Derniers moments de l’année, les ultimes jours du mois d’Eloul sont là comme pour nous rappeler avec le son du Chofar qui retentit dans les synagogues quotidiennement, que le temps de repenser avec un peu plus d’acuité à nous même est arrivé.
Dans une parabole célèbre, le 'Hafets 'Haim relate l’histoire de cet homme tout content d’avoir gagné une belle somme d’argent. Pour fêter cela il convie ses amis à une soirée où de tournées en toasts la somme d’argent fond come neige au soleil. Tout heureux de l’ambiance qu’il crée il ne réalise pas que son pactole disparaît lentement mais surement.
Il en est de même pour notre existence, dit ce maitre ; jour après jour, ce pactole, cette somme de moments de vie mis à notre disposition disparaît, inexorablement.
La conscience du temps, est là pour aider l’humain vouloir repenser au sens de sa vie. Est-elle juste une succession de moments, ou au contraire une possibilité de réalisation unique qui participe du projet de l’humanité?
Décider de penser son existence afin de ne pas être obligé de panser celle-ci.
Le mouvement perpétuel dans lequel nous somme parfois emporté nous empêche de nous recentrer sur les fondamentaux de notre vie. Notre relation à nous même, la découverte de nos possibilités d’être grand, d’évoluer dans nos manières d’êtres, de donner un souffle d’élévation à notre quotidien, de ne pas nous limiter juste ce que la société qui est autour nous à assigné, voire imposé, comme pseudo objectifs, qui au fond tournent essentiellement autour de nous, pour nous !
Quel dommage de voir ceux qui sont notre futur, nos enfants, investir leur intelligence, leur sensibilité, leur énergie, leur créativité, dans tout ce qui est du domaine de l’éphémère, de l’instant fugace qui par ce qu’il à pu être intense, leur donne le sentiment d’exister.
Eloul, mois où la relation d’amour entre l’être juif et son créateur est à son paroxysme, moments d’intimités où sans partir dans un quelconque délire mystique, nous essayons de reprendre un dialogue qui parfois à été interrompu.
Relation d’amour, oui, car c’est dans cette dimension là que se construit ce qui est dans le domaine du vrai. C’est dans une relation de ce type que le désir d’être à l’écoute de l’être aimé nous amène à faire disparaître toute forme de pesanteur dans la réponse à l’attente qu’a l’autre de nous.
Quoi de plus vrai, de plus beau, que vouloir connaître ce que l’être aimé attend de nous, affin de pouvoir répondre à sa demande sans autre justification à fournir de sa part sur le pourquoi de celle-ci?
Engoncés dans nos habitudes, sommes nous prêts à imaginer que certaines manières d’être, certains comportements changent enfin. En tant qu’êtres adultes poser un regard sur ce que veux dire vivre ! Savoir que la plus belle chose que nous pouvons faire exister au quotidien c’est une tension vers le haut.
Nous rappeler que la fête de Roch Hachana, littéralement « tête de l’année » est appelée ainsi afin de nous rappeler que ce qui est fondamental c’est que cela soit notre tête, notre pensée, notre sensibilité, notre intelligence qui doit donner les directions de l’année à venir.
Le plus important, c'est de réfléchir non plus à ce que nous allons faire dans notre vie, mais à ce que nous allons faire de notre vie.
Ne pas avoir peur de croire, qu’il existe un Créateur de l’univers, et que la vie à un sens. Prendre le temps d’y réfléchir, écarter les réponses toutes faites et être prêts à nous exposer à changer.
C’est ce qui nous amène à réfléchir non plus à ce que nous allons faire dans notre vie, mais bien plus de ce que nous allons faire de notre vie.
Il s’agit aussi de savoir utiliser cette période pour aussi faire Techouva. Et oui, faire Techouva, car c’est un commandement de la Thora. Nos maitres expliquent que faire Techouva, c’est regretter nos erreurs et décider de tout faire pour ne point les reproduire, et cde aussi bien dans notre rapport à D.ieu, qu’aux hommes.
Un minimum d’humilité est nécessaire pour cela. Accepter que nous avons commis des erreurs, que nous avons eu des comportements « peux mieux faire », c’est le début de cette démarche qui nous amène à ce rapprochement avec D.ieu.
Arrêtons de nous trouver toutes sortes de justification, qui nous empêchent de nous confronter à notre propre réalité. Dans ce mois où l’amour entre nous et Hachem, est à son paroxysme, c’est l’assurance d’une construction plus vraie, plus forte, plus authentique, prélude d’une année de délivrance pour le peuple d’Israël.