Jamais autant qu'à
notre époque, les différents ouvrages traitant de l'éducation
n'ont été aussi répandus. Il n'est pas une librairie qui
ne regorge de livres, d'essais, de textes sur ce sujet. A force de les lire,
un sentiment de malaise risque de se produire chez nous, parents : " Sommes-nous
véritablement à la hauteur ? "
A partir de là, chaque
problème qui surviendra dans l'éducation sera imputé à
notre manque de préparation, de réflexion, de pédagogie,
que sais-je
Ce qui peut évidemment entraîner un sentiment
de culpabilité face aux échecs de l'enfant.
La responsabilité parentale réside dans l'effort fourni pour permettre à l'enfant de s'épanouir et de se construire.
Et bien NON ! Nous devons
ôter de notre esprit ce sentiment car il nous amène à poser
un regard négatif sur nous-même. La responsabilité parentale
réside dans l'effort fourni pour permettre à l'enfant de s'épanouir
et de se construire. Bien sûr cet effort ne protège pas des erreurs
possibles, mais les erreurs qui portent préjudice à l'enfant sont
celles qui résultent d'un non investissement, d'un non désir de
faire un effort. Un des grands maîtres du hassidisme explique à
ce sujet que même lorsqu'un parent a une attitude éducative qui
n'est pas bonne, l'impact sera d'autant moins négatif pour l'enfant que
le parent était persuadé au plus profond de lui-même que
c'était comme cela qu'il fallait agir. Ce que l'enfant ressentira au
fond, c'est le désir qu'on a eu de lui donner les moyens de se construire
même si on n'a pas su utiliser la bonne méthode.
Il m'arrive souvent de rencontrer
des parents qui me posent des questions sur l'éducation, et je m'amuse
parfois à tout simplement leur dire la chose suivante : " C'est
curieux, j'ai exactement le même problème mais je n'ai pas de solution.
Que me proposez-vous de faire ? ". La plupart du temps, un silence
accueille mes paroles, comme si les parents avaient renoncé à
prendre le temps de réfléchir par eux-mêmes à la
difficulté à laquelle ils sont confrontés, et s'imaginent
avoir une démarche constructive en allant poser des questions.
Le Rav Wolbe, dans son livre
Aléh Chour, fait remarquer qu'on peut poser une question à partir
du moment où nous avons fait tous les efforts pour trouver une réponse
; et c'est avec celle-ci que nous allons poser notre question à un maître,
à un enseignant ou à un spécialiste.
Alors oui, parents coupables
de ne pas prendre le temps de réfléchir par eux-mêmes et
de consacrer du temps à leurs enfants. Oui, parents coupables de ne pas
savoir construire une gestion de priorités et de consacrer aux enfants
ce dont ils ont besoin avant qu'il ne soit trop tard. Oui, parents coupables
de laisser s'introduire des modèles funestes et violents qui serviront
de référence à l'enfant. Mais parents non coupables de
n'avoir pas lu tous les livres traitant de toutes les démarches pédagogiques
à avoir. A nous de savoir faire nos choix