Logo Lamed.frhttp://www.aish.comAccueil Lamed.fr
...
.

Spiritualité

.
...
...
.

Soutenez-nous

.
...
Spiritualité / Kabbale back  Retour
L’âme: à quoi ça sert ? (1ère partie)Quelle est la fonction de l’âme dans le monde ?
Toute discussion rationnelle au sujet de l’âme exige d’examiner sa fonction plutôt que sa nature. Croire que les gens ont une âme est étroitement lié au fait de croire en l’existence d’un Créateur. Autant que je sache, personne n’a encore suggéré que l’âme provenait d’espèces inférieures. Si nous avons une âme, c’est que D.ieu nous a bien créés.

Si nous nous fondons sur la Théorie de l’Evolution, nous n’avons aucune raison de nous interroger sur le but des différents types biologiques. La vie existe non pas pour atteindre un objectif mais parce qu’elle a réussi à se frayer un chemin à travers le limon primitif. Mais si l’on énonce le principe de l’existence d’un Créateur intelligent, on doit également admettre que toute chose dans la création a un but. C’est là la première difficulté à laquelle il faut faire face lorsqu’on commence à penser à ce qu’est l’âme.

FONCTION SANS CONSCIENCE ?

Comment une faculté dont on n’a aucune conscience dans la vie peut-elle nous représenter dans la mort ?

Pour les être humains que nous sommes, la conscience que nous avons de notre âme n’a rien à voir avec celle que nous avons de notre corps. Personne n’a jamais vu ni rencontré d’âme. C’est ce qui explique la vélocité du débat autour de la question de son existence même. Personne ne peut montrer son âme comme il pourrait le faire de son corps et déclarer : « Vous voyez, la voilà ! » Sans aucun doute, l’âme existe même si l’on en n’a pas conscience mais il est normal de se demander à quoi sert une âme dont on n’a pas conscience ? Que peut-elle faire pour nous ? Quel est son but ?

Ceux qui ont la foi rétorqueront: « Le but de l’âme est évident ! Le corps est mortel. Quand on meurt, il retourne à la poussière. Nous avons besoin d’une âme afin de survivre à la mort. Une fois que nous sommes morts, c’est notre âme qui entre au Gan Eden, le Monde à Venir ; notre corps pourrit dans la terre. »

Mais cette réponse est-elle vraiment satisfaisante ? Comment une faculté dont on n’a aucune conscience dans la vie peut-elle nous représenter dans la mort ? Notre âme ne joue aucun rôle manifeste dans notre existence terrestre. Il est finalement peu satisfaisant de faire dépendre le principe de l’éternité de notre vie sur cette part de nous-mêmes qui nous est complètement inconnue. Est-ce que toute l’idée de survie n’est-elle pas fondée sur ce qu’on appelle le moi ? De quelle manière notre âme est-elle vraiment nous-mêmes ? Comment peut-elle posséder nos souvenirs, connaître nos amis, avoir notre personnalité alors qu’elle ne participe à rien de notre vie consciente si ce n’est dans un état latent? Il semblerait que notre identité disparaisse lorsque l’on meurt, même si notre âme survit.

Récapitulons : l’âme est la seule partie de nous qui nous survit après la mort ; c’est par l’âme que l’on accède à l’éternité. Notre âme ne semble avoir aucun lien avec notre personnalité car elle n’a aucune part dans la conscience que nous avons de la vie.

Comme cela est souvent le cas quand on étudie la Torah, poser la bonne question, c’est avoir déjà la moitié de la réponse.

Pour la tradition juive, cette absence de conscience au sujet de notre âme est précisément la raison pour laquelle D.ieu dut nous donner la Torah ! Parce que nous n’avons pas de sensation directe de notre âme, nous n’avons aucun moyen de découvrir ses besoins - quelles sortes d’activités la rendent malade et faible, que faut-il lui injecter pour qu’elle soit en bonne santé et forte, qu’est ce qui la blessera ou même en détruira certaines parties.

L’AME : MODE D’EMPLOI

La Torah nous fut donnée pour prescrire un programme de vie pour notre âme.

Pour ce qui est du corps, nous sommes tous capables d’identifier ce qui mène au bien-être physique, et cela au moyen de l’expérimentation et de l’expérience. La plupart des gens savent ce qui affecte leur corps sans avoir besoin de glaner ces renseignements dans des livres ou de les apprendre à l’école. La connaissance de notre corps est inhérente à notre conscience.

L’Architecte suprême, Qui est conscient de nos limites et sait que nous ne pouvons pas déduire les chemins de l’âme de notre expérience terrestre, nous a donc transmis cette information dans un livre. Il nous a donné la Torah afin de nous enseigner comment nous comporter comme êtres spirituels.

Cependant, comment adapter les états physiques à l’âme, qui est une entité purement spirituelle ?

RECOMPENSE ET PUNITION - PLAISIR ET SOUFFRANCE

La Torah est fondée sur l’idée du libre arbitre et sur la récompense et la punition, toutes deux conséquences des choix faits librement.

Une âme forte et en bonne santé ressentira un plaisir spirituel tandis que une âme malade ou blessée connaîtra une souffrance spirituelle.

C’est l’âme qui survit après la mort et non pas le corps. Celui-ci meurt et se désintègre et donc ne peut pas servir de récepteur aux récompenses et aux punitions. [Nous verrons dans les prochains articles que ce n’est vrai que partiellement mais nous devons approfondir le sujet afin d’être en mesure d’apprécier pourquoi cela n’est pas exact]. Par conséquent, puisque selon la Torah, la vie après la mort se résume au concept de récompense et à punition, c’est à l’âme d’être récompensée et d’être punie. Si c’est ainsi, l’âme doit pouvoir être capable de ressentir du plaisir et des souffrances.

La douleur physique et la jouissance sont toujours liées aux états du corps : la vigueur et la bonne santé produisent des sensations de plaisir alors que la maladie et les blessures sont accompagnées de souffrances.

De la même manière, la souffrance et le plaisir spirituels doivent être connectés au bien-être et à la maladie de l’âme. Une âme forte et en bonne santé ressentira un plaisir spirituel tandis que une âme malade ou blessée connaîtra une souffrance spirituelle. Si la vie future, c’est la

 
récompense et la punition, ainsi que l’affirme la Torah, et que c’est l’âme qui sera récompensée ou punie, il s’avère que la qualité de sa vie future dépend de l’état de santé de son âme.

 

SANTE + STIMULANT POSITIF = PLAISIR

En poursuivant ce raisonnement jusqu’au bout, nous débouchons sur une conclusion tout à fait remarquable. Le plaisir et la douleur spirituels fonctionnent suivant les mêmes principes que le plaisir et la douleur physiques. Afin que le corps ressente du bien-être, il doit être en bonne santé mais on doit également lui fournir un stimulant externe. C’est par l’intermédiaire des sens que le corps se sentira bien ou mal. Il en est de même pour l’âme, sauf que la sensation devra être spirituelle.

Beaucoup s’imaginent que la vie future, c’est de passer dans un monde différent où l’on nous donnera un terrain de choix en échange de nos bonnes actions dans ce monde. Ce concept de rémunération est basé sur la modèle de la propriété. L’âme recevra des récompenses qui sont équivalentes aux richesses terrestres. Mais ce ne peut pas être tout ce qu’il y a dans le monde futur.

Dans notre monde on court après l’argent car on a toujours la possibilité de l’échanger contre des plaisirs. Même la réussite financière et le prestige qui en découle sont attribués à la capacité de transformer cet argent en sensations de plaisir. De l’argent qui ne pourrait pas être troqué contre quelque chose n’a aucune valeur. La richesse dans le monde futur ne peut pas être vraiment différente. Si on ne peut pas l’échanger contre des plaisirs spirituels, on n’en éprouvera aucun bien-être.

Le mystère entourant le rôle que notre âme occupe dans notre vie, commence donc à s’éclaircir. En vérité, nous avons besoin de notre âme pour survivre après la mort. Mais notre âme, ce n’est pas juste un corps étranger ne jouant aucun rôle dans notre existence terrestre. Au contraire, elle fait partie intégrante de notre vie dans ce monde. Se consacrer à l’observance des 613 commandements de la Torah, définis par l’Architecte suprême comme la condition nécessaire à la santé spirituelle, c’est investir une part considérable de notre force vitale dans notre âme. En fait, nous aurons vécu notre vie terrestre comme si nous étions une âme plutôt qu’un corps.

INCIDENCE SUR NOTRE AME

Notre âme reflète le travail que nous y avons mis de la même manière que notre corps. Elle est absolument différente à notre mort de ce qu’elle était à notre naissance. Elle peut être soit pleine de santé et d’énergie spirituelle, rayonnant d’une immense lumière spirituelle diffusée par nos bonnes actions, ou bien elle peut être maladive et blessée, sa lumière ternie par l’obscurité spirituelle générée par nos fautes.

De même que notre état physique, l’état spirituel de notre âme change constamment tout au long de notre vie. Des sensations spirituelles affectent et modifient notre âme, de même que les sensations physiques le font de notre corps. Nous n’avons pas conscience de ces changements spirituels qui se déroulent en nous tant que nous sommes en vie, car notre corps physique fut créé pour nous empêcher de ressentir l’impact spirituel de nos actes. Cette insensibilité aux modifications spirituelles fut programmée afin de préserver notre libre arbitre.

LE MONDE FUTUR

La vie après la mort ne consiste qu’à revivre spirituellement nos expériences terrestres.

Lorsque nous quittons notre corps, nous éprouvons de nouveau en tant qu’âme tout ce que nous avons fait dans notre vie, cette fois-ci comme une expérience d’ordre spirituel. La qualité de vie éternelle dépend directement des modifications que nous avons apportées nous-mêmes à notre âme. Notre éternité toute entière consiste à ressentir ce que nous avons fait de manière spirituelle plutôt que physique. Pas question de conserver pleinement notre sens de l’identité. Après tout, nous ne faisons que revivre nos propres choix.

D’après Rabbi Haïm de Volozhin (dans son œuvre Nefech Ha’haïm, porte 1,12), c’est là la signification de la Michna (Maximes des Pères 4,2) « La récompense pour une mitsva est une mitsva alors que la punition pour un péché est un péché ». La vie après la mort ne consiste qu’à revivre spirituellement nos expériences terrestres. Si nous nous sommes voués à accomplir des mitsvot, nous éprouverons la joie spirituelle générée par nos mitsvot pour l’éternité, alors que la douleur de nos péchés nous enveloppera dans un Enfer spirituel rempli de souffrances et de tristesse, conséquences spirituelles de nos transgressions.

Il est écrit dans la Michna (Sanhédrin 10,1) que tous les Juifs ont une part au Monde futur et non pas dans le Monde futur. En hébreu le mot dans sous-entend l’idée d’un endroit bien déterminé. Si la Michna avait employé le mot dans, cela aurait impliqué que le Monde futur est un lieu réel où tous les Juifs sont transportés après leur mort. Au est utilisé car la Michna veut nous enseigner que nous devons considérer le Monde futur comme une transformation du lieu où nous sommes déjà. Nous nous trouvons dès à présent au bon endroit, aussi ferions-nous mieux de nous occuper à le transformer en un habitat décent pour l’éternité. Le Monde futur n’est rien d’autre que le monde dans lequel nous sommes, sauf qu’il est expérimenté de façon spirituelle.

LES ASPECTS SPIRITUELS DES SANCTIONS DE LA TORAH

La Torah est un livre qui nous indique comment vivre en tant qu’âme plutôt qu’en tant que corps. Non seulement ses commandements doivent être vus sous cet angle mais les conséquences des péchés qui y sont décrites doivent être également comprises dans un sens spirituel. Rappelons-nous que nous n’avons aucune idée de ce qui peut blesser une âme. La tradition nous enseigne que la Torah, au moyen d’une liste de sanctions, fait en sorte que nos bonnes actions accomplies dans ce monde aient un impact sur la santé et l’intégrité de notre âme.

Ceci permet de mieux expliquer aux esprits modernes qui ont quelques difficultés à l’appréhender, pourquoi la Torah inflige la peine de mort dans le cas de certaines fautes. Si l’on commet un acte qui, pour la Torah, est un crime capital, on inflige à notre âme un dommage fatal. Lorsqu’une partie de notre âme périt, cela signifie qu’elle ne pourra plus jamais jouir de certaines

 
expériences spirituelles. L’affection spirituelle mortelle provoquée par nos péchés détruit la sensibilité spirituelle d’une partie de notre âme.

 

Sans une telle sensibilité, le goût des expériences spirituelles offertes par le Monde futur provoque une angoisse psychique au lieu de l’intense joie ressentie par une âme saine. A l’aide de châtiments, la Torah s‘efforce de signaler les dangers spirituels de l’existence, tout comme nous faisons de notre mieux pour apprendre à nos enfants d’éviter ce qui est nuisible et dangereux physiquement.

CADRER AVEC LA REALITE

Nous devons apprendre comment nous adapter à la réalité spirituelle de la même façon qu’à la réalité physique. En fait, il est même plus important de se conformer à la réalité spirituelle car c’est la réalité dans laquelle nous allons passer notre éternité. La Torah nous donne des informations essentielles concernant notre vulnérabilité spirituelle.

La réponse à notre question originale est désormais claire. Notre âme occupe une part énorme dans notre vie physique bien que nous n’en soyons pas conscients. Elle ressent tout ce que nous ressentons. Nous avons la possibilité de travailler directement en la modifiant, en l’améliorant, tout comme nous le faisons pour notre corps.

Maintenant que nous avons expliqué pourquoi nous avons une âme, nous devons expliquer comment notre âme fonctionne. Par exemple, de quelle manière des actes physiques agissent sur des entités spirituelles ? Le sujet de l’article suivant concernera la nature de l’âme et tentera de répondre à ces questions.

Article suivant : L’âme : A quoi ressemble-t-elle ? (deuxième partie)

 

Traduction et adaptation de Claude Krasetzki

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Noson WEISZ
Parallèlement à ses études à la Yéchiva Chaïm Berlin de Lakewood et Mir de Jérusalem, le rabbin Noson Weisz a obtenu un diplôme en microbiologie de l'Université de Toronto et une maîtrise de Sciences Politiques de la New School for Social Research. Il est actuellement professeur à la Yéchiva Aish Hatorah, à Jérusalem.
  Liens vers les articles du même auteur (11 articles)


COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  1
l'ame - 6 Juin 2012 - par fEISSEL JEAN
Pouvez vous me dire dans quelle partie de la thora a-t-on une évocation de l'âme et d'une quelquonque imortalité? J'ai souvenir que les profêtes sont morts en ayant fait le plein de leurs jours, sans évocation de "retour". C'est où dans les 5 livres? Je ne parle pas de Jérémie ou Ezéchiel qui sont dans autre chose, dans le déséspoir.
Emettre un commentaire
 Nom
 Prénom
 Email *
 Masquer mon email ?
Oui  Non
 Sujet
 Description (700 caractères max) *
 * Champs obligatoires
...
.

Outils

MODIFIER LA TAILLE DU TEXTE
.
...
...
.

Et aussi...

.
...