Tout le monde le sait, il faut un an pour préparer un mariage. Réserver la salle, faire la tournée des traiteurs, écouter les orchestres et DJ’s in situ. Puis il faut s’y prendre à temps pour les essayages de la robe, les essais coiffure et maquillage. Et la liste est encore longue…
Vous verrez, tout magazine de « Mariés » qui se respecte vous proposera un « calendrier du mariage », avec un compte à rebours qui démarre jusque 18 mois avant la date du mariage, et un timing à respecter pour arriver « zen, frais et dispos » au Jour J.
Malheureusement, on ne sait trop pourquoi, on se retrouve souvent en stress et /ou en larmes à quelques jours du mariage, à gérer l’éminent problème de la couleur des dragées. Sans compter ces futurs mariés qui passent une nuit blanche à la veille du jour qu’ils attendent avec tant d’impatience …sur le casse-tête chinois du placement de table.
Souvenons-nous…
Il était une fois, un jeune homme et une jeune femme, biens sous tous rapports. Ils se rencontrèrent, firent connaissance, et un beau jour, décidèrent qu’ils ne pouvaient envisager l’avenir l’un sans l’autre. Alors, ils se fiancèrent, et décidèrent même de se marier. Ce serait le plus beau jour de leur vie. A leur image. Simple et intime. Ils ne se perdraient pas dans mille détails. Ils iraient à l’essentiel. L’important, ce serait d’être enfin mariés, de fonder une famille, de commencer la vraie vie, quoi.
Mais c’était sans compter sans les familles. Qui évidemment, s’emparèrent du projet. Et finalement, nos deux tourtereaux avaient eux aussi certains rêves, pour ce fameux jour.
C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent embarqués dans la délicate organisation d’une réception qui devrait rester dans les annales, en essayant de ménager toutes les susceptibilités, les rêves et les coutumes, en clair, ils s’y perdirent, dans ces mille détails. En perdant de vue l’essentiel…
C’est vrai, ils seront le roi et la reine, le prince et la princesse. C’est vrai, elle pourra enfin porter la robe de ses rêves pour dire « oui ! » à l’homme qu’elle aime. C’est vrai qu’ « on ne se marie qu’une fois ! ».
Avons-nous pris conscience que le passage sous la Houppa va faire de nous un nouvel individu, qui sera plus fort mais aussi plus dépendant ?
C’est vrai, nous mettons beaucoup de temps pour préparer notre fête. Mais combien de temps pour préparer notre vie à deux ? Pour envisager le passage d’une vie de célibataire à celle d’époux ou d’épouse ? Avons-nous réfléchi aux changements que cela implique, non pas matériellement parce que nous allons devoir organiser un roulement pour la vaisselle, mais dans notre mode de communication ? Avons-nous pris conscience que le passage sous la Houppa va faire de nous un nouvel individu, qui sera plus fort mais aussi plus dépendant ? Avons-nous appris à décrypter le langage de l’autre ? Sommes-nous prêts à l’aimer réellement, non pas d’un amour sublimé comme pendant la période des fiançailles, mais d’un amour véritable, mature, inébranlable ?
Réfléchissons : pourquoi tant de jeunes couples, très amoureux et qui se sont mariés « pour la vie », en viennent à divorcer dès les premières années ?
Dans les contes de fée, l’histoire tourne toujours autour de la conquête de l’autre et se termine avec le mariage des héros. Toute la vie, une fois cela achevé, se résume au fameux « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».
Pourtant, le mariage n’est pas l’aboutissement d’un rêve, mais bien le début de celui-ci.
Alors si le jour du mariage est bien un jour d’une importance suprême, c’est d’abord parce qu’il porte en lui les prémisses d’une longue vie à deux. Et qu’il est symbolique de l’engagement que l’on prend l’un envers l’autre, devant sa famille et sa communauté, devant D.ieu aussi, de toujours œuvrer à ce que cette construction soit suffisamment forte pour porter son avenir.
Et si nous passons autant de temps à régler tous les détails du déroulement de cette fabuleuse journée, alors attelons-nous au moins à réfléchir au retentissement de cet engagement sur nos vies respectives. Prenons le temps de nous intéresser aux attentes de l’autre. Soyons conscients des difficultés qui nous attendent, mais aussi, sachons les prévenir et les désamorcer.
Tout simplement, préparons-nous à cette nouvelle vie, pour qu’elle parte sur les meilleures bases possibles, et que notre foyer soit une lumière qui irradie alentour.