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Judaïsme / Judaisme 123 back  Retour
Le secret juif du succèsLa définition juive du succès peut varier selon la manière dont on l’envisage. Dans le judaïsme, « la place que l’on occupe sur l’échelle du succès importe moins que le nombre d’échelons que l’on a gravis ».

L’importance du respect de soi est essentielle. Le docteur Abraham Maslow, un psychologue de renom, l’inscrit au sommet de la hiérarchie des besoins humains, juste après la nourriture, l’habitation et les rapports sociaux.

Comment nous parvenons à ce respect est une autre question.

Dans le monde occidental, on tient pour essentielles les réalisations que l’on a accomplies, poussé par un besoin de se voir reconnaître par les autres. On s’identifiera aisément par sa profession ou sa carrière. « Je suis un homme d’affaires, un directeur commercial, un diplômé de Harvard ! » Si les autres s’en trouvent impressionnés, cela nous rassure sur notre propre importance.

L’importance que le société occidentale attribue à ce que l’on a réalisé extérieurement diminue les possibilités de développer en soi un véritable respect de soi.

Mais cette importance attribuée à ce que l’on a réalisé extérieurement porte en elle-même une immense peur de l’échec. Nous craignons de perdre notre respect de nous-même si les autres ne sont pas impressionnés. Le château de cartes que nous avons bâti s’effondrera.

Toutes les fois que Pierre gare sa Ferrari, avec ses sièges en cuir souple, devant chez lui, il sent qu’il « a réussi ».L’année suivante, le modèle de sa voiture est devenu obsolète et les voisins n’en sont plus impressionnés. Sa façade s’écroule, son respect de soi est anéanti. Que faire maintenant ?


L’évolution et la bataille pour le respect de soi

La théorie de l’évolution nous apprend que l’homme n’est rien d’autre qu’un animal quelque peu sophistiqué, et que sa valeur intrinsèque n’est ni plus ni moins que celle de n’importe quelle autre créature, que ce soit un chat ou un ver de terre. Son message sous-jacent est que l’homme ne possède pas de source inhérente de respect de soi, mais qu’il a besoin d’accomplissements tangibles pour se sentir « couronné de succès ».

Quelle pression énorme ! Si le « succès » est le seul moyen d’accéder au respect de soi, beaucoup d’entre nous n’y parviendront jamais. Et ceux qui auront eu la chance de l’obtenir vivront toujours dans la crainte de le perdre par des circonstances indépendantes de leur volonté.

Nous pouvons avoir tous les talents du monde, mais qu’en faire si nous trébuchons sur le trottoir et manquons un rendez-vous essentiel ! Le judaïsme tient pour une donnée essentielle que chaque être humain est créé à l’image de D.ieu. Avec une prémisse aussi sublime, le respect de soi devient un droit imprescriptible de chaque homme.

L’homme est créé avec une âme, une étincelle divine. Le respect de soi est un droit imprescriptible.


Beaucoup de mitswoth dans le judaïsme nous apprennent à régler nos rapports avec autrui.

Ces rapports procèdent de la prise de conscience par l’homme qu’il possède une dignité qui ne peut être séparée de lui, comme étant indépendante de la question de savoir s’il a ou non rien accompli de significatif.


L’effort par opposition aux résultats

« Selon l’effort est la récompense. » (Talmud - Pirkei Avoth 5, 27)

Dans le judaïsme, c’est l’effort, et non l’accomplissement d’un but, qui importe. Parce que le résultat final se trouve de toute façon dans les mains du Tout-puissant.On peut donc réussir en l’emportant dans une lutte morale, même s’il n’y a aucun résultat tangible.L’effort est cependant difficile à évaluer quantitativement, de sorte que l’on a tendance, dans notre monde matérialiste, à méconnaître sa valeur.

Soit deux coureurs s’opposant dans un 100 mètres. L’un d’eux atteint presque le record du monde de 9, 3 secondes, tandis que son adversaire mettra 30 secondes à franchir la ligne d’arrivée.Qui a gagné la course ? Celui qui a frôlé le record du monde, bien sûr !Sauf que celui qui a mis 30 secondes avait développé la poliomyélite dans son enfance, qu’il était resté incapable de marcher jusqu’à l’âge de 14 ans, et qu’il s’était durement investi, des années durant, à surmonter sa douleur et son exténuement jusqu’à pouvoir franchir cette même distance.

On ne peut jamais juger de la valeur de quelqu’un à l’aune de ses succès externes, parce qu’on ne peut jamais savoir les circonstances qu’il a dû affronter.

Ne jugeons jamais de la valeur de quelqu’un à l’aune de ses succès externes, car on ne peut jamais savoir les circonstances qu’il a dû affronter.

Nous naissons dans un ensemble particulier de circonstances, réglé à l’avance par D.ieu. Nous n’avons de prise que sur l’effort que nous déployons. Ce qui fait notre réussite, c’est notre façon d’affronter les circonstances qui se présentent à nous. La place que nous occupons sur l’échelle importe moins que le nombre d’échelons que nous avons gravis.

Le respect de soi vient de la conscience que nous avons de l’effort accompli pour progresser. En nous y appliquant de notre mieux, nous pouvons vivre avec un sentiment profond et constant de satisfaction.



Un conte talmudique

Eliézer ben Hurkanas était le fils de Hurkanas, un homme érudit et très riche.

Alors qu’il labourait sur la montagne, il se mit à pleurer. Son père lui demanda : « Pourquoi pleures-tu ? Si c’est parce qu’il fait trop chaud là-haut, je te ferai descendre dans la plaine. » Eliézer se mit donc à labourer dans la plaine, et il y pleura là aussi.

« Pourquoi pleures-tu ? » redemanda Hurkanas.

« Je veux étudier la Tora ! » répondit Eliézer. Et il continua de pleurer jusqu’à ce que vînt le prophète Elie. Celui-ci lui recommanda d’aller à Jérusalem et de s’y mettre à la recherche de Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai, le plus grand Sage de sa génération.

Arrivé à Jérusalem, Eliézer, vous l’avez deviné, se remit à pleurer : « Je veux étudier la Tora ! »

Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai lui demanda : « On ne t’a même pas appris à réciter le Chema’ ? »

« Non. »

C’est ainsi que le grand Sage, Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai, apprit à Eliézer l’ABC du judaïsme. Puis il lui dit : « Très bien, Eliézer ! Nous avons réussi. Il est temps maintenant que tu rentres chez toi ! »

Eliézer se remit à pleurer : « Je veux étudier encore plus de Tora ! »

Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai lui enseigna les cinq Livres de Moïse et la Loi orale. Après quoi il lui annonça : « Eliézer, il est temps maintenant de rentrer chez toi ! »

Eliézer se lamenta de nouveau : « Je veux étudier encore plus de Tora ! »

Et il en fut ainsi. Arriva un jour où Eliézer était assis et étudiait la Tora au fond de la salle d’étude. Son père Hurkanas y entra inopinément. Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai demanda alors à Eliézer de s’avancer vers l’avant et de réciter sa Tora à haute voix.

Après qu’il eut fini, son père se leva et, rayonnant de fierté, lui dit : « Eliézer, j’avais eu l’intention de partager mes biens entre tous mes fils, sauf toi. Mais maintenant je vais te donner, et à toi seul, tout ce que je possède ! »

Eliézer lui répondit : « Mon père, si j’avais voulu de l’or et de l’argent, je serais resté à travailler à la ferme. Je ne veux rien d’autre que la Tora. » Et Rabbi Eliézer ben Hurkanas finit par devenir le maître de sa génération et celui notamment du célèbre Rabbi Akiva.

La leçon à en tirer

Cette histoire présente de nombreuses difficultés.

En premier lieu, comment se peut-il que Hurkanas, un grand érudit et un homme riche, n’ait pas enseigné la Tora à son fils ?

Pourquoi, d’autre part, Hurkanas avait-il assigné à son fils un travail aussi pitoyable que le labour ? Il aurait pu embaucher d’autres ouvriers pour l’exécuter et charger son fils de les surveiller.

Pourquoi enfin le prophète Elie a-t-il dit à Eliézer d’aller apprend les principes du judaïsme auprès d’un Sage aussi éminent que Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai ? N’importe quel étudiant de yechiva aurait fait l’affaire !

Il n’existe qu’une seule réponse pour expliquer toutes ces difficultés : Eliézer avait un cerveau extrêmement lent.

Hurkanas, bien évidemment, avait recruté des enseignants pour son fils ! Mais même le meilleur maître ne pouvait pas faire entrer le Chema’ dans le crâne borné d’Eliézer ! Que peut alors faire un père avec un tel fils ? Le nommer contremaître ? Pas question ! Qu’on lui donne une charrue ! Là au moins il sera productif !

Mais Eliézer s’est mis à pleurer : « Je veux étudier la Tora ! » Le seul qui pouvait avoir quelque chance de transmettre le message à Eliézer était le grand Sage de la génération, Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai.

Rabbi Yo‘hanan, à force d’acharnement, a réalisé une réussite majeure : Il a enseigné à Eliézer les bases essentielles. Et quand Eliézer a pleuré pour en avoir plus, Rabbi Yo‘hanan s’est rendu compte que si sa méthode avait fonctionné une fois, peut-être pourrait-il lui en apprendre plus. C’est ce qu’il a fait, et ce jusqu’à ce qu’Eliézer soit devenu un des plus grands savants de sa génération.

Il faut le vouloir si intensément qu’on pleurera pour l’obtenir.


Nous constatons ainsi que même le plus lent parmi les plus lents peut atteindre la grandeur. Le secret ? Il faut le vouloir si intensément qu’on pleurera pour l’obtenir. Ce fut le mérite de Rabbin Eliézer ben Hurkanas.


Le succès est un don de D.ieu


« Chaque Juif doit s’efforcer de devenir aussi grand que Moïse. » (Maïmonide, Les lois de la techouva 5, 1)

Il est évident que nous ne sommes pas tous nés avec l’intelligence, le caractère et les qualités de chef que possédait Moïse. Comment peut-on s’attendre alors à ce que nous devenions aussi grands que lui ?

Si l’on fait des efforts, on trouvera des résultats. (Talmud Meguila 6b)

Que veut dire : « trouver des résultats ? » Pourquoi ne pas dire simplement : « Si l’on essaie, on verra des résultats » ?

La réponse est que l’effort et les résultats ne sont pas une cause et un effet. Celui qui parvient aux hauteurs ne le doit pas à ses talents naturels et à ses capacités. L’effort est de notre responsabilité, mais les résultats sont une « trouvaille », un cadeau de D.ieu. Et D.ieu nous donnera ce dont nous avons besoin pour réussir.

Le potentiel pour la grandeur est illimité quand nous avons la puissance de D.ieu derrière nous.

Les Juifs sont appelés « les enfants de D.ieu » (Deut. 14, 1 ; Talmud - Pirkei Avoth 3, 18). De même qu’un père veut, tout naturellement, donner à ses enfants ce qu’il y a de mieux, de même D.ieu veut-Il que nous ayons ce qu’il y a de mieux.

Voici le vrai secret du succès : Indépendamment de nos limitations, notre potentiel pour la grandeur est illimité quand nous avons la puissance de D.ieu derrière nous.


Tout ce que demande D.ieu est que nous essayons. Ne Le faisons pas attendre.



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Noah WEINBERG
Le rabbin Noah WEINBERG est le doyen et le fondateur de Aish HaTorah International. Au cours des 40 dernières années, ses programmes éducatifs imprégnés d’intuitions visionnaires ont rapproché de leur héritage des centaines de milliers de Juifs
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COMMENTAIRE(S) DE VISITEUR(S)  6
REVELATION - 13 Août 2006 - par LIAUDET Sophie
Je viens enfin, après plusieurs recherches sur internet (cela fait plusieurs jours) de trouver 1) une explication philosophique et biblique de la fameuse Lutte de Jacob avec l'Ange, que j'apprécie pour la symbolique que j'y avais d'abord découverte au travers du thème biblique ayant servi à la fameuse peinture de Delacroix à l'église Saint-Sulpice.
Cette symbolique faisant tout à fait sens pour moi, dans ma vie, à 44 ans par rapport aux handicaps qui découlent d'une maladie neurologique (la maladie de Charcot ou SLA) que j'ai (mais je ne me sens pas malade, mais "handicapée").
2) en même temps, je viens enfin de trouver le site qui va me permettre de découvrir la symbolique puissante et philosophique du judaïsme et entre autres aspects, au questionnement de la signification liée à la notion du temps dans le Talmud.
J'aime beaucoup ces explications "en langage clair" qui me parlent excessivement bien, moi qui ne suis, ni croyante ni juive !

Merci pour la qualité de ce site, qui me procure un sentiment agréable de "révélation" (une lumière, une porte ouverte sur un nouvel espace de compréhension du monde). J'ai déjà éprouvé ce sentiment, mais cela est rare.
Bien cordialement et respectueusement à "vous", créateurs de ce site.
SOPHIE
Le secret Juive de Succès. - 16 Juin 2006 - par BA Kadidia
je suis plus ou moins d'accord avec vous.je pense que le succès juive ne vient pas de leur assiduité mais d'une alliance et d'une promesse faite à Abraham et la Israel ( Jacob). Je ne pense pas que je sois juif, mais j'ai une estime pour ce peuple grâce au quel aujord'hui toute l'humanité est bénie. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac, de Moïse est le seul vrai Dieu. et ses promesses s'accomplissent des génération en génération, voila le secret Juive du succès.
matrix - 1 Décembre 2004 - par sarfati elie frank
Je ne suis pas un hyper pratiquant mais bon je pratique plus ou moins. Chaque jour j'ai envie de tout laisser tomber (dormir une demi-heure de plus le matin ou ne manger cachère que chez moi).

C'est chaque jour une lutte et j'ai le sentiment que quoi que j'ai pu faire par le passé, tout s'aneantira si demain je ne le maintients pas.
30 Novembre 2004 - par Karakurt Ozgül
je ne suis malheureusement pas juive, mais depuis l'âge de 10 ans jai une passion pour le judaisme. Je vous respecte profondément.
Réponse - 26 Octobre 2003 - par AMEDAH KARIM
pas mal comme info, ce soir je dormirai moins inculte, un certain nombre de questions se pose à moi sur la réussite du peuple juif, peu à peu je pense que tout est basé sur une philosophie, sur des recettes établies depuis des siècles qui perdurent dans le temps.
matrix - 23 Mai 2003 - par rubens patrick
Cher Monsieur,
juif, croyant, mais peu érudit, je pensais etre rare a avoir vu du 2e et 3e
degré dans Matrix 1, aprés l'avoir visionné plusieurs fois, il est tout a fait que votre analyse est géniale, mais je pense qu'il y a plus loin, dans le 2e , il y a un nouveau personnage appelée architecte, architecte celui qui construit, mais je pense que le 2
vous apportera des commentaires...
encore merci de m'avoir fait senti que je ne suis pas seul et fou Patrick
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