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La publication en Israël du rapport du Contrôleur de l'État - l'équivalent de celui en France de la Cour des Comptes - sur les irrégularités constatées dans le secteur public n'est pas sans inciter à une réflexion sur un puissant message éthique contenu dans la parachath Qedochim.

" Vous ne ferez pas d'iniquité dans la justice, tu ne respecteras pas l'indigent et tu n'honoreras pas le riche : tu jugeras ton semblable avec justesse " (Lévitique 19, 15).

" Vous ne ferez pas d'iniquité dans la justice, dans la mesure, dans le poids et dans la capacité " (Lévitique 19, 36).
 

COMPORTEMENTS INIQUES

Des sondages effectués dans des stations-service ont révélé que 456 compteurs comportaient des erreurs de fabrication jouant contre les consommateurs.

La publication en Israël du rapport du Contrôleur de l'Etat - l'équivalent de celui en France de la Cour des Comptes - sur les irrégularités constatées dans le secteur public n'est pas sans inciter à une réflexion sur un puissant message éthique contenu dans la parachath Qedochim.

La Torah y énumère un certain nombre d'infractions commises par l'homme au préjudice de son prochain, tout en incitant ceux qui détiennent le pouvoir à ne pas abuser de leur position en s'octroyant des bénéfices injustes ou en lésant les couches les plus défavorisées de la population.

Chaque année, malheureusement, le rapport du Contrôleur de l'Etat énumère une longue litanie de détournements, de profits abusifs et de connivences qui contredisent clairement le message social de la Torah et auxquels personne ne semble capable de mettre un terme. Les hommes politiques - qui ne détestent pas la contre-publicité - ne sont guère embarrassés par ces découvertes, tandis que le public affecte habituellement la plus grande indifférence, et que la police enquête rarement sur aucun des problèmes ainsi soulevés.

Un des derniers rapports s'est penché sur le problème des mesures volumétriques affichées par les pompes à essence. Des sondages effectués dans des stations-service ont révélé que 456 compteurs comportaient des erreurs de fabrication jouant contre les consommateurs. On s'est également aperçu que les jauges de pression d'air étaient défectueuses dans 90% de ces stations. Le conseil laconique du Contrôleur de l'Etat a été qu'il fallait accroître les surveillances et ne pas se contenter de réagir aux plaintes individuelles.

Le judaïsme considère très sévèrement toute tricherie sur les poids et mesures. Dans la parachath Qedochim, la Torah assimile celui qui utilise une balance pour une transaction commerciale à celui qui juge son prochain. La même expression est employée dans les deux cas, ce qui peut nous sembler étrange : un juge, lorsqu'il rend une décision, le fait selon une appréciation juridique personnelle, tandis que le vendeur qui fraude sur les poids et mesures ne fait qu'utiliser un instrument technique à son avantage. Pourquoi la Torah le considère-t-elle comme un juge, alors que ce ne serait au pire qu'un voleur.
 

JUSTICE INSTITUTIONNELLE ET JUSTICE PERSONNELLE

Chaque mesure qui déforme la vérité est un jugement faux, puisque la marque de la société juive est son honnêteté scrupuleuse.

Le Rabbin Samson Raphaël Hirsch, pour expliquer cette assimilation, se penche sur l'étymologie du mot hébreu 'avel (Lévitique 19, 35) tel qu'il apparaît dans : " Vous ne ferez pas "d'iniquité" dans la justice ". Il le rattache à 'elyone, qui signifie " élevé ", et démontre que le mot 'avel s'applique à l'abus d'une position élevée afin d'agir de manière inique. Si un juge se permet de se prononcer selon le statut des individus impliqués, il fait injure à sa propre " haute " position, puisque son pouvoir ne lui a été conféré que pour juger avec impartialité.

La Torah considère que le commerçant occupé à peser ses marchandises détient le même pouvoir qu'un juge. Son savoir lui procure la confiance et la foi de l'acheteur, ce qui le met en position de détenir une certaine puissance. Il peut décider de la propriété légale d'un objet de la même manière qu'un juge décide du destin d'un accusé. S'il utilise de faux poids, il vole. Même s'il ne fait que fabriquer de tels poids ou s'il les garde chez lui, il a déjà transgressé l'interdiction biblique, parce que cela constitue en soi un abus de sa " hauteur ", de la position élevée qu'il occupe quand il mesure ses marchandises.

L'idée de base ici est qu'il y a la justice judiciaire et la justice personnelle. Tout individu qui a la possibilité d'être soit honnête soit malhonnête est d'emblée un " juge ", et il est tenu pour responsable en conséquence, même s'il ne fait que garder en sa possession les faux poids qui lui permettront d'être malhonnête.

Un juge qui se laisse influencer par l'identité de l'accusé est aussi malhonnête, même si sa décision finale est conforme à la loi. Rachi (ad Lévitique 19, 35) énumère les cinq terrifiants résultats de cet échec de la justice : le pays deviendra impur, le nom de D.ieu sera profané, la chekhina 'présence divine) s'éloignera, Israël succombera par l'épée et il sera exilé de son pays, (les deux derniers étant, semble-t-il, le corollaire des trois premiers).

Le Talmud insiste également sur la gravité des faux poids et mesures, punis plus sévèrement que les relations sexuelles illicites (Baba Bathra 88b). Le Rabbin Hirsch explique que si ces dernières ressortissent à la moralité personnelle, le problème des mesures fausses est à la base de la vie sociale prise comme un tout. Chaque mesure qui déforme la vérité est un jugement faux, puisque la marque de la société juive est son honnêteté scrupuleuse. De plus, c'est la seule raison pour laquelle a eu lieu l'Exode, comme l'indique la conclusion : " Je suis l'Eternel, votre D.ieu, qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte " (Lévitique 19, 36). Si vous n'êtes pas capables de bâtir une société construite sur l'honnêteté, vous n'aurez pas atteint le but de l'Exode.

Pour un Juif, l'honnêteté n'est pas seulement la meilleure politique, elle est une affaire d'une importance existentielle, qui définit notre société comme la nation élue de D.ieu.

 

Traduit et adapté par Jacques Kohn


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Yoël DOMB
Le rabbin Yoël Domb a été diplômé par le JCT (Center for Business Ethics and Social Responsibility - " Centre pour l'éthique dans les affaires et pour la responsabilité sociale ") et il appartient à la faculté du JCT Pari Midrach. Boursier du Centre pour l'année universitaire 2000-2001, il effectue actuellement des recherches sur les sujets d'éthique dans les affaires contenues dans la loi juive et il prépare un cours destiné à faciliter l'enseignement de ces sujets dans les yechivoth.
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