Cet article étant la suite des
deuxième et
troisième parties, il est donc recommandé de les lire auparavant.
Parfois, la méthode la plus prometteuse qui s’offre à nous pour expliquer le mécanisme d’un organisme vivant est d’en suivre le processus de désintégration. Cette marche à suivre s’applique tout particulièrement à l’étude consacrée à la description des rouages internes d’une âme vivante. Nous allons tenter de découvrir comment l’âme humaine fonctionne en tant qu’entité intégrale en apprenant comment et pourquoi elle se décompose en raison de la perpétration de certains types de fautes.
RECAPITULATION
Dans tout ce que nous avons appris dans les articles précédents, sélectionnons ce qui nous permettra de bien comprendre la suite de cet exposé. L’âme se compose du
Naran, un acronyme pour
Néfech,
Roua’h et
Nechama. Elle trouve son origine dans Atsilout où elle est appelée Knesset Israël ; c’est également la Chekhina, un nom de la Présence divine, ce qui explique la raison pour laquelle l’âme est considérée comme une partie de D.ieu. (Responsa, ‘Havot Yaïr, 210). Chacune de ces parties de l’âme a une conscience de soi indépendante et est subdivisée en dix constituants unis selon le modèle des dix Séfirot depuis Kéter jusqu’à Malkhout (
voir partie No 3). Chacune représente l’être humain en l’un des quatre niveaux de la réalité ; l’être humain d’Atsilout est appelé Knesset Israël ; celui de Briah se nomme Néchama ; celui de Yétsira a pour nom Roua’h et celui d’Assia, Néfech.
La manière la plus efficace d’aborder la question présente est tout d’abord d’exposer un certain nombre de points concernant la réalité édifiée sur ces axiomes et ensuite seulement, d’expliquer comment nous nous y intégrons en tant que créatures spirituelles. En dépit du fait que, à ce stade premier, notre compréhension de la Kabbale est plutôt faible, il n’en demeure pas moins que, sans une vue globale, il sera difficile de démêler l’écheveau de la connaissance.
COMMENCONS PAR LA FIN
1. Neuf des dix séfirot de la partie inférieure de notre âme appelée Néfech, peuvent être séparées de la partie supérieure de l’âme, Roua’h, au moyen d’un processus que la Torah appelle Karet, coupure.
2. Il existe plusieurs degrés de Karet. La forme la plus dure conduit à détacher du Roua’h ces neuf séfirot appartenant au Nefech, depuis ‘hokhma jusqu’à malkhout, alors que la plus légère ne consiste qu’à séparer le niveau le plus bas de la Néfech, le Malkhout, en laissant les autres séfirot reliées au Roua’h.
3. Les niveaux de Néfech, ainsi détachés, sont capturés par les forces connues sous le nom de Klipot qui puisent leur force vitale dans les Néfachot séparées.
4. La plus haute partie de la Néfech, le Kéter de la Néfech, ne peut jamais être détachée du Roua’h, parce que le Kéter de la Néfech est également la séfira la plus basse du Roua’h, appelée la Malkhout du Roua’h. Les composants de l’âme sont maintenus ensemble comme les maillons d’une chaîne. Le Kéter de chaque niveau inférieur fonctionne comme la Malkhout du niveau qui est au-dessus de lui. Ainsi, le Kéter de la Néfech est la Malkhout du Roua’h ; le Kéter du Roua’h est la Malkhout de la Néchama ; le Kéter de la Néchama est la Malkhout de Knesset Israël.
5. Du fait que cette séfira supérieure de la Néfech ne peut pas être séparée, les parties qui ont été retranchées par le Karet peuvent toujours être sauvées de l’emprise des Klipot et rattachées de nouveau au Kéter et ainsi au Roua’h, au moyen de la Techouva, le repentir. À partir de la source de la Néchama située dans Atsilout, la Techouva puise une lumière spirituelle éclatante qui s’écoule en passant par la Néchama, pour s’infiltrer dans le Roua’h et enfin pénétrer dans la Malkhout du Roua’h qui est aussi le Kéter de la Néfech. L’intense lumière qui y est alors générée se fraye une chemin à travers les Klipot et rattache les Séfirot retranchées à elle-même et, du fait que le Kéter de la Néfech est aussi la Malkhout du Roua’h, le Karet se cicatrise et la Néfech et le Roua’h sont de nouveau liés.
6. Les péchés ont l’effet inverse sur l’autre extrémité de l’âme, la Néchama. Certains types de péchés peuvent causer la séparation des neuf Séfirot supérieures de la Néchama de la Malkhout de la Néchama, qui est le Keter du Roua’h. De nouveau, le lien entre la Néchama et le Roua’h ne peut jamais être complètement coupé, car la Séfira supérieure du Roua’h est également la Séfira inférieure de la Néchama ; la possibilité de rétablir la situation est donc toujours présente.
7. Comme dans le cas de la Néfech, la séparation entre la Néchama et le Roua’h n’est pas du « tout ou rien » ; ce n’est pas forcément la totalité des neuf niveaux qui sera détachée. La forme la plus sévère de coupure sépare effectivement les neufs niveaux supérieurs de la Néchama de leur connexion avec le Roua’h, du Yessod vers le Keter de la Néchama, alors que la forme la plus douce de coupure n’implique qu’une séparation au niveau du Keter seulement.
8. Lorsque la Néchama se détache du Roua’h, elle retourne dans la Knesset Israël, ses racines, la source de la Néchama dans Atsilout , où elle est, à nouveau, une partie de la Divinité elle-même.
9. Le Roua’h est la seule partie de l’âme qui ne peut pas être séparée du reste. C’est cet état de fait qui poussa le Gaon de Vilna à affirmer que le véritable niveau spirituel des êtres humains vivants est le Roua’h. La Néchama est au-dessus de nous et la Néfech en dessous. Chacune d’entre elles exerce une traction sur le Roua’h dans deux directions opposées et c’est donc au niveau du Roua’h que nous décidons de la direction que nous voulons donner à notre développement spirituel. Mais alors que le Roua’h est incapable de se détacher, certains péchés ont pour effet de causer sa contraction et son rétrécissement, réduisant ainsi son efficacité en tant que passage reliant la Néfech à la Néchama.
10. La Chekhina s’exprime au moyen d’une âme ayant parfaitement intégré les différents niveaux qui la composent. La Néfech, dans le corps, est connectée au Roua’h ; celui-ci est lié à la Néchama qui, elle-même, est reliée à Knesset Israël, la Chekhina ; la lumière spirituelle qui émane de celle-ci s’écoule donc, sans entraves, en sens inverse, jusque dans la Néfech et trouve son expression dans les actes accomplis par le corps, en tant que lumière de D.ieu dans le monde.
Voilà donc les points qu’il nous faudra ultérieurement développer plus en détail. Nos connaissances sont encore bien trop insuffisantes pour pouvoir inclure, en un seul article, tout ce dont nous avons besoin pour comprendre toutes ces données. Néanmoins, il est fondamental d’avoir une image complète telle que résumée par les dix points mentionnés ci-dessus afin de pouvoir saisir précisément la dynamique des fonctions spirituelles.
Cet article va se consacrer plus particulièrement à la notion de Karet qui est le phénomène affectant la Néfech.
KARET ET NEFECH
Karet est mentionné à maintes reprises dans la Torah mais toujours en association avec la Néfech et la plupart du temps, lié au mot Assiah, action.
Tout Karet est une conséquence du péché, mais nous ne pouvons pas en comprendre la signification tant que nous ne réalisons pas qu’il existe différentes sortes de fautes. Il y a des péchés qui reposent sur des actes interdits, ou qui concernent des formes de paroles prohibées, ou bien qui tournent autour de pensées défendues. Les péchés se rapportant à des actes sont nuisibles à la Néfech et les plus graves d’entre eux entraînent le Karet, problème affectant tout particulièrement la Néfech. Les péchés qui impliquent le pouvoir de la parole endommagent le Roua’h. Les fautes liées à la pensée repoussent la Néchama. Le Karet est mentionné à maintes reprises dans la Torah mais toujours en association avec la Néfech et la plupart du temps, lié au mot Assiah, action.
Essayons d’observer les conséquences de ces données dans le cas suivant de Karet. Un des péchés qui entraîne la punition de Karet est le sacrifice de son enfant à l’idole connue sous le nom de Molokh. « Je concentrerai Mon attention sur cet homme et Je le retrancherai du milieu de son peuple… » (Lévitique 20:3). Lorsqu’une personne formule la pensée d’offrir un tel sacrifice et décide de la mettre en pratique, il porte préjudice à sa Néchama. Projeter sérieusement de vénérer l’idole conduit à la chasser ; le cerveau est le récepteur, sensible à la lumière émise par la Néchama. Mais celle-ci ne peut pas diffuser sa lumière vers un récepteur plongé dans les ténèbres produites par des projets d’idolâtrie. Elle se sépare du Roua’h autant qu’elle le peut, ne laissant attaché que le niveau de Malkhout de la Néchama.
Toute lumière émanant de la Source est censée se répandre à travers la Néchama afin d’atteindre le Roua’h et ensuite la Néfech, mais du fait que la Néchama s’est détachée, il n’y aura pas de nouvelle lumière Divine se déversant à travers le Roua’h dans la Néfech provenant de la source de la Néchama dans la Knesset Israël. Comme les parties supérieures de la Néchama se sont séparées, il n’y a aucun canal par lequel une telle lumière puisse couler. Il y a donc une diminution de l’apport spirituel devant pénétrer dans l’âme et aucune nouvelle idée sainte ne peut compenser les effets négatifs causés par le projet de culte de Molokh. Toutefois, la Néfech et le Roua’h conservent encore à ce stade leur pleine capacité à fonctionner normalement. La personne possède encore des sentiments de répulsion concernant l’acte de sacrifice humain qu’elle a l’intention d’exécuter.
Si elle s’obstine à réaliser son plan, sa prochaine étape sera de transmettre son souhait interdit aux prêtres de Molokh qui organiseront probablement la cérémonie. Les pensées d’idolâtrie s’énoncent en termes spéciaux reliant les parties entre elles au moyen du pouvoir de la communication, un pouvoir associé au Roua’h. Celui-ci devient la canalisation transmettant le message défendu au siège de l’action, la Néfech. Cet acte de transmission blesse spirituellement le Roua’h. Un canal qui sert de conduit à ce qui est profane ne convient pas pour servir de canalisation à ce qui est spirituellement pur. Le Roua’h, spirituellement parlant, se contracte et se rétrécit ; les artères du cœur spirituel s’obstruent et la personne souffre d’artériosclérose spirituelle. Son cœur se ferme à toute tentative de la dissuader d’exécuter l’acte interdit. La lumière de l’énergie Divine brillant à travers la Néfech est obscurcie.
Néanmoins, l’acte de sacrifice interdit n’a pas encore eu lieu. La Néfech n’a pas encore subi de blessure. Il est encore possible de sauver la situation. Les sentiments de révulsion vis-à-vis de l’acte persistent encore. Aucune action qui est l’antithèse de ce qui sert d’expression à la Chekhina n’a été entreprise dans le monde extérieur. Jusqu’ici, nous ne traitons que d’une réalité intérieure.
Mais lorsque le sacrifice est effectivement réalisé, les amarres de la Néfech sont rompues, elle tombe aux mains des Klipot et vit le Karet. Le dommage causé à l’âme devient irréversible en l’absence de Techouva, de repentir. Le départ de la Néchama devient permanent. La contraction des artères dans le Roua’h nécessite un pontage spirituel. Le Karet de la Néfech devient une réalité permanente. Les sentiments de révulsion concernant les atrocités se dissipent. La personne se transforme en un être sauvage capable de créer d’immenses dommages sur des innocents.
En résumé : Il y a trois niveaux de barrières spirituelles au sein de l’être humain, devant être franchies avant que le Karet de la Néfech ne devienne une réalité. Toute l’entreprise de sacrifier l’enfant peut être rejetée au stade du projet. Les négociations pouvaient être rompues au moment de la discussion. La personne pouvait se retirer au stade de la réalisation. À chaque étape, a lieu un combat mené par les anticorps créés par les vestiges de l’âme spirituellement saine pour vaincre le virus destructeur de l’abomination. Une fois les trois niveaux de défense submergés par la persistance obstinée de la volonté de pécher, la blessure causée à l’âme se transforme, de manière permanente, en une plaie spirituelle béante.
KLIPOT
Afin de permettre l’existence du libre arbitre, D.ieu façonna un univers à deux facettes. Une partie de cet univers créé demeure impénétrable pour la lumière Divine.
Pour comprendre les implications spirituelles de notre sujet, il nous faut, à présent, nous pencher sur la notion de Klipot. Une Klipa signifie une peau en hébreu. Il s’agit de la couche extérieure de la matière entourant le fruit ; elle ne fait pas partie du fruit, mais a le pouvoir, tel un parasite, d’aspirer la force vitale du fruit pour se nourrir elle-même. N’importe quelle partie d’un fruit, quelle qu’en soit sa distance avec le coeur, est interchangeable avec toute autre partie. Elle a le même arôme et possède la même valeur nutritive. Cependant, la peau est quelque chose devant être retiré et jeté avant de pouvoir en profiter. [Nous parlons de manière symbolique. En réalité, la peau est souvent remplie de vitamines importantes et peut être assez goûteuse et nourrissante.]
Toute chose, dans un univers créé, doit, sans cesse, puiser une nouvelle énergie à partir de son Créateur afin de continuer à exister. [Voir « l’Ame, à quoi ressemble-t-elle ? » Deuxième partie]. Néanmoins, afin de permettre l’existence du libre arbitre, D.ieu façonna un univers à deux facettes. Une partie de cet univers créé demeure impénétrable pour la lumière Divine. Pour cette portion de la Création Divine, une connexion directe avec D.ieu revient à un anéantissement, une cessation totale d’existence. La continuité de sa survie exige le maintien d’une distance vis-à-vis de D.ieu. Cependant, il n’existe pas d’autre source d’énergie que la Divinité. Cette part de l’univers est donc plongée dans un paradoxe avec un problème stratégique complexe. En effet, elle doit, d’une manière ou d’une autre, se nourrir perpétuellement d’une nouvelle énergie Divine, mais sans se connecter à la source de cette énergie. Cette partie de l’univers constitue la Klipa.
LA SOLUTION HUMAINE
L’homme fut lui-même créé avec la possibilité de fournir la solution à ce problème stratégique concernant la Klipa.
Il est la seule créature de l’univers dotée de la capacité de libre arbitre, ce qui signifie qu’il fut créé pour servir d’interface entre le 'fruit', la partie sainte de l’univers, et la peau, la Klipa. Le corps physique de l’homme est formé à partir d’une Klipa appelée Klipat Nogah. Souvenez-vous que la Néfech Elokit est enveloppée dans la Néfech Habéhémit, la force vitale matérielle et, est liée au corps, grâce à elle. La Néfech Elokit est empreinte de la lumière Divine de la Chekhina qui se déverse en elle à travers le Naran, mais elle est aussi inextricablement entrelacée avec la Néfech Habéhémit de l’homme, la Klipa la plus délicate de l’univers.
Grâce à la Néfech Habéhémit, qui sert d’enveloppe à la Néfech Elokit, la Klipa peut puiser l’énergie Divine dont elle a besoin pour sa survie. Toutefois, elle ne peut le faire en toute sécurité au sein de la Néfech Elokit que si celle-ci est coupée de sa connexion avec la Chekhina. En effet, par définition, si la Klipa se trouvait à un moment donné en connexion directe avec la Chekhina, elle s’annihilerait.
Certains actes qu’une personne peut accomplir sont totalement incompatibles avec l’idée de servir d’expression à la Chekhina dans le monde. Pour donner un exemple qui nous permettrait de mieux comprendre ce concept, examinons le cas des relations sexuelles interdites sous sa forme la plus simple : celle d’avoir des relations intimes avec sa propre mère. La finalité d’une telle relation physique n’est certes pas la procréation, ni même l’idée de créer des liens profonds avec une âme soeur. Le seul objectif de ce type de relations est le plaisir physique.
Comme nous l’avons expliqué dans la deuxième partie de cette série sur l’Ame, la réalité débute dans l’Atsilout, de là, elle s’étend vers la Briah, puis dans la Yetsira, pour finir dans l’Assiyah, le monde matériel. Chaque niveau de création contient sa propre version de l’homme. La Néfech correspond à l’être humain dans l’Assiyah pour qui le monde matériel fut créé. L’âme de l’homme est le conduit à travers lequel l’énergie Divine qui nourrit le monde est transmise à partir de la source.
L'ENERGIE DIVINE QUI FAIT FONCTIONNER LA REALITE
La Néfech Elokit est la source immédiate d’énergie Divine qui fait marcher le monde matériel. Si cette force vitale est exploitée pour alimenter l’accomplissement matériel des mitsvot, cela aura pour effet de rattacher le monde matériel à sa source dans l’Atsilout. Lorsque cette force vitale alimente l’exécution d’activités liées à la survie qui ne sont pas en elles-mêmes des mitsvot, sans être pour autant prohibées, elle n’a aucun effet sur la connectivité spirituelle. Mais si cette force vitale est appliquée à des activités qui sont totalement antithétiques à la finalité Divine de la Création et qui sont interdites du fait qu’elles sont l’expression d’un monde qui est une entité matérielle totalement indépendante n’ayant aucun lien à quoi que ce soit de spirituel, la Néfech Elokit, qui fournit donc cette force vitale alimentant ce type d’activités, est coupée des amarres qui la rattachent au monde spirituel et se retrouve capturée par les Klipot.
Dans la troisième partie de notre série, nous avons expliqué que la Sefira de Malkhout est l’ultime expression concrète de la volonté originelle investie dans la Sefira de Keter. De même que chaque niveau du Naran est divisé en dix Sefirot, l’ensemble de l’âme, en tant que tout, est également divisible en dix Sefirot. La Néfech Elokit est la Sefira de Malkhout de la totalité de l’âme. Nous avons expliqué que la Malkhout qui est élaborée pour exprimer en tant que réalité la vision du Keter peut être volée et détournée dans d’autres canaux. Dans la troisième partie de cette série, nous avons donné l’exemple d’un Centre d’Affaires Extraterrestre entièrement construit qui a été détourné par le gouvernement pour être utilisé en tant qu’abri en cas d’attaque nucléaire. Le vol de la Malkhout de l’âme par les Klipot est similaire à cet exemple.
L’âme a été élaborée pour réaliser la volonté de la Knesset Israël, le Keter de l’âme, pour transformer le monde matériel en un lieu qui peut exprimer la majesté du règne Divin de D.ieu jusque dans les étendues spirituelles les plus éloignées de l’univers, le monde d’Assiyah. Lorsque les Klipot séparent la Néfech, le monde d’Assiyah n’exprime plus la majesté du Divin. Au lieu de cela, l’énergie Divine investie dans l’Assiyah par le biais de la Néfech est employée à exprimer la majesté de la Nature. Le monde physique d’Assiyah est perçu comme une réalité indépendante dans laquelle l’homme n’est rien de plus qu’une construction physique de la Nature, la créature qui a réussi à gravir, en partant de la vase primitive, le plus haut échelon sur l’échelle de l’évolution. La Malkhout ne reflète plus la Volonté Divine exprimée dans le Keter.
LE KARET, REALITE EXISTENTIELLE
Le Karet s’exprime comme étant la disparition du désir humain profond de l’homme pour la spiritualité.
En ce qui concerne l’individu en particulier, le Karet s’exprime comme étant la disparition du désir humain profond de l’homme pour la spiritualité. Bien que l’être humain, qui a en lui une nature spirituelle, ait été créé avec un désir brûlant de sainteté qui s’enflamme dans son coeur chaque fois qu’il étudie la Torah ou qu’il prie, une personne souffrant de Karet est rendue insensible à ce feu. Elle ne ressent plus rien lorsqu’elle prie ou étudie et elle a, par conséquent, de fortes chances d’en arriver à la conclusion qu’il s’agit d’activités artificielles qui ne font pas partie de son monde. Le feu spirituel de la Néfech Elokit est détourné ; il s’allume à la perspective d’émotions fortes matérielles et s’enflamme dans la recherche de l’ambition pour le pouvoir et la célébrité de ce monde. L’immense énergie spirituelle investie dans chaque être humain, conçue pour alimenter le désir intense d’atteindre les plus hauts sommets de sainteté et d’attachement à D.ieu se termine en une explosion frénétique de consommation dans une économie basée sur la demande.
Cependant, le plus grand dommage reste la confusion spirituelle qui est la caractéristique essentielle du Karet de la Néfech. L’être humain, qui possède une potentialité pour la spiritualité, effectue une introspection et ne détecte aucun feu spirituel intérieur. Il en tire donc la conclusion personnelle suivante : Si je suis véritablement une créature de nature spirituelle avec une âme sacrée qui est une partie de D.ieu Lui-même, comment se fait-il que je ne trouve nulle trace de sainteté en moi-même ? Comment se fait-il que je réside dans un monde si matérialiste et cruel, qui reflète si parfaitement l’esprit de la "loi du plus fort", où règnent ceux qui sont puissants et impitoyables tandis que ceux qui se vouent au spirituel sont persécutés et figurent au bas de l’échelon social ? Si la Torah est vraie, comment est-ce possible que la réalité qui m’entoure reflète la situation diamétralement opposée ?
Pour percevoir correctement la réalité, nous devons délivrer l’énergie Divine de la Néfech des griffes des Klipot, ce qui ne peut être accompli que par le biais de la Techouva, le repentir...
Traduction: Ra'hel Katz