Les cœurs sont partout.
De petits cupidons parsèment les vitrines des magasins. Le romantisme est dans
l'air. Il ne reste que quelques semaines avant le 14 février, mais la machine
commerciale est déjà enclenchée. Le jour de la St Valentin approche.
C'est l'unique opportunité de l'année pour exprimer son amour avec romantisme.
Je n'ai rien contre
le fait d'exprimer son amour et son affection. En fait, je suis tout à fait
pour. Et plus c'est recherché, mieux c'est ! Les chocolats sont préférables
aux fleurs, et les diamants aux chocolats.
Il est à mon avis crucial d'exprimer
son amour aussi souvent que possible et de montrer concrètement son affection
pour l'autre aussi souvent que possible.
Je pense toutefois que les présents
et les démonstrations extravagantes sont d'importance secondaire, par rapport
à notre comportement de tous les jours. Pour moi, un amour véritable se traduit
par des gestes attentionnés au quotidien. En souriant, quand nous sommes grognon.
En écoutant, quand nous aurions préféré parler ou rester seul. En servant à
notre conjoint une tasse de café, quand nous sommes aussi fatigué que lui. C'est
ça l'amour !
L'AMOUR A MES YEUX
Ma vision de l'amour est dépourvue
de ce côté sensationnel propre au romantisme. Elle n'est pas auréolée par le
cinéma. Mais elle permet à un mariage d'exister, bien après que l'éclat initial
du romantisme se soit terni.
Mon mari me cite toujours ainsi :
« Parle moins d'amour et sors plus souvent la poubelle ! » Je ne me
rappelle même plus avoir prononcé ces paroles, mais leur message est juste.
On ne peut mesurer l'amour, en se
basant sur les boîtes de Godiva que l'on a reçues (qui sont délicieuses, mais
font suspecter un acte d'agression passive de la part de celui qui les offre
pour saboter une perte de poids laborieusement gagnée). Comme je le disais,
exprimer ses sentiments de manière concrète peut être merveilleux, mais si l'on
ne compte que sur cette seule occasion dans l'année... c'est loin d'être suffisant.
UN AMOUR RATIONNEL
Le judaïsme est une religion rationnelle.
Ceci concerne également le mariage et l'amour.
Il ne s'agit pas de « Suis-je amoureuse
de lui ? » mais de « A-t-il des valeurs saines ? ». Pas de « l'atmosphère était
agréable » mais de « est-ce un mensch (homme en yiddish) ? ». Pas d'« une sérénade
sous un ciel étoilé » mais d'« attention, de sensibilité, de fidélité ». Pas
d' «un coucher de soleil sur la plage » mais de « sommes-nous capable de fonder
un foyer et d'élever une famille ensemble ? » Pas d'« une douzaine de roses
rouges et d'une chambre d'hôtel au Ritz » mais de « avons-nous les mêmes ambitions
dans la vie ? »
Comprenez-moi bien, je n'ai rien
contre une chambre d'hôtel au Ritz. J'adorerais en avoir une. Mais il faut tout
de même séparer le glaçage du gâteau. Le glaçage symbolise tout ce qui est superficiel.
Il ne sert à rien d'avoir une décoration sophistiquée sur un gâteau qui va s'abîmer
trop vite.
Bien sûr qu'il faut une certaine
alchimie. C'est vital pour l'existence d'un mariage. Mais ce n'est ni le premier
facteur, ni le facteur déterminant.
La vie nous éprouve de bien des façons.
Un mariage fondé uniquement sur l'alchimie et le romantisme ne passera pas l'épreuve
du temps. Par contre un mariage fondé sur des valeurs et des objectifs communs,
sur un bon caractère, une affection profonde et sincère, peut résister à toutes
les intempéries.
Alors allons-y. Faisons quelque chose
pour notre conjoint le 14 février - offrons-lui un cadeau, une carte, faisons
quelque chose de particulièrement gentil pour marquer le coup comme préparer
le petit déjeuner, sortons la poubelle. Mais faisons-le aussi le 15, le 16,
le 17, le 18, le 19... c'est la seule façon de perpétuer l'amour au sein du
couple.
Traduction et Adaptation du Tsiporah
Trom