Pendant mes années au collège, j’avais l’habitude de
composer des mélanges musicaux pour supporter le choc de mes échecs
sentimentaux. Vous pouviez évaluer l’intensité de ma peine
en fonction de la proportion de Sade que je mettais dans mon morceau ou bien
l’étendue de ma colère en fonction de la proportion de Melissa
Etherige à ses débuts. Une autre de mes chansons de colère était « You
hurt me, I hate you » de Eurythmics (tu m’as fait mal, je te déteste).
La subtilité n’était évidemment pas ma priorité.
Cette technique de survie a très bien marché jusqu’à mes
20 ans, car je sortais seulement pour m’amuser, sans but précis.
Une relation de longue durée se comptait alors en semestres.
Mais puisque entre temps, j’ai pris de l’âge, n’est ce
pas, et que je suis arrivée au point de sortir uniquement pour trouver
celui avec qui je pourrais construire un foyer et une famille, la fin d’une
relation a pris un tout autre ton.
Cela implique des espoirs anéantis et des rêves brisés.
Mais plus encore, cela me force à reprendre de guerre lasse le chemin
inévitable des rencontres sans fin, en me demandant si l’homme
qui m’était destiné, a fini en désespoir de cause
par choisir le plan B. A moins qu’il n’ait accepté une offre
d’emploi à Sao Paulo, ce qui explique pourquoi nous ne nous rencontrons
pas, sauf si je décide de promener mon visage pâle vers le sud
pour me rendre au carnaval.
C’est environ à cette période que je déclare vouloir
un chat, pour devenir une de ces vieilles filles qui lèguent toutes
leurs économies à leur compagnon félin.
Si vous vous mettez sérieusement en quête d’un matou, c’est
le moment de prendre les choses en mains.
GARDEZ ESPOIR
Même après une rupture particulièrement difficile, il
est primordial au delà de tout sentiment de désespoir que vous
puissiez ressentir à première vue que vous restiez consciente
que quelque part, au plus profond de vous, il EXISTE une lueur d’espoir.
Si vous ne parvenez pas à la trouver, continuez à chercher.
Ceci est particulièrement vrai pour les célibataires d’âge
mûr ou pour toute personne qui aurait entrepris de nombreuses rencontres.
Il est naturel de se sentir abattu lorsque cela ne marche pas, surtout quand
vous espériez le contraire. (Et d’autant plus, si vous pensez
avoir déjà rencontré toutes les personnes libres dans
votre catégorie d’âge/genre et qu’on vous a déjà dit
que vous êtes « trop difficile » lorsque vous écartez
les hermaphrodites.)
De la même façon que Sony n’emballe pas de pièces
superflues dans un emballage stéréo, D.ieu ne vous a pas créée
seule au monde.
RESISTEZ AU BESOIN DE VOUS MORFONDRE
Si vous avez besoin de temps pour vous reprendre, pas de problème. Mais fixez des limites pour ne pas vous laisser aller.
Après une rupture récente, deux ou trois semaines ont passé sans
que je m’en aperçoive. J’étais bouleversée
et désemparée, mais aussi, gênée de ne pas pouvoir
me remettre dans le bain. Alors je me suis cachée.
« Qu’est ce que tu fais ? » s’écria une de
mes amies. « Tu te caches ? » vociféra t elle, « C’est
la PIRE chose à faire ! »
Elle avait bien raison.
Se laisser submerger par la douleur est compréhensible, mais c’est
réagir à la déception de manière tout à fait
contre productive. Cela ne sert strictement à rien, si ce n’est à intensifier
votre peine et à transformer, la plupart du temps, un échec mineur
en un cataclysme qui affectera bien d’autres domaines de votre vie, ainsi
que vos relations futures.
Après rationalisation, vous devriez pouvoir distinguer le fait de laisser
parler vos sentiments et celui de vous abandonner à une inertie qui
rend votre lit, la télé, la suralimentation, et d’autres
activités quasi dépressives, bien plus séduisantes que
productives.
Si vous avez besoin de temps pour vous reprendre, pas de problème.
Prenez le par tous les moyens. Mais fixez des limites pour ne pas vous laisser
aller.
Demandez à vos amies si vous avez ruminé trop longtemps et mettez y
un terme. Donnez vous, mettons, jusqu’à jeudi prochain pour vous
morfondre sur votre sort. Après ça, promettez vous de sortir
de votre cafard. Ou en tous cas d’essayer.
Vous pouvez aussi y réserver chaque jour une période précise
de votre journée. Disons que vous pouvez vous morfondre de 19 à 19
: 30. Si vous vous apercevez que vous pensez à LUI à 21:13, dîtes vous
que vous y penserez pendant le temps délimité à cet effet.
Ne riez pas, ça marche.
PRENEZ DU RECUL
La meilleure manière de combattre le besoin de se morfondre est peut être
de donner la parole à votre intellect.
La sagesse est une chose merveilleuse, mais elle n’est pas toujours
disponible lorsque l’on est en proie à la mélancolie. Ce
que vous avez à votre disposition, par contre c’est la sagesse
issue de votre expérience.
Combien de fois par le passé avez vous gaspillé plusieurs semaines à vous
lamenter pour finir par rencontrer par hasard l’objet de votre affection
repoussée et vous étonner : « Aïe ! Mais où avais je
la tête ? »
Ou bien au cours d’une période difficile de votre vie, combien
de fois vous est il arrivé de réaliser que vous avez appris quelque
chose d’important grâce à votre épreuve ?
Concentrez vous sur le fait qu’avec le temps nécessaire, vous
serez capable de mieux analyser votre expérience et d’en tirer
des leçons importantes.
Ce conseil peut vous paraître inutile si vous êtes encore en train
de broyer du noir, mais vous devez prendre la décision ferme de retirer
quelque chose de positif de la peine que vous ressentez en ce moment, même
si vous n’avez pas la plus petite idée de ce que cela pourrait être.
JOUEZ LE JEU
Vous devez avoir confiance et croire qu’avec le temps, tout deviendra
clair. Jusque là, faîtes comme si.
Vous serez étonnée de constater combien le fait de vous comporter
comme si vous ressentiez les choses différemment vous aidera à les
ressentir réellement différemment.
Je me souviens du sentiment de désespoir qui m’a envahi lorsque
j’ai reçu un e mail m’informant que mon ex petit ami s’était
fiancé. Bien sûr, j’étais un peu jalouse de sa fiancée
et un peu ennuyée qu’il se marie et pas moi. Mais plus que tout,
j’appréhendais les coups d’œil de pitié des
personnes qui me demanderaient si j’étais déjà au
courrant. Fixant l’écran d’un œil vague, j’ai
décidé d’être heureuse pour lui et que même
si je ne l’étais pas vraiment, je jouerais le jeu.
CA A MARCHE
Les deux ou trois premières fois que quelqu’un m’a demandé,
d’un ton soucieux, si j’avais appris la nouvelle, j’ai répliqué joyeusement
que je trouvais cela génial et que j’étais sûre qu’ils
seraient très heureux. Ensuite, j’ai été surprise
de constater que je le pensais vraiment.
Lors d’une rupture, vous devez vous convaincre que tout est pour le mieux. Répétez-le jusqu’à y croire vraiment.
Lors d’une rupture, vous devez vous convaincre que tout est pour le
mieux. Vous devez être persuadée que quelque chose de bien en
sortira, qu’il valait mieux que cela se produise maintenant plutôt
qu’à un stade plus avancé où vous auriez été plus
investie dans votre relation, ou pire, si vous étiez déjà mariés
et que cela s’était terminé chez l’avocat.
Répétez le jusqu’à y croire vraiment.
APPRENEZ CE QUE VOUS POUVEZ ET AVANCEZ
Au fur et à mesure que les choses se précisent et que vous
parvenez à comprendre ce qui n’allait pas dans votre relation
et ce que vous auriez dû faire autrement déterminez les points
que vous pouvez améliorer. Envisagez de demander l’aide de quelqu’un
en qui vous avez confiance (un rabbin ou un ami très perspicace) pour
décortiquer les zones à problèmes. Identifier celles sur
lesquelles vous pouvez agir et celles sur lesquelles vous n’avez aucun
contrôle. Commencez par travailler sur les premières.
Déterminez quelles sont les qualités de cette personne que vous
recherchez chez un futur conjoint, et quels sont les traits de caractère
qu’il avait, dont vous ne voulez pas.
RELEVEZ-VOUS
Et quand vous êtes prête, remontez en selle.
Après mon récent échec, je pensais avoir besoin de recommencer à sortir
immédiatement de peur de faire une fixation sur mon Ex. Mais, en dépit
de tous mes efforts, après plusieurs semaines, rien ne semblait bouger
sur le front des rencontres.
A ma grande surprise, j’ai découvert que j’avais tort.
Je n’ai fait que comparer le Nouveau à l’Ancien et penser
:
«
Ouah ! Mon Ex n’a jamais été aussi attentionné. » « Ouah
! Mon Ex ne m’a jamais aussi bien écouté. » « Ouah
! Mon nouveau et moi avons des points de vue bien plus semblables. »
En d’autres termes, mon Ex a vu avant moi que notre relation, aussi
merveilleuse qu’elle puisse être, n’était pas idéale.
Ce qui fait souvent le plus mal quand on est plaqué, c’est de
ne pas en avoir pris la décision soi même.
Il est essentiel de se rappeler que D.ieu peut agir de façon qui nous
semble étrange. Parfois, Il nous donne la clairvoyance qu’une
certaine personne n’est pas pour nous, parfois, Il la donne à l’autre.
Si vous êtes convaincu que D.ieu vous aime et cherche votre bien, vous
aurez envie de Le suivre quel que soit l’endroit où Il vous mène,
car vous comprenez qu’Il le fait pour une bonne raison.
Et si tout cela ne marche pas, allez chercher le disque de Gloria Glaynor « I
will survive » (Je survivrai). Parce que c’est ce que vous ferez.
L’auteur remercie le rabbin Noach Orlowek et la Rebbetsen
Holly Pavlov pour certaines idées présentées dans cet
article.