Le peuple juif avançait lentement mais suffisamment, à travers mille obstacles, vers la Terre promise.

Malgré les propositions pacifiques de Moïse garantissant la sécurité de chaque pays à condition de lui en permettre la traversée du territoire, le "visa de transit" ne lui fut point accordé.

Balak, roi de Moab, affolé par l'avance des Hébreux, engagea le prophète Bileam à maudire le peuple juif.

Plusieurs obstacles se présentèrent à lui au cours de son voyage mouvementé. Et voilà que Bileam arrive près du campement des hébreux.Soudain, Bileam, frappé par la vision grandiose qui se présentait à lui et par la belle harmonie qui régnait parmi les hébreux, est saisi de l'inspiration prophétique et improvise le plus beau poème qui ait jamais été écrit sur les juifs :

" Puis-je maudire quand Dieu ne maudit pas?
Puis-je insulter, quand l'Eternel ne veut pas qu on insulte?
Je le vois de la cime du rocher,
je l'aperçois des hauteurs où je me trouve, Ce peuple sera toujours distingué des autres. Puisse ma fin être la leur.
On ne prévoit pas de revers pour Jacob, On n'aperçoit pas d'infortune pour Israël, L'Eternel son Dieu est avec lui,
Sa résidence est au milieu de ce peuple.
Contre Jacob la magie est impuissante,
Les sciences occultes ne peuvent rien contre Israël. Jacob et Israël apprendront à temps
Ce que l'Eternel a résolu en leur faveur
Voici ce peuple semblable au léopard qui se redresse, Au lion qui se lève.
Que tes tentes sont belles, ô Jacob, Tes demeures, Israël,
Comme des fleuves serpentent dans le vallon Des jardins plantés au bord de l'eau,
Comme l'aloès planté par la main de l'Eternel, Des cèdres au bord de la rivière ".

L'enseignement de cette histoire est que même nos plus farouches ennemis finiront par reconnaître -nolens volens - la beauté morale de la Torah dont nous sommes les porte-drapeaux.Certes, nous n'attendons pas de nos jours de poèmes enthousiastes à notre égard.

Mais la " volte-face " de Bileam doit être pour toutes les nations un avertissement solennel : "Ne maudis pas ce peuple, car il est béni par Dieu".

Un grand miracle accompagne les péripéties de Bileam. Soudain son ânesse se met à parler. Pourquoi donc un tel miracle ?

Bileam voulait se servir de sa faculté de parler - don divin réservé à l'être humain - pour proférer des malédictions à l'égard d'Israël.
Et alors Dieu lui laisse entendre : S'il en est ainsi, sache que l'âne également est capable de parler...

Depuis la fin de la dernière guerre, plusieurs publications importantes, consacrées à l'histoire de l'antisémitisme ont vu le jour. Dommage que tous ces historiens n'attachent aucune importance aux documents historiques les plus authentiques du judaïsme : La Bible et le Talmud.

Si nous consultons attentivement nos livres sacrés nous constatons, dès l'aurore de notre histoire, trois formes classiques de l'antisémitisme.

1. L'antisémitisme économique remonte à 4000 ans ! N'était-ce pas le roi Avimèlèkh qui disait au patriarche Isaac "Va-t'en de chez nous car tu es devenu matériellement plus puissant que nous" (Gen. XXVI, 16).

2. L'antisémitisme nationaliste apparaît clairement avec Pharaon, qui motive sa haine anti-juive en disant que les hébreux ne sont pas suffisamment "patriotes", et que leur attachement au pays n'est pas assez solide. En temps opportun ils constitueront une "cinquième colonne" et se joindront aux ennemis de la nation (Ex. I, 10).
3. Dans notre paracha nous rencontrons l'antisémitisme religieux, sous sa forme la plus saisissante.

En effet, le peuple juif se trouvait dans le désert, complètement isolé du reste du monde. II n'était à la charge d'aucune nation et sa puissance économique n'existait pas. Le peuple vivait de miracles ! Et pourtant, le roi moabite engagea le prophète national païen Bileam pour qu'il maudisse les juifs. Il manifesta ainsi clairement son désir de vouloir s'attaquer à l'esprit juif, à la religion monothéiste qui venait d'éclore.