Les jours qui se situent entre Pessa’h et Chavouot sont connus sous le
nom de jours du Omer. On compte ces 49 jours dans l’attente impatiente
du 50ème : Chavouot où nous célébrons le don
de la Torah.
Il est intéressant de noter que la Torah elle-même ne précise
pas que Chavouot est le jour où la Torah fut donnée. Le compte
s’oriente plutôt vers une date ayant une signification plus en
rapport avec l’agriculture : de nouveaux fruits devant être apportés à Jérusalem
pour Chavouot. D’un autre côté, l’idée que
ce jour est effectivement celui de la Révélation repose sur de
simples notions mathématiques, implicites dans le récit.
(1)
La Torah mêle avec succès des activités terre à terre
et matérielles avec des constructions théologiques profondes.
Alors que du point de vue de l’homme, la récolte peut inciter à la
joie, la Torah insiste sur le fait que ces premiers fruits doivent être
apportés à Jérusalem dans un contexte religieux. Ainsi,
le compte entre Pessa’h et Chavouot à l’époque du
Temple avait une double composante, sacrée et profane, chacune comportant
une raison indépendante de se réjouir.
Quoi qu’il en soit, dans le vécu religieux collectif contemporain,
ces jours sont perçus comme une période de deuil. Aucun mariage
ou manifestation publique de joie ne sont célébrés.
LA MORT DES DISCIPLES DE RABBI AKIVA
L’explication généralement avancée pour la transformation
de cette période joyeuse en un moment de deuil est le décès
des élèves de Rabbi Akiva :
«
Il est d’usage de ne pas se marier entre Pessa’h et Chavouot, jusqu’à Lag
BaOmer, parce que durant cette période les élèves de Rabbi
Akiva moururent ». (Choul’han Aroukh section 493:1)
Cette référence dans le “Choul’han Aroukh” à une
coutume bien établie fait le lien avec la tragique histoire des disciples
de Rabbi Akiva qui moururent durant cette période de l’année.
Il a été dit que Rabbi Akiva avait 12 000 paires de disciples
de Gabbatha à Antipatris et que tous moururent en même temps parce
qu’ils ne se sont pas montrés respectueux l’un envers l’autre.
La désolation s’installa sur le monde jusqu’à ce
que Rabbi Akiva se rende chez nos Maîtres dans le sud et leur enseigne
la Torah. Il s’agissait de Rabbi Méïr, Rabbi Yéhouda,
Rabbi Yossi, Rabbi Chimon et Rabbi Elazar ben Chamoua et ce sont eux qui ont
fait revivre la Torah à cette époque. Un Tana nous enseigna : « Ils
sont tous morts entre Pessa’h et Chavouot. » Rabbi Hama ben Abba
ou peut-être Rabbi ‘Hiya ben Abin dit : « Ils ont tous péri
d’une mort cruelle. » De quoi s’agissait-il ? Rabbi Na’hman
répondit : « Du croup. » (Yévamot 62b)
(2)
Le Talmud parle de 12 000 « paires » d’étudiants et
non de 24 000, apparemment afin de souligner le manqué d’unité dont
ils se sont rendus coupables. Le Talmud ne précise pas que leur mort
est commémorée durant la période annuelle de deuil de
l’Omer et donc, bien que la décision de modifier une période
considérée dans la Bible comme heureuse en un moment de deuil
soit censée reposer sur un passage du Talmud, le Talmud, lui, nous
raconte une histoire triste, mais ne tire pas cette conclusion si importante.
Pour certains, la coutume du deuil fut instituée durant la période
Talmudique,3 toutefois, aucune affirmation du Talmud ne vient étayer
cette opinion et par conséquent, d’autres sont d’avis que
la coutume est, en fait, d’origine plus tardive.
(4)
LE SOUVENIR DES PERSECUTIONS
L’idée que développe Rav Yé’hiel Michael Epstein
dans son œuvre classique « Aroukh HaChoul’han », est
particulièrement intéressante. Il affirme que la tragédie
survenue aux élèves de Rabbi Akiva est liée aux croisades,
aux pogroms et aux accusations de crime rituel qui eurent lieu un millier d’années
plus tard dans le courant de l’histoire juive. Ces attaques prenaient
souvent racine dans une vision chrétienne déformée de
la cérémonie de Pessa’h et les jours qui suivaient cette
fête devinrent une période de danger pour les Juifs de la Chrétienté.
Rav Epstein décrit ces jours comme des jours de « jugement » bien établis.
(5)
Selon cette approche, les rabbins du Moyen-Age ont estimé que la nature
même de l’Omer était d’être une période
cruelle, en dépit de la vision de la Torah qui considère ce moment
comme une période de joie. Le passage Talmudique concernant les disciples
de Rabbi Akiva servit de point d’ancrage à la transformation de
cette période de joie en une époque de deuil. La logique veut
que si les élèves de Rabbi Akiva moururent précisément
durant ces jours, c’est que la nature de cette période de temps
n’est pas aussi simple que nous aurions pu le penser. En d’autres
termes, la raison pour laquelle le Omer est devenu une période de deuil
est bien la mort des élèves de Rabbi Akiva, mais le point de
départ spécifique ayant institué cette coutume de deuil
furent les accusations de crime rituel du Moyen-Age.
(6)
L’histoire de la mort des disciples de Rabbi Akiva n’est peut-être
qu’une partie d’un concept bien plus étendu. L’analyse
d’une source parallèle tardive peut nous fournir l’indice
nécessaire au dévoilement de ce mystère.
Rav Chrira Gaon, dans son commentaire du passage d’origine, utilise une
expression très révélatrice pour décrire le décès
des élèves : « Rabbi Akiva éleva de nombreux disciples,
[mais] il y avait une persécution religieuse [chmada] à l’encontre
des élèves de Rabbi Akiva. »
(7)
Le Talmud parle d’une épidémie s’abattant sur les
disciples, tandis que Rav Chrira, lui, évoque une persécution
religieuse ! Le passage d’une notion à l’autre est subtil,
mais les implications en sont décisives.
La tradition Talmudique semblait pourtant assez claire : ces élèves
ne se sont pas traités les uns les autres avec respect, ce qui eut pour
conséquence une épidémie qui entraîna leur mort.
Pour quelle raison Rav Chrira avance-t-il l’idée d’une persécution
religieuse en tant que cause du décès des élèves
?
Une lecture attentive de ce commentaire nous mène à la conclusion
que Rav Chrira n’était pas en désaccord avec le Talmud.
Il est certain que dans une tradition comportant des milliers de commentaires émis
avant et après sa vie, Rav Chrira percevait son intervention comme une
volonté d’interpréter le passage Talmudique et non de l’infirmer.
Rav Chrira nous raconte comment les élèves périrent alors que le Talmud nous dit pourquoi.
Apparemment, Rav Chrira avait connaissance d’une tradition disant que
les élèves moururent au cours d’un conflit religieux. L’ouvrage
dans lequel cette information figure est essentiellement un ouvrage à vocation
historique. « La lettre du Rav Chrira Gaon » contient des traditions
singulières de la période Talmudique. Elle est néanmoins
la source principale d’information sur cette époque.
Si nous prenons pour base que Rav Chrira perçut son rôle comme
narrateur d’un récit historique et celui du Talmud comme consistant à transmettre
des perspectives théologiques, la question n’a plus de raison
d’être. En effet, Rav Chrira nous raconte comment les élèves
périrent alors que le Talmud nous dit pourquoi.
DIRE POURQUOI CELA ARRIVA
Le Talmud, l’oeuvre sans précédent du Judaïsme Rabbinique,
n’avait pas besoin de relater à nouveau des épisodes historiques
bien connus. Sa tâche consistait plutôt à rendre clair et à expliquer
la main de D.ieu dans l’histoire - pourquoi certaines choses, surtout
des drames spécifiques, échoient sur notre peuple. Curieusement,
dans ce cas, le Talmud est devenu notre source principale d’information
sur des événements qui étaient très connus. Toutefois,
bien que le Talmud n’estimât pas nécessaire de nous raconter
les événements, mais plutôt pourquoi ils avaient eu lieu,
le lecteur non averti pouvait être amené à penser qu’il
savait également ce qu’il s’était passé. Rav
Chrira souhaitant remettre les choses en ordre, nous rapporta ce qu’il
se passa : les disciples moururent à cause d’une persécution
religieuse.
La question que l’on pourrait à présent soulever est :
de quelle persécution religieuse s’agit-il ? Nous savons que
Rabbi Akiva finit lui-même par être assassiné au cours
des exécutions
ordonnées par Adrien. Nous savons également que Rabbi Akiva était
un fervent partisan de Bar Kokhba.
(8) Une
association d’idée
entre les « élèves » de Rabbi Akiva et les partisans
de Bar Kokhba est probable.
(9)
Maimonide décrit Rabbi Akiva comme le « porteur d’armes
de Bar Koziba ».
(10) L’origine de cette affirmation de Maimonide
est un extrait du Talmud de Jérusalem :
«
Rabbi Chimon Ben Yo’haï enseigna : « Akiva, mon maître,
expliquait le verset Une étoile viendra de Jacob comme "Koziba
viendra de Jacob". Lorsque Rabbi Akiva voyait Bar Koziba, il disait : "Voici
le Roi Messie." »
«
Rabbi Yo’hanan ben Torta dit : « Akiva, de l’herbe poussera
sur tes joues et le fils de David ne sera toujours pas arrivé. » (Talmud
de Jérusalem, Taanit chapitre 4:5 page 68d)
Le verset en question - une étoile viendra de Jacob - se trouve dans
la prophétie de Bilaam, le méchant prophète qui se mit
en route pour maudire le peuple juif mais qui finit par le bénir à la
place :
«
Je le verrai, mais pas maintenant ; Je le distinguerai, mais pas de près
; une étoile sortira de Jacob et un sceptre s’élèvera
d’Israël et frappera les coins de Moab et détruira tous les
fils de Seth. » (Nombres 24:17)
Le don de double vue de Bilaam lui permit de percevoir une étoile qui émergerait
bientôt et qui dirigerait le peuple juif. Rabbi Akiva déclara
que ce verset se trouva accompli en la personne de Bar Kokhba, un nom qui signifie
littéralement « fils d’une étoile ». En fait,
ce n’était pas vraiment son nom. D’après de récentes
découvertes archéologiques, nous savons que son véritable
nom était Bar Kosba (écrit avec la lettre hébraïque « samekh »).
L’appellation Bar Kokhba faisait partie de l’identification messianique
que lui attribua Rabbi Akiva en appliquant le verset tiré de la prophétie
de Bilaam à la personne de Chimon bar Kosba. Après que la rébellion
de Bar Kokhba fût réprimée, son chef fut appelé Bar
Koziba, « fils de la tromperie » ou « fils de la déception ».
Rabbi Yo’hanan dit : « Rabbi avait l’habitude d’expliquer
le verset Une étoile (kokhav) émergera de Jacob ainsi : "Ne
lisez pas étoile (kokhav) mais mensonge (kazav)." » (Eikha
Rabba 2:4)
La conséquence de cette défaite douloureuse fut que Bar Kokhba
reçut un nouveau nom qui témoigna de son échec cuisant
pour la postérité.
UNE VOIX EN OPPOSITION
Alors que Rabbi Akiva attribuait un statut messianique à la rébellion
en général et à Bar Kokhba en particulier, une autre
voix s’éleva en opposition :
(11)
Rav Yo’hanan ben Torta dit : « Akiva, de l’herbe poussera
sur tes joues et le fils de David ne sera toujours pas arrivé. » (Talmud
de Jérusalem, Taanit chapitre 4:5 page 68d)
Cette phrase est énigmatique.
(12) Qu’y
a-t-il à déduire
du fait que de l’herbe pousse sur les joues d’Akiva ? Si cela
signifie : « Akiva, tu seras dans la tombe avant que le Messie n’arrive »,
le passage aurait donc été compris de la manière suivante
: « Akiva, de l’herbe poussera sur tes joues, puis le fils
de David viendra. »
(13) Ces
propos laissent à penser que Yo’hanan
ben Torta rejettait complètement l’ère messianique.
(14) Cet
argument est indéfendable car nous savons que Yo’hanan Ben
Torta croyait à l’avènement
de l’ère messianique :
Rabbi Yo’hanan ben Torta dit : « ...Mais [concernant] le
dernier Temple (le troisième) qui sera reconstruit de notre vivant,
de nos jours, il est écrit : Et il arrivera à la fin des temps
que la montagne de la maison de l’Eternel sera établie au sommet
des montagnes et sera élevée au-dessus des collines et toutes
les nations y afflueront. Et de nombreux peuples iront en disant : Venez,
gravissons la montagne
de l’Eternel, jusqu’à la maison du D.ieu de Jacob et il
nous enseignera ses voies et nous marcherons dans ses chemins ; car de Sion
sortira la Torah et la parole de l’Eternel de Jérusalem. [Et
il jugera parmi les nations et prendra des décisions pour de nombreux
peuples ; et ils martèleront leurs épées pour en faire
des socs de charrue et leurs lances des émondoirs ; un peuple ne lèvera
pas l’épée sur un autre peuple et ils n’apprendront
plus à faire la guerre.] (15) (Isaïe 2:2-4) et il est dit : Car
il viendra un jour où les gardiens sur le Mont d’Ephraïm
s’écriront
: Levez-vous et montons à Sion vers l’Eternel notre D.ieu. (Jérémie
31:5) » (Tossefta Mena’hot 13:23)
Si Rabbi Yo’hanan ben Torta croyait effectivement en l’imminence
de l’ère messianique, quelle était la nature de son attaque
envers Rabbi Akiva ? Si nous prêtons attention à ses mots, il
semble qu’il y ait deux problèmes :
Rabbi Yo’hanan ben Torta dit : « Akiva, de l’herbe poussera
sur tes joues et le fils de David ne sera toujours pas arrivé. » (Talmud
de Jérusalem, Taanit chapitre 4:5 page 68d)
Même si cette herbe hypothétique devait pousser sur les joues
de Rabbi Akiva, il y aurait un deuxième obstacle. Si nous examinons
le paragraphe précédent de la Tossefta citée ci-dessus,
tout devient clair :
Rabbi Yo’hanan ben Torta dit : « Pourquoi Chilo fut-elle détruite
? A cause de la profanation des objets sacrés qui s’y trouvaient.
Jérusalem ? Pourquoi le premier Temple fut-il détruit ? A cause
de l’idolâtrie, de la débauche et du sang versé qui
se trouvèrent en lui. Mais ce Temple précédent (le second
Temple) nous connaissons (les hommes de cette époque). Ils étaient
appliqués dans l’étude de la Torah et attentifs aux prélèvements
de dîme. Pourquoi furent-ils exilés ? Parce qu’ils aimaient
leur argent et que l’homme haïssait son voisin. » (Tossefta
Mena’hot 13:22)
Rabbi Yo’hanan ben Torta est l’auteur du point de vue généralement
accepté disant que la cause de la destruction du second Temple fut
la haine gratuite.
(16) Si tel est
le cas, nous sommes à présent
revenus à notre
point de départ.
LE POINT DE DEPART
Pour Rabbi Yo’hanan ben Torta, la cause de la destruction du Second Temple doit être éradiquée avant de pouvoir parler d’un nouveau mouvement messianique.
Nous avons vu au début que les disciples de Rabbi Akiva sont morts parce
qu’ils ne se sont pas traités l’un l’autre avec respect.
C’est pour cette raison que Rabbi Yo’hanan, qui croyait réellement
en la venue du Messie, soutient catégoriquement que la cause de la destruction
du Second Temple doit être éradiquée avant de pouvoir parler
d’un nouveau mouvement messianique.
A quoi fait donc référence « l’herbe qui pousse » sur
les joues de Rabbi Akiva ? Une analyse d’un passage de Maimonide
nous apporte une explication.
Il ne faut pas penser que le Messie accomplira des miracles ou des
prodiges, ou qu’il créera des nouvelles réalités ou qu’il
redonnera vie aux morts, (17) ou
d’autres choses similaires ; il
n’en
est pas ainsi. Car Rabbi Akiva était le plus grand des sages de
l’époque
de la Michna et il était le porteur d’armes de Bar Koziba
le Roi et il dit à son sujet : « Il est le Roi Messie » jusqu’à ce
qu’il soit tué à cause de ses fautes. Une fois tué,
il devint clair à leurs yeux qu’il n’était pas
[le Messie]. Et les sages ne lui avaient demandé ni signe, ni miracle...
(Maimonide, Lois de Rois 11:3)
Maimonide explique que la vie à l’ère messianique ne sera
pas différente de celle de notre époque en termes de
miracles.
(18) D’où Maimonide tire-t-il cette information ? De Rabbi
Akiva, dans notre passage du Talmud de Jérusalem.
Si Rabbi Akiva affirme que le Messie n’a pas besoin d’accomplir
des miracles et que Rabbi Yo’hanan Ben Torta n’est pas d’accord
avec lui, nous pouvons donc en déduire que Rabbi Yo’hanan
ben Torta estimait que le Messie devait accomplir des miracles.
Nous comprenons à présent pourquoi il dit : « Akiva, de
l’herbe poussera sur tes joues et le fils de David ne sera toujours
pas arrivé. »
(19) Il
semble qu’il dit en fait : « En
ce qui me concerne, le Messie doit accomplir des miracles, mais même
si un miracle était réalisé, je ne crois pas que l’ère
messianique puisse débuter avant d’avoir éradiqué la
cause de la destruction du Temple précédent. »
LE CŒUR DE LA CONTROVERSE
Le cœur de cette controverse entre Rabbi Akiva et Rabbi Yo’hanan
ben Torta se base peut-être sur l’existence d’une similarité entre
ces deux grandes personnalités. Tous deux ont commencé leurs
carrières en provenance d’un monde étranger à l’étude
de la Torah et se sont joints aux autres sages à un moment tardif de
leur vie. Rabbi Akiva était un adulte bien avant de commencer à étudier
la Torah, un fait confirmé par plusieurs sources. La description qui
nous est livrée dans le Avot DeRabbi Natan est particulièrement
pertinente :
Quelles sont les origines de Rabbi Akiva ? Il a été rapporté qu’à 40
ans, il n’avait toujours rien appris. Un jour qu’il se tenait près
d’un puits, il demanda : « Qui a fait un trou dans cette pierre
? » On lui répondit : « L’eau qui tombe chaque jour
continuellement. Akiva, ne connais-tu pas le verset : « L’eau érode
les pierres » (Job 14:19) ? »
Rabbi Akiva en tira immédiatement un enseignement à son sujet
et dit : « Si ce qui est tendre peut creuser ce qui est dur, alors les
paroles de la Torah qui sont comme de l’acier peuvent certainement pénétrer
mon cœur qui est fait de chair et de sang. » Il alla sur le champ étudier
la Torah. (Avot DeRabbi Natan chapitre 6)
Nous sommes ici informés du moment d’illumination à l’origine
de l’odyssée spirituelle de Rabbi Akiva qui, de berger ignorant,
devint un sage légendaire.
(20) Ce
fut un processus d’ordre
naturel, de même qu’une goutte d’eau après l’autre
finit par faire un océan avec une incroyable puissance cinétique.
La transformation de Rabbi Yo’hanan ben Torta n’est pas aussi connue.
La source qui nous en fait le récit est cette Pessikta qui décrit
l’incroyable pouvoir spirituellement rédempteur de la
Vache Rousse :
Il y avait une fois un Juif qui possédait une vache avec laquelle il
avait l’habitude de labourer. Il rencontra des temps difficiles, il vendit
alors sa vache à un certain non Juif. Celui-ci s’en servit pour
labourer durant les six jours de la semaine. Le Chabbat, il la fit sortir pour
labourer, la plaça sous le joug, marcha et frappa l’animal, mais
la vache refusa de bouger. Lorsqu’il vit cela, il se rendit chez le Juif
qui lui avait vendu la vache et lui dit : « Reprend ta vache. Elle doit être
malade, car en dépit du nombre de coups que je lui ai donné,
elle n’a pas bougé. » Le Juif comprit que ce devait être à cause
de Chabbat, étant donné que l’animal était habitué à se
reposer ce jour-là. Il répondit : « Viens, je vais faire
bouger la vache. » Une fois sur place, il s’approcha de la bête
et lui dit à l’oreille : « Vache, vache, tu sais que lorsque
tu étais à moi, tu labourais durant la semaine et tu te reposais
le Chabbat. Maintenant, à cause de mes fautes [j’ai perdu de l’argent
et j’ai dû te vendre. A présent,] tu appartiens à un
non Juif. S’il te plaît, je te le demande, lève-toi pour
labourer. » La vache se leva immédiatement et se mit à labourer.
Le non Juif dit : « S’il te plaît, je te demande de prendre
ta vache. Jusqu’à maintenant, je me suis évertué à la
faire bouger en vain. De plus, je ne te laisserai pas partir tant que tu ne
me révèleras pas ce que tu as dit à l’oreille de
cette vache. Je me suis fatigué, j’ai battu cette bête et
elle n’a pas voulu se lever. » Le Juif tenta de calmer le non Juif
en lui disant : « Il n’y a rien de magique, la vache n’est
pas possédée. Voici ce que je lui ai dit à l’oreille
... et ainsi elle se leva pour labourer. » Le non Juif se mit soudain à avoir
très peur. Il dit : « Si une vache qui ne peut pas parler et n’a
pas l’intelligence d’un être humain peut reconnaître
son Créateur, comment moi, que mon Créateur a créé à Son
image et qu’Il a doté d’une intelligence humaine, pourrais-je
ne pas Le reconnaître ?! » Il partit immédiatement et se
convertit. Il étudia et mérita [une grande réussite dans]
la Torah. On l’appela Yo’hanan ben Torta (littéralement, "fils
du boeuf") et jusqu’à ce jour, les rabbins enseigne des lois à son
nom. Et si vous êtes ébahis de la manière dont une vache
a amené une personne sous les ailes de la Chekhina, c’est en vertu
d’une vache que s’accomplit la pureté de toute la communauté d’Israël.
(Pessikta Rabati Parcha 14)
Dans cet extrait stupéfiant, nous découvrons que Rabbi Yo’hanan
ben Torta était né non Juif. Ce n’est qu’après
avoir été témoin d’un miracle qu’il fut
secoué au
point de se mettre à la recherche de son Créateur. Son nom
même "Ben
Torta" - "fils du boeuf/de la vache" - est un témoignage
de sa métamorphose.
(21)
Rabbi Akiva, qui constata un processus naturel, étendit son expérience
individuelle à toute la communauté d’Israël. Il partit
du postulat que de la même manière qu’il avait trouvé son
Créateur, tous les enfants d’Israël Le trouveraient et se
joindraient à D.ieu dans l’association qu’Il leur avait
offerte toutes ces années auparavant.
Rabbi Yo’hanan ben Torta, d’un autre côté, eut le
sentiment que pour que le monde entier reconnaisse D.ieu comme son Créateur
et le Soutien de l’Univers, rien ne serait plus efficace qu’un
miracle opéré au grand jour.
UN PROCESSUS NATUREL
Bien que l’on reconnaisse à Rabbi Yo’hanan ben Torta le mérite d’avoir mis le doigt sur la raison qui entraîna les diverses destructions, Rabbi Akiva avait raison en ce qui concerne la théorie de la Rédemption.
Maimonide nous dit que la loi est
conforme à l’opinion de Rabbi
Akiva : Le processus messianique se fera de manière naturelle. Bien
que l’on reconnaisse à Rabbi Yo’hanan ben Torta le mérite
d’avoir mis le doigt sur la raison qui entraîna les diverses destructions,
Rabbi Akiva avait raison en ce qui concerne la théorie de la Rédemption.
Le passage qui nous parle de la mort des élèves de Rabbi Akiva
semble donner raison, au moins en partie, à l’observation de Rabbi
Yo’hanan ben Torta : Une génération qui n’est pas
meilleure que celle qui a subi la destruction ne peut pas s’attendre à être
témoin de la reconstruction du Temple.
Rabbi Akiva avait sûrement conscience de cette vérité,
toutefois il fut sans doute le plus grand optimiste que le peuple juif eut
jamais eu. Il pensait qu’une fois le processus en marche, l’idée
de Rédemption se répandrait comme une traînée
de poudre et que les gens atteindraient les niveaux de grandeur dont
ils sont
capables.
Si lui-même atteint cet incroyable niveau d’étude en dépit
de son âge avancé et de son extrême pauvreté, son
peuple illustre pouvait certainement déclencher l’avènement
de l’ère messianique.
Malheureusement, le peuple échoua à satisfaire
ses ambitions ; les disciples et les partisans ne se montrèrent pas à la
hauteur de la situation et en place de la Rédemption, c’est un
surcroît de destruction qui s’ensuivit.
Les jours qui se situent entre Pessa’h et Chavouot marquent la Rédemption
qui n’a pas eu lieu. C’est cet échec que nous pleurons.
A Pessa’h, lorsque nous célébrons la Rédemption
d’Egypte, nous essayons également de trouver comment en faire
une réalité dans notre propre existence.
En dépit de l’échec de Rabbi Akiva et de sa génération,
nous devons admettre que Rabbi Akiva avait parfaitement vu juste dans sa compréhension
du processus et dans les capacités de l’homme. Trop de Juifs adhèrent à l’opinion
de Rabbi Yo’hanan Ben Torta, dans l’attente de miracles qui seraient
la condition préalable à la Rédemption. Ces opposants
systématiques attendent passivement qu’un signe du ciel leur indique
que l’heure de la Rédemption est venue.
Nous devons suivre l’opinion de Rabbi Akiva et prendre des initiatives
tout en acceptant notre association avec le Tout Puissant. L’une après
l’autre, toutes ces gouttes finiront par former un raz de marée
d’activité. Lorsque nous y serons parvenus, les jours entre Pessa’h
et Chavouot retrouveront à nouveau leur identité d’origine
pour devenir une période de joie.
Traduction et Adaptation de Ra'hel KATZ
NOTES
1. La date réelle du don de la Torah est sujet a débat
dans le Talmud - Chabat 86b.
«
Nos Rabbins nous enseignèrent : "Le sixième jour du mois
[Sivane], les Dix Commandements ont été donnés à Israël. " Rabbi
Yossi soutint : "Le septième jour de ce mois. " Rava dit : "Tout
le monde est d’accord sur le fait qu’ils arrivèrent dans
le désert du Sinaï le premier du mois. [Car] il est écrit
: en ce jour, ils vinrent dans le désert du Sinaï (Exode 19:1)." » (retour
au texte)
2. Voir Genèse Rabba 61:3, Ecclésiaste Rabba 11, Yalkout Chimoni
Kohélet section 989, pour des sources parallèles. Voir aussi
Tana Debé Eliyahou Zouta chapitre 22. (retour au texte)
3. Voir Otsar HaGuéonim sur Yévamot 62b (page 141) et les sources
citées. Rav Ovadia Yossef, Yabia Omer volume 5 O.H. section 38. (retour
au texte)
4. Voir Birké Yossef 493:10 où il cite de nombreuses opinions
disant que la coutume de ne pas se marier durant cette période est tardive
et fallacieuse. (retour au texte)
5. Rav Yé’hiel Michel Epstein, Aroukh HaChoul’han 493:1.
Il cite également le 'Hok Ya'akov (493:3) et mentionne l’opinion
de Rav Yo’hanan ben Nouri qui dit que le temps maximum d’enfer
auquel une âme peut être condamnée correspond à la
longueur de la période située entre Pessa’h et Chavouot,
(Michna Edyot 2:9) qui par la suite attire l’attention sur l’aspect « jugement » de
cette période. (retour au texte)
6. Le Aroukh HaChoul’han indique précisément que la coutume
débuta à l’époque des Guéonim, ce qui pourrait également
expliquer pourquoi les poskim sépharades trouvèrent cette coutume
si difficile. (retour au texte)
7. Lettre de Rav Chrira Gaon, texte révisé d’origine sépharade
page 13. (retour au texte)
8. Le Talmud enseigne que les élèves sont morts d’un accès
de croup qui est la traduction en français du mot hébreu askara
qui désigne la toux. Le lien avec Bar Kokhba peut expliquer ce terme
car la mort de celui-ci est décrite comme survenue après qu’un
serpent (le symbole de ses fautes) l’ait étouffé : Talmud
de Jérusalem Ta'anit 4:5, Midrach Rabbah - Eikha 2:4.
«
Sur le champ, les fautes entraînèrent la prise de Bétar.
Bar Koziba fut tué et sa tête emportée pour être
remise à Hadrien. "Qui l’a tué ? " demanda Hadrien.
Un Goth lui répondit : "C’est moi." "Apporte-moi
son corps" ordonna-t-il. Il s’en alla exécuter cet ordre
et trouva un serpent enroulé autour de son cou, [Hadrien, lorsqu’on
lui rapporta cette information] s’exclama alors : "Si son D.ieu
ne l’avait pas tué, qui aurait pu le vaincre ? " »
Le Talmud Bavli décrit la mort de Bar Kokhva comme ayant été l’oeuvre
des sages : Talmud - Sanhédrin 93b : « Bar Koziba régna
deux ans et demi, puis il dit aux Rabbins : "Je suis le Messie." Ils
lui répondirent : "Il est écrit au sujet du Messie qu’il
sentira et jugera. Voyons s’il [Bar Koziba] est capable de le faire." Lorsqu’ils
constatèrent son incapacité à juger par l’odorat,
ils le tuèrent. »
L’idée que les Sages voulaient très probablement transmettre
dans ce récit est que lorsque les Rabbins lui retirèrent leur
soutien, Bar Kokhba fut vaincu. La motivation de cette réaction peut être
perçue à partir d’une autre source qui montre que Bar Kokhba
fut incapable de discerner la grandeur de l’un des Rabbins qu’il
soupçonna de trahison et qu’il fit tuer. (Midrach Eikha et Talmud
de Jérusalem Taanit 4:5) Le Talmud de Jérusalem ajoute que Bar
Kokhba était un grand guerrier qui dit à D.ieu : « Ne nous
aide pas, ni ne nous entrave et nous réussirons. » Maimonide et
Ra'avad font tous deux état de ces deux traditions ; voir Lois de Melakhim
11:3, où Maimonide comprend plus probablement que les sources se complètent
l’une l’autre ainsi que décrites ci-dessus, parce qu’il
est peu probable qu’il ait rejeté le Talmud Babylonien en faveur
d’une autre tradition. (retour au texte)
9. Ce qui expliquerait le nombre incroyable d’ « élèves » qui
périrent. Certains historiens ont fait ce lien. Par ailleurs, un certain
nombre de sources parlent de disciples de Rabbi Akiva n’ayant pas une
conduite correcte.
Nédarim 40a :
« N’est-il pas arrivé une fois que
l’un des disciples de Rabbi Akiva fût malade et que les Sages ne
lui rendirent pas visite ? Rabbi Akiva entra alors lui-même [dans la
maison du disciple] pour lui rendre visite et parce qu’ils balayèrent
et sablèrent le sol devant lui, il se remit de sa maladie. "Mon
maître, dit-il, vous m’avez rendu la vie ! " [Sur le champ]
Rabbi Akiva s’en alla faire un cours : "Celui qui ne rend pas visite
aux malades, c’est comme s’il répandait le sang."
Mena’hot 68b :
Rabbi Tarfon présidait et posa cette question : « Quelle
[est la raison pour la différence dans la loi] entre [ce qui est offert]
avant le Omer et [ce qui est offert] avant les Deux Pains ? » Répondit
Yéhouda ben Né’hémia devant lui : « Non. Tu
peux dire [que ce qui est offert] devant le Omer [n’est pas valide],
car l’interdiction [du nouveau blé] n’admet aucune exception
pour l’individu, mais peux-tu en dire autant [de ce qui est offert] devant
les Deux Pains, compte tenu du fait que l’interdiction prévoit
une exception pour l’individu ? » Rabbi Tarfon resta silencieux
et, immédiatement, le visage de Yéhouda ben Né’hémia
brilla de joie. Sur ce, Rabbi Akiva lui dit : « Yéhouda, ton visage
a brillé de joie parce que tu as réfuté les arguments
du Sage ; Je me demande si tu vas vivre longtemps. » Rabbi Yéhouda
ben Ilaï dit : « Cela se passa une quinzaine de jours avant Pessa’h
et lorsque je montai pour la fête de Chemini Atséret, je demandai
des nouvelles de Yéhouda ben Né’hémia et l’on
me répondit qu’il était décédé. »
Cette seconde source est particulièrement impressionnante puisque la
mort survient clairement entre Pessa’h et Chavouot et, curieusement,
le sujet de la discussion était justement le Omer ! On pourrait avancer
que ce type de conduite fut affiché par les 24 000 individus qu’étaient
les disciples, afin de prendre le premier passage au pied de la lettre. Il
existe, toutefois, une autre source qui dit que 300 élèves « seulement » périrent.
Voir Midrach Tan’houma ‘Hayé Sarah section 8, et Responsa
Min’hat Yits’hak Volume 3 section 38, qui de manière surprenante
lit le nombre 300 dans notre passage du Talmud. (retour au texte)
10. Le véritable nom de celui que l’on supposa être le Messie
fut Bar Kosba, voir ci-dessous, après son échec, il fut connu
sous le nom de Bar Koziba, c’est sous ce nom que Maimonide fait référence à lui
Melakhim 11:3. Le nom de Bar Kokhba ne se trouve pas dans la littérature
Talmudique, cf. édition Buber du Midrach Eikha Rabba. (retour au texte)
11. Maimonide, dans les Lois de Melakhim 11:3, laisse entendre que toute la
génération était d’accord avec Rabbi Akiva, les
termes « tous les sages de la génération » doivent
en fait signifier : « la plupart ». A moins que cela ne décrive
un point de vue plus tardif, après que la révolte ait commencé à se
défaire. (retour au texte)
12. Cette phrase n’est utilisée qu’une seule fois dans les écrits
rabbiniques. J’en discutai un jour avec le Professeur Daniel Sperber,
qui m’informa qu’elle n’était pas non plus utilisée
dans les écrits en Grec ou en Latin. Le Rav Soloveitchik me fit un jour
la suggestion que cette expression se réfère à l’éloquence
de Rabbi Akiva. (retour au texte)
13. Il existe un autre enseignement de Rav Yo’hanan ben Torta qui se
rattache à la tombe : Midrach Rabba - Cantique des Cantiques 7:16 :
Rabbi Yo’hanan ben Torta dit : « Même lorsqu’une personne
est morte, ses lèvres tremblent dans la tombe. Comment le savons-nous
? Parce qu’il est dit : Bouger doucement les lèvres de ceux qui
sont assoupis (Chir Hachirim 7:10). » (retour au texte)
14. Le Talmud note l’opinion d’un certain Rabbi Hillel qui dit
que l’ère messianique a été dépassée à l’époque
de ‘Hizkiyahou, mais cette opinion est considérée comme
antinomique. Voir Sanhédrin 99a. (retour au texte)
15. Notsrim, « gardiens » est peut-être un jeu de mots signifiant
Chrétiens, pas, bien entendu, dans le texte Biblique mais dans l’usage
particulier qu’en fait Rav Yo’hanan ben Torta. (retour au texte)
16. Cet enseignement se trouve également dans Yoma 9a, mais la discussion
Talmudique brouille le fait que Rabbi Yo’hanan ben Torta en est l’auteur.
Une lecture attentive de cette source parviendra à la même conclusion.
(retour au texte)
17. Il est à noter que Rabbi Mena’hem M. Shneerson, le Rabbi de
Loubavitch, dans son commentaire de ce passage, en arrive à la conclusion
que l’ère messianique - la venue du Messie - précèdera
l’époque de la résurrection. Voir ‘Hokrei Hazmanim
de Alter Hilovitz, Mossad HaRav Kook, volume 2 pages 19-35, pour le traité du
Rabbi en ce qui concerne ce passage. Dans le milieu ‘Habad, on affirme
que le Rabbi désavoua par la suite cette interprétation. (retour
au texte)
18. Comme nous l’avons vu dans la note précédente, nous
devons souligner le fait que plusieurs époques sont décrites
comme faisant partie de la vision juive eschatologique. Selon Maimonide, l’ère
messianique en constitue la première partie. Alors que cette époque
ne réclame aucun changement de nature, les périodes suivantes
incluent obligatoirement des modifications fondamentales. Par exemple, Maimonide
croit clairement en la résurrection, comme il l’a montré en
incluant le manque de foi en la résurrection comme un sommet de l’hérésie,
dans ses Lois de la Techouva. Nous pouvons donc en conclure que la résurrection
constitue une étape plus tardive. Voir l’article cité dans
la note précédente. (retour au texte)
19. Ce commentaire est d’autant plus caustique si l’on considère
que Rabbi Akiva était en fait chauve, comme le laisse entendre une source
Talmudique au moins et comme le comprirent plusieurs autorités médiévales.
Talmud Békhorot 58a, « Ben Azzai dit : "Tous les Sages d’Israël
sont comparables à moi, aussi minces qu’une gousse d’ail,
sauf ce chauve." Rachi identifie le "chauve" comme étant
Rabbi Akiva, d’où Rabbi Yehochoua ben Kor’ha est le fils
de Rabbi Akiva. Tossfot s.v. "’Houts", Tossfot Baba Batra 113a,
Rachbam et Tossfot Pessa’him 112a, Ma’hzor Vitri section 424. (retour
au texte)
20. Voir Pessa’him 49b pour un exemple de l’attitude de Rabbi Akiva
depuis l’époque où il était am haarets (ignorant).
(retour au texte)
21. La seule autre conversation entre Rabbi Akiva et Rav Yo’hanan ben
Torta consignée est la suivante :
"
Les Rabbins racontèrent qu’un jour lorsque Rabbi Yo’hanan
ben Torta parut devant Rabbi Akiva, celui-ci lui dit : "Lève-toi
et lis la Torah [pour nous]." [Il répondit :] "Je n’ai
pas révisé la section." Sur ce, les Sages le louèrent
[parce qu’il avait accompli le verset] Alors il la vit et la déclara.
Midrach Rabba - Exode 40:1. (retour au texte)