Le principal objectif du Séder est de créer des discussions
animées autour des thèmes principaux de la sortie d’Egypte.
Voici quelques idées et jeux qui ne manqueront pas de donner plus de
vie à certaines
parties essentielles de la lecture de la Haggada en
famille.
Dans de nombreuses familles, il est d’usage que l’enfant le plus
jeune, pose en chantant les Quatre Questions - Ma Nichtana – pour la
plus grande joie de leurs parents, grands-parents et des invités. La
plupart du temps, troublés par toute cette excitation, nous en oublions
de leur donner les réponses. Les questions (plus étendues) et
jeux suivants pourront vous aider à mettre en valeur la signification
réelle de ce passage de la Haggada. Ils s’adressent aux enfants
de tout âge.
Demandez à vos enfants de définir autant de différences
qu’ils le peuvent. (Certaines suggestions : le plateau du Séder,
le verre pour le prophète Elie, la Matsa qui remplace la ‘Halla,
quatre verres de vin au lieu d’un seul... )
Que représentent ces différences ?
La réponse est qu’elles sont essentiellement des signes qui indiquent
notre liberté, le thème principal du Séder. (Voir ci-dessous
les idées de discussion sur le thème de la liberté.)
Une des personnes autour de la table répondra probablement que nous
mangeons de la Matsa parce que les Juifs ont quitté l’Egypte dans
la hâte et que la pâte qu’ils avaient faite la nuit précédente
n’avait pas eu le temps de lever. C’est pourquoi la Matsa symbolise
la liberté.
Qu’est-ce que la liberté ?
Faites un tour de la table afin que chacun complète la phrase suivante
sans trop y réfléchir. « La liberté, c’est... »
Vous avez de grandes chances d’avoir des réponses du style : « Ne
pas aller à l’école ! » « Faire ce que je veux
! » « Se lever tard ! » Examinez plus attentivement certaines
de ces réponses et demandez à vos enfants si c’est vraiment
cela la liberté.
Les scenarii suivants sont des outils qui vous permettent de discuter sur le
concept de liberté qui, pour la plupart, signifie faire ce que l’on
veut - et qui est, en fait, écouter notre yétser hatov, notre
voix intérieure qui nous indique la bonne chose à faire et dire
non à notre yétser hara, la voix intérieure de notre ego
qui veut que nous fassions ce qui nous plaît.
•
(Pour les plus petits) : C’est la fête d’anniversaire de
ta sœur qui a cinq ans. Ta maman vient juste de finir de décorer
le gâteau avec toutes sortes de bonbons et tu meurs d’envie d’en
retirer un ou deux. Demandez à deux enfants de reproduire la conversation
imaginaire entre nos deux voix intérieures, le yétser hara et
le yétser hatov.
•
(Pour les plus âgés) : Ta maman t’a demandé d’être à la
maison à 6h parce qu’elle doit s’absenter à cette
heure-là précisément et qu’elle a besoin de toi
pour garder les plus petits. Tu es totalement absorbé par la partie
de football que tu disputes avec tes amis. Tu regardes ta montre et tu vois
qu’il est 6h moins cinq. Fais le récit de la conversation qui
se fait en toi entre le yétser hara et le yétser hatov.
Quelle voix la Matsa symbolise-t-elle ?
La Matsa qui est un pain d’humilité, fait avec les ingrédients
les plus simples, comme l’eau et la farine, représente un retour à notre
nature profonde, à la véritable voix libre qui se trouve en nous
et qui désire que nous fassions le bien.
Que
peut bien représenter le ‘hamets
et pourquoi ?
Le ‘hamets est l’ingrédient qui fait lever la pâte,
la fait grossir et la rend toute gonflée. Il représente les pulsions
de notre ego surdimensionné, qui a l’habitude de nous encourager à faire
ce dont nous avons le plus envie, peu importe si cela nous fait du mal.
Une fois par an, à Pessa’h, nous tentons de nous reconnecter à notre
sentiment intérieur de liberté, notre véritable essence
en nous débarrassant du ‘hamets matériel et en mangeant
de la Matsa.
(Pour
les plus âgés) : Y a-t-il des restrictions à la
véritable liberté ?
Une réponse possible sera qu’une personne réellement libre
voudra établir certaines restrictions à sa liberté pour
obtenir un meilleur résultat.
Des athlètes qui s’entraînent pour les Jeux Olympiques fixeront
des limites sévères quant à leur régime alimentaire, à l’heure
de dormir et au repos qu’ils s’accordent entre deux sessions d’entraînement.
Ils iront même jusqu’à embaucher un entraîneur qui
les obligera à travailler comme des esclaves ! Ce sont toutes ces restrictions
qui permettent à une personne d’atteindre son objectif, qu’il
s’agisse de gagner une médaille d’or, de bien travailler
en classe ou d’étudier le violon. La véritable liberté exige
de se fixer des limites.
C’est peut-être la raison pour laquelle la Matsa est à la
fois le symbole de la liberté et celui de l’esclavage.
Le Maror nous rappelle comme les Egyptiens ont rendu notre vie amère
lorsque nous étions asservis en Egypte.
Demandez à vos enfants s’il leur semble important de se souvenir
des moments douloureux comme des périodes agréables de notre
histoire ? Pourquoi vouloir se rendre triste ?
Se souvenir d’une période difficile ou d’une expérience
douloureuse nous rend plus sensibles à la souffrance des autres. D-ieu
nous demande de nous souvenir de l’époque où nous étions « étrangers
sur une terre étrangère » afin que nous devenions plus
compatissants et plus soucieux vis-à-vis du malheur des autres. Se remémorer
notre souffrance en tant que peuple nous procure également la force
intérieure de savoir que nous avons survécu à de très
sombres périodes au cours de l’histoire et que D-ieu a toujours été à nos
côtés, guidant notre destinée.
Vous pouvez demander à vos enfants de réfléchir à un
moment difficile de leur vie et à l’enseignement qu’ils
en ont tiré.
Nous trempons le Karpas qui est un légume dans l’eau salée
et nous trempons le Maror dans le ‘Harosset.
Le fait de tremper deux fois des aliments indique notre liberté, mais
l’eau salée nous remet en mémoire les torrents de larmes
que les Juifs ont versés au cours de leur esclavage à travers
les siècles dans leurs différents exils. Le ‘Harosset nous
rappelle le ciment que les esclaves utilisèrent pour bâtir les
cités de Pharaon.
Vous pouvez souligner que même en périodes de liberté,
nous nous souvenons de l’amertume de notre exil.
Nous nous accoudons en signe de liberté. Jadis, les personnes aisées
avaient l’habitude de s’allonger sur des divans pour manger, ce
qui constituait un véritable signe de noblesse.
Traduction et Adaptation de Ra’hel
Katz