuérus, en effet,
avait offert un banquet à quiconque désirait y prendre part, et
il y eut beaucoup de juifs qui ne purent se tenir éloignés de
ce repas impur. Une dangereuse tendance se manifesta aux fins d'assimilation
aux peuples ambiants et à leurs mœurs.
Que fit Dieu ? Il dépêcha
Haman le pervers, qui décréta l'anéantissement de tous
les juifs. Où un homme peut il puiser tant de pouvoir sur les juifs ?
Dans le simple fait qu'un poisson, fût-il des plus vigoureux, perd toute
force dès lors qu'il se trouve hors de son élément. II
n'a plus la force de se mouvoir ni de se défendre. II est comme une chose
morte. Des juifs qui se détachent de la Torah sont comme des poissons
que l'on retire de l'eau.
Sur ce, Mardochée
et Esther survinrent et entreprirent de ramener les poissons vers leur élément.
Ils rassemblèrent les enfants juifs, créèrent des écoles
et des universités consacrées à l'étude de la Torah.
Ils organisèrent un grand mouvement pour la restauration de la Foi et
le retour à la Torah, aux sources vives des forces de notre peuple. Or,
un poisson, ne dût-il présenter encore que de très faibles
manifestations de vitalité, il suffit de le rejeter à l'eau pour
qu'il se ranime bien vite. L'eau le recouvre aussi et le protège.
COMME
LES POISSONS HORS DE L'EAU
Il est arrivé fréquemment,
au cours de l'Histoire juive, que des juifs tentassent de sauter hors de l'eau.
C'étaient des poissons bien stupides qu'étranglait l'envie de
vivre comme les bêtes de la terre ferme. Ils se disaient qu'il y avait
là aussi des créatures vivantes, heureuses de déambuler
librement à travers bois et champs, et qu'après tout ,eux, les
poissons, pourraient bien en faire autant.
Mal leur en prit, chaque
fois. Ces poissons stupides ne pouvaient pas se rendre compte décidément
que le Créateur les avait prédisposés à vivre dans
cet élément-là et non pas sur la terre ferme ; qu'ils n'avaient
rien de commun avec les créatures qui s'agitaient sur les continents,
qu'il y avait là un monde différent, étranger pour eux,
mortel pour eux. Ce n'était pas leur monde.
Il arrive non moins fréquemment
que les nations - les habitants de la terre ferme - tiennent à nous faire
sortir de l'eau. Ils s'y emploient par toutes sortes de procédés,
parfois par l'appât, parfois par le harpon, - parfois par la douceur,
parfois par la force.
LE RENARD QUI GUETTE
C'est ce qui arriva au
temps de Rabbi Akiba, où les Romains décrétèrent
l'interdiction pour les juifs d'étudier la Torah. Rabbi Akiba n'en continua
pas moins à réunir autour de lui de grandes assemblées
de disciples afin de les instruire. Un certain Pappos ben Juda, qui avait déjà
sauté hors de l'eau, le surprit à agir de la sorte et lui dit
: " Akiba ! Ne crains-tu donc pas la mort ? "
- Je vais te raconter une
histoire, lui répondit Rabbi Akiba. Un renard qui se promenait le long
d'une rivière vit les petits poissons qui nageaient çà
et là. II leur dit : " Pourquoi donc, chers amis, êtes-vous
si terrorisés ?
- Nous craignons les filets par lesquels on nous piège, répliquèrent
les poissons.
- Sortez donc de l'eau, poursuivit le renard, et venez donc me rejoindre sur
la terre ferme ! Nous y demeurerons en fort bonne entente ensemble ! C'est ainsi
que vos ancêtres ont vécu d'antan en compagnie des miens.
- Et tu serais la bête la plus sage de la terre, comme on le dit, s'étonnèrent
les poissons. Tu n'es qu'un sot ou un hypocrite ! Vois donc : Ici, dans notre
élément, nous sommes bouleversés de frayeur à cause
des filets que l'on tend pour nous prendre ! Et nous irions de nous-mêmes
sur cette terre ferme qui est notre mort certaine ? "
" II en est ainsi de
nous, conclut Rabbi Akiba. La Torah est notre élément et nous
sommes les petits poissons qui y vivent. Les peuples qui veulent nous retirer
de l'eau ressemblent au renard de cette histoire. Cela peut-il avoir un sens
pour un poisson que de sauter sur la terre ferme à seule fin d'échapper
aux filets qui veulent, justement, l'y emporter de force? Non, Pappos ! C'est
dans l'Océan de la Torah seul que nous sommes sûrs de survivre.
"
Voilà justement ce
que le signe zodiacal des Poissons nous enseigne au mois d'Adar.