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| Qui sait ? Peut-être que eux aussi avait un tronc communautaire, dans lequel les gens aisés versaient leurs aumônes, pour ne pas être obligés de regarder leurs frères pauvres, face à face. | L'IMITATION DE D.IEU
Un homme vint chez Rabbi
Nahum de Tchernobil et il se plaignit ne n'avoir pas d'argent pour marier
sa fille. Or, le tsaddik avait justement cinquante florins mis de côté
pour un autre usage... Il donna cet argent au pauvre, et en outre il lui offrit
sa robe de soie, pour qu'il puisse faire bonne figure au mariage. L'homme
prit tout cela, alla droit à une auberge et se mit à boire de
la vodka. Quelques heures plus tard, des 'hassidim arrivèrent dans
l'auberge, et le trouvèrent couché sur un banc, complètement
saoul. Ils s'emparèrent du reste de l'argent et de la robe de soie,
et rapportèrent le tout à Rabbi Nahum en lui racontant comment
sa confiance avait été trahie. Mais le rabbi s'écria
avec colère : " J'avais juste attrapé la queue de cette
qualité de D.ieu : " Il est bon et miséricordieux pour
le méchant et pour le juste ", et vous voulez me l'arracher des
mains ! Rapportez immédiatement tout cela ".
PRIERES Vous étiez très loin, n'est-ce pas ? Toi sur une place de marché, toi sur un bateau avec un chargement de blé. Et quand a cessé, le bruit de la prière, vous êtes revenus ; alors je vous salue...
On demanda une fois à
Rabbi Pinhas pourquoi, quand il priait, il restait silencieux et immobile,
paraissant ainsi manquer de la ferveur qui secouait les autres tsaddikim de
la tête aux pieds. " Mes frères, répondit-il, prier
signifie s'élever vers D.ieu, c'est-à-dire se libérer
de toute substance, comme si l'âme quittait le corps. Nos sages disent
qu'il y a une mort aussi difficile que la traction d'une corde à travers
l'anneau d'un mât; et il y a une mort aussi aisée que le retrait
d'un cheveu sur du lait ; et cette mort est appelée la " mort
dans le baiser ". C'est cette mort qui a été accordée
à ma prière.
Un jour après
avoir récité les Dix-huit Bénédictions (Chemoné
Esré) le Rabbi de Berditchev alla vers certains des assistants à
l'office, et il les salua de plusieurs " Chalom Aleichem "
comme s'ils arrivaient juste d'un long voyage. Comme ils le regardaient avec
surprise, il leur dit : " Pourquoi êtes vous si étonnés?
Vous étiez très loin, n'est-ce pas ? Toi sur une place de marché,
toi sur un bateau avec un chargement de blé. Et quand a cessé,
le bruit de la prière, vous êtes revenus ; alors je vous salue..."
Un jour Rabbi Zalman
interrompit ses prières et dit: " Je ne veux pas de Ton paradis.
Je ne veux pas de Ton Monde à venir. Je veux Toi, rien que Toi ".
Le rabbi de Soznitz dit
à D.ieu : " Maître du Monde je te prie de sauver Israël.
Et si tu ne le veux pas, alors, sauve les Goyim. "
LE GAGNE-PAIN Mais qu'est-ce qui te fait penser que D.ieu à besoin de ton étude et de ta prière ? Peut-être ce qu'Il veut, c'est que tu peines, et que tu te creuses le cerveau !
Quand le Baal Chem était
encore jeune, il lui arriva, un vendredi, de n'avoir rien du tout pour préparer
le chabbat : ni un crouton ni un sou. Tôt le matin, il alla frapper
à la fenêtre d'un homme riche, dit : " Il y a un homme
qui n'a rien pour le chabbat ", et s'en alla. L'homme qui ne connaissait
pas le Baal Chem, courut après lui et lui demanda: " Si tu
as besoin de quelque chose, pourquoi t'en vas-tu comme cela ? ".
Le Bal Chem rit et répondit : " La Guemara nous apprend que
chaque homme naît avec son niveau de vie. Mais évidemment plus
est lourd le poids de ses péchés; plus il doit faire d'efforts
pour obtenir le niveau de vie qui lui a été destiné.
Mais ce matin j'ai senti à peine un tout petit poids sur mes épaules.
Alors il me suffisait de faire juste une petite chose - et c'est ce que j'ai
fait ".
A la fin du jour de Kippour,
le Rabbi de Berditchev dit à l'un de ses 'hassidim : " Je sais
ce que tu as demandé dans ta prière aujourd'hui. La veille de
Kippour, tu as prié D.ieu de te donner en une seule une fois, au début
de l'année, les mille roubles dont tu as besoin pour vivre, et que
tu gagnes en général en un an, afin que les soucis et la fatigue
des affaires ne te distraient pas dé l'étude et de la prière.
Mais dans la matinée tu as réfléchi; et tu as pensé
que si tu avais d'un coup tes mille roubles, tu te lancerais dans une nouvelle
et plus grosse affaire qui te prendrait encore plus de temps. Alors tu as
prié pour recevoir la moitié de la somme, chaque semestre. Mais,
avant Neïla cela aussi t'a paru plutôt risqué, alors tu
as désiré des acomptes trimestriels, de façon à
pouvoir étudier et prier en toute sérénité. Mais
qu'est-ce qui te fait penser que D.ieu à besoin de ton étude
et de ta prière ? Peut-être ce qu'Il veut, c'est que tu peines,
et que tu te creuses le cerveau ! "
Le rabbi de Berditchev
vit un homme se hâter dans la rue, sans rien voir, ni à sa droite
ni à sa gauche : " Pourquoi cours-tu ainsi? lui demanda-t-il ".
L'homme répondit : " Je poursuis mon gagne-pain " "
Et comment sais-tu, continua le rabbi, que ton gagne-pain court devant toi
pour avoir à le poursuivre ? Peut-être est-il derrière,
et tout ce qu'il te faut pour le rencontrer c'est de rester tranquille. Mais
toi, tu cours loin de lui..."
SERVICE
SOCIALPeut-être que eux aussi avait un tronc communautaire, dans lequel les gens aisés versaient leurs aumônes, pour ne pas être obligés de regarder leurs frères pauvres, face à face. Quand Rabbi Lévi
Yits'hak devint rabbin de Berditchev, il fut convenu avec les notables de la
communauté qu'ils ne devaient, pas l'inviter à leurs réunions,
sauf s'il était question d'introduire un nouvel usage ou une nouvelle
procédure. Un jour ils l'invitèrent à une réunion.
Aussitôt après les avoir salués, il demande : "
Quelle innovation voulez vous établir ? " Ils répondirent
: " Désormais nous ne voulons plus que les pauvres mendient à
la porte des maisons. Nous allons installer un tronc ; tous les gens aisés
devront y mettre de l'argent, chacun selon ses moyens ; et ces fonds serviront
à la bienfaisance " .
Le Rabbi dit alors : "
Mes frères, ne vous ai- je pas prié de ne pas me déranger
dans mes études; et de ne pas me convoquer à une réunion
pour de vieux usages ou de vieilles procédures ? " . Les notables
furent très étonnés, et ils protestèrent : "
Mais maître, la question en discussion est tout a fait nouvelle ! "
" Vous vous trompez, elle remonte a Sodome et Gomorrhe. Rappelez-vous
ce qui a été dit à propos de la jeune fille de Sodome qui
donna un morceau de pain à un mendiant. On l'arrêta, on couvrit
son corps de miel, et on la livra aux abeilles, à cause du grand crime
qu'elle avait commis. Qui sait ? Peut-être que eux aussi avait un tronc
communautaire, dans lequel les gens aisés versaient leurs aumônes,
pour ne pas être obligés de regarder leurs frères pauvres,
face à face ".
DONNATEUR
Un homme qui vivait dans
la même ville que Rabbi Zusya, vit que celui-ci était très
pauvre. Aussi, chaque jour; il mettait vingt sous dans le petit sac où
Zusya gardait ses " tefilin", pour que lui et sa famille puissent
acheter leur subsistance. Depuis, l'homme devint de plus en plus riche. Plus
il avait, plus il donnait à Zusya, et plus il donnait à Zusya,
plus il avait. Mais un jour il se rappela que Zusya était le disciple
d'un grand Maggid, et il se dit qu'il deviendrait beaucoup plus riche encore
s'il faisait des présents au maître lui-même. Ainsi il
fit le voyage jusqu'à Mezritch, et il incita Rabbi Baer à accepter
un don considérable. De ce jour, ses ressources baissèrent jusqu'à
ce qu'il ait perdu tous les bénéfices qu'il avait fait au cours
de sa période de prospérité. Il
fit part de ses soucis à Rabbi Zusya, lui raconta toute l'histoire,
et lui demanda à quoi était dû sa gêne actuelle.
Le rabbin lui-même ne lui avait-il pas dit que son maître était
incomparablement plus grand que lui Zusya répondit : " Regarde.
Aussi longtemps que tu as donné, sans te préoccuper de savoir
à qui, que ce soit Zusya ou un autre, D.ieu t'a donné sans se
soucier de la personne à qui il donnait. Mais quand tu as commencé
à recherché des récipients particulièrement nobles
et distingués, alors D.ieu a fait exactement de même."
MINIMUM VITAL...
Tant qu'il mange du pain, il pensera que le pauvre peut se nourrir de pierres .
Un riche vint une fois
chez le rabbi de Koznitz. Le Maggid l'interrogea : " Que mangez-vous
d'habitude ? " Je suis très sobre, répondit le riche, tout
ce que je demande, c'est du pain et du sel, et un peu d'eau ". Le
rabbi lui fit des reproches : " Qu'est-ce que cela veut dire ! Vous
devez manger des rôtis et boire de l'alcool, comme tous les riches ".
Et il ne le laissa pas s'en aller sans lui avoir fait promettre de faire
comme il le disait. Les 'hassidim lui demandèrent ensuite la raison
de cet étrange exigence. Le Maggid répondit : " C'est
seulement quand il aura mangé de la viande, qu'il comprendra que le
pauvre a besoin de pain. Tant qu'il mange du pain, il pensera que le pauvre
peut se nourrir de pierres ".
HOSPITALITE. . .
Au cours de leurs longs
voyages, les deux frères, Rabbi Zusya et Rabbi Elimele'h, passaient
souvent par la ville de Ludmir. Là ils dormaient dans la maison d'un
homme très pauvre, et très pieux. Des années plus tard,
alors que leur réputation s'était répandue dans toute
la région, ils vinrent de nouveau à Ludmir, non plus à
pied comme auparavant, mais en calèche. Le plus riche personnage de
la petite ville, qui autrefois ne voulait rien avoir à faire avec eux,
alla à leur rencontre, aussitôt qu'il apprit leur arrivée,
et il les pria de loger dans sa maison. Mais ils lui répondirent :
" En nous, rien a changé pour que vous nous respectiez davantage
qu'auparavant. Ce qui est nouveau, c'est seulement les chevaux et la voiture.
Invitez les donc chez vous, mais laissez nous descendre chez notre vieil hôte,
comme d'habitude ".
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Georges LEVITTE Traducteur |
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