Logo Lamed.frhttp://www.aish.comAccueil Lamed.fr
...
.

Articles associés

.
...
...
.

Judaïsme

.
...
...
.

Soutenez-nous

.
...
Judaïsme / Histoire back  Retour
LES ROMAINSLa tradition juive tient les Romains pour des descendants d'Esaü, le frère de Jacob porteur de cheveux roux et assoiffé de sang.

Avant de relater la manière dont le deuxième Etat d'Israël a trouvé une triste fin entre les mains de l'Empire Romain, nous allons remonter dans le temps et nous pencher sur les origines de Rome, ainsi que sur sa montée en puissance face à la prépondérance de la Grèce.

Rome, qui a commencé comme une ville-Etat, situe le début de son histoire en 753 avant l'ère commune. La fondation de la ville est rapportée dans une légende célèbre :
Il était de coutume chez les riverains du Tibre d'entretenir des vestales, dont ils croyaient qu'elles déterminaient leur destin. Ces jeunes femmes devaient rester pures et chastes, et si l'une d'elles s'égarait, on la mettait à mort en l'enterrant vivante.

Au 8ème siècle avant l'ère commune, une de ces vestales, nommée Rhea Silvia, s'est trouvée enceinte. Mais ce n'était pas de sa faute : Elle avait été violée par le dieu Mars !
(Voilà une histoire qui résonne familièrement à nos oreilles, puisque 800 ans plus tard, une autre femme qui avait eu une relation sexuelle avec un dieu, est néanmoins restée vierge et a donné naissance à un fils…)

Silvia Rhea accoucha de deux jumeaux - Romulus et Rémus - mais le roi local, loin de les reconnaître comme des demi-dieux, les fit jeter dans le Tibre. Miraculeusement, ils ont flotté jusqu'à la terre ferme, où ils ont été nourris par une louve, puis élevés par un berger.

Miraculeusement, ils ont flotté jusqu'à la terre ferme, où ils ont été nourris par une louve.

Devenus grands, ces garçons ont créé la ville de Rome sur sept collines dominant le Tibre, près de l'endroit où ils avaient été sauvés de la noyade. (Romulus, par la suite, a tué Rémus et est devenu Quirinus, dieu de la guerre.)



On retiendra que la tradition juive tient les Romains pour des descendants d'Esaü, le frère de Jacob porteur de cheveux roux et assoiffé de sang. Le judaïsme appelle Rome " Edom ", un autre nom donné à Esaü dans Genèse 36, 1, de la racine hébraïque qui signifie à la fois " rouge " et " sang ". Quand nous nous pencherons sur les relations entre les Juifs et les Romains, nous verrons que ces derniers sont les héritiers spirituels de la vision du monde entretenue par Esaü.

LA REPUBLIQUE ROMAINE

Quelques siècles après Romulus, aux environs de l'an 500 avant l'ère commune, les Romains ont renversé la monarchie et institué une république gouvernée par un Sénat. Celui-ci était composé de citoyens des classes supérieures, de propriétaires fonciers appelés les " patriciens ".

Comme toutes les civilisations de l'Antiquité, les Romains sont partis en guerre pour étendre leur sphère d'influence. Les ambitions romaines ont eu à affronter celles de Carthage, ce qui a déchaîné une lutte à mort mieux connue sous le nom de " Guerres puniques ". Celles-ci ont duré de 264 à 146 avant l'ère commune, et Rome a remporté la victoire.

Les Romains partirent à la conquête des colonies grecques et de la Grèce elle-même, devenant ainsi la puissance dominante en Méditerranée. Dans une large mesure, ils ont adopté la vision grecque du monde. Leur culture est dite gréco-romaine parce que - bien que la Grèce et Rome aient été deux peuples distincts, de civilisations et de cultures différentes - les Romains se sont considérés dans une large mesure comme les héritiers culturels des Grecs.

Plus tard dans l'histoire romaine, beaucoup de Romains se considéreront comme une véritable réincarnation des Grecs. Les Grecs ont exercé une grande influence sur l'architecture romaine et sur la vision du monde par les Romains. Mais les Romains ont également apporté leurs propres contributions.

La société romaine était beaucoup plus patriarcale, plus conservatrice que la grecque. Les Romains étaient aussi très travailleurs et extrêmement bien organisés, qualités qui ont fait d'eux des fondateurs d'empires.

Nous constatons dans toutes sortes de domaines leur génie en matière d'organisation :

- Nous le trouvons dans leurs exploits d'ingénierie. Partout où les Romains ont exercé leur domination, ils ont laissé des aqueducs, des routes, des fortifications, des murailles encore debout aujourd'hui. Ils ont été de grands bâtisseurs et possédaient une connaissance extraordinaire dans l'art de construire.

- Nous le voyons dans leur gouvernement et la loi. Ils ont institutionnalisé un système juridique qui a été utilisé dans tout le bassin méditerranéen.

- Nous le voyons à leur aptitude à s'administrer, à lever des impôts.

- Et surtout, nous le voyons à leur aptitude à faire la guerre et à vaincre leurs adversaires. Les Romains ont été de grands conquérants et de grands bâtisseurs d'empires.

LA CONQUETE ROMAINE

Les Romains ont révolutionné la manière de faire la guerre. Contrairement aux Grecs, ils ne mobilisaient pas leurs propres citoyens, mais ils faisaient appel à des militaires de carrière. Ceux-ci étaient payés pour se battre, et ils faisaient de cette activité un métier toute leur vie durant. Le service militaire pour Rome n'était pas seulement un travail : c'était un mode de vie. La stratégie romaine a été résumée dans un dicton célèbre attribué à Jules César, probablement le plus grand général de Rome : Veni, vidi, vici - " Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu ! "

Jules César a résumé la stratégie de l'armée romaine : " Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu ! "
Puisque la guerre était pour eux un métier, les soldats romains étaient extrêmement bien entraînés. Et ils étaient aussi formidablement équipés. Leur manière de combattre était systématisée, ce qui donnait aux Romains un avantage tactique qui n'a jamais été égalé dans l'histoire humaine.



Au lieu des grandes et lourdes phalanges grecques qui ne pouvaient pas se déplacer rapidement, les Romains ont créé ce qu'ils ont appelé des " légions ", dont chacune était divisée en dix unités plus petites et plus mobiles, les " cohortes ". La légion est devenue l'unité fondamentale de l'armée romaine. Les Romains ont eu entre 24 et 28 légions, chacune comptant environ 6 000 hommes, tant cavaliers que fantassins.

L'organisation de ces légions donnait aux Romains une très grande mobilité sur les champs de bataille ; elles pouvaient être divisées en de plus petites unités composées, pour les besoins du combat, d'une centaine d'hommes. Ceux-ci pouvaient manoeuvrer d'une manière que les Grecs n'avaient jamais réalisée.

Voilà comment les Romains ont écrasé les Grecs. Ils les ont massacrés comme ils ont massacré tous ceux qu'ils affrontaient.

Cela nous conduit à une autre caractéristique essentielle de la culture romaine. Bien que les Romains aient été des gens très sophistiqués, ils étaient aussi très brutaux, leur civilisation ayant peut-être été la plus brutale de l'histoire.

Cette brutalité s'exprimait en particulier dans leur manière de faire la guerre. Ils étaient un peuple extrêmement agressif, un peuple animé de l'ambition effrénée de tout conquérir. Cette analyse correspond à la manière juive de considérer les descendants d'Esaü, qui a été doué du pouvoir de dominer physiquement, tandis que son frère jumeau, Jacob, a reçu celui de dominer spirituellement.

Plus remarquable encore, on a pu constater leur brutalité dans leur manière de se distraire. Les Romains ont construit à travers leur empire deux cents amphithéâtres où ils passaient des journées entières à manger, à se détendre et à assister à des jeux consistant à faire s'entretuer des gens. Cette pratique était extrêmement populaire et l'empereur Auguste se vante dans ses mémoires d'avoir organisé pendant son règne des combats auxquels ont pris part 10 000 hommes et où ont été achevées 3 500 bêtes sauvages.

Cela révèle une leçon très intéressante dans l'histoire humaine. Nous avons pu souvent constater que les cultures les plus sophistiquées ont été aussi les plus brutales. Cela a été le cas de Rome, et plus tard de beaucoup d'autres dont, tout récemment, l'Allemagne.

L'EMPIRE ROMAIN

Si les armées romaines ont remporté de grands succès à l'étranger, la république ne se portait pas trop bien chez elle.

Au cours du siècle d'avant l'ère commune, Rome a dû faire face à des luttes intestines et à des révoltes de classes, dont la plus célèbre a été celle dirigée par Spartacus, en l'an 72 avant l'ère commune. Ce que l'on a appelé la " Guerre servile " a forcé Rome à étendre largement sa citoyenneté, mais la république était néanmoins condamnée.

Pompée (Gnaeus Pompeius Magnus) est apparu comme un champion populaire et a trouvé des alliés dans Crassus et Jules César, formant avec eux le premier triumvirat en 60 avant l'ère commune. Mais dix années après, Pompée et Crassus furent mis à l'écart, et César devint le maître de Rome et posa les fondations de l'Empire Romain.
C'est là que nous avions laissé l'histoire en Erets Yisrael.

Les deux derniers souverains hasmonéens (de la lignée des Maccabées) étaient deux frères : Hyrcan et Aristobule. S'étant engagés dans une guerre civile où ils se disputaient le trône royal, ils eurent l'idée de demander à Rome d'arbitrer leur dispute. C'est ainsi que Pompée, en 63 avant l'ère commune, fut invité à faire entrer ses troupes en Israël.

Les Romains massacrèrent beaucoup de Juifs et firent de Hyrcan un souverain à leur solde.

Flavius Josèphe, l'historien de l'Antiquité, explique de manière détaillée ce qui est arrivé ensuite :

Les Romains sont arrivés, ils ont massacré beaucoup de Juifs et ils ont fait de Hyrcan, le plus faible des deux frères, un souverain à leur solde.

C'est ainsi que se comportaient les Romains. Ils aimaient gouverner par procuration, permettant au roi ou au gouverneur local de résoudre les problèmes quotidiens qui se posaient à son pays, aussi longtemps que l'impôt romain était payé et que les lois romaines étaient respectées !



L'intervention romaine en Israël a mis un terme à l'indépendance juive et a constitué le point de départ de l'une des périodes les plus sombres de notre histoire. C'est Rome qui gouvernait, et non Hyrcan, ni aucun autre Juif. (L'autorité du Sanhédrin a été abolie par un décret romain six ans après la conquête par Pompée.)

L'Etat indépendant d'Israël a cessé d'exister, et il est devenu la province romaine de Judée. Pompée confisqua beaucoup de terres qu'il distribua à ses soldats en récompense de leur bravoure dans les combats. Gaza, Jaffa, Ashdod et d'autres villes juives firent désormais partie de l'Empire Romain.

Hyrcan, malgré son titre de roi, n'a conservé que Jérusalem, avec quelques faubourg au nord et au sud. Mais même pour gouverner son " royaume ", ainsi réduit à sa plus simple expression, il lui fallait se soumettre au vigilant contrôle exercé par le proconsul romain à Damas.

Comme nous l'indiquions au chapitre 29, une part essentielle dans l'intervention des Romains en Israël avait été prise par le principal conseiller de Hyrcan, le général iduméen Antipater. Les Iduméens portaient témoignage d'un égarement catastrophique commis par les Juifs par rapport à la Tora : leur conversion forcée au judaïsme par Jean Hyrcan.

Antipater, la véritable force derrière le faible Hyrcan, s'était employé, aussi longtemps qu'il en avait eu la possibilité, à placer à des postes clés les membres de sa famille. Il continua de conseiller Hyrcan et, quand Pompée et Jules César s'engagèrent en - 49 dans une guerre civile, il l'aida à choisir le camp gagnant. Aussi ne tarda-t-il pas à détenir le véritable pouvoir.

Les Romains se rendaient bien compte que ce Juif converti de force ne s'identifiait pas avec les valeurs juives ou le nationalisme. Lui au pouvoir, le " monothéisme militant " ne représenterait aucun danger.

Antipater n'a pas laissé dans l'histoire un souvenir impérissable. Il n'en a pas été de même de son fils Hérode, son successeur. Issu d'une famille de convertis de force qui n'étaient juifs que de nom, il est cependant devenu l'un des rois juifs les plus célèbres.

Il s'est distingué dans l'histoire sous le nom d'Hérode le Grand.

Notre prochain chapitre : Hérode le Grand.

Traduction et adaptation de Jacques KOHN


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Ken SPIRO
  Liens vers les articles du même auteur (47 articles)


COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  1
bonjour - 5 Octobre 2008 - par riquelme jean
je trouve que ces informations sont très interressantes mais j'ai besoin d'avoir des informations sur "l'école au temps des romains"
Emettre un commentaire
 Nom
 Prénom
 Email *
 Masquer mon email ?
Oui  Non
 Sujet
 Description (700 caractères max) *
 * Champs obligatoires
...
.

Outils

MODIFIER LA TAILLE DU TEXTE
.
...
...
.

Et aussi...

.
...