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Judaïsme / Diet-éthique back  Retour
Il ne faudrait pas que la cacheroute nous cache la route !
(Rav Léon Askénazi)
La vie juive accorde une place considérable aux règles alimentaires : un juif pratiquant possède deux vaisselles pour séparer les plats à base de lait des aliments carnés, il ne mange que dans des restaurants strictement cacher, il a habitué son poissonnier à ne lui proposer que des poissons ayant des écailles et des nageoires et quand il revient de chez son boucher, il passe une bonne heure à saler et à rincer sa viande pour la débarrasser de son sang dont la consommation est interdite.
 
Ces règles sont nombreuses et occupent une place importante dans la littérature biblique et rabbinique : animaux permis et interdits (interdiction des insectes, des fruits de mers etc...), abattage rituel (ché’hita), cachérisation, vérification de l’absence de sang dans les œufs, interdiction du mélange lait/viande, règles concernant le mélange lait/poisson, règles concernant le vin et le jus de raisin, prélèvement des dîmes sur les fruits et les légumes, etc...
 
La Torah ne donne pas d’explication à ces règles. Elles font partie des ‘houkim (décrets), qui ne sont pas justifiés ni facilement compréhensibles (contrairement aux règles sociales et juridiques de la Bible ou aux commandements commémorant un événement précis, comme le chabbat et les fêtes juives).
 
Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’explication ou qu’il ne faut pas y chercher un sens. Mais, pour les ‘houkim, les différentes explications doivent être considérées comme des « pistes de réflexion » ne recouvrant pas la totalité de la signification profonde des commandements. Le célèbre Rabbénou Yona (1200-1264, rabbin espagnol) écrit d’ailleurs que « seul un homme ayant étudié et réfléchi au sens profond des commandements les accomplit de manière complète et exemplaire ». Dans le même esprit, Rabbi Ména’hem Récanatti (1223-1290, rabbin italien) enseigne que l’étude de la signification des mitsvot est une source importante de motivation dans leur mise en œuvre. De même, le ‘Hida (Rabbi Haïm David Azoulay, 1724-1807), écrit que « la connaissance de la signification des règles religieuses évite que notre pratique ne devienne routinière, vide de sens et desséchée ».
 
De nombreux maîtres ont donc essayé de proposer des explications plus ou moins accessibles aux différentes mitsvot (règles de la Torah), des plus rationnelles (comme dans l’œuvre de Maïmonide) aux plus mystiques (comme dans les livres de kabbale).
 
En ce qui concerne la cacheroute, certains sages ont émis l’hypothèse qu’elles seraient justifiées par des raisons d’hygiène. Les fruits de mer que la Torah interdit seraient mauvais pour la santé, tout comme la consommation de porc dans les pays chauds. Le mélange lait/viande provoquerait une digestion difficile etc... Cette approche un peu réductrice a été très critiquée, notamment par Don Isaac Abravanel (1437-1508, rabbin et homme d’Etat portugais).
 
Dans une approche plus mystique, certains sages considèrent que l’Homme devient ce qu’il mange et que son esprit serait influencé par les aliments ingurgités. Ainsi, la consommation d’animaux cruels nous rendrait plus violents tandis que la consommation d’animaux herbivores (les seuls autorisés par la Torah) modifierait inconsciemment notre comportement dans le sens d’une plus grande douceur...
 
Enfin, certains penseurs ont proposé une lecture plus symbolique : les règles alimentaires offrent l’occasion d’une réflexion éthique. Chaque loi véhicule un certain nombre de « propositions » morales qu’il faut découvrir. C’est dans cette logique que s’inscrivent les différentes leçons de cette série.


A PROPOS DE L'AUTEUR
Le Rav Amitaï ALLALI
Commissaire Général des Eclaireuses Eclaireurs Israélites de France (EEIF), avant de devenir conseiller pédagogique pour l’enseignement juif à l’école George Leven. Il a enseigné à l'Institut Universitaire Rachi de Troyes et a dirigé la Section Normale des Etudes Juives de l'A.I.U. (Alliance Israélite Universelle). Il a occupé des postes rabbiniques dans les communautés de Bordeaux et de Vincennes et est aujourd’hui conférencier à l’association LEV. Il est l’auteur de « La Tsédaka : Lois et commentaires sur les dons aux pauvres de Maïmonide » paru aux éditions Lichma en 2006, « Les trompettes d'argent » (Octobre 2008), "Leçons de diét-éthique" (2ème trimestre 2009), et "Les prophètes, les enfants et les fous" (1er trimestre 2010).
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