La lecture des textes de
la Bible laisse parfois le lecteur perplexe. Au XIème siècle, un homme, Rachi,a apporté un éclairage nouveau sur les textes. Son
commentaire, puisé dans toutes les sources du judaisme, permet au lecteur
de comprendre ce que le texte n'écrit pas.
Lamed.fr vous propose, en l'honneur de la commémoration du 900ème anniversaire de la mort
de Rachi, de découvrir quelques une de ses perles.
Pour cela, nous avons puisé dans l'ouvrage du Rav Shaoul David Botschko : "Les
Lumières de Rachi".
Voici sa méthode:
Il présente d'abord la source, le verset. Puis il rapporte Rachi. De
par son language concis, le commentaire de Rachi peut paraitre compliqué,
peu clair et même en première lecture paraphrasant. Les "Lumières
de Rachi" s'efforcent d'apporter des éclaircissements.
Voici, pour commencer cette série sur les éclaircissements qu'apportent
le commentaire de Rachi, un passage de la Bible tiré de Ki Tetse, dans
le livre du Deutéronome, chapitre 22:
Les versets
(14) Si un homme épouse une femme, s'unit à
elle et la prend ensuite en haine :
(15) s'il
formule contre elle des prétextes, répand sur elle un mauvais
renom, disant : "j'ai épousé cette femme et je me suis approché
d'elle, mais je ne lui ai pas trouvé les signes de virginité"
:
Explications
de Rachi
(en gras la reprise du verset)
s'unit à elle et la prend ensuite en haine (14) .
Il s'ensuivra que : s'il formule contre
elle des prétextes (15). Une faute
en entraînant une autre : il a transgressé " tu ne hairas ton prochain",
il enfreint ensuite l'interdiction de calomnier. Cette femme que voici. D'ici
on déduit la loi de ne parler devant le juge qu'en présence de
l'autre partie.
Eclaircissement
s'unit à elle et la prend ensuite en haine . A première
vue, les mots "la prend... en haine" semblent superflus. Ce qui importe,
ce ne sont pas les sentiments du mari mais ce qu'il affirme. Rachi explique
que la Thora nous dévoile comment un homme en arrive à calomnier
son épouse. C'est la haine qui en est le mobile. Bien que la haine tapie
au fond du coeur soit un sentiment et non un acte, et qu'apparemment il s'agisse
d'une faute vénielle qui ne fait tort à personne, Rachi nous enseigne
qu'il n'en est pas ainsi. L'homme qui se laisse dominer par les sentiments de
son coeur se laissera conduire par eux jusqu'à commettre des fautes bien
plus graves. Il doit prendre soin de s'arrêter sur cette pente dangereuse
alors qu'il est encore temps.
Cette femme que voici : Il est possible d'écrire
" la femme que j'ai épousée...". La phrase
aurait été parfaitement compréhensible et il n'était
pas nécessaire d'ajouter le mot "cette". Cet ajout
nous enseigne que la femme doit être présente lors de l'accusation.
On en déduit le principe général, à savoir que le
tribunal ne peut pas entendre les griefs des parties séparement mais
seulement si elles sont toutes présentes.
Questionnement
(14) Cette femme (que voici). Cette loi empêche
de commettre des injustices . Il est facile d'accuser son prochain quand celui-ci
est absent. C'est pourquoi la Thora dira :" Expose tes griefs en présence
de ton litigeant. En sa présence, alors qu'il peut te contredire, peut-être
n'oseras-tu pas mentir et le calomnier."
Ce court passage est extrait de l'ouvrage "Les Lumières de RACHI",
du Rav Shaoul David Botschko, paru aux Editions Bibliophane.