Le mot chevat en hébreu veut dire bâton ou verge. Un bâton
peut être utilisé comme un symbole de pouvoir ou comme une canne
afin de s’y appuyer. Il est au service d’un maître. C’est
le thème qui est sous-jacent à ce mois.
La constellation associée à Chevat est le seau d’eau.
Ce symbole représente également un objet utile aux hommes. On
l’emploie pour puiser de l’eau. Dans le domaine de l’astrologie
laïque, ce symbole n’est pas le seau mais le porteur d’eau.
(C’est l’un des deux signes du zodiaque qui diffère légèrement
de ceux de l’astrologie laïque)
Le seau n’a qu’une seule fonction: tirer et transporter de l’eau, c’est-à-dire, être un instrument de transmission.
Le symbolisme du seau d’eau est très important. Le seau n’a
qu’une seule fonction, qu’un seul dessein, qu’un seul but
: tirer et transporter de l’eau, c’est-à-dire, être
un instrument de transmission. Servir, c’est là toute son essence.
Il n’est pas une fin en lui-même. Il est censé être
un véhicule pour quelque chose d’autre.
L’eau, telle que la pensée juive s’y réfère
en divers endroits, représente la sagesse de la Torah. De nombreuses
qualités attribuées à l’eau trouvent théoriquement
leur parallèle dans la Torah.
Une des propriétés de l’eau est qu’elle coule toujours
en direction du point le plus bas. En quoi cela est-il semblable à la
Torah ? L’écoulement de sagesse qui provient de D.ieu reste sur
les gens les plus humbles. Plus une personne est charitable, plus abondante
est la quantité de sagesse se déversant sur elle. Si elle se
consacre à des idéaux, à une vie de vérité, à aider
ses semblables... alors elle devient un récipient propre à recevoir
la sagesse de la Torah.
Ce signe, connu sous le
nom du Verseau, est celui du peuple juif. De même
qu’à chaque individu est attribué un signe zodiacal, de
même aux nations.
L’élément naturel associé à Chevat est le
vent. C’est le moins palpable des quatre éléments (le vent,
la terre, l’eau et le feu). Il agit souvent comme un conduit pour d’autres
choses. Il transporte l’humidité et véhicule des semis
et d’autres particules naturelles d’un endroit à un autre.
La terre, le feu et l’eau sont plus importants pour ce qu’ils sont
que pour ce qu’ils font.
La Kabbale associe la tribu
d’Acher à Chevat. Le mot acher est
en hébreu un pronom relatif qui relie le sujet d’une phrase à un
verbe. Il supporte le sujet. C’est un exemple supplémentaire qu’on
trouve dans Chevat en ce qui concerne la relation de subordination à un
maître.
Réflexions
personnelles
De manière implicite, tous ces points nous montrent que le mois de
Chevat a pour prédisposition de nous servir de canalisation. Un tremplin
pour la prochaine étape de notre existence.
Beaucoup de choses dans
la vie d’une personne peuvent être examinées
sous deux angles. Le premier point de vue considère l’acte en
lui-même. Le second point de vue l’examine en tant que moyen pour
atteindre une finalité. Par exemple, on peut aimer jouer au tennis une
fois par semaine parce que le jeu, l’exercice ou la compagnie de notre
partenaire nous procurent du plaisir. Cependant, on peut aussi employer notre
partie hebdomadaire de tennis comme un moyen de conserver la santé corporelle,
car celle-ci donne à toute notre vie plus de bien-être et permet
de servir D.ieu avec plus de vigueur et de joie.
Le second aspect n’est pas en contradiction avec le premier. C’est
une perspective supplémentaire, plus élevée qui fait de
notre match de tennis une expérience spirituelle plus puissante.
La lettre que la Kabbale
relie à Chevat est le tsadi, connu d’autre
part comme le tsadik. Ce mot veut dire également en hébreu juste.
Une des qualités du tsadik est qu’il utilise toutes ses activités
en vue d’un objectif supérieur. Lorsqu’il mange, ce n’est
pas seulement dans le but de jouir de la nourriture. Il mange afin de mieux
servir son créateur. D’après le Talmud, un juste mange
pour satisfaire son âme.
Tout-à-fait par hasard, l’attribut humain associé par
la Kabbale à ce mois est l’acte de manger. Cette pratique quotidienne
est reliée au premier commandement donné par D.ieu à Adam
et à Eve – celui de ne pas consommer le fruit de l’Arbre
de la Connaissance. En mangeant, on a chaque jour l’occasion de corriger
une partie de notre âme, qui est si profonde et qui lui est si propre
qu’elle s’étend jusqu’au Jardin d’Eden.
C’est pendant le mois de Chevat que l’idée d’utiliser
notre vie quotidienne comme un moyen d’accéder à la spiritualité doit
converger en nous. C’est le moment d’examiner en détail
notre travail, nos jeux, nos exercices, notre nourriture, nos lectures, etc...
et de se concentrer sur leur aspect spirituel.
Traduction et Adaptation de Claude Krasetzki