"Les femmes de votre âge ont 5% de chance de tomber enceinte en ayant recours à la Fécondation In Vitro, m’annonça Dr. C., alors que je me tenais assise en face d’elle dans une clinique de pointe spécialisée dans la F.I.V. J’avais 45 ans et, depuis la naissance de mon premier enfant à l’âge de 40, j’avais tenté de mettre au monde un autre bébé, par tous les moyens spirituels, médicaux et alternatifs possibles. Dr. C. poursuivit : "Parmi ces 5%, la moitié seulement parvient à mener sa grossesse à terme et à accoucher d’un bébé vivant. Vous avez donc 2,5% de chances de réussite."

Je regardai fixement mon interlocutrice, docteur en médecine expérimentée, et je me disais : "C’est D.ieu qui dirige le monde. S’Il veut que j’aie un deuxième enfant, je l’aurai et s’Il ne le veut pas, je ne l’aurai pas. Mon boulot à moi est de fournir le maximum d’effort, c'est-à-dire de faire la F.IV. Que je réussisse ou non ne dépend que de D.ieu."

Au Dr. C., j’ai déclaré : "Peu importe, je voudrais essayer."

La première F.I.V que l’on m’a faite a échoué.

La clinique proposait deux tentatives pour le même prix. J’ai réessayé. La procédure consistait à recevoir deux piqûres d’un puissant médicament pour la fertilité, tous les jours, pendant deux semaines afin de générer autant d’ovules que possible ; un minimum de trois ovules était exigé pour poursuivre la procédure. Puis, le médecin, à l’aide d’une intervention chirurgicale, prélevait les ovules de l’ovaire, les fécondait et les réimplantait dans l’utérus.

Le jour qui précéda mon rendez-vous pour le prélèvement, on m’a fait une échographie pour déterminer le nombre d’ovules. Le médecin chargé de l’échographie m’informa tristement que je n’avais que deux ovules, pas assez pour prendre la peine de pratiquer l’extraction. Après tous ces efforts, les médicaments, l’argent. . . En larmes, je le suppliai de fausser les résultats en écrivant qu’il y en avait trois."Si D.ieu veut que je sois enceinte, me dis-je, Il peut le faire avec seulement deux ovules." Le médecin qui avait effectué l’échographie accepta.

Le lendemain, lorsque Dr. C. procéda à l’extraction, elle ne trouva qu’un seul ovule.

Mes chances de réussite étaient passées de 2,5% à 0.

Comme j’étais déjà sur la table d’opération, Dr. C. accepta de me faire plaisir. Elle retira et féconda l’unique ovule. Deux jours plus tard, en le réimplantant, cette femme, médecin laïque, me regarda droit dans les yeux et ne prononça qu’un seul mot : "Priez".

Je priai, pleurai et fit un vœu à D.ieu. Deux semaines plus tard, je fis un test de grossesse qui se révéla positif.

Le lendemain, j’allai voir Dr. C. à la clinique. J’étais débordante de joie. Elle était sceptique. En scientifique méticuleuse, elle savait qu’une femme pouvait tomber enceinte avec une F.I.V. en utilisant qu’un seul ovule. "Je croirai que vous êtes enceinte, me dit-elle, lorsque je verrai une échographie avec des battements de coeur."

Trois semaines plus tard, d’un air extasié, j’ai agité devant ses yeux une échographie avec des battements de coeur.

Au bout de neuf mois, à l’âge de 46 ans, j’ai mis au monde un petit garçon en bonne santé, puisse-t-il vivre en bonne santé, bli ayin hara.

EXPERTS ET PRéDICTIONS

Depuis le 11 septembre, les courriers que je reçois sont remplis de prédictions faites par des experts concernant tous les aspects possibles de conflit, de terrorisme biologique et de guerre chimique :

Combien d’Américains pourraient mourir au cours d’une épidémie de variole déclenchée par des bioterroristes.

Quel pourcentage d’Israéliens survivrait si Saddam Hussein nous envoyait des bombes chimiques remplies de gaz VX, un produit chimique élaboré.

Pourquoi est-il impossible de gagner une guerre sur le terrain difficile de l’Afghanistan - C’était avant que les Talibans soient évincés.

Toutes ces prédictions, toutefois, ne tiennent pas compte d’un facteur, le plus essentiel de tous : D.ieu dirige le monde.

Toute équation qui ne prend pas en compte le facteur D.ieu est vouée à une conclusion erronée.

En 1967, tandis qu’en Egypte, Gamal Abdel Nasser proclamait la destruction imminente de l’Etat d’Israël, les experts politiques comme les stratèges militaires prédirent la défaite d’Israël. Les données étaient stupéfiantes. L’Etat, âgé de 19 ans, se trouvait face à l’attaque imminente de l’Egypte, la Syrie, la Jordanie et l’Irak. Les quatre armées arabes réunies avaient en leur possession 810 avions contre 350 pour Israël ; 2 880 tanks contre 800 en Israël ; et 465 000 soldats contre 265 000. Les Israéliens eux-mêmes étaient si convaincus d’un bain de sang inévitable que le Rabbinat désigna officiellement tous les parcs de Jérusalem comme cimetières.

Apparemment, D.ieu avait une autre idée. Au lieu de subir une défaite, Israël surprit par une victoire éclatante. En six jours seulement, non seulement Israël repoussa les armées arabes, mais prit également possession de tous les plus grands lieux saints juifs dont le Mont du Temple, le Mur des Lamentations, le Caveau des Patriarches à Hébron et la Tombe de Rachel à Bethlehem. Les experts en restèrent hébétés.

Mon cousin Phil est un cadre d’entreprise à la retraite, un pragmatiste plein de bon sens et extrêmement intelligent qui se maintient parfaitement informé des faits et qui en tire des conclusions lucides. Dans les années 80, il prédit qu’en l’an 2013, l’Etat d’Israël aurait cessé d’exister.

Au départ, la prédiction de ce jour fatal se basait sur la menace démographique : le taux de natalité des Arabes, se trouvant d’un côté comme de l’autre de la Ligne Verte, était considérablement plus grand que celui des Juifs. Les chiffres étaient incontestables : en 2013, l’état juif serait habité majoritairement par des Arabes.

Cela, c’est supprimer le facteur D.ieu. Dans la Torah, D.ieu affirme clairement Son intention de ramener en Israël les Juifs des quatre coins de la terre. En 1990, l’Union Soviétique s’effondra, pratiquement d’un jour à l’autre, et se faufilant à travers les fissures du Rideau de Fer, 450 000 Juifs arrivèrent en Israël. En une décennie, la population juive d’Israël augmenta de 10% et toute mention de menace démographique disparut des medias.

Maintenant Phil, qui aime profondément Israël, est convaincu que nous allons commettre un suicide politique. Après l’échec d’Oslo et les offres presque fatales de Camp David, les chroniqueurs pro-israéliens des medias américains mirent en garde le monde que si les Etats-Unis et l’Europe persévéraient à inciter Israël à faire de dangereuses concessions, la carte géographique du Moyen-Orient telle qu’elle apparaît dans les manuels palestiniens - Israël y étant totalement absent - finirait par se révéler tout à fait exacte. Approuvant leurs dires, Phil est d’avis que les dirigeants d’Israël n’ont pas la volonté politique de prendre des mesures fermes et nécessaires pour limiter les pouvoirs de l’Autorité Palestinienne. Sans de telles mesures draconiennes, le futur d’Israël semble plutôt sombre.

Je ne peux pas contredire Phil en ce qui concerne les faits et les chiffres, mais je sais que D.ieu n’est nullement lié à eux. Le récit de ‘Hanoucca est là pour nous enseigner comment l’histoire peut prendre un tour des plus inattendus et donner lieu à la plus improbable des victoires.

‘Hanoucca

Qu’auraient dit les experts de l’an 167 avant l’ère chrétienne en ce qui concerne les chances d’un vieux prêtre Mattathias, de sa famille et de ses amis d’infliger une défaite à la puissante armée de l’empire gréco-syrien ? J’imagine tout à fait leurs commentaires :

"Un prêtre ultra-orthodoxe et ses compatriotes réactionnaires ont levé l’étendard de la révolte à l’encontre non seulement des règles en vigueur de l’Empire Séleucide, mais également de toute la culture grecque moderne et de ses avancées. Cette bande disparate de partisans ne représente en nombre que le quart de l’armée séleucide qui se compose de 40 000 soldats professionnels dont l’équipement est à la pointe de la technologie militaire et qui possèdent également une arme suprême : une horde d’éléphants entraînés au combat et à laquelle aucun guerrier ne peut résister.

"Les Maccabées, ainsi qu’on appelle ce groupe rebelle réactionnaire, s’opposent non seulement à l’immense population grecque de la plaine côtière, mais également à une proportion importante des habitants juifs qui se sont, depuis un siècle et demi, adaptés à l’hégémonie mondiale de la langue, de la culture et de la religion grecques. Les Maccabées ont donc déclenché une guerre civile, face à leurs propres compatriotes juifs progressistes qu’on appelle les Hellénistes. Ces derniers représentant la couche la plus aisée et la plus influente de la société juive, les efforts visant à les déstabiliser sont pour le moins grotesques.

"En résumé, la tentative des Maccabées d’obtenir une victoire militaire, de renverser la culture progressiste qui domine le monde entier et de rétablir leur religion antique sur le sol de Judée est vouée à l’échec."

Les experts auront été très précis dans leur analyse. Après tout, qui aurait pu avoir prédit que trois ans après avoir proclamé le cri de ralliement : "Suivez-moi, tous ceux d’entre vous qui sont pour la loi de D.ieu et qui respectent l’alliance", les disciples de Mattathias auraient reconquis Jérusalem, purifié le Temple de ses profanations païennes et restauré le service du Temple ? Bien que la victoire fût chèrement gagnée - prenant plus de vingt ans et coûtant la vie à quatre des cinq fils de Mattathias - les Maccabées finirent par triompher des Grecs.

La prière adressée à D.ieu que nous ajoutons durant les huit jours de ‘Hanoucca souligne l’improbabilité de la victoire juive :"Tu as livré les forts entre les mains des faibles, ceux qui étaient en nombre entre les mains de ceux qui étaient une poignée..."

‘Hanoucca célèbre la victoire de l’inattendu, de l’improbable, du pratiquement impossible. Elle est l’antithèse de cette vision grecque du monde toujours actuelle qui adule la logique et qui fixe les lois de la nature comme une valeur absolue. ‘Hanoucca est la preuve que dans un monde dirigé par D.ieu, des miracles peuvent se produire.

LE MAXIMUM D’EFFORT

Le judaïsme interdit de compter sur les miracles. Un Juif doit toujours fournir le maximum d’effort par rapport à la raison pour laquelle il souhaite obtenir les résultats escomptés. Les Maccabées ne sont pas restés assis à attendre qu’un miracle se produise. Ils ne se sont pas laissé intimider par leurs faibles chances de réussir, ni décourager par l’immensité de la tâche à laquelle ils s’attaquaient.

En général, dans l’histoire juive, chaque fois que nous avons été menacés spirituellement, comme ce fut le cas avec les Grecs qui voulurent exterminer notre religion et non notre vie, nous nous sommes défendus physiquement comme le firent les Maccabées et lorsque nous avons été menacés physiquement, comme durant les événements qui précédèrent la fête de Pourim, lorsque Haman voulut exterminer tous les Juifs, nous nous sommes défendus spirituellement, comme les Juifs de Chouchan, qui, sur l’ordre de Mardochée et d’Esther, se repentirent. De nos jours, nous sommes menacés physiquement, nous devons donc - en plus des mesures d’autodéfense de l’armée israélienne - nous défendre spirituellement.

Les lances des Maccabées sont les mitsvot, les bonnes actions d’aujourd’hui. Chaque fois qu’un Juif s’engage à respecter Chabbat ou tend la main par amitié à un Juif différent, il se produit une force spirituelle d’une telle puissance qu’elle peut faire en sorte qu’une bombe déposée par un terroriste dans une rue de Jérusalem n’explose pas.

Mon cousin Phil m’accuse d’être passive. En réalité, je suis un guerrier spirituel. Je sais que D.ieu donnera l’avantage à Israël si je m’efforce de dépasser mon petit confort pour respecter les mitsvot qui ne me sont pas faciles ainsi que si d’autres Juifs en font autant. Si je surmonte mon envie de me venger de mon détestable voisin, j’ai lancé un projectile assez puissant pour détruire les missiles les plus mortels nos ennemis. Le moment est venu de livrer une guerre spirituelle à nos ennemis. Chaque mitsva est une arme infiniment plus puissante que tout ce que Ben Laden peut avoir dans son arsenal.

Aussi, lorsque vous allumerez vos bougies de ‘Hanoucca, au lieu de penser que vous êtes en train de reproduire une coutume un peu désuète de la tradition juive, prenez conscience que vous accomplissez une mitsva et que les mitsvot constituent l’antidote spirituel à toutes les substances chimiques que les bioterroristes concoctent dans leurs sinistres laboratoires. D.ieu, qui dirige le monde, attend de nous que nous fournissions le maximum d’effort pour accomplir des mitsvot. La victoire dans cette guerre, comme dans la guerre des Maccabées que nous commémorons, ne peut venir que de Lui.