Avertissement: C’est en tant que nutritionniste et non pas comme autorité toranique que j’écris. J’ai rapporté les aspects spirituels de la consommation alimentaire en mentionnant leurs sources afin de montrer que je ne suis qu’un « collecteur » et non pas l’auteur original ou une autorité dans ce domaine. Mon intention est de faire découvrir au lecteur les aspects spirituels de l’alimentation sur un fond biologique.
POURQUOI MANGE-T-ON ?
Quand on leur demande pourquoi mangent-ils, les gens répondent habituellement: “Je mange quand j’ai faim”, “Je mange quand quelque chose me semble bon ou que cela sent bon” ou “Je mange quand arrive l’heure du repas.”
Pour beaucoup, le fait de manger est un supplice qu’ils évitent en sautant le petit-déjeuner ou en avalant une boisson instantanée ou un fast-food. D’autres cassent la croûte plusieurs fois par jour sans même prendre le temps de s’asseoir!
Dans cet article, nous allons examiner ce qui se passe réellement lorsqu’on mange aussi bien du point de vue spirituel que du point de vue physiologique.
AU COMMENCEMENT
Afin d’avoir une vision historique la plus complète qui soit, nous devons revenir au commencement, au temps du Jardin d’Eden et de l’Arbre de la Connaissance.
« La femme vit que l’arbre était bon comme nourriture et attrayant à la vue et précieux pour l’intelligence. Elle cueillit de son fruit et en mangea puis en donna à son époux et il mangea. » (Genèse 3,6).
Les arbres étaient de vrais arbres, les fruits de vrais fruits et il s’agissait bien de manger mais les fruits étaient beaux et les consommer avait quelque chose de particulièrement raffiné. Ainsi que le Ramhal, Rabbi Moché Haïm Luzzatto, l’explique dans son livre Daat Tevounot, en mangeant le fruit de l’Arbre de la Connaissance, l’homme eut envie d’éprouver tous les plaisirs matériels et corporels et de commettre tous les péchés.
Des étincelles de sainteté furent emprisonnées dans leur écorce et le pur se combina à l’impur.
Au commencement, le bien et le mal avaient été séparés, que ce soit dans les fruits ou dans le monde entier. Mais lorsque le monde fut corrompu par le péché de l’Arbre de la Connaissance, le bien se mêla au mal. Des étincelles de sainteté furent emprisonnées dans leur écorce et le pur se combina à l’impur. L’homme fut condamné à travailler péniblement pour gagner sa pitance et à mourir. Le monde devint plus rude.
MANGER AVEC CIRCONSPECTION
Tanna Devay Eliyahou atteste que le prophète Elie rejette acrimonieusement la cause de tous nos ennuis sur la nourriture:
« J’appelle les Cieux et la Terre à témoigner que les fils de l’homme sont destinés à mourir et que toutes les créatures tombent dans l’affliction uniquement à cause de la nourriture et de la boisson. » (Eliyahou Zouta 3)
Selon le commentaire Zikoukin DeNoura, tous les péchés résultent d’une indulgence excessive envers les aliments et la boisson. La Tora nous enseigne que l’assouvissement conduit à oublier ou même à rejeter D.ieu:
“Peut-être, jouissant d’une nourriture abondante…ton cœur s’enorgueillira-t-il et tu oublieras l’Eternel, ton D.ieu, qui t’a tiré d’Egypte, de la maison de servitude.” (Deutéronome 8, 12-14)
Pour cette raison, il nous est ordonné de jeûner à Yom Kippour, jour d’expiation de nos péchés, car manger de manière inappropriée a le pouvoir d’entraîner notre âme à mal agir. (Rabbenou Ba’hya, Chou’han chel Arba)
LA FAIM ET LE MECANISME DE L’APPETIT
La faim est définie comme une sensation pénible provoquée par le manque de nourriture. L’appétit est un ensemble de sensations qui avertissent l’organisme dans son désir de nourriture. C’est le “centre de l’alimentation” situé dans la région hypothalamique du cerveau (hypothalamus) qui règle ce qu’il y a de physique dans la faim.
Le mécanisme de régulation de l’appétit chez un être humain normal consiste à ajuster l’ingestion d’aliments de telle sorte que la consommation de calories compense la production d’énergie. Le poids du corps reste ainsi constant.
La soif, c’est-à-dire le besoin de boire, est régulée par les osmorécepteurs de l’hypothalamus. Une sensation de sécheresse dans la bouche pousse également à boire.
L’aspect physique de la faim et de la soif a bien été prouvé. Cependant, l’homme se trouve souvent sous l’influence encore plus grande d’une motivation psychologique l’incitant à trop manger ou à trop boire. La plupart du temps, le comportement que l’on a envers la nourriture n’a rien à voir avec la faim mais est associé plutôt au cadre où l’on vit, y compris tout ce qui rappelle la nourriture, ou à son propre état émotionnel. Bref, on mange souvent pour toutes sortes de raisons sauf celle de satisfaire notre besoin physique de nourriture!
LA COMPOSITION DES ALIMENTS
Il est évident que ce n’est pas la nature physique du pain, à l’encontre du corps, qui nourrit l’âme. Les aliments que nous consommons sont en fait une combinaison à la fois d’une entité physique et d’une entité spirituelle. Le corps est nourri par l’élément physique, ou substances nutritives, présent dans la nourriture que nous mangeons; l’âme tire sa subsistance de la puissance spirituelle, ou étincelles de sainteté, qui anime toute matière, y compris les aliments. Par conséquent, l’acte de manger unit le corps à l’âme. (Roua’h ‘Haïm sur Pirkei Avot, chapitre 3, michna 3; Choul’han Arou’h, Ora’h Haïm 6,1; voir également Maguen Avraham sur le verset 4).
Nous avons vu que toute la création est composée d’un amalgame du bien et du mal. De même, chaque aliment qu’une personne ingère, en est une combinaison.
Du point de vue physique, la nourriture consiste en éléments sains, c’est-à-dire en substances nutritives, et en éléments nocifs, c’est-à-dire en déchets et en matières indigestes. La nourriture contient de même, sous son aspect spirituel, des étincelles de sainteté ou les bons éléments, et des écorces, klipot, qui sont les constituants grossiers et mauvais qui entourent les étincelles.
ORIGINES PHYSIQUES: LES ELEMENTS NUTRITIFS
D’où viennent les aliments? Ce sont les rayons solaires, l’eau et le sol qui, de manière effective, contribuent tous ensemble à la croissance des plantes. Les animaux tirent leur nourriture des plantes et pour certains des autres animaux. La source de l’alimentation des êtres humains est à la fois minérale, végétale et carnée.
Nos aliments sont composés de 40 à 45 substances nutritives que nous devons consommer en quantités adéquates afin de grandir et de mener une vie saine. Ces éléments pénètrent dans notre corps et sont convertis en milliers de substances vitales.
Les éléments nutritifs sont divisés en six classes générales: les hydrates de carbone, les graisses, les protéines, les vitamines, les minéraux et l’eau.
ORIGINE SPIRITUELLE: LES éTINCELLES
Avant de descendre dans le corps, l’âme est nourrie de la même façon que le sont les anges: directement par le rayonnement de la Che’hina (la présence divine). Une fois que le corps l’a séparée de sa précédente alimentation céleste, l’âme se trouve alimentée par de la nourriture matérielle (qui est la manifestation de l’alimentation divine). Ainsi, quand on mange, on bénéficie quelque peu du rayonnement de la présence divine. (Reishit ‘Ho’hma, Chaar Hakedoucha 15,51; Sidour Tefila leMoché, publié par le Ramak [voir son commentaire sur Elokai Nechama].)
Telle est la volonté de D.ieu : que nous existions limités physiquement et que nous requérions des aliments matériels afin de subvenir à nos forces vitales.
L’âme, revêtue de l’habillement physique de la chair, est maintenant nourrie indirectement par D.ieu par l’intermédiaire des aliments. Telle est la volonté de D.ieu : que nous existions limités physiquement et que nous requérions des aliments matériels afin de subvenir à nos forces vitales. Ce n’est que dans le monde futur que la nourriture, dépouillée de ses habits physiques, émettra au grand jour le rayonnement de la présence divine. Cependant, dans ce monde, elle est recouverte de son habit physique. (Pri Tsadik, “Et Ha’O’hel”)
C’est tout droit de la table céleste que les aliments parviennent dans ce monde. (Reishit ‘Ho’hma, Chaar Hakedoucha 15,46)
« …le péché de l’Arbre de la Connaissance a provoqué le mélange du bon avec le mal dans le monde entier et la chute d’étincelles de sainteté enveloppées de leurs écorces. Ces étincelles de sainteté sont éparpillées dans toute la Création et sont contenues en quantités diverses dans la nourriture que nous mangeons. Elles donnent aux plantes la force de poindre du sol et de croître tandis que les pluies les abreuvent. » (Yessod VeChorech Ha’Avoda, Chaar 7)
Combinaison du bien et du mal dans nos aliments
|
Aspects spirituels (l’âme) |
Aspects matériels (le corps) |
BIEN |
Etincelles |
Substances nutritives |
MAL
|
Ecorces |
Déchets
|
DIGESTION DES ALIMENTS
La nourriture est tout d’abord introduite dans la bouche et mâchée afin que les larges particules soient broyées et mélangées à la salive, ce qui entame alors le processus connu de la digestion. La langue propulse ensuite ce mélange appelé « bol alimentaire » dans l’œsophage grâce au mécanisme de déglutition. Le bol alimentaire progresse à travers l’œsophage pour atteindre l’estomac. Il y est emmagasiné, mélangé à des acides et à des sucs digestifs et envoyé, de manière contrôlée et régulière, vers l’ouverture de l’intestin grêle où, préablement digéré, il va être absorbé; le suc pancréatique, la bile et d’autres secrétions lui sont incorporés.
Il continue sa route à travers le long et sinueux tube de l’intestin grêle pour arriver dans le large cylindre du gros intestin dont la principale fonction est d’absorber l’eau, les sels et les autres minéraux et certaines vitamines. Le corps excrète les selles contenant des matières inorganiques (non constituées de composés du carbone), des fibres végétales non digérées, des bactéries et de l’eau à travers le rectum.
ABSORPTION DES ALIMENTS
Bien que des quantités limitées d’eau, d’alcool, de sels simples et de glucose soient absorbées à travers la paroi gastrique, l’intestin grêle est de loin l’organe qui joue le rôle le plus important dans le processus d’absorption des aliments.
Cela consiste principalement à transférer les substances nutritives depuis la lumière de l’intestin grêle à travers les cellules tapissant la paroi intestinale vers la paroi de l’intestin (lamina propria).
A partir de là, les éléments nutritifs pénètrent dans le sang et dans les vaisseaux lymphatiques et sont ensuite transportés dans toutes les parties du corps au moyen du système sanguin. Les déchets sont éliminés du corps via les selles, l’urine, la sueur et l’air expiré. L’intestin grêle est donc le lieu principal où la sélection des substances nutritives nécessaires au corps est effectuée, laissant les déchets de côté pour une élimination ultérieure.
UTILISATION DES ELEMENTS NUTRITIFS
Les produits finis de ce processus de digestion intestinale sont des acides aminés de protéines, des dérivés de graisses et des hydrates simples de carbone. Ces composés sont absorbés et métabolisés dans le corps par des voies diverses. Ce mécanisme compliqué fait l’objet de l’étude des biochimistes.
Comment récupérons nous l’énergie des aliments que nous consommons? De tous les processus se déroulant dans notre corps, c’est l’absorption d’énergie émise par une source physique qui possède le niveau spirituel le plus élevé. Afin que le corps fonctionne correctement, il est nécessaire de l’alimenter constamment avec un combustible ou de l’énergie, fourni par le bol alimentaire; dans le cas où la nourriture appropriée ne serait pas disponible, il tire alors sur ses réserves de graisses. C’est la liaison riche en énergie portée par l’adénosine triphosphate (ATP), qui permet tous les mécanismes de la vie. Cette énergie chimique résulte du métabolisme des êtres vivants.
Les plantes produisent de l’ATP dans leurs chloroplastes (chlorophylle) grâce à l’énergie lumineuse. Cet ATP permet la fabrication d’hydrates de carbone, principalement sous forme d’amidon, qui sont les réserves des plantes. Le long de la chaîne alimentaire, l’énergie stockée par les plantes va devenir l’énergie potentielle des animaux et de l’homme. Au moyen de leur propre processus métabolique, les animaux et l’homme, à leur tour, transforment cette énergie en une forme utilisable qui est l’ATP afin de maintenir leur mécanisme de vie.
La grande majorité de l’énergie contenue dans la nourriture que l’on consomme est dissipée sous forme de chaleur, absorbée soit directement dans les réactions métaboliques du corps soit comme sous-produit du travail effectué par le corps. Seule cette partie de l’énergie alimentaire qui est capturée sous forme chimique dans les liaisons de haute énergie de l’ATP peut permettre ces fonctions métaboliques.
L’ACTE SPIRITUEL DE MANGER : PURIFICATION DES éTINCELLES
« …l’homme ne vit pas seulement de pain mais …de tout ce que produit le verbe de D.ieu » (Deutéronome 8,3)
A la séparation qui s’effectue entre les substances nutritives et les déchets lors de la consommation d’aliments correspond sa contrepartie spirituelle qui consiste à purifier les étincelles de sainteté qui y sont contenues. N’est ce donc pas en accomplissant l’acte de séparation physique et spirituel entre le bien et le mal que l’homme donne à son existence son véritable sens ?
Quand une personne mange convenablement, c’est à dire pleinement consciente de ce qu’elle fait, les étincelles de sainteté contenues dans la nourriture s’attachent à son âme et les déchets sont éjectés. (Yessod VeChorech Ha’Avoda, Chaar 7,chapitre 2
LES EFFETS DE LA CONSOMMATION
Si nous sommes capables de séparer le bien du mal en mangeant correctement, la purification qui en découle a des ramifications à tous les niveaux de la réalité.
Manger est une de nos activités les plus usuelles. Ce doit être la volonté de D.ieu que nous consacrions tant de temps à cet acte. Celui-ci doit sûrement revêtir une importance spirituelle toute particulière. Si nous sommes capables de séparer le bien du mal en mangeant correctement, la purification qui en découle a des ramifications à tous les niveaux de la réalité.
D.ieu a créé ce monde de telle sorte que nous soyons libres de choisir le bien et d’avoir en horreur le mal. C’est pourquoi, les étincelles de sainteté sont tombées dans ce monde et le bien et le mal ont été mélangés. Le principal service de D.ieu que l’homme doit accomplir est de purifier les étincelles dispersées nourrissant son âme et de les élever au niveau où celle ci se trouvait avant qu’elle ne fût extraite. (Mor VeChemech sur la section hebdomadaire de la Tora Pin’has)
De plus, le fait même que quelqu’un éprouve pour un aliment particulier un désir insatiable ou du dégoût démontre que D.ieu lui a apporté cet aliment parce qu’il nécessite une rectification. (Choul’han HaTahor, “L’Essence de la nourriture”, chapitre 6)
« …quand on consomme un aliment, les étincelles qu’il contient, viennent adhérer à l’âme. En procédant en toute conscience à la bénédiction de la nourriture avant de la consommer et en mangeant exclusivement au nom du Ciel, les justes purifient et élèvent les étincelles de sainteté qui y sont renfermées. En étudiant la Tora, en priant D.ieu ou en utilisant la force puisée dans la nourriture pour accomplir un commandement, on élève les étincelles de sainteté jusques aux mondes célestes, d’où elles sont originellement tombées. Ainsi retournent-elles à leur source. » (Yessod VeChorech Ha’Avoda, Chaar 7, chapitres 1- 2)
LIBéRER LES éTINCELLES ET éLEVER LES âMES
Ce retour se fait en quatre étapes fondamentales: le règne minéral (inorganique), le règne végétal, le règne animal et l’être humain. C’est lorsque les plantes, arrosées par la pluie, poussent hors du sol que les étincelles se hissent du niveau inorganique au niveau organique.
Cette ascension se poursuit quand les animaux ou les hommes les consomment. De même, l’animal s’élèvera si l’homme le mange avec toute l’intention qu’il faut. (Yessod VeChorech Ha’Avoda, Chaar 7,chapitre 1)
EXPIATION DES FAUTES SAINTETé
Dans le Talmud Bra’hot (55A), il est écrit que Rabbi Yo’hanan et Rabbi Elazar ont dit:
“Tant que le Temple existait, les fautes d’Israël étaient expiées par l’intermédiaire de l’autel des sacrifices; c’est maintenant notre table qui rachète nos péchés.”
La table sur laquelle nous mangeons, est désormais notre autel des sacrifices; notre nourriture est notre sacrifice; en mangeant, nous offrons le sacrifice à la place du prêtre dans le Temple. (Kol Mena’hem)
Au temps du Temple à Jérusalem, l’effet principal des sacrifices était d’élever et de purifier les étincelles de sainteté qui y étaient contenues. Maintenant, que nous n’avons plus le service du Temple, nous devons remplir cette fonction en priant et en mangeant. (Yessod VeChorech Ha’Avoda, Chaar 7,chapitre 1)
C’est en consommant dans le but d’atteindre cet objectif supérieur exclusivement au nom du Ciel que l’on peut accéder à la sainteté et se rapprocher de D.ieu (Reishit ‘Ho’hma, Chaar Hakedoucha 3)
LES BIENFAITS DE LA PLUIE
La purification des étincelles dépend de la pluie et, par conséquent, il n’y a pas dans la Tora de plus grande punition que la sécheresse. Pareillement, il n’y a pas de plus grande récompense que les bienfaits apportées par la pluie quand elle tombe dans la bonne saison car la venue du Messie dépend de la pluie. (Choul’han HaTahor, “L’Essence de la nourriture”, chapitre 5)
« Or, si vous êtes dociles aux lois que Je vous impose en ce jour, aimant l’Eternel votre D.ieu, Le servant de tout votre cœur et de toute votre âme, Je donnerai à votre pays la pluie opportune, pluie de printemps et pluie d’arrière-saison, et tu récolteras ton blé et ton vin et ton huile. Je ferai croître l’herbe dans ton champ pour ton bétail et tu vivras dans l’abondance. » (Deutéronome 11, 13-15)
La pluie qui tombe du ciel contribue, avec la terre, à la production des végétaux. Les animaux se nourrissent de plantes et d’autres animaux.
En servant D.ieu, l’homme élève le minéral, le végétal et l’animal pour les ramener à leur source.
C’est lorsque toutes les étincelles de sainteté auront rejoint leur source originelle, c’est-à-dire le Ciel, que le Messie viendra. Et nous croyons que ce sera prochainement, de nos jours.
[Avec l’aimable autorisation de B’Or HaTorah (vol VII, 1993) et du site www.kabbalaonline.org]
Traduit et adapté par Claude Krasetzki