Bientôt la période de Pourim avec sa dimension festive qui trouve son expression dans ce festin au cours duquel on va boire plus que de coutume
Et pour les enfants, le plaisir du déguisement.... Coutumes, habitudes, ambiance de fête, devenu carnaval à Tel-Aviv, et nous adultes de regarder d'un air légèrement amusé ce qui nous semble être la part réservée aux enfants. Or, le "sérieux" et l'importance que donnent nos maîtres à ces coutumes laissent présager bien plus. Le monde des Yechivot l'a bien compris en ne réduisant pas Pourim et toute cette partie "ambiance" à une dimension mineure.
BAS LES MASQUES!
Par trois choses un individu est reconnaissable : « Par la manière dont il établit son rapport avec son argent, au moment de sa colère et lorsque il a bu ».
Ces moments de non-maîtrise de soi sont révélateurs de ce que nous sommes, et ce n'est pas sans incidence que nos maîtres font remarquer que la valeur numérique des mots YaYin (Vin) et Sod (le secret) est identique.
Pendant toute l'année, nous construisons une certaine image de nous-même à travers un paraître qui passe par un look dont la déclinaison ne se limite pas à notre habillement mais s’exprime dans une certaine façon de s’exprimer et d'évoluer en société, quand ce fameux regard de l'Autre - si important - se tourne vers nous.
Et alors ce danger de s'imaginer être ce que nous représentons, rentrer dans notre jeu, et D.ieu de rire de nos efforts pour nous persuader nous-même...
Pourim, le vin, le masque, personne ne te reconnaît, dévoile-toi à toi-même, le regard de l'Autre ne te limite plus alors, dis-moi mon frère, dis-TOI mon frère, qui es-tu?
S'exposer à la boisson (avec modération!), c'est être prêt à s'entendre dire dans un état de semi-conscience ce que nous voulons réellement, nos déclarations sont alors authentiques, sans fard... L'Autre sous son masque de Hassid, de Zorro ou de Loubard te rappelle ce fameux adage « Al Tistakel Bekankan... » (« ne regarde point la bouteille mais découvre ce qu'elle contient »).
Il y a ici leçon pour toute l'année : arrêter de se donner l'image de personnes importantes, des carrés VIP en tous genres où il fait bon construire sur nos illusions point encore perdues parce que non encore révélées à nous-même.
Cette nécessité de découvrir l'Autre se révèle aussi dans l'obligation de donner à tout celui qui tend la main le jour de Pourim ; il ne faut pas avoir l'apparence pour avoir le droit d'être dans le besoin. Cette sortie du conventionnel, la nécessité d'être dans la découverte, cette liberté de révéler notre intériorité donnera alors à cette fête tout son sens réel. Un jour où tout peut se transformer. Perte de repères.