Nous sommes au deuxième siècle avant l’ère
chrétienne. La Judée, qui avait été conquise par
Alexandre le Grand, est aux mains des Séleucides. Sa position stratégique
au carrefour de l’Asie et de l’Afrique fait d’elle un enjeu
vital dans la lutte entre les Ptolémées d’Egypte et les
Séleucides gréco-syriens. Par ailleurs,
la population subit l’influence grandissante de la culture hellénistique
qui fait de nombreuses émules au sein de la jeunesse.
La menace de destruction physique et culturelle est donc contenue
à grande peine par les tenants de la tradition hébraïque.
C’est à cette époque que le roi Antiochus IV Epiphane décide
l’acculturation forcée des juifs. Il interdit l’étude
de la Torah, la pratique de la circoncision, le respect du Chabbat. Par ailleurs,
tout est mis en œuvre pour helléniser la population. Nombreux sont
ceux qui prennent des noms grecs ou se marient avec des non-juives. Cette tendance
se retrouve aussi parmi le clergé où des prêtres se font
les complices de l’occupant pour piller le trésor du Temple.
C’est de Modine, un petit village de Judée, que
le Grand-Prêtre Mattathias va lancer la révolte. Suivi par ses
cinq fils dont Judah, qui sera un temps le chef militaire, la rébellion
va se propager à travers toute la Judée. Les Syriens envoient
des armées de plus en plus nombreuses et puissantes, mais ils sont à
chaque fois défaits par les Maccabées qui gagnent de plus en plus
de terrain.
En l’an 164 avant JC, ceux-ci pénètrent
finalement dans Jérusalem. Ils trouvent le Temple souillé, saccagé
et pillé. Ne perdant pas de temps, ils le nettoient et le restaurent.
Ils fabriquent un nouveau Candélabre, et le 25 du mois de Kislev, ils
inaugurent le Temple réhabilité.
Mais lorsqu’il veulent allumer la Menora, ils ne trouvent
qu’une petite fiole d’huile d’olive pure portant le sceau
du Grand-Prêtre. Elle est tout juste suffisante pour blûler un jour,
alors qu’il en faut huit pour se procurer une huile conforme. Et là,
Ô miracle, la Menora brûle huit jours, sans s’éteindre.
Ce miracle est célébré et remis à
l’honneur tous les ans par le peuple juif à ‘Hanoucca, une
fête non-chômée qui dure huit jours pendant lesquelles on
allume un chandelier à huit branches (plus une pour le Chamach qui sert
à allumer les autres bougies). On récite des prières de
louanges et remerciements supplémentaires.
D’autres coutumes sont également liées à
cette fête : jouer à la toupie (où sont gravées certaines
lettres hébraïques), donner de l’argent aux enfants (‘Hanoucca
Guelt en Yddish) et manger des aliments frits dans l’huile comme
des beignets ou les latkès (beignets de pomme de terre)