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L'effondrement de la salle de réceptions Versailles, à Jérusalem, comme beaucoup de catastrophes civiles, peut être rapproché du comportement des explorateurs.

" L'orgueil vient avant la chute, et l'arrogance précède l'échec "
(Proverbes 16, 18)

" L'orgueil, non seulement vient avant la chute, mais il la prépare également. "
(Ralbag, commentaire ad hoc)

Pourquoi les gens ne réagissent-ils pas quand ils ont conscience d'un risque sérieux couru par le public ?

Il est encore trop tôt pour déterminer quelles ont été les responsabilités de l'affreuse tragédie de la salle de mariages du " Versailles " à Jérusalem, où 23 personnes ont été tuées et 300 blessées en mai 2001.

Les faits indiquent cependant que le désastre était clairement prévisible.

Un bâtiment industriel avait été illégalement transformé en une salle de mariages, et un mur porteur en avait été retiré, provoquant un dangereux affaiblissement de toute la structure.
Le plancher avait été bâti en utilisant une technique controversée de construction, laquelle peut, elle aussi, avoir contribué à l'effondrement.

Dès le début de l'enquête, toutes les personnes impliquées se sont montrées du doigt les unes les autres, s'efforçant de justifier leur propre comportement.

Chacun a cherché à éviter tout autant les critiques acerbes de l'opinion publique et des médias que les conséquences légales qui ne manqueront pas de s'ensuivre.

Pourquoi les gens ne réagissent-ils pas quand ils ont conscience d'un risque sérieux couru par le public ? Qu'est-ce qui crée chez ceux qui étaient investis de responsabilités cette inaptitude à reconnaître qu'ils ont commis des fautes ? De gens, pourtant, doivent avoir su que la situation contenait le désastre en germe.

Et pourtant ces personnes ont choisi de dissimuler cette connaissance, soit par appât du gain résultant de cette situation, soit par un aveuglement causé par l'orgueil.

L'orgueil peut nous inciter à ignorer des problèmes criants et des anomalies qui seraient remarqués par celui qui se sait faillible.

Un entrepreneur de construction peut être convaincu que si son travail a été suffisamment complimenté, il doit être sûr.

Un propriétaire de salle de mariages sera persuadé, parce qu'il ne peut pas concevoir qu'il se soit trompé, que les gens qu'il a employés pour rénover sa salle étaient qualifiés, et sa conviction peut avoir pour résultat de faire courir des dangers à autrui.

Dans la parachath Chela'h lekha, nous lisons que les dix explorateurs ont, dans leur compte-rendu, dénigré la Terre d'Israël et tenté de dissuader les enfants d'Israël de se lancer à sa conquête.

Les commentateurs se demandent quel a été exactement le péché des explorateurs, étant donné que l'essentiel de ce qu'ils ont dit du pays était le reflet de la vérité.

Nahmanide rappelle à ce sujet que Moïse lui-même a parlé des dangers énormes qu'allait devoir affronter Israël, dangers constitués par " des villes grandes et fortifiées dans le ciel, des grandes nations issues de géants auxquels personne ne résistait " (Deutéronome 9, 1 et 2).

Et de suggérer que les explorateurs voulaient dire par là qu'il était impossible de battre les nations cananéennes, ce que contestait Caleb lorsqu'il a dit : " Nous monterons et le vaincrons. "

Cependant, l'opinion exprimée par les explorateurs n'était que le reflet de la manière dont ils percevaient la situation.

En quoi était-ce un tel crime ? Rabbi Yits'haq Arama, dans son Akeidath Yits'haq, explique qu'on ne leur avait demandé ni leur avis ni des conseils sur la manière de conquérir le pays, mais que leur opinion, non sollicitée, constituait le reflet d'une véritable inquiétude pour leurs frères.

La véritable faute des explorateurs a été un péché d'orgueil et une répugnance à changer d'avis, même au prix d'une catastrophe.

Le manque de foi dans le plan divin avait été montré dans beaucoup d'autres circonstances, et l'on comprend mal pourquoi les explorateurs ont été traités si sévèrement.

Le Chela (Rabbi Yecha'ya Hurvitz) explique que les explorateurs considéraient le fait que c'est eux qui avaient été choisis pour cette mission, et non les chefs de tribus.

Ils en ont conclu qu'une fois entrés en Terre d'Israël, ils allaient perdre leur statut privilégié pour être remplacés par ces derniers, et ils ont désiré par conséquent prolonger leur séjour dans le désert.

Au début ils n'étaient pas prêts à mentir pour atteindre ce but, espérant seulement pouvoir présenter des raisons légitimes de ne pas conquérir le pays.

Cependant, une fois engagés sur la pente glissante de l'autoglorification, ils se sont appliqués à développer une propagande et une distorsion des faits afin de persuader leurs frères de se rallier à leurs vues.

Ainsi leur faute véritable a été un péché d'orgueil et une répugnance à changer d'avis, même au prix d'une mutinerie qui s'est révélée catastrophique pour le peuple juif.

Quelle leçon pouvons-nous retirer de cet épisode tragique ? Toutes les fois que nous sommes engagés dans une affaire, il est essentiel de ne pas nous laisser entraîner par des considérations de profit ou de prestige rapidement obtenus, car ils peuvent entrer en conflit avec la santé et la sécurité publiques.

Les explorateurs ont été éblouis par leur gloire momentanée et ils ont compromis tout le projet de conquête du pays.

Les architectes qui portent la responsabilité de la tragédie du " Versailles ", eux aussi, étaient convaincus que leur succès justifiait les libertés qu'ils ont prises avec les règles de sécurité.

Retenons la leçon éternelle contenue dans le verset des Proverbes cité plus haut, et attachons-nous à mener notre existence avec un sens de nos responsabilités envers les autres, et sans nous attacher uniquement à ce qui peut nous conférer du prestige.

L'orgueil vient avant la chute, et cette chute, comme celle du plancher du " Versailles " peut se révéler catastrophique.

 

Traduit et adapté par Jacques Kohn

 



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Yoël DOMB
Le rabbin Yoël Domb a été diplômé par le JCT (Center for Business Ethics and Social Responsibility - " Centre pour l'éthique dans les affaires et pour la responsabilité sociale ") et il appartient à la faculté du JCT Pari Midrach. Boursier du Centre pour l'année universitaire 2000-2001, il effectue actuellement des recherches sur les sujets d'éthique dans les affaires contenues dans la loi juive et il prépare un cours destiné à faciliter l'enseignement de ces sujets dans les yechivoth.
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