Voici les enfants d'Israël enfin libérés de leurs oppresseurs! C'est du moins ce qu'ils croient, jusqu'au moment où ils s'aperçoivent avec frayeur que Pharaon les poursuit avec son armée! Et c'est la panique parmi les Hébreux.
Certains d'entre eux en arrivent même à regretter déjà ce qu'ils considèrent maintenant comme une folle entreprise et préféreraient retourner en Egypte. Heureusement que Moïse, leur chef, réussit à les calmer et à les encourager, surtout en leur disant: "Patience, c'est la dernière fois que vous voyez les Egyptiens. L'Eternel va livrer pour vous la bataille contre eux. Vous, vous n'avez qu'à vous tenir tranquilles!" (14, 13 et la suite).
C'était là une façon judicieuse d'obtenir de ces hommes, hier encore esclaves, qui n'avaient pas l'audace d'affronter leurs anciens maîtres, qu'ils surmontent leur peur et ne s'abandonnent pas au désespoir.
Moise y réussit en leur faisant saisir que le combat ne devra pas être mené par eux, que ce ne seront pas eux qui se trouveront opposés aux chars égyptiens, que l'Eternel ne se comportera pas vis-à-vis d'eux comme un chef d'armée qui envoie ses hommes à la bataille, mais comme un Dieu qui, à lui seul, combattra et, bien entendu, vaincra leurs maîtres égyptiens. Les Hébreux, eux, n'auraient que la peine d'être les spectateurs de cet affrontement.
Mais l'Eternel, lui, l'entend tout autrement. II veut bien - c'est certain -combattre en faveur des Hébreux qu'il vient de libérer, mais il lui faut leur participation. II veut qu'il méritent eux-mêmes et leur liberté et leur victoire. lis doivent eux-mêmes accomplir un acte courageux pour se montrer dignes de leur affranchissement.
Aussi va-t-il leur demander de ne pas rester là passivement à attendre de pouvoir applaudir le vainqueur, mais plutôt, sinon d'affronter les Egyptiens de face, du moins d'aller de l'avant sur le chemin de Canaan sur l'ordre de Moïse, de partir dans la direction de la Mer Rouge, même si celle-ci semble leur barrer définitivement la route.
II leur faudra entrer sans peur dans l'eau, se heurter aux éléments, pour mériter que la mer leur livre le passage en se fendant en deux.
Alors seulement, l'Eternel saura qu'il peut pleinement compter sur eux, qu'ils se fient entièrement à lui, mais qu'ils sont capables par eux-mêmes de faire face à l'adversité.
QUESTIONS
I) Comment peut-on expliquer que les enfants d'Israël aient été si désespérés à la vue des Egyptiens qui les poursuivaient?
2) Y a-t-il contradiction entre la manière de voir de Moïse et celle de l'Eternel face aux Egyptiens? Expliquez-vous.
3) Expliquez la partie de verset citée dans le cadre ci-dessus (14, I5).
4) Quelle leçon tirons-nous du fait que la Torah écrit que les enfants d'Israël sont entrés "dans la mer sur la terre sèche " (14, 16) ? N'y a-t-il pas une contradiction dans ces termes?
5) Abraham aussi est entré dans l'eau pour accomplir la volonté de Dieu. A quelle occasion
6) N'est-il pas plus agréable de laisser l'Eternel décider et agir pour nous? Pourquoi?
7) Donnez d'autres exemples où l'intervention de Dieu a eu lieu seulement une cois que les hommes ont fait un effort personnel pour s'en sortir.