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La Brith Mila - Hygiène et MoralitéLa circoncision est-elle une mesure d'hygiène ?

Le judaïsme n'a jamais professé que le monde, tel qu'il a été placé entre les mains de l'homme aux origines de l'histoire, était parfait par définition. Contrairement aux autres éléments qui le remplissent, fleuves et pierres, animaux et forces subtiles que découvre et analyse la physique, Adam et sa postérité ont été chargés d'une mission. Tout le reste est passif, au sens qu'il n'y réside pas de volonté propre, que le déterminisme s'applique à toutes ses métamorphoses. L'être humain, lui, suivant la doctrine juive, est laissé matériellement libre de choisir le bien ou le mal, et cela ne comprend pas seulement la responsabilité morale, mais aussi le devoir de combattre tout ce qui est mauvais dans la nature. La maladie, la misère, la tristesse existent pour qu'on en triomphe au même titre que le péché. Et Israël se félicite d'avoir enfanté tant de médecins, tant de réformateurs sociaux et tant de consolateurs de l'âme, outre tant de justes de la vie courante.

En tout cas, la tradition est constante sur ce point: c'est une obligation formelle de guérir tous les maux. D'après les méthodes de l'exégèse talmudique, qui s'écarte volontiers du sens propre des versets, l'impératif sanitaire ressortirait de la phrase: "Vous prendrez bien garde à vos forces vitales" (Deutéronome 4, 15), mais de nombreux autres passages l'indiquent plus explicitement: "Prends garde aux plaies de lèpre" (ibid., 24, 8 que justement nos Sages interprètent d'une autre manière); un individu qui en a frappé un autre sans suite grave "ne donnera que la contre valeur de son chômage et devra le faire saigner" (Exode 21, 19).

La médecine admet presque unanimement que le prépuce ne joue aucun rôle physiologique utile

Bien plus, la législation rabbinique, s'appuyant sur le texte du Pentateuque, autorise toute infraction aux commandements divins pour préserver la santé de quelqu'un. Cette règle, illustrée par la sentence: "Vous garderez mes édits et mes arrêts, grace auxquels vit l'homme qui les fait..." (Lévitique 18, 5. Commentaire du Talmud: " quand l'homme en vit et non quand il en meurt "), ne comporte que trois exceptions: le meurtre, la débauche (c'est-à-dire les liaisons interdites ) et l'idolâtrie, car ces crimes sont considérés comme plus terribles que la mort.

Dans ces conditions, la seule question qui se pose est si la circoncision est hygiénique ou non. Bien que, dans un tel domaine, il puisse y avoir des opinions divergentes, la médecine admet presque unanimement que le prépuce ne joue aucun rôle physiologique utile. Par contre, il peut causer des infections (phimosis), qui exigent d'en faire l'ablation à ceux qui les ont contractées. C'est pourquoi cette opération est d'usage dans certaines peuplades et, dit-on, s'est maintenue dans la famille royale de Grande-Bretagne. Naturellement, il vaut mieux l'exécuter sur un nouveau-né s'il est bien portant, parce que l'intervention est alors plus facile, tandis que, pour un adulte, à part les répugnances psychiques à vaincre, il s'agit d'une affaire autrement compliquée. Tout cela pour répondre aux opposants "médicaux".

Mais il est bien évident que le précepte divin dépasse la portée hygiénique de l'acte.

 

 

UN GARDE-FOU INDÉLÉBILE

 

L'HOMME est entouré de tentations. Plus que la femme, parce que son caractère est en général plus actif, parce qu'il aime davantage l'initiative. Malgré les changements de notre siècle, qui essaie d'effacer les différences entre la condition masculine et la condition féminine, il reste que nos compagnes, pour des raisons physiques et mentales, sont plus réceptives qu'offensives.

La Loi juive, reconnaissant cette moindre tendance de la femme à "poursuivre le mal", à rechercher des méfaits à commettre, la dispense des "commandements positifs à référence temporelle", qui jalonnent la vie quotidienne et le calendrier annuel des enfants d'Israël, afin de leur rappeler sans cesse la voie droite dont il ne faut pas s'écarter. Ainsi, elle n'a pas besoin des franges (tsitsitt) que l'homme porte "pour que vous vous souveniez de tous les préceptes de D.ieu et que vous les fassiez, et que vous n'erriez pas après votre cœur et après vos yeux, par lesquels vous vous laissez dévoyer" (Nombres 75, 39).

 

 

La passion la plus forte qu'un mortel puisse subir est celle qui l'entraîne à s'unir charnellement au mépris des interdictions divines.

Or la passion la plus forte qu'un mortel puisse subir est celle qui l'entraîne à s'unir charnellement au mépris des interdictions divines. L'on nous trouvera peut-être vieux jeu, mais l'anarchie proclamée ces derniers temps en matière d'éthique sexuelle n'entame en rien notre conviction que la discipline dans ce domaine est la condition de l'amour et du bonheur. C'est probablement l'idéologie chrétienne , jetant par principe l'opprobre sur les relations entre l'homme et la femme, qui est responsable de l'explosion actuelle. Le judaïsme n'a rien contre le "sexe"; au contraire, il met à une place très haute les satisfactions du couple; il les considère même comme actions méritoires (et pas seulement pour reproduire l'espèce), mais à condition qu'elles aient lieu dans le cadre de la bénédiction conjugale, et avec des restrictions et des discrétions qui renforcent encore leur caractère sacré.

Et, au dernier degré de la tentation, l'homme se trouve nu. Tout ce qui faisait sa respectabilité, tout ce qui lui remettait en mémoire sa position et ses options, est rejeté dans le tas de ses vêtements. A cet instant il ne lui reste plus que la marque indélébile dans sa chair pour le retenir de se conduire comme une bête que dominent ses instincts. L'un des midrachime les plus poignants dépeint l'aventure de Joseph avec la femme de Putiphar. Adolescent solitaire, pouvait-il rester indifférent aux charmes de cette noble dame? Non, il s'était rendu à la maison "pour faire son ouvragé", au fond parce qu'il était décidé à céder à la belle séductrice. Mais, à la dernière seconde , le jeune homme se reprit et s'enfuit , laissant son habit entre les mains de la femme. N'est-ce pas le signe de l'alliance d'Abraham qui avait été l'ultime et décisif obstacle? (Talmud, Sota 36 b).
 

(Extrait de "Oui, je fais circoncire mes enfants", avec l'aimable autorisation du Departement de l'Education et de la Culture par la Torah de l'Agence Juive).


A PROPOS DE L'AUTEUR
Moche CATANE
Moché Catane (1920-1995) descend d’une vieille famille juive alsacienne. Après la Shoah qui décima une grande partie des siens, il s’installe à Paris, où il mène de front son activité de bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale et des activités sociales et communautaires. Il s’installe à Jérusalem avec sa famille en 1949, où il est chef de departement à la Bibliothèque Nationale et Universitaire. Journaliste pour la section francophone de la radio nationale israëlienne, il collabore à de nombreuses revues d’actualité et scientifiques. Il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire juive, l’exégèse biblique, la langue et littérature rabbinique et la philosophie juive. Il est décoré des Palmes Académiques par la France et du Prix du Président de la Knesset pour son action dans le but de resserrer les liens culturels entre la France et Israël.
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