Un " but dans l'existence
" est ce qui nous conduit à un état d'élévation
dans la vie. Par exemple, le but d'un homme d'affaires est d'accumuler des richesses.
Spéculer en Bourse ou investir dans l'immobilier sont les moyens qui
aident à atteindre ce but.
Une formule similaire s'applique
au judaïsme. Le but du judaïsme est d'établir avec D.ieu des
rapports les plus étroits qu'on peut.
Le 613 mitsvot sont autant
de procédés qui nous enseignent la réalité de l'existence
de D.ieu et la manière de traduire cette réalité dans
la vie.
La plupart de ces 613 mitsvot
de la Torah nécessitent l'exécution d'une certaine action, comme
celle de donner aux pauvres, de manger de la matsa pendant Pessa'h. Ce sont
les moyens qui contribuent à cette fin.
Les " mitsvot fondamentales
" sont les six mitsvot " permanentes ". Sans nécessiter
l'accomplissement d'une action déterminée, ces mitsvot constituent
un état d'esprit, une manière de vivre avec la réalité
de l'existence de D.ieu.
Les six mitsvot "
permanentes " sont :
- Savoir qu'il y a un Dieu.
- Ne pas croire en d'autres
dieux.
- D.ieu est un.
- Aimer D.ieu.
- Craindre D.ieu.
- Ne pas se laisser égarer
par son coeur ni par ses yeux.
Chaque moment où
nous en prenons conscience est une occasion de réaffirmer ces buts. Aucune
des autres mitsvot n'offre la même occasion continue, et c'est pourquoi
les six mitsvot " permanentes " sont pour nous une priorité.
Les autres ne servent qu'à consolider et à soutenir cette finalité.
La connaissance intellectuelle
de D.ieu
Le premier des Dix Commandements
déclare : " Je suis D.ieu votre Dieu qui vous ai fait sortir d'Egypte
" (Exode 20, 2).
C'est la mitsva de "
savoir qu'il y a un Dieu ".
La logique qui sous-tend
ce commandement semble difficile à comprendre. Quiconque observe les
mitsvot de D.ieu croit bien évidemment en Son existence, de sorte qu'il
ne devrait pas être nécessaire d'en instituer une nouvelle pour
qu'il le fasse ! Quant à celui qui ne sait pas que D.ieu existe, pourquoi
devrait-il obéir à cet ordre ? !
A quoi sert par conséquent
cette mitsva ?
La réponse est que
nous ne devons pas croire en D.ieu " au nom de la foi " seulement.
Il faut nous interroger sur les preuves de Son existence, les chercher, les
étudier, les analyser. C'est là un principe fondamental du judaïsme
: Nous devons savoir, et ne pas nous contenter de croire.
Une croyance émotionnelle
" Tu sauras aujourd'hui,
et le comprendras dans ton coeur, que Hachem est D.ieu… "(Deutéronome
4, 39, reproduit dans la prière de 'Aleinou).
Il y a plus. Il ne suffit
pas de savoir intellectuellement que D.ieu est en charge de tout. Il faut aussi
le savoir dans son coeur. Cette connaissance émotionnelle est beaucoup
plus profonde, parce qu'elle comporte des implications sur la manière
dont on mène effectivement sa vie.
Il ne suffit pas de savoir intellectuellement que D.ieu est en charge de tout. Il faut aussi le savoir dans son cœur.
L'artiste de cirque ne craint
pas de marcher sur une corde raide parce qu'il est assuré qu'il y a un
filet en dessous pour le retenir. De même, un enfant sautera au bas d'une
marche dans les bras de son père, car il est certain que celui-ci l'attrapera.
Le but essentiel dans la
vie est de renforcer notre sensibilisation à la présence de D.ieu.
Comment savoir si l'on est réellement conscient de Son existence ? Par
la confiance. Si l'on a cette confiance, alors on est prêt à marcher
sur la corde raide, si l'on peut s'exprimer ainsi, ou à sauter dans les
bras de son père.
Des étapes dans
la confiance en D.ieu
Rabbeinou Be'hayé,
dans son livre écrit au XIIème siècle sur les " Devoirs
du Coeur" ('Hovoth halevavoth), décrit quatre étapes
principales pour acquérir la confiance en D.ieu :
La première consiste
à se pénétrer de l'idée que le Tout-Puissant nous
aime d'un amour sans limites. Ce qui est le plus proche de cet amour est celui
que le parent porte à son enfant. Le Tout-Puissant est notre Père
dans le ciel. Son amour pour nous dépasse tout l'amour dans ce monde-ci.
La conscience de l'existence de D.ieu consiste à vivre avec ce sentiment.
Nous savons, tout au fond
de nous, que D.ieu nous aime. Toute personne dans la détresse adresse
ses prières à D.ieu. Cela est vrai même chez des gens qui
L'ont ignoré toute leur vie durant. Quoi que l'on ait pu faire dans la
vie, quand on appelle son Père, Il est là.
La deuxième étape
- Une ligne directe
Les pays industrialisés
consacrent des sommes considérables à l'envoi de signaux vers
de lointaines étoiles, au cas où il y existerait une forme de
vie. Il leur faudra peut-être des milliers d'années pour arriver
à destination, mais ceux qui les ont envoyés n'en restent pas
moins à l'écoute 24 heures sur 24.
Si jamais ils obtiennent
une réponse - ne serait-ce qu'un simple " bonjour " - le monde
entier en sera stupéfié.
Une de nos prières a-t-elle jamais été exaucée ?
Quatre personnes sur cinq répondront par l'affirmative. Le Créateur
de cet univers a personnellement communiqué avec nous. Voilà qui
est déroutant pour l'esprit.
La plupart des gens dont
la prière a été exaucée ne savaient même pas
dans quelle direction envoyer le signal ! Ils ont simplement dit : " S'il
te plaît, mon Dieu, viens à mon aide ! " Nous sommes des milliards
d'êtres humains, des milliards de milliards de galaxies, et D.ieu leur
a répondu !
La mitsva de la croyance
en D.ieu signifie que l'on vit avec la réalité que l'on n'est
pas seul. L'attention qu'Il nous porte est permanente. Il recueille les signaux
que nous lui adressons.
La troisième étape
- Il fait tout
Si quelqu'un nous donne
de l'argent, nous contribuons à diminuer sa fortune, même si il
est multimillionnaire. Mais si le Tout-Puissant devait nous octroyer tout l'or
du monde, Il ne diminuerait pas Sa valeur nette. D.ieu détient tous
les pouvoirs. Il a créé cet univers à partir de rien. Il
peut faire de nous des génies. Il peut guérir nos enfants. Il
peut faire n'importe quoi.
Pensons au nombre de miracles
que D.ieu a accompli pour nous permettre de faire entrer dans nos poumons l'air
que nous avons respiré pour la première fois. Un fœtus n'utilise
pas ses poumons ; il se nourrit de l'oxygène que contient le sang de
sa mère. Un enfant, à sa naissance, doit respirer par ses propres
moyens, et cela entraîne des changements dans tout son système
biologique. Une valvule de son coeur se ferme, les poumons se gonflent -
tout cela devant se mettre en place instantanément et à un moment
précis.
Pensons à tout ce que D.ieu nous a donné depuis que nous sommes venus au monde - Il conduit chacun de nos pas.
Pensons à tout ce
que D.ieu nous a donné depuis que nous sommes venus au monde - Il conduit
chacun de nos pas.
Ce que D.ieu fait pour
nous est toujours un don gratuit. Et quoi qu'on lui demande n'est rien par rapport
à ce qu'Il nous a déjà donné. Si nous demandons
la fortune la plus opulente, cela ne sera rien en comparaison avec les deux
yeux dont Il nous a gratifié pour rien.
D.ieu soutient l'univers
à chaque seconde - chaque créature, chaque brin d'herbe. D.ieu
fait que notre coeur pompe le sang. Il nous procure notre nourriture. Il
a créé le soleil avec la chaleur et la lumière. Il n'existe
rien qui puisse L'arrêter. Nos parents, nos maîtres, notre patron
ne sont que Ses exécutants. La moindre chose que nous possédons,
c'est Lui qui l'a envoyée.
Savoir
cela permet de croire avec confiance que D.ieu continuera de satisfaire tous
nos besoins.
La quatrième étape
- Ce qu'il y a de meilleur en tout
D.ieu n'exige rien de nous.
Il ne lui est pas nécessaire que nous mangions de la nourriture cachère,
ou que nous observions le Chabbath.
D.ieu ne veut que donner.
Tout ce qui se trouve dans le monde est pour nous.
Si donc D.ieu n'exauce
pas un de nos désirs, nous devons nous demander pourquoi. Pourquoi D.ieu
ne nous a-t-Il pas donné ce que nous voulions ?
Peut-être n'était-ce
pas bon pour nous. Peut-être serions-nous devenus arrogants, avides, excessifs.
Peut-être aurions-nous chargé d'autres que nous de poursuivre notre
tâche, et nous aurions ainsi renoncé à tout effort supplémentaire.
D.ieu sait ce qui est bon
pour nous. Avoir confiance en D.ieu signifie comprendre que, quand Il ne nous
donne pas quelque chose, c'est un message. Il essaie de nous réveiller,
de nous faire réévaluer nos buts.
Les bons parents font cela
aussi avec leurs enfants. Un enfant veut cinq biscuits ; ils lui en donnent
un seul. Ou ils l'emmènent chez le médecin pour une piqûre,
et il se met à pleurer : " Pourquoi me faites-vous cela ? "
Mais ils savent que c'est pour son bien.
Quoi qu'il puisse nous arriver
de mal, nous devons nous demander : " Pourquoi ? ", et comprendre
que D.ieu sait ce qu'Il fait. Il essaie de nous éduquer. Il sait ce
qui est bon pour nous et Il veut que nous ayons ce qu'il y a de meilleur en
tout.
Renoncer quand cela devient
trop difficile ?
La tendance
qui favorise l'autodestruction de l'homme (yètsèr hara') le domine
jour après jour et menace de le tuer. Si D.ieu ne l'aidait pas, l'homme
ne survivrait pas (Qiddouchin 30b).
Chacun des
aspects de notre existence dépend de D.ieu. Que ce soit pour nous lever,
nous laver les mains, utiliser notre cerveau, accomplir un mitsva, ou combattre
le désir de faire ce qu'on ne devrait pas, notre aptitude n'est rien
d'autre qu'un don gratuit de D.ieu. Nous sommes impuissants sans Lui.
D'où il suit que
nous pouvons accéder à n'importe quel but si D.ieu nous donne
le pouvoir de l'atteindre.
Comment l'expression : "
Je ne peux pas ! " peut-elle alors faire partie de notre vocabulaire ?
Le Talmud rapporte que Moïse
a réprimandé le peuple juif : " Quand nous étions
au mont Sinaï, D.ieu a demandé : "Qui pourra m'assurer que
vous Me craindrez toujours ?" Vous auriez dû répondre : "Seigneur
! C'est Toi !" Vous auriez dû saisir l'occasion de demander à
D.ieu de vous donner la crainte du Ciel. "
Les Juifs ont préféré se charger eux-mêmes de la
crainte du Ciel, raison pour laquelle ils n'ont pas voulu la réclamer.
Si les Juifs avaient compris que tout vient avec l'assistance de D.ieu, ils auraient sûrement demandé aussi la crainte du Ciel.
S'ils avaient compris que
tout vient avec l'assistance de D.ieu, ils auraient sûrement demandé
aussi la crainte du Ciel.
Cela a démontré
un manque de gratitude pour tout ce que D.ieu avait fait jusque-là.
Ce désir d'ignorer
le rôle de D.ieu dans nos accomplissements et de nous en attribuer l'entier
mérite correspond à ce que disent les gens : " Ceci je peux le faire ;
cela je ne le peux pas ! " Nous évitons ainsi d'avoir à reconnaître
que tout n'est qu'un don gratuit, et nous nous persuadons d'avoir lutté
et accompli par nos propres moyens. Aussi disons-nous : " Je ne le peux
pas ! " quand nous cherchons à nous dispenser de l'effort de devoir
surmonter une difficulté.
Si nous étions véritablement
reconnaissants, si chaque matin nous voulions remercier le Tout-Puissant pour
nos yeux, nos mains, notre cerveau, nous Le remercierions aussi pour notre perspicacité
et notre intelligence, et nous dirions : " Seigneur ! Veuille me donner
davantage ! " Si nous prenons acte que chaque accomplissement provient
de D.ieu, alors nous nous rendrons compte qu'il n'y a rien que nous ne puissions
entreprendre… pourvu que D.ieu nous en procure les moyens.
La responsabilité
de changer le monde
Que peut faire une personne
à elle seule ? Une personne peut accomplir à elle seule tout et
n'importe quoi, puisque tout est un don gratuit de
D.ieu ! Maintenant nous
pouvons comprendre pourquoi la Torah oblige chacun d'entre nous à changer
le monde.
Le Choul'han 'aroukh (Ora'h
'hayim 1, 3) stipule : " Il est recommandé à ceux qui craignent
D.ieu d'être constamment dans la douleur et dans la peine à cause
de la destruction du saint Temple. " Mais pourquoi devons-nous ressentir
de la douleur pour quelque chose qui est arrivé il y a 2 000 ans ?
Le Talmud enseigne : "
Toute génération pendant laquelle le saint Temple n'est pas rebâti
est tenue pour responsable de sa disparition. " Autrement dit, si nous
ne nous efforçons pas de nous perfectionner et de changer le monde, nous
sommes aussi coupables que ceux dont les fautes ont été la cause
de la destruction du Temple.
Que pouvons-nous faire sur
ce point ? Le Talmud spécifie (Yoma 86b) : " Si une seule personne
fait une techouva (" retour à D.ieu ") sincère, alors
le monde entier mérite d'être pardonné. "
La nation juive forme une
unité. Aussi les actions d'une seule personne peuvent-elles changer le
destin du groupe entier. Nous-mêmes, en tant qu'individus, avons le pouvoir
de changer le monde entier par la techouva. Et puisque nous en avons le pouvoir…
nous en avons aussi la responsabilité.
L'opium du peuple ?
Marx disait que " la
religion est l'opium du peuple ". Mais Marx parlait de celle qui professe
: " Ne vous dressez pas contre le mal, tendez l'autre joue ! "
Le judaïsme, en revanche,
enseigne aux hommes à assumer leur responsabilité envers le monde.
C'est en vérité le laïcisme qui est un opium parce qu'il
favorise l'inactivité.
Imaginons que l'on ait demandé
aux conquérants romains : " Les Grecs meurent de faim ! N'est-ce
pas terrible ? " Ils auraient répondu : "
Qu'est-ce que vous dites
! C'est bien la meilleure nouvelle que nous ayons entendue depuis longtemps
! Aux armes ! "
Demandons aujourd'hui à
un étudiant moyen : " C'est terrible ! Les Africains meurent de
faim ! Pouvez-vous faire quelque chose ? " Il répondra : "
Que puis-je y faire ? Qui suis-je ? Je suis tout seul ! Je ne peux rien ! "
Si l'on ne croit pas vraiment
en D.ieu, on ne peut que baisser les bras.
Le judaïsme nous dit
que nous pouvons faire quelque chose. Si nous croyons que D.ieu fait tout,
si nous voyons combien Il a déjà fait pour nous, alors nous saurons
qu'Il nous aidera.
Tout ce que nous avons à
faire est d'assumer nos responsabilités et de faire un effort. D.ieu
s'occupera du reste.
Nous essayons, D.ieu
fait le reste
Avons-nous jamais observé
un bâtiment en construction ? Les entrepreneurs utilisent des grues pour
hisser des centaines de tonnes de briques, et un ou deux hommes se mettent près
des palettes qu'ils poussent à la main vers l'endroit approprié.
Pour un débile mental,
ces deux ouvriers qui déplacent de telles quantités de briques
apparaissent doués d'une force herculéenne. Mais toute personne
dotée de raison sait que c'est la grue qui fait tout le travail.
La Torah stipule explicitement
qu'à la fin des temps, le peuple juif reviendra à D.ieu. Et cela
est déjà en train de se produire.
La Torah stipule explicitement qu'à la fin des temps, le peuple juif reviendra à D.ieu. Et cela est déjà en train de se produire.
Les Juifs sont revenus en
Israël, ce qui peut paraître dépasser l'entendement. Nous
y avons assisté à des miracles incroyables, que ce soit la Guerre
d'Indépendance, celle des Six jours, celle du Golfe. Nous avons vécu
avec des miracles. Le Tout-Puissant nous ramène chez nous : la grue est
en train de bouger.
Les gens me disent parfois
: " Je voudrais bien faire mon 'aliya en Israël, mais je n'en ai pas
les moyens financiers ! " Quelle est la solution ? Je leur dis : "
Déposez un euro par semaine sur un compte bancaire séparé
! " Ils me prennent pour un fou : " Soyons sérieux ! Cela ne
fera jamais que 52 euros en un an. Dans dix ans, j'en aurai 520. Qu'est-ce que
j'en ferai ? " Ma réponse est : " Si vous déposez un
euro par semaine, le Tout-Puissant verra que vous êtes sincère,
et Il s'occupera du reste. "
Ceux des nôtres qui
viennent de commencer d'étudier la Torah ou de tenir Chabbath, rappelons-nous
combien c'était difficile au début ! Et maintenant, s'ils jettent
un regard en arrière et contemplent les progrès qu'ils ont accomplis,
n'est-ce pas comme s'ils avaient déposé un euro à la banque
? Ils ont fait l'effort, et le Tout-Puissant les a conduits à leur destination.
Le seau et la montagne
Le Midrach dit que le sage
et l'insensé reçoivent un message identique : " Prends cette
Torah et étudie-la entièrement ! " L'insensé regarde
la Torah et dit : " C'est comme jeter une montagne dans la mer ! Même
si je devais y travailler jour et nuit, je ne pourrais jamais achever ma tâche.
"Que fait-il
alors ? Il remplit un seau de caillasse puis il va se coucher.
Le sage dit : " Je
suis payé tant par seau. Si je fais des efforts, je serai payé.
Je n'ai pas la moindre idée quant à mes possibilités de
jeter cette montagne à la mer, mais si le Tout-Puissant m'a dit de le
faire, autant essayer ! " Il prend un seau de déblais et le jette
à la mer, puis un autre, et encore un autre…
" Mais qu'est-ce que
tu fais, bougre d'idiot ? ! " lui crie l'insensé.
" Voyons ! Je suis
payé pour cela ! ", répond le sage. Et il continue de travailler
: encore un seau à la mer. Soudain, il se heurte à une grosse
pierre. Il la déterre, et voici qu'un glissement de terrain fait s'écrouler
toute la montagne et la précipite dans la mer.
C'est précisément
ce que nous faisons : A un euro par semaine, toute la montagne ira rejoindre
la mer.
D.ieu est notre Père,
Créateur de cet univers. Il veut tout nous donner. En faisant l'effort,
nous lui permettons de le faire. Nous l'acceptons. Voyez combien Il a fait pour
nous jusqu'à maintenant. Il veut faire encore beaucoup plus. Contentons-nous
de jeter le seau dans la mer : un euro par semaine à la banque ! Les
récompenses nous attendent.
D.ieu nous a donné
l'aptitude
La Torah indique que son
observance est proche de nous, tout à fait à notre portée
(Deutéronome 30, 14).
Notre problème est
que nous ne voulons pas essayer. Nous n'en faisons pas l'effort.
Si nous entendions parler
d'une occasion dans le domaine des affaires qui pourrait nous rapporter des
millions, existerait-il une limite quelconque à l'effort que nous déploierions
pour la saisir ? Si l'on nous proposait un million d'euros à la condition
que nous mémorisions avant la fin de la semaine prochaine une page de
l'annuaire du téléphone, pourrions-nous le faire ?
Il faut garder conscience
de ce que la récompense pour une seule mitsva vaut plus que n'importe
quoi dans ce monde-ci. Il ne faut donc pas considérer l'effort comme
une douleur, mais comme une occasion à saisir. Nous avons l'aptitude
à nous élever, et il n'existe rien à quoi nous puissions
mieux consacrer notre énergie.
Le Midrach (Tanna deBei
Eliyahou) raconte que le prophète Elie a un jour rencontré un
pêcheur. " Est-ce que tu étudies la Torah ? ", demanda
Elie. " Non, répondit le pêcheur, je ne suis qu'un homme simple.
Je n'ai ni talent ni intelligence. "
" Dis-moi, reprit Elie,
comment fais-tu pour réparer tes filets ? - Eh bien, c'est très
compliqué. Il faut d'abord que je choisisse une corde bien calibrée,
puis que je tisse le filet selon une structure particulière afin d'être
sûr qu'il sera tout à la fois solide et flexible. "
" Et comment fais-tu
pour attraper le poisson ? demanda Elie - Cela aussi est très complexe.
Il faut tenir compte d'une foule de facteurs : la saison, l'heure de la journée,
le genre de poisson, la profondeur de l'eau, la température, la vitesse
du courant… "
" Quand tu monteras
au ciel, prononça Elie, tu attesteras que tu n'as pas étudié
la Torah parce que tu n'es qu'un homme simple, dépourvu de tout talent
ou intelligence. Mais es-tu sûr que D.ieu ne t'a donné un cerveau
que pour devenir pêcheur, et pas pour étudier la Torah ? ! "
Le pêcheur se rendit compte qu'Elie avait raison ; il en fut bouleversé et fondit en larmes.
Le pêcheur se rendit compte qu'Elie avait raison ; il en fut bouleversé et fondit en larmes.
Elie lui dit : " Ne
sois pas si triste ! Je vais te dire un petit secret. Cette excuse-là,
tout le monde l'invoque un jour ou l'autre. Nous pensons tous que nous allons
pouvoir dire : "D.ieu tout puissant ! J'aurais voulu changer le monde
; j'aurais voulu connaître toute la Torah ; j'aurais voulu aimer l'humanité.
Mais tu ne m'as pas donné assez d'intelligence, de force ou de personnalité."
Et le Tout-Puissant se tournera vers chacun de nous et dira : "Tes actes
contredisent tes paroles. Toutes les fois que s'est présentée
à toi une occasion qui t'a intéressé, comme gagner de l'argent
ou construire un foyer, tu a appris comment la réaliser et tu es devenu
un expert en la matière. Mais la Torah, manifestement, ne t'a pas assez
intéressé !" "
C'est là que réside
notre problème. Nous ne prenons pas la Torah au sérieux. La mitsva
" permanente " de " savoir qu'il y a un Dieu " signifie
qu'il est de notre responsabilité de changer le monde. Et parce que le
pouvoir de D.ieu nous soutient, nous ne sommes pas dispensés de faire
l'effort.
Des ressources illimitées
" Ouvre ta bouche et
Je la remplirai " (Psaumes).
Le 'Hafets 'Hayim disait
: " Lorsque vous allez solliciter les gens pour de l'argent, la somme que
vous leur demandez dépend de leur statut. Vous n'irez pas demander 100
euros à un vendeur de journaux, qui a déjà du mal à
gagner sa vie. Et si vous ne lui demandez que 50 centimes, vous lui ferez injure.
Vous lui demandez donc 10 euros. Il discutera un peu, et s'il vous en donne
5, vous vous en sortirez bien.
A l'inverse, si vous ne
demandez que 5 euros à un homme d'affaires prospère, vous lui
ferez injure. Si vous lui en demandez un million, il vous prendra pour un fou.
Vous lui en demandez donc 5 000, vous en discutez, il finit par vous en donner
500, et vous vous en êtes bien tiré.
Et un milliardaire ! S'il
accepte de vous recevoir et que vous lui demandiez 500 euros, vous lui faites
perdre son temps. Vous lui en demandez donc cinq millions. S'il finit par se
laisser convaincre pour 500 000, vous vous en serez bien tiré.
Dans notre rapport avec
D.ieu, nous ne devons pas L'insulter. Il est notre père. Il nous aime.
Il est le Créateur de cet univers. Qu'est-ce qu'un milliard de francs
? D.ieu répondra : "Ouvre ta bouche et Je la remplirai." "
Si nous prêtons attention
aux prières que nous récitons, nous verrons que nous demandons
tout à D.ieu : nourriture, soutien, sagesse, Torah, Erets Yisrael, paix,
spiritualité et mitsvot. Voilà comment doit prier un Juif. D.ieu
veut tout nous donner.
Tout cela n'est que pour
le bien
Si nous comprenons réellement
que le Tout-Puissant nous aime et qu'Il détient un pouvoir infini, nous
cherchons à savoir, lorsque quelque chose ne va pas comme nous voudrions,
quelles en sont les raisons. Parce que tout ce que fait D.ieu est pour notre
bien. Il ne Se met jamais en colère. Il ne nous punit jamais. Il ne se
venge jamais. Tout est pour notre bénéfice. Il arrive que nous
ne le découvrions que plus tard…
Le Talmud raconte l'histoire
de Rabbi Akiva, qui était un disciple de Rav Na'houm Ich Gamzou - dont
le nom voulait dire : " Cela est aussi pour le bien ". Rabbi Akiva
voyageait un jour vers une ville éloignée. Il avait emporté
un coq pour le réveiller, un âne qui lui servait de monture, et
quelques chandelles pour l'éclairage. Comme la nuit commençait
de tomber, il arriva dans un village dont toutes les auberges affichaient "Complet"
pour la nuit. Il n'avait aucun endroit pour y dormir. Aussi alla-t-il camper
dans la forêt. A peine s'était-il plongé dans l'étude
de la Torah, qu'un vent violent se mit à souffler qui éteignit
sa chandelle, le laissant dans l'obscurité. Peu de temps après,
un lion arriva qui dévora son âne. Vint alors un chat qui mangea
son coq.
Rabbi Akiva se retrouvait
donc seul dans la forêt après avoir tout perdu ! Mais il se consola
en disant : " Cela aussi doit être pour le bien. "
Il se leva le matin et continua
son voyage à pied. Traversant le village, il apprit, à son épouvante,
qu'une bande de brigands avait fait irruption pendant la nuit, qu'elle avait
incendié tout le village, assassiné ses habitants et volé
tous leurs biens.
" Je vois maintenant
comment D.ieu m'a protégé. Si j'avais trouvé une chambre
dans une auberge, ils m'auraient pris aussi. Mon âne aurait pu pousser
des braiments, ou mon coq des cocoricos, ou les bandits auraient pu me découvrir
à côté de ma chandelle. Tout ce que fait D.ieu est pour
le bien. "
D.ieu a créé
ce monde-ci et nous a donné la Torah. Pourquoi l'a-t-Il fait ? C'est un
magnifique cadeau. Soyons-lui reconnaissants. Et si nous faisons l'effort d'essayer
même l'impossible, D.ieu nous y aidera sûrement.
Traduit de l'anglais
par Jacques KOHN