Alors que je donnais une série de cours à San Francisco au sujet de la souffrance, ma femme et moi-même avons été informés que notre fille Rivka était atteinte de leucémie - cancer du système sanguin. Ce fut le commencement d’un long processus pour le traitement de notre fille, âgée alors de deux ans, et qui continua jusqu’à sa mort à l’âge de quatorze ans.
Pendant la première semaine, le diagnostic fut plutôt très optimiste: 85 à 90% de chances de complète guérison. Elle devait suivre une chimiothérapie pendant vingt-six mois, la plupart du temps sans besoin d’hospitalisation. Par la suite, les bilans de santé à divers degrés seraient réduits graduellement à un seul par an. Initialement, tout semblait se dérouler suivant ce plan. Suite à ces deux premières années de traitement, nous avions grandement l’espoir que, au cours du temps, la leucémie de notre fille appartiendrait définitivement au passé. La maladie fut en rémission pendant sept ans, sans besoin d’aucun traitement. Entre temps, nous retournâmes vivre en Israël.
Malheureusement, le cauchemar, que tout parent d’enfant en rémission appréhende, reprit juste après Chavouot, en mai 1999. La leucémie, qui était restée quelque peu latente et non-détectée pendant près de dix ans, revint dans notre vie. Rivka avait alors onze ans. Les médecins nous affirmèrent que c’était presque sans précédent, que la probabilté était inférieure à un pour cent.
Le pronostic que notre fille guérisse était désormais bien plus mauvais et on nous conseilla de tenter une procédure risquée de greffe de moelle osseuse. Cela nécessitait tout d’abord d’augmenter sensiblement les doses de chimiothérapie en intensifiant en parallèle l’irradiation sur tout le corps, afin d’effacer complètement le système sanguin et immunitaire de la personne. L’espoir était que cela éliminerait également la leucémie qui se trouvait dans le sang de Rivka.
Heureusement, la moelle osseuse du petit frère de Rivka, Yéhouda, âgé de presque deux ans, était entièrement compatible.
La transplantation eut lieu juste avant Roch Hachana, en septembre 1999. Ce fut un processus terriblement compliqué, nécessitant un total isolement pendant plus de deux mois jusqu’à ce que son système immunitaire soit capable de se reconstruire lui-même. Rivka supporta la greffe et put quitter l’hôpital après trois mois, quelques temps seulement avant sa bat mitsva. Cependant, dix mois après la greffe, Rivka eut une rechute. A ce point, ses chances de guérir, selon la médecine standard, devinrent considérablement faibles. Nous avions déjà essayé toutes les méthodes conventionnelles - chimiothérapie pendant plus de deux ans, curiethérapie intensive, plus une transplantation d’un système immunitaire complètement séparé. Nous décidâmes alors d’ajouter à son nom “Rou’hama”, qui veut dire “compassion”. Ceci est fait habituellement seulement en cas de maladies très graves, comme une supplication adressée à D.ieu l’implorant de faire preuve d’un supplément de compassion en raison de ses mérites.
Durant les deux années qui suivirent, parmi les différentes expériences qui furent tentées, il y eut encore deux greffes de moelle osseuse. Les deux premières, qui provenaient de son frère durèrent chacune six mois avant qu’elle ne rechute. La dernière, qu’elle reçut d’un donneur anglais, ne faisant pas partie de notre famille, ne tint environ que deux mois. Ce sont les complications qui en ont suivi, qui ont provoqué sa mort, le Chabbat matin, 19 de Tammouz (29 juin 2002).
Je voudrais partager quelques unes des leçons que ma femme et moi-même avons tirées lors de cette épreuve difficile que nous trouvâmes particulièrement significatives et réconfortantes, en espérant qu’elle procure du réconfort à ceux qui pourraient affronter de tels défis dans leur vie. Qu’un grand mérite soit attribué à Rou’hama Rivka pour tout ce qui pourrait sortir de bon de notre expérience tragique. Puisse-t-elle reposer en paix!
RECONFORTANT PAR OPPOSITION A CONFORTABLE
Un des livres les plus célèbres au sujet de la souffrance, “Quand de mauvaises choses arrivent aux gens bien”, a été écrit par un rabbin conservateur, Harold Kushner. Dans la préface, il explique qu’il a écrit son livre suite à une terrible tragédie qui s’est produite dans sa famille; son fils est né atteint d’une maladie du vieillissement accéléré qui l’emporta à l’âge de quatorze ans.
Afin de réconcilier la notion de D.ieu d’amour avec l’existence pleine de souffrances, il présente une image de D.ieu qui est en antinomie avec la conception traditionnelle de la Torah d’un Créateur puissant et bienveillant Qui supervise personnellement les événements dans la vie de chacun. Il décrit un D.ieu complètement absent du monde, incapable de la moindre intervention ou du moindre contrôle. Sa réponse à la question “Pourquoi de mauvaises choses arrivent-elles aux gens bien?” est que D.ieu n’est la cause d’aucune difficulté et qu’Il ne peut même pas les empêcher. “C’est le destin, et non pas D.ieu, qui est responsable de nos problèmes…La vie n’est pas juste. Ce ne sont pas les gens qui le méritent qui tombent malades, qui sont volés et qui sont tués dans les guerres et dans les accidents.”
Singulièrement, différents critiques littéraires ont trouvé que ce livre était une source de réconfort. “Une souce sans précédent de consolation et de réconfort,” “Des réponses qui réconfortent,” “Réconfortera et éclairera.”
Comment peut-on trouver du réconfort dans l’univers chaotique de Kushner, dépourvu forcément de raison, d’objectif et de signification? N’y a-t-il rien de plus morne et de plus déprimant?
En fait il y a deux concepts fondamentaux complètement différents: “réconfortant” et “confortable” qu’il ne faut pas confondre. La réponse aux questions précédentes en dépend peut-être.
Selon le point de vue traditionnel de la Torah, D.ieu créa l’univers exclusivement pour notre bien et notre plaisir. Et non seulement Il le créa de cette manière mais Il continue à le maintenir et à contrôler toute chose pour notre intérêt ultime. Alors que ce concept du monde est très réconfortant - car tout ce qui s’y passe est en accord avec une réalité beaucoup plus large et dont le but est fixé - , cela peut être également tout à fait inconfortable puisque il implique des obligations, des responsabilités et des conséquences bien claires.
L’autre optique, d’après laquelle personne ne supervise les événements se déroulant dans le monde, peut sembler plutôt confortable car elle ne comporte ni obligation ni conséquence. Cependant, elle n’offre finalement aucune possibilité de réconfort car les événements de notre vie n’ont pas de signification et n’entrent pas dans le cadre d’un projet beaucoup plus large.
Victor Frankel, un psychiatre important, dont la méthodologie thérapeutique est le résultat de ses expériences dans les camps de concentration, explique dans son livre classique, “L’homme et sa recherche du sens de la vie”, qu’on est capable de faire face à toute chose à condition qu’elle ait une signification. Sans cela, on peut être terrassé par le plus banal des événements.
Il écrit:
“…Pour tenter de rétablir la force intérieure d’un homme dans le camp, il fallait tout d’abord réussir à lui montrer quelque but futur. Les propos de Nietzsche, “Celui qui a un ’pourquoi’ pour lequel il vit, peut supporter presque n’importe quel ‘comment’ auraient pu être la devise pour tous …les efforts concernant les prisonniers. A chaque fois que cela fut possible, on devait leur fournir un ‘pourquoi’ - un but - pour leur vie, afin de renforcer leur aptitude à supporter ce terrible ‘comment’ de leur existence. Pauvre de lui, celui qui ne voyait plus de sens dans sa vie, plus de but, plus de dessein et par conséquent, aucune raison de continuer. C’était pour lui bientôt la fin.”
LE SENS DE LA SOUFFRANCE
Le Talmud nous indique comment puiser un sens dans la souffrance.
Rava dit: si un homme voit des malheurs fondre sur lui, il doit examiner ses actes, ainsi qu’il est écrit: “Examinons nos voies. Scrutons-les et retournons à D.ieu” (Lamentations 3,40). Talmud Bra’hot 5a.
Ce qui doit être le fondement de cette introspection est une prise de conscience du fait qu’un D.ieu complet et parfait ne peut être intéressé qu’à notre bien. On aura une compréhension plus exacte du mot hébreu “onech”, traduit habituellement par “punition”, en le considérant comme une combinaison à la fois des conséquences et de la thérapie. Prendre D.ieu au sérieux signifie prendre le temps de penser quelles sont les parties de notre vie que nous devons réparer ou élever. Aussi désagréable et inconfortable que puisse être cette tentative d’introspection et d’amélioration, cela veut dire néanmoins que nous voyons une signification à tout ce qui nous arrive.
C’est finalement en fonction de la réponse faite par l’individu à sa souffrance personnelle qu’est déterminé le sens des difficultés qu’il subit et si son impact sera positif ou négatif.
La plupart d’entre nous acceptent la réalité d’un D.ieu Tout-Puissant et Tout-Bienveillant. Ainsi que le fait remarquer le rabbin Ari Kahn, enseignant à Aish Hatora, cela est démontré des plus clairement par la question même, “Pourquoi de mauvaises choses arrivent aux gens bien?” Car en posant cette question, on montre qu’on s’attend à ce que règnent la justice et l’équité qui semblent avoir été violées. On semble espérer que de mauvaises choses n’arrivent pas aux gens bien. Cette aspiration de justice et d’équité ne trouve son sens que dans un monde supervisé par un D.ieu Tout-Puissant et Tout-Bienveillant.
Cependant, du fait que cette réalité de D.ieu est si inconfortable, beaucoup d’entre nous éprouvent une forte résistance à incorporer la conscience de cette réalité dans leur vie de tous les jours. Assez souvent, celle-ci pénètre dans notre conscience particulièrement quand on est confronté avec la tragédie. Ainsi, il n’y a pas d’athées quand on est face au danger. C’est seulement quand des bombes nous tombent sur la tête qu’on est prêt - au moins provisoirement - à renoncer à son prétendu “athéisme”.
ACCEPTER LA TRAGEDIE AVEC SIM’HA ?
Il semble qu’il y ait deux aspects contradictoires dans la façon dont le Judaïsme veut que nous nous référions aux difficultés qui surviennent dans le monde. D’une part, au cours des obsèques, les personnes qui ont perdu un proche parent, doivent exprimer ce qui leur paraît mauvais en prononçant une bénédiction de gratitude et d’acceptation - Barou’h Dayan Hamet - “Sois-Tu béni Juge de Vérité “. D’autre part, cette bénédition est censée être dite avec “sim’ha”, traduit généralement par “joie”.
Comment réconcilier ces deux aspects?
En prononçant cette bénédiction le jour de l’enterrement de Rou’hama Rivka, je réalisai qu’il y avait deux perspectives dans toute tragédie qui se produit. D’abord, il y a l’intense douleur causée par la perte. Au-delà, se trouve la possibilité de né’hama, de réconfort.
La douleur due à la perte est évidente. Perdre un enfant, c’est comme de se faire amputer un membre. La souffrance existera toujours. Le temps n’effacera pas cette tragique perte. Et pourtant oui, le temps nous aide à adapter notre vie avec cette nouvelle réalité qui est celle d’avoir “perdu un membre”.
Ensuite il y a la né’hama - le véritable réconfort qui provient de la découverte que tout événement dans la monde sert un certain projet final. Cette né’hama, néanmoins, ne nécessite pas de comprendre la nature réelle de cette réalité métaphysique se situant au-delà de notre monde. Dans l’avenir, lorsque toutes les difficultés et les souffrances de notre monde actuel auront enfin cessé, nous serons capables de regarder en arrière et de comprendre pourquoi chaque chose qui nous est arrivée le devait. Bien que nous ne puissions en ce moment saisir pleinement en quoi cela était nécessaire, nous trouvons dès à présent un réconfort et une consolation extraordinaires en sachant simplement que tout s’intègre dans le cadre d’un plus large dessein, et par conséquent ce n’est pas pour rien qu’il y a des souffrances et de la peine.
“Il n’y a aucun acte, petit ou grand, qui n’ait pour but ultime le perfectionnement universel, ainsi que l’ont établi nos sages (Bra’hot 60b): ‘Tout ce qui est fait par le Ciel, l’est pour le bien.’ Car, quand viendra l’heure, le Saint béni soit-Il fera connaître ses voies…montrant comment même les châtiments et les afflictions furent des signes avant-coureur du bien et une préparation véritable pour bénéficier de Ses bénédictions. Car le Saint béni soit-Il ne désire que le perfectionnement de Sa création. (Daat Tevounot, Rabbi Moché ‘Haïm Luzzato, le Ramhal).
L’expérience vécue par notre famille montre de manière dramatique que le fait d’avoir conscience qu’il y a un but, a le pouvoir d’aider à affronter des souffrances même les plus vives. Après l’échec des traitements conventionnels, fut tentée une méthodologie thérapeutique qui exigeait de créer des conditions d’affaiblissement intense du système immunitaire de Rou’hama Rivka. Cependant, puisqu’elle comprit que c’était sa meilleure chance de guérir, elle accueillit vraiment de bon gré ce processus particulièrement très douloureux. Quand on sait qu’on souffre dans un but déterminé, qu’il y a une réalité plus large, alors même une douleur même intenable est quelque chose de soutenable.
Ainsi que l’a exprimé le Hazon Ich, un des plus grands dirigeants juifs de la génération précédente, au sujet de la Shoah: “Pour celui qui a la foi, il n’y pas de questions, pour celui qui ne l’a pas, il n’y a pas de réponses.”
Bien que cette façon d’aborder le problème n’élimine pas la souffrance, elle peut nous aider à trouver le réconfort, sachant que c’est finalement pour le bien.
C’est la clef pour comprendre pourquoi il faut prononcer la bénédiction “Sois-Tu béni Juge de Vérité “ avec sim’ha. Rachi, dans son commentaire sur le Talmud, explique que cela signifie que nous devons nous efforcer “de dire de bon cœur une bénédiction quand on se trouve dans une situation difficile.” Sim’ha, dans ce contexte, veut dire être en paix, sans sujet de contestation ni de récrimination. Précisément, en ayant conscience que les terribles tragédies qui se produisent dans ce monde, entrent dans le cadre d’un projet global de réalité beaucoup plus large, au-delà même de notre compréhension actuelle, cela devient possible alors de les accepter.
D’une manière qu’il m’est impossible d’exprimer clairement, lorsque je prononçai en fait la bénédiction “Sois-Tu béni Juge de Vérité “ à l’enterrement, je ressentis l’intensité de la souffrance se mêlant avec la pleine conscience d’être en paix.
PERTE D’UN POTENTIEL
Outre la souffrance inévitable causée par la perte, on éprouve également le sentiment de tout ce qu’une personne aurait pu encore faire de sa vie - spécialement quand il s’agit d’un être jeune mort si tragiquement. Néanmoins, ceci est manifestement fondé sur des suppositions qu’il nous est impossible de vérifier. Pour Rou’hama Rivka, c’est justement en raison des difficultés que sa vie a acquis peut-être sa plus grande signification. Par l’intermédiaire d’e-mails et de l’Internet, ainsi que tout simplement de bouche à oreille, son histoire et son combat pour la vie sont parvenus à toucher des milliers de personnes tout autour du monde. En parallèle à toutes les prières faites pour elles, de nombreux efforts spirituels furent engagés et dédiés à sa guérison. Les maints défis qu’elle lança, particulièrement durant ces trois dernières années, ont fourni l’occasion à tous ceux qui l’entouraient de s’élever à un niveau leur donnant une appréciation beaucoup plus profonde de la spiritualité.
En s’identifiant avec les difficultés qui la harcelaient, ils se sont sentis obligés également d’acquérir une conscience plus large de la réalité dans laquelle se trouve leur propre vie. L’absurdité apparente de tenter d’évaluer la perte de potentiel qu’aurait réalisé quelqu’un, a pour effet de procurer une né’hama puissante pour ce deuxième type de souffrance.
Il est important de ne pas confondre notre peine causée par la perte avec le fait de penser que nous aurions légitimement sujet de plainte contre D.ieu. Nos multiples attentes nous entraînent à la fois à sous-estimer les bénédictions que nous recevons, ainsi que de récriminer quand elles ne sont pas exaucées. Dans la “perspective” d’un monde de vérité et de clarté parfaites où se trouve actuellement Rou’hama Riva, il n’y a certainement aucune place pour les griefs. Elle est entrée dans ce monde avec une énorme tâche à accomplir, celle d’élever et d’inspirer nombre personnes au moyen de toutes les grandes difficultés auxquelles elle a fait face durant sa vie. Elle a rempli son rôle bien mieux que la plupart des gens pendant leur existence entière.
Elle est capable désormais d’apprécier non seulement chacune de ses réalisations, mais aussi chacune de celles qu’elle a fait naître chez les autres. Cela explique pourquoi, dans le processus du deuil, l’accent est mis expressément sur la consolation des proches du défunt qui demeurent dans ce “Monde de l’Obscurité” et non pas de celui-ci qui est dorénavant dans le “Monde de la Lumière”. Ainsi qu’un des enseignants de ma femme lui a dit pendant la chiva, selon la tradition juive, après que l’âme a quitté ce monde, elle sollicite que la famille soit réconfortée.
Pendant que Rou’hama Rivka se battait encore contre sa leucémie, je pensais fortement que, si, d’une façon ou d’une autre, il lui aurait été possible de recouvrer la santé complètement, nous aurions probablement fini par considérer toute cette épreuve, avec toutes ses leçons et toutes ses réalisations incroyables, comme la meilleure chose qui aurait pu jamais arriver à notre famille. A ce point, je peux affirmer simplement que je ne serai certainement jamais prêt à échanger avec rien d’autre ce que nous avons réalisé et accompli pendant cette période difficile.
Il y a une locution qui dit: “Il y a une réponse à toute prière. Parfois, néanmoins, la réponse est ‘non’.” C’est vrai à un certain degré mais c’est quelque peu simpliste. La réponse “non’ n’est exacte que sur le plan de leur effet physique dans ce monde. Cependant, du point de vue de leur impact spirituel, il est répondu “oui” à toutes les prières. Il ne se peut pas qu’une prière ou une mitsva soit offerte en vain. Chaque effort sans exception compte pour toujours, aussi bien dans ce monde que dans le monde futur.
Un membre de ma famille m’a raconté qu’en apprenant le décès de Rou’hama Rivka, sa fille lui a dit, “Mais nous avons prié pour elle si fort!”
J’ai lui ai dit d’expliquer à sa fille qu’en ayant prié si fort, elle a lui donné le meilleur cadeau possible qu’elle n’ait pu jamais recevoir. Et Rou’hama Rivka, qu’elle repose en paix, jouit désormais pleinement de ce cadeau.
Traduction et adaptation de Claude Krasetzki