L'univers extraordinaire
qui est le nôtre, avec ses merveilles, l'homme lui-même avec sa
conscience, sa raison et sa sensibilité en font un être tout à
fait à part dans le cosmos.
Notre soleil est beaucoup
plus gros que notre planète. S'il avait la taille d'une orange, la terre
serait un grain de sable situé à environ 10 mètres. Malgré
sa masse énorme, le soleil n'est pourtant qu'une toute petite étoile
dans une gigantesque galaxie, comme un minuscule caillou sur une autoroute.
Notre galaxie, la "Voie
lactée", comprend une centaine de milliards d'étoiles, étalées
sur environ 35 millions de kilomètres dans sa plus grande longueur. Tout
cela dépasse l'imagination et l'entendement. D'où vient cet univers
si fabuleusement gigantesque et en continuelle expansion ?
L'INFINIMENT
PETIT
A l'autre extrémité,
on découvre un univers tout aussi fabuleux.
Les atomes dont la matière
est constituée, corpuscules infiniment petits puisque, par exemple, un
grain de sel en contient un demi-milliard, sont comparables à des systèmes
solaires. Autour du noyau central gravite, à une vitesse de 297.000 km
à la seconde, un certain nombre d'électrons dont le diamètre
est de l'ordre d'un milliardième de milliardième de millimètre.
Non seulement cette réalité
existe, mais l'analyse scientifique y découvre des lois. Des lois extrêmement
précises et rigoureuses. D'où viennent ces lois ?
"Le plus incompréhensible,
c'est que l'univers soit compréhensible", observait le physicien
Louis de Broglie, tandis qu'un autre physicien, également célèbre,
Einstein, affirmait, lui : "Ma religion consiste en une humble admiration
envers l'Esprit supérieur et sans limites qui se révèle
dans les plus minces détails que nous puissions percevoir avec nos esprits
faibles et fragiles. Voilà ma croyance en Dieu."
POURQUOI
?
Si nous regardons autour
de nous, comment ne pas nous émerveiller devant la nature ?... et comment
ne pas nous poser cette question : pourquoi ?
Pourquoi ces merveilles
de notre univers ? Pourquoi tant de beauté ? Pourquoi ces formidables
richesses, de l'infiniment grand à l'infiniment petit ?
La prodigieuse richesse
de la vie, avec ses merveilles et aussi, hélas, ses malfaçons,
semble parfois autant le fruit d'une pensée directrice que d'un tâtonnement
aveugle. Qu'en est-il ? Sommes-nous face à un gigantesque déploiement
dû au seul hasard ? Peut-être… mais devant la complexité
inouïe de la réalité, cette solution ne semble guère
satisfaisante ; elle l'est même si peu qu'un autre biologiste, Jean Rostand,
pourtant lui aussi agnostique, estime cette explication par le hasard parfaitement
insuffisante et affirme : "Il faut trouver autre chose".
D'autres réponses
sont possibles. Celle par exemple de Jean Delumeau qui se demande si cet univers
ne serait pas plutôt le fruit de l'acte créateur de Dieu. La science
invite à se tourner vers le message religieux… Voici ce qu'écrivent
à ce sujet différents savants.
1) " LE CHAMP OUVERT
à notre connaissance est immense. C'est nous qui manquons souvent de
capacité d'émerveillement.
Nous avons des yeux qui nous permettent de découvrir et d'admirer l'étonnante
et merveilleuse richesse du monde réel.
Que n'a-t-on découvert grâce à l'œil ! L'infiniment
petit et l'infiniment grand, avec les quasars et les pulsars, la nature des
gaz qui se trouvent à des milliards d'années-lumière. C'est
absolument invraisemblable.
Maintenant on explore la cellule humaine, les particules fondamentales infiniment
petites. Et je ne parle pas de la création artistique, incessante depuis
que l'homme a gravé les premiers dessins sur les roches, ni des mouvements
d'amour qui ont inspiré les plus belles attitudes humaines.
Pour moi, un homme capable d'émerveillement reste toujours jeune. L'émerveillement,
c'est la vie. La routine, c'est la mort. "
Louis Leprince-Ringuet,
physicien,
membre de l'Académie des Sciences,
Le Bonheur de Chercher, Centurion.p.91.
2) " POUR LE SAVANT la
seule donnée primaire est le contenu de ses perceptions sensibles et des
mesures qu'il en tire. Elle lui fournit le point de départ qui, par la
voie de l'induction scientifique, le conduit à la recherche de Dieu et
de Son ordre universel, but suprême, éternellement inaccessible,
mais qu'il faut approcher autant que possible. "
Max Plank
(1858-1947),
Prix Nobel de physique.
3) "
DANS LA VIE quotidienne, y a-t-il un immeuble sans architecte
du pain sur la table sans la main invisible du boulanger
une auto sans mécanicien
une table sans menuisier
une œuvre sans artiste ?
Qui oserait dire que des bouts de bois se sont rassemblés tout seuls,
qu'une toile s'est tendue toute seule, que des couleurs se sont répandues
sur la palette, que les écailles du papillon se sont imbriquées
seules les unes dans les autres sur ses ailes ?
Le hasard est-il capable de reconstituer un Concorde mis en pièces détachées
dans un hangar? "
J. Lacourt
4) Le code génétique
fruit du hasard ?
- Accepter la théorie
de l'évolution est-ce nier Dieu et l'acte créateur?
- Non. A mon avis, qui est l'avis d'un scientifique et non d'un croyant, si
intervention de Dieu il y a, ce n'est pas dans l'apparition de l'homme, mais
dans l'apparition du code génétique qui est le moment le plus
mystérieux et le plus décisif de l'histoire de l'évolution.
Je pense que le jour où le code génétique est apparu, tout
était joué. Etait-ce le fait du hasard ? Peut-on imaginer écrire
un livre, même avec un milliard d'années devant soi, en tirant
les lettres d'un sac les yeux fermés ?
Jacques Ruffié
5) "J'arrive à
comprendre qu'il soit possible de regarder la terre et d'être athée
; mais je ne comprends pas qu'on puisse lever, la nuit, les yeux sur le ciel
et dire qu'il n'y a pas de Dieu".
Abraham Lincoln, Président des Etats-Unis (1809-1865).
6) Interview à
la télévision américaine de Werner Von Braun, spécialiste
des fusées à la NASA.
-"Pouvez-vous me dire,
vous spécialiste de la physique interplanétaire, quelle est votre
pensée personnelle au sujet de Dieu. D'après vous, Dieu préside-t-il
à ce monde de l'infini sidéral, à ce cosmos, ou convient-il
de déclarer le ciel vide ?".
-Von Braun : "Pour
moi, je n'ai pas à me "prouver" Dieu, je peux dire que je le
vois, que j'en expérimente en quelque sorte la présence, pour
la seule raison qu'il me paraîtrait inconcevable de penser qu'on pourrait
faire des calculs et des prévisions scientifiques si précis et
si complexes que ceux que nous avons dû faire, si cet univers cosmique
n'était pas soumis à des lois précises et constantes qui,
seules, peuvent les permettre. Il n'y a, que je sache, jamais eu de lois sans
législateur… Dieu est pour moi ce Législateur suprême
à qui les mondes obéissent". Sept.1971.
7) " Un contemporain
a dit, non sans raison, qu'à notre époque, généralement
vouée au matérialisme, les savants sérieux sont les seuls
hommes qui soient profondément religieux. Le savant est pénétré
du sentiment de la causalité de tout ce qui arrive…
Sa religiosité réside dans l'étonnement extatique en face
de l'harmonie des lois de la nature, dans laquelle se révèle une
raison si supérieure que toutes les pensées ingénieuses
des hommes et leur agencement ne sont, en comparaison, qu'un reflet tout à
fait inutile ".
Einstein
" MA RELIGION CONSISTE
en une humble admiration envers l'esprit supérieur et sans limite qui
se révèle dans les plus minces détails que nous puissions
percevoir avec nos esprits faibles et fragiles.
Cette profonde conviction sentimentale de la présence d'une raison supérieure
révélant dans l'univers, voilà mon idée de Dieu.
"
Einstein
" Ce qu'il y a d'incompréhensible,
c'est que l'univers soit compréhensible. "
Albert Einstein (1879-1955)
8) " L'HOMME N'EST
qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il
ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur,
une goutte d'eau suffit pour le tuer.
Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble
que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers
a sur lui, l'univers n'en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée…
Travaillons donc à bien penser… "
Pascal,
Pensées.
" L'HOMME EST visiblement
fait pour penser ; c'est toute sa dignité et tout son mérite ;
et tout son devoir est de penser comme il faut. Or l'ordre de la pensée
est de commencer par soi, et par son auteur et sa fin.
Or à quoi pense le monde ? Jamais à cela : mais à danser,
à jouer du luth, à chanter, à faire des vers, à
courir la bague, etc., à se battre, à se faire roi, sans penser
à ce que c'est qu'être roi et qu'être homme. "
Pascal, Pensées.
9) Vous rejetez l'idée de hasard ?
- Professeur Grassé
: Un hasard qui crée le déterminisme, c'est drôle !
-Le hasard ne peut donc
pas expliquer la génèse de l'œil, par exemple ?
-Professeur Grassé
: Darwin le reconnaissait lui-même avec une grande franchise. "Quand
je pense à l'œil, j'en frissonne." Il y a bien longtemps qu'on
sait que le hasard n'a été inventé par les matérialistes
que pour remplacer Dieu !
R. Decout
"Comment ils voient le monde",
ŒIL, 1984,p.57.
10) "
Je suis parvenu au bout de ma route à une certitude : l'univers vivant
n'est pas le fruit du hasard ; il y a une unité évidente dans
toutes les formes de vie. J'ai la chance de participer à cette symphonie
générale, je mêle ma voix à l'hymne de la création.
"
Commandant
Cousteau
11) L'astronaute américain,
James B. Irwin, prit part au vol Apollo XV, le 26 juillet 1971. Son exploration
sur la lune, en "jeep", fut plus qu'une entreprise scientifique :
elle fut une expérience spirituelle qui lui rendit la foi au point qu'il
décida par la suite de consacrer sa vie à faire connaître
Dieu à travers le monde. Ce récit d'un frère protestant
nous touche par sa simplicité et son audace dans la foi :
"Avant le 26 juillet
1971, je me considérais comme un technicien, un pilote d'essai - un type
obsédé par ses calculs…
Quand nous sommes entrés dans l'espace, nous avons eu une vision nouvelle
de nous-mêmes, de la terre et de la proximité de Dieu. J'éprouvai
le sentiment qu'une sorte de changement profond s'opérait en moi. Tournant
les yeux vers ce vaisseau spatial que nous appelons terre, le désir me
prit de convaincre l'homme que sa place dans la vie est unique, et qu'il doit
apprendre à vivre avec les autres hommes…
Ce sens de la présence de Dieu et ce sentiment écrasant qu'il
était là avec nous, c'est une chose que j'ai pu réaliser
seulement quelque temps après le vol".
"Je ne crois pas blasphémer en disant que lorsque j'étais
sur la lune, j'avais le sentiment de voir la terre avec les yeux de Dieu".
James B.Irwin
12) Sciences et foi
Pour la première
fois dans l'histoire des sciences, l'hypothèse Dieu n'est pas condamnée
d'avance. Elle est reçue comme valable par de grands scientifiques de
notre époque. C'est une ère nouvelle dans les rapports entre les
savants et les croyants.
Jean Guitton,
de l'Académie française, philosophe.
La Croix, 11 août 1991.