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Paracha / Le 'Hazan de Lausanne back  Retour

Le 'Hazan sur Bo

D.ieu parla à Moïse en lui disant : " Va chez Pharaon car J'ai endurci son cœur et le cœur de ses serviteurs afin que Je puisse manifester mes miracles parmi eux ".

Comment comprendre cette atteinte à "l'autodétermination" alors que le " libre-arbitre " est le credo sacré de la philosophie judaïque ?
Nos Maîtres nous indiquent que toutes ces personnes dont la volonté est "dirigée", ont des prédispositions pour le rôle qu'elles jouent dans le destin du monde. Megalguelin zekhouth al yedéi zaccai, on laisse accomplir de bonnes actions par des personnes ayant des bonnes dispositions et l'on désigne pour commettre le mal des êtres qui sont instinctivement mauvais.

Pharaon fut " l'instrument " idéal pour jouer le rôle de persécuteur pour lequel il avait des prédispositions, et pour permettre ensuite la plus grande révolution de tous les temps, celles de la liberté de l'homme à travers la sortie d'Egypte.

D.ieu n'a fait que diriger la volonté instinctive de Pharaon. D'ailleurs le terme hikhbadti que l'on traduit par " endurcir " veut plutôt dire " alourdir ", et signifie que le cœur est moins souple dans ses mouvements et ses rythmes. mais non pas que ses sentiments sont dictés.

Pharaon, aveuglé par sa puissance éphémère, se prenant en outre pour une divinité, refuse farouchement de libérer le peuple juif.La seule concession qu'il a faite à Moïse, c'était de reconnaître le " doigt de l'Eternel ", mais pas plus !
Pharaon s'obstina à ne pas voir clair. C'est pourquoi, l'avant dernière plaie par laquelle D.ieu le frappa, avant l'estocade finale, était " l'obscurité ".
Une obscurité palpable, opaque et épaisse, affirme la Torah.

C'était la punition classique du mida kenegued mida, " mesure pour mesure ", l'obscurité physique pour l'obscurité de l'esprit.

Durant les trois jours de l'obscurité, les Israélites, qui ne furent point frappés par cette plaie, " vidèrent l'Egypte ", précise la Torah, en ajoutant que "c'est de bonne grâce que la population égyptienne prêta aux israélites des objets en or et en argent ainsi que des vêtements". Les antisémites de tous les temps exploitent habilement ce récit biblique.

Le Talmud, avec raison, justifie le comportement des Juifs : Ils n'ont emporté avec eux qu'une modeste partie du salaire en retard que le pays devait depuis 430 ans à 600000 ouvriers !" (Sanhèdrine 91 a). Jamais les nations ne nous ont rien donné, ayant chacune une facture en retard à notre égard.Elles ne font que nous " rendre " occasionnellement une parcelle de notre dû.

A la veille de son indépendance nationale, le judaïsme fut doté d'un système de calendrier lui permettant de régler minutieusement sa vie nationale, religieuse et sociale.
Le renouvellement perpétuel de la lune fut intentionnellement choisi comme symbole de notre calendrier.

En effet, toute notre histoire ressemble au mouvement de la lune. Périodes glorieuses et brillantes, époques tristes et obscures, redressement progressif mais renouvellement permanent, voilà " l'image lunaire " de notre histoire. Certes, nous eûmes également quelques " éclipses ", où toute lumière disparaissait, mais elles ne furent que de courte durée.

Et comme le disait le " Baal Chém Tov " :
" Le soleil ne donne sa lumière que le jour, tandis que la lune est le guide fidèle de l'homme dans la nuit. L'israélite est souvent privé de la lumière du jour par les persécutions et les nombreux exils. Il lui suffit alors de tourner ses regards vers le ciel et, en observant la lune, dont aucune persécution ne peut le priver, il trouvera des forces nouvelles d'encouragements solides ".

L'importante loi des téfilines, ordonnée avant même que le texte du Chéma ne soit connu, se trouve pour la première fois dans cette paracha, où nous lisons : " Et ce sera pour toi en signe sur ton bras et en rappel sur ton front, afin que la doctrine de D.ieu reste dans ta bouche et pour que tu saches que c'est d'un bras puissant que l'Éternel t'a fait sortir d'Égypte ".
Les téfilines fixés sur le front et sur le bras sont les signes extérieurs pour la richesse culturelle et intellectuelle du peuple juif.

C'est d'ailleurs aussi le but de la mezouza, fixée extérieurement sur nos portes pour qu'elle soit visible en permanence. Or, à l'intérieur de la mezouza se trouve aussi inscrite la loi des téfilines !
Quel autre peuple des "civilisations antiques" disposait d'une telle pédagogie vivante, qui permettait à ceux même qui ne savaient ni lire, ni écrire, de " voir " en permanence les symboles de leur histoire et de leur culture, à travers les téfilines, les tsitsith, la mezouza.

Ces symboles sont aussi l'une des raisons de la survie miraculeuse du peuple juif à travers des millénaires de persécutions, car le judaïsme est ainsi devenu une "religion portative", ces symboles faisant partie de nos fidèles " compagnons de route "...



A PROPOS DE L'AUTEUR
Zoltan BERKOVITS
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