Vous vous préparez
  aux Jours Redoutables ?
Voyons voir, nous avons
    deux jours de Roch Hachana et un jour de Yom Kippour, ce qui fait trois en
    tout. Ce
    n’est pas si difficile de consacrer trois
  jours à D.ieu.
Les jours aux prières interminables ne sont pas forcément ceux
  qui comptent le plus. En réalité, Roch Hachana et Yom Kippour
  ne sont que les piliers d’une période de repentir de dix jours
  qui doit nous aider à prendre conscience de nos erreurs et à améliorer
  notre futur. 
Dix jours est la durée
    exacte dont nous avons besoin pour amorcer ce processus de changement et
    de Techouva
  (repentir).
Qu’est-ce que le chiffre dix a de spécial ? Comme nous le chantons à la
  fin du Séder de Pessa’h : « Qui connaît dix ? Je connais
  dix. Ce sont les Dix commandements. » -- ces dix jours nous offrent l’occasion
  et nous mettent au défi de nous concentrer sur les dix préceptes
  principaux de notre foi.
Chacun de ces dix jours
    est dédié à l’un
des commandements.
Il n’est donc pas surprenant que les deux jours de Roch Hachana soient
  inséparables et forment une entité. Même en Israël,
  Roch Hachana est le seul jour de fête qui dure deux jours, au lieu d’un
  habituellement. Ils correspondent aux deux premiers commandements : « Je
  suis l’Eternel ton D.ieu qui vous à fait sortir du pays d’Egypte,
  de la maison d’esclavage » et « Vous n’aurez pas d’autres
  dieux que Moi ».
Ces deux commandements,
    et eux seuls, ont été entendus par chaque
  juif directement de la « bouche » du Tout-Puissant. Après
  cette expérience, les juifs furent incapables de supporter la Révélation
  divine, ils supplièrent Moïse de prendre la relève et de
  servir d’intermédiaire. Ces deux commandements ont donc été donnés
  ensemble – et ils correspondent à ce jour de 48 heures qu’est
  Roch Hachana.
C’est la raison pour la quelle, nous nous efforçons, lors de
  cette fête, de capter la pleine signification de ce double impératif.
  Nous sonnons du Choffar (voir
  http://www.lamed.fr/Hagim/noraim/1481.asp) pour
  proclamer la royauté de D.ieu sur le monde. Nous nous rendons près
  d’un cours d’eau pour Tachlikh (voir http://www.lamed.fr/Hagim/noraim/568.asp),
  cérémonie qui rappelle le couronnement d’un Roi dont le
  règne s’étend au-delà des océans. Nous mettons
  l’accent sur l’Unicité de D.ieu et sur Sa domination sur
  toute la Création.
Ceci a pour but de nous
    préparer à ce que le Midrach identifie
  comme étant « le plus grand défi de ce monde ». 
Quand D.ieu a parlé au Mont Sinaï et qu’Il a prononcé le
  troisième commandement, le Midrach nous dit : « la terre toute
  entière a tremblé de peur ». Qu’y avait-il de si
  effrayant ?
L’application d’une loi, qui était destinée à un
  peuple ayant déjà accepté D.ieu, mais étant susceptible
  de se révéler coupable d’une faute qui devait menacer son
  existence jusqu’à ce jour. 
  « Ne prononcez pas le Nom de D.ieu en vain » -- le texte
  hébreu
  ne dit pas « en vain » mais « pour ce qui est vain ». N’usurpez pas le Nom de D.ieu pour justifier le mal. Ne commettez pas
  d’atrocités en les faisant passer pour saintes, parce qu’elles
  seraient accomplies au Nom de D.ieu.
L’Histoire est l’horrible saga de l’injustice
  au Nom du Ciel. 
Il suffit de nous pencher
    sur le premier meurtre de l’humanité.
  Pourquoi Cain a-t-il tué son frère Abel ? Le Midrach nous dit
  parce qu’ils s’étaient disputés pour une question
  religieuse. L’un disait : « Le Temple sera construit sur mon territoire » et
  l’autre disait : « Non, sur le mien ». Au Nom de D.ieu, un
  frère tua l’autre.
Combien de victimes sont
    tombées sous la violation de ce troisième
  commandement ? Durant des siècles, l’Eglise catholique a perpétré les
  crimes les plus abjects pendant les Croisades, arguant qu’ils étaient
  accomplis au Nom de D.ieu. Plus récemment, le 11 septembre est devenu
  un jour d’infamie, non seulement à cause des actes atroces qui
  y ont été accomplis, mais également à cause de
  la revendication de ceux qui ont tué des milliers d’innocents
  au Nom d’Allah Akbar – D.ieu est grand !
Le monde ne peut exister sans D.ieu, ni survivre en usurpant le Nom de D.ieu pour sanctifier le mal et la violence.
Il est assez remarquable
    que le troisième jour des Dix jours de Pénitence,
  soit lié à un événement historique très
  particulier. Il s’agit de Tsom Gedaliah – le Jeûne de Gedaliah
  (voir http://www.lamed.fr/Hagim/noraim/1028.asp).
  Nous jeûnons en ce
  jour, parce qu’à l’époque du Temple, dans un acte
  de fanatisme extrémiste, un juif en tua un autre au Nom de D.ieu. Cela
  se produisit le 3 Tichri et ce jour fut désigné pour la divulgation
  de ce message ; il ne faut surtout pas rationaliser les crimes comme étant
  la volonté de D.ieu.
Il y a quelques semaines,
    le nouveau Pape, Benoît XVI, a rencontré des
  dirigeants musulmans. Tout à son honneur, il a reconnu que la Chrétienté a
  commis dans le passé la faute grave de « tuer au nom de la religion ».
  Armé de la conscience profonde de cette tache sur le passé de
  sa foi, il a prié les musulmans de méditer sur ce qui est en
  ce moment perpétré au nom de l’Islam et qui menace l’humanité toute
  entière.
« Combien de pages dans l’Histoire », dit-il, « portent
  le souvenir de batailles et même de guerres qui ont été menées,
  de part et d’autre au nom de D.ieu, comme si la bataille et la mort de
  l’ennemi pouvait Lui plaire. Le rappel de ces tristes évènements
  passés devrait nous emplir de honte, parce que nous ne savons que trop
  bien quelles atrocités ont été commises au nom de la religion. » 
Le bon sens prévaudra peut-être même
    parmi ceux qui voient dans les kamikazes, de saints martyrs, et dans les
    meurtriers du jihad, des
  messagers de D.ieu.
Mais c’est un sujet auquel nous aussi, juifs, devons penser, quand nous
  méditons sur la haine qui sévit dans nos milieux, et qui est
  trop souvent justifiée comme étant « au Nom de D.ieu ».
« Un fanatique », comme le fit remarquer Finley Peter Dunne, « est
  un homme qui agit, en pensant que c’est ce que le Seigneur ferait s’Il
  connaissait les détails de l’affaire. » Le fanatisme a donc
  un côté égocentriste ; personne d’autre n’est
  aussi sage et capable d’atteindre la vérité. Les fanatiques,
  souligne William James, se divinisent et c’est pourquoi ils parviennent à justifier
  n’importe quelle conduite indigne de D.ieu.
Pourtant, nous ne sommes
    pas D.ieu. Au cours de ces deux premiers jours de pénitence, nous devons renforcer notre acceptation de Son pouvoir et
  de Sa domination sur nous. Le troisième, nous sommes mis au défi
  de préserver Son Nom sacré d’actes qui risquent de profaner
  ce qu’Il représente. 
C’est le défi de notre génération et nous devons
  l’honorer – « au Nom de D.ieu » et pour lui.