PARACHATH CHEKALIM
Au temps jadis, quand le Temple existait
encore à Jérusalem, le premier jour du mois d'Adar était
le " Jour de Collecte des Chekalim ". A travers toute la Terre Sainte
on sonnait l'appel, chacun devait verser un demi-chékel (un demi sicle,
une monnaie d'argent) au trésor du Temple. C'était une contribution
modeste et à la portée de tout le monde. Le fonds ainsi constitué
servait aux achats nécessités par les sacrifices quotidiens et
par ceux qu'on faisait à Roch-'Hodèch (début du mois) et
aux fêtes.
" En versant seulement un demi-chékel, chacun se rendait compte que pour faire un Chékel entier, le demi-chékel de son voisin était nécessaire. "
Le peuple entier d'Israël bénéficiait
de ces sacrifices ; tous, riches ou pauvres, étant égaux devant
Dieu, il fallait que leur contribution se fasse à parts égales.
C'est pourquoi personne ne pouvait payer ni plus ni moins que cette somme au
Fonds spécial des Chekalime. De plus, en versant seulement un demi-chékel,
chacun se rendait compte que pour faire un Chékel entier, le demi-chékel
de son voisin était nécessaire. C'était là une leçon
d'unité.
Pour nous remémorer ces jours
heureux, et pour le message d'égalité et d'union devant Dieu quelle
nous apporte, nous lisons la section des Chekalime en plus de la section hebdomadaire,
le Chabbath qui précède la Nouvelle Lune d'Adar ou qui coïncide
avec elle. Plus tard, avant de lire la Meguilah (livre d'Esther) à Pourim,
nous versons notre contribution à une oeuvre religieuse, afin de perpétuer
le souvenir du demi-chékel de jadis, au temps du Temple.
PARACHATH ZAKHOR
Zakhor veut dire : " Souviens
toi ! ". C'est par ce mot que commence la petite section que nous lisons
le Chabbath avant Pourim. Dans cette section il nous est commandé de
nous souvenir de ce que nous fit Amalek, à peine avions-nous quitté
l'Egypte. Ce fut une attaque sournoise contre un peuple sans défense
et que Dieu venait de libérer de l'esclavage. Aucune provocation de la
part des Juifs ne la justifiait ; c'était simplement un effet de la haine,
un défi à Dieu.
" Elle nous rappelle que les " Amalécites ", même déguisés sous des noms modernes, attaquent notre peuple. "
Amalek fut vaincu mais non complètement
anéanti. C'est pourquoi il s'incarne à nouveau, de temps en temps,
en la personne d'un Haman, d'un Hitler et tente de détruire notre peuple.
Haman était en effet un Amalécite, un descendant d'Agag, le cruel
roi Amalécite que le roi Saül vainquit et que tua le prophète
Samuel.
C'est pourquoi nous lisons cette
section le Chabbath qui précède Pourim. Elle nous rappelle que
les " Amalécites ", même déguisés sous
des noms modernes, attaquent notre peuple quand il s'écarte du droit
chemin de la Torah et relâche les liens qui l'unissent à Dieu.
Mais peu importe la puissance des Haman, quelle qu'elle soit; ils finissent
toujours par être vaincus et périssent.
La Torah nous défend de garder
rancune à quiconque nous fait du mal ; elle nous enseigne de haïr
le mal et non ceux qui le font. Mais le cas d'" Amalek " est différent.
Ce personnage représente le mal conçu selon un plan soigneusement
préparé. Ainsi furent les Nazis qui mirent leurs connaissances
scientifiques au service d'un programme tendant à exterminer de la manière
la plus efficace, comme dans les chambres à gaz, des hommes, des femmes,
des enfants, tous innocents. Cela ne peut et ne doit pas être oublié
ni pardonné.
Si les autres peuples du monde pouvaient
relire de temps en temps, comme nous, un pareil message : la vie sur cette terre en serait grandement
facilitée.
PARACHATH PARAH
Le Chabbath qui suit Pourim (parfois
le second Chabbath après Pourim) nous lisons une section spéciale
en plus de la section hebdomadaire. Elle a trait aux lois sur la propreté
et la purification qu'on appliquait au temps du Temple.
A cette époque là,
si l'on touchait un cadavre, on devenait " impur " pour sept jours.
Celui qui tombait sous le coup de cette loi ne pouvait, pendant ce temps, entrer
dans le Temple, ni faire un sacrifice. La Torah prescrit la manière dont
une telle personne redevenait " pure " : une cérémonie
religieuse spéciale était nécessaire, celle qui se rattachait
aux Eaux Purificatrices préparées avec les cendres du sacrifice
particulier d'une Génisse Rouge (Parah Adoumah).
Nous lisons cette section aux approches
de la fête de Pessah, à l'époque de l'année où,
autrefois, chacun devait participer au sacrifice de l'agneau de Pessa'h. Cette
loi pouvait être appliquée seulement tant qu'existait le Temple.
Aujourd'hui, au lieu de sacrifices,
nous avons des prières, et il en sera ainsi jusqu'au jour où le
Temple sera reconstruit. (Nous observons cependant la coutume de nous laver
les mains après être entrés dans une maison où se
trouve un cadavre, comme après avoir assisté à des funérailles
ou visité le cimetière).
PARACHATH HA'HODECH
Le Chabbath qui précède
Roche'Hodèch Nissan ou coïncide avec lui, nous lisons, en plus de
la section hebdomadaire, une section appelée " Parachath Ha'hodèch
" (Section du Mois).
Ce fut à la Nouvelle Lune
de Nissan que Dieu enseigna à Moïse en Egypte comment reconnaître
la Nouvelle Lune et régler sur elle le calendrier hébraïque
à partir de Nissan (bien que ce ne fût pas le premier mois de l'année,
laquelle commence en Tichri avec la création du monde).
A la Nouvelle Lune de Nissan également,
les Enfants d'Israël apprirent ce qui avait trait au sacrifice de Pessa'h
à la fête toute proche de Pessa'h. C'est la raison pour laquelle
nous lisons cette section à ce Chabbath-là.