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Vive les diplômes!

Ce n’est certainement pas le diplôme qui se réveillera à trois heures du matin pour s’occuper d’un enfant qui pleure afin de laisser son conjoint dormir. Ce n’est pas ce même diplôme qui se rendra attentif aux besoins réels de l’Autre. Ni même qui nous aidera à garder une certaine humilité face à la vie...
Entre BAC, BEPC, Concours et autres licences, la fin de l’année scolaire et universitaire se retrouve dans ce point commun. Diplôme, admission, passage, reçu, recalé, rattrapage… Et c’est alors le moment des bilans, joies et regrets.
Je me rappelle une jeune fille qui, parmi ses critères de sélection  pour un éventuel conjoint, avait posé comme critère bac plus 5 …Sans commentaire !
Mais au fond, pourquoi donner de l’importance à ces diplômes qui sanctionnent un savoir et non point la grandeur et l’équilibre de celui qui les possède? La capacité à emmagasiner des connaissances et à les restituer de manière plus ou moins heureuse, est-elle le gage d’une vie pleine de sens et où les priorités seront respectées ? Signifie-t-elle que le possesseur du bout de papier possède une certaine forme d’harmonie intérieure ?
Et cependant, une des questions rituelles lorsque vous tentez de présenter une personne à une autre sera : « Quels diplômes a-t-elle obtenus ?». Je me rappelle une jeune fille qui, parmi ses critères de sélection  pour un éventuel conjoint, avait posé comme critère bac plus 5 …Sans commentaire !
Notre besoin d’être rassuré lors d’une confrontation à l’Autre donne l’illusion que le possesseur d’un diplôme possède déjà une certaine dimension, voire une capacité,  intellectuelle notamment. En réalité, ces sanctions intellectuelles que constituent les diplômes, sont-elles garantes d’une personnalité où les valeurs humaines sont présentes ? Ce n’est certes pas le diplôme qui se réveillera à trois heures du matin pour s’occuper d’un enfant qui pleure afin de laisser son conjoint dormir. Ce n’est pas ce même diplôme qui se rendra attentif aux besoins réels de l’Autre. Ni même qui nous aidera à garder une certaine humilité face à la vie. Face aux autres. Face à D.ieu.  Bien plus encore, le danger de voir dans ce diplôme une fin en soi, un objectif à atteindre. Et puis après, la dynamique des études s’arrête, faute de diplômes à obtenir, convaincus de l’inutilité des études.
Il existe dans le judaïsme un concept fondamental que nous exprimons tous les jours dans notre bénédiction sur la Torah : « Puissions-nous être, nous, notre descendance et toutes les descendances du peuple d’Israël ceux qui apprennent la Torah pour elle même ». Cette notion est celle qui a fait que le peuple juif est dans cette dynamique de l’étude perpétuelle. Depuis son plus jeune âge, l’enfant sait qu’il n’apprend pas des choses pour le caractère nécessaire de leur Connaissance, mais parce qu’étudier c’est développer encore et encore ses connaissances. Voyez dans le monde des Yéshivot ces salles où des dizaines et des centaines de gens étudient jusqu’aux heures tardives de la nuit et ce, tous les jours, même le Chabbat et le dimanche : nul diplôme comme sanction. Ces jeunes là ne deviennent pas, ensuite, des "parasites de la société" ainsi que certains ont plaisir à le dire. Bien au contraire, certains s’engageront dans des études profanes et intègreront le monde du travail. D’autres, par ailleurs, feront le choix de l’Enseignement, ainsi ces rabbins en devenir dont la Communauté a cruellement besoin.
Cette relation constante à l’Etude, véritable dynamique, éradique toute sclérose intellectuelle et permet de garder contact avec ce qui est à la source de l’enrichissement spirituel de l’Etre. C’est pour cela qu’un nombre croissant de jeunes se retrouve autour de l’Etude dans ce désir fédérateur de scruter les textes, d’explorer leurs concepts et, à travers cette démarche, de donner une dimension nouvelle et dynamique à leur existence.
Et pour conclure, cette anecdote : dans une communauté américaine, un peu  new style , un jeune rabbin vient d’entrer en fonction. Le président de la communauté, appelé par ses obligations mondaines à rentrer chez lui, tard le soir (bar mitsvah, mariages, galas obligent !), remarque que régulièrement, quelque soit l’heure avancée le nuit, la maison du rabbin est éclairée. Surpris (et un peu contrarié, c’est la communauté qui paie l’électricité !), il décide d’aller voir l’officiant:
« Alors, tout va bien ? Vous êtes content avec nous? »
- «Oui, merci », répond timidement ce dernier
-« Dites-moi, vous recevez souvent des amis le soir ? »
- «  Euh… non !... avec le bébé, ma femme est fatiguée »
Le Président de rétorquer : « Alors, vous regardez tous les programmes télé ? »
- « Non, non je n’en ai pas… »
- « Ah bon ? Alors que faites vous donc, tous les soirs jusqu’à deux heures du matin ?»
- «  J’étudie ! ».
Quelques années plus tard, la communauté doit remplacer son rabbin et le président d’écrire au Consistoire Local : « Merci de bien vouloir m’adresser des candidatures de rabbin, mais s’il vous plaît, cette fois-ci, choisissez-en un qui a fini ses études.»
A Méditer…
 


A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Elie LEMMEL
Après des études en Yechiva (Israel et France) et l'obtention d'une semih'a il dirige depuis 1995 l'association Arakhim France. Il crée en 2000 l'association LEV, le site internet Lamed.fr, et en 2002 la maison de la famille. Directeur du journal VDJ, il intervient régulièrement à la radio et tient une chronique sur ActuJ. Membre du comité d'ethique de RAMBAM france il crée par ailleurs l'émission Chalom RAV sur TFJ. Conférencier international, il intervient sur de nombreux sujets et plus particulièrement sur celui de la famille;
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