La Synagogue de Rabbi Baruch était pleine à craquer. L'atmosphère était marquée par la Sainteté du jour.
Le jour de Roch-Hachanah,
la Synagogue de Rabbi Baruch était pleine à craquer. L'atmosphère
était marquée par la Sainteté du jour et même les
gens les plus simples et les moins instruits sentaient que c'était le
jour où tous les êtres humains sont jugés par la Cour Céleste.
L'instant le plus solennel
fut lorsque Rabbi Baruch, vêtu de son " Kittel " blanc (vêtement
blanc porté par les hommes pour des occasions solennelles comme le jour
du mariage ou Les Jours Redoutables. Il appelle à l'humilité car
il renvoie au linceul), s'approcha de l'Amoude (pupitre réservé
à la personne qui mène l'office) pour réciter " Hinéni
Héàni Mimaâss ", la prière la plus merveilleuse
que le chantre récite pour lui-même et pour toute la communauté
avant le commencement de l'office de Moussaf .
Rabbi Baruch avait déjà
fini cette prière et s'apprêtait à prononcer le Kaddiche.
Tous les fidèles
attendaient, tendus, impatients d'entendre le Rabbin dont la voix extraordinaire
parvenait à émouvoir les plus durs. Ce jour-là, leur attente
fut vaine, car aucun son ne s'échappait des lèvres du Rabbin,
il se tenait devant l'Amoude, la tête couverte du Tallith
et tremblant de tout son corps.
Les minutes passaient et
il n'avait toujours pas commencé la prière de Moussaf.
Les fidèles étaient anxieux et il régnait au profond silence.
Tous observaient le Rabbin et sentaient qu'il était en prises et dans
l'attente d'un événement, qui pourrait écarter un danger
qu'ils ignoraient, mais qui était imminent .
Ce silence durait déjà
depuis un quart d'heure, lorsque le Chammache (bedaud) se décida à
aller voir s'il n'était rien arrivé au Rabbin.
Mais avant qu'il fût parvenu à l'Amoude, la voix du Rabbin
éclata pleine de joie, de confiance et de gratitude.
J'avais presque abandonné tout espoir, lorsque le pépiement d'un oiseau, exprimant la joie, la gratitude, monta jusqu'aux cieux.
Lorsqu'il eut terminé
les prières de Moussaf, les fidèles l'entourèrent,
lui souhaitant une bonne fête et le remerciant de la manière prenante
dont il avait dirigé l'office. Mais le Rabbin les arrêta et dit
: " Ce n'est pas à moi que vous devriez adresser vos remerciements,
mais à un petit garçon juif alité près de la fenêtre
d'une petite hutte à la périphérie de la ville. C'est à
lui que l'humanité doit son salut, car lorsque la Cour suprême
eu Ciel pesait aujourd'hui les bonnes et les mauvaises actions, il sembla un
moment que les péchés feraient pencher la balance, ce qui aurait
signifié la condamnation de l'humanité.
Une seule Mitsvah pouvait
éviter un tel verdict. J'avais presque abandonné tout espoir,
lorsque le pépiement d'un oiseau, exprimant la joie, la gratitude, monta
jusqu'aux cieux.
Quelques instants avant,
ce même oiseau, tombé sur le rebord de la fenêtre de la hutte
du petit garçon, s'était gravement blessé et était
près de mourir. L'enfant qui était seul, car ses parents étaient
à la Synagogue, le prit et lui donna à manger.
L'oiseau ainsi rétabli,
s'envola. Cette petite Mitsvah nous a sauvés tous ", conclut le
Rabbin.