L'ABSENCE DE SYMBOLE
Pourquoi, contrairement
aux autres fêtes, Chavouot est-elle dépourvue de tout symbole ?
Pessa'h possède la Matsa, Roch Hachana le Chofar, Yom Kipour le jeûne,
Souccot le bouquet de fête et la Soucca, et Chavouot, la fête parmi
le fêtes, qui commémore le jour ou la Torah fut donnée au
peuple juif, serait dénuée de tout symbole?
Le symbole a toujours
quelque ressemblance avec l'objet qu'il doit représenter. A l'instar
de D.ieu qui l'a transmise, la Torah est unique en son genre. Aucune image,
aucune représentation de D.ieu ne doivent être faites. De même
il n'existe pas de symbole pour la Torah. L'absence de toute représentation
symbolique à Chavouot fait allusion à l'unité et au particularisme
de la Torah. Ce fait en lui-même s'oppose à toutes les tentatives
consistant à comparer la Torah à une oeuvre humaine.
CENTRALITE DE LA LOI
ORALE
Dans la Bible nous ne trouvons
nulle part mentionné le fait que Chavouot est la fête de la Promulgation
de la Loi. C'est la Loi orale, appelée " Torah ché-beal
pè ", qui le porte à notre connaissance. Chavouot nous
fournit par ailleurs encore une autre preuve de l'importance de cette dernière.
Laquelle ?
L'existence d'un juif issu de cette souche est donc une preuve de plus pour l'authenticité et la véracité de la Loi Orale.
Le deuxième jour
de Chavouot, nous lisons l'histoire de la généalogie du roi
David, car c'est le jour anniversaire de sa naissance et de sa mort. La Meguilat
Ruth nous apprend que David descend de Ruth, une Moabite. Quelle coïncidence
étonnante! La plus noble famille en Israël, la dynastie royale
de David, est issue de souche païenne! Or la Torah nous enseigne: "Un
Ammonite ou un Moabite n'entrera pas dans la Communauté de l'Éternel"
(Deutéronome, 23,4). Selon l'interprétation littérale
de ce texte, l'accès au Judaïsme aurait donc été
interdit à Ruth. Par conséquent un descendant d'une Moabite,
devenue juive à l'encontre de cette loi, n'aurait jamais pu revêtir
la dignité royale. Mais la Loi orale précise que seule la conversion
des hommes moabites et ammonites est interdite. Ruth pouvait donc devenir
juive et donner naissance à la maison royale de David.
L'existence d'un juif
issu de cette souche est donc une preuve de plus pour l'authenticité
et la véracité de la Loi Orale. Porter atteinte à celle-ci
aurait eu pour conséquence l'impossibilité pour les descendants
de Ruth d'occuper le trône. L'histoire de Ruth lue à Chavouot,
fête de la Promulgation de la Torah, est un symbole vivant à
travers les siècles de l'importance capitale de la Loi Orale.
UNE INTERPRETATION DE
L'ORIGINE DE L'ETOILE DE DAVID
Certaines parties du Talmud
traitent de la réception de la Loi au Sinaï. (Chabbat, 87).
On y trouve un passage susceptible de nous donner une interprétation
de l'origine obscure de l'étoile de David.
Ce sont Israël et la Torah, inséparablement liés l'un à l'autre, comme le corps et l'âme, la Torah étant l'âme du peuple.
On nous y rapporte en
effet la parole d'un Sage de Galilée: "Béni soit l'Eternel
qui transmit la lumière de sa triple parole (Pentateuque, Prophètes,
Hagiographes) aux trois parties du peuple (Cohen, Lévi, Israël)
le 3éme mois (Sivan) par le 3ème enfant (Moïse,
troisième enfant de Yo'heved) ". Indépendamment d'une explication
plus profonde de cette parole, on en déduit que le peuple juif ainsi
que la Torah, peuvent être considérés comme étant
divisés en trois parties. Le " Maguène-David " est-il
autre chose que deux triangles étroitement enlacés ? Ce sont
Israël et la Torah, inséparablement liés l'un à
l'autre, comme le corps et l'âme, la Torah étant l'âme
du peuple. Ce signe est à juste titre le "bouclier" de chaque
roi juif, voire de tout Juif, aussi longtemps qu'il reconnaît faire
partie de cette nation et accepte de recevoir en lui, son âme, la Torah.
CHAVOUOT, LA FÊTE
DE JACOB
Les fêtes de pelerinage,
excepté Chavouot, ont toutes leur 'Hol Hamoed (demi-fête).
Pourquoi ?
Jacob a voué 14 années de sa vie à l'étude exclusive de la Torah auprès de Sem et Eber. C'est lui qui représente la " Torah ".
Les motifs en sont expliqués
dans une parole profonde citée par le Zohar au sujet des fêtes
de pélerinage. Selon le Traité des Pères (1,2) notre
monde repose sur trois piliers: " Torah, Avodah, Guemilout 'Hassadim"
(l'étude, le Culte divin, la Charité). Ces trois piliers sont
également représentés par nos trois patriarches : la
" Guemilout 'Hassadim", c'est-à-dire l'altruisme, l'amour
du prochain, trouve toute son expression dans le caractère d'Abraham.
Malgré la chaleur torride il attend les voyageurs inconnus pour remplir
envers eux les devoirs de l'hospitalité. Le sacrifice d'Isaac, c'est
la " Avodah "; c'est le dévouement pour D.ieu qu'Isaac a
manifesté par son sacrifice volontaire; il restera toujours un exemple
incomparable de l'homme au service de son D.ieu. Enfin, d'après la
tradition, Jacob " assis dans les tentes" dans le chemin
qui sépare- Beérchèva de 'Haran, a voué 14 années
de sa vie à l'étude exclusive de la Torah auprès de Sem
et Eber. C'est lui qui représente la " Torah ".
De même pour les
trois fêtes de pélérinage : Pessa'h, qui tire son nom
de l'agneau pascal, fait allusion à Isaac. Chavouot, la fête
de la Torah se rattache à Jacob. Enfin, Soucot, la fête célébrée
par l'humanité entière, se rapporte à Abraham.
Mais, on pourrait objecter qu'Isaac n'était pas le fils unique d'Abraham.
II y avait aussi Ismaël et les fils de Ketoura. Par ailleurs, Isaac était
aussi le père d'Esaü, or, c'est uniquement Jacob qui est l'héritier
spirirituel de la maison d'Abraham.
Si donc Pessah et Soucot,
ces fêtes rappelant Isaac et Abraham, ont à côté
de leur jours fériés aussi le 'Hol Hamoed, c'est une
allusion à ceux de leurs descendants dont le caractère n'était
pas empreint de sainteté. Par contre, Chavouot, la fête de Jacob,
ne connaît pas de 'Hol Hamoed, car Jacob a transmis son héritage
spirituel à tous ses enfants sans exception.