C'est avec un plaisir non dissimulé, que je présente dans les pages qui suivent, la traduction d'un article qui s'intitule : "Suites de lettres équidistantes dans le livre de la Genèse " (1).

Sous ce titre énigmatique se cache la démonstration mathématique de l'existence d'un "code" dans ce livre. L'étude statistique qui constitue le cœur de l'article, montre que le texte de la Genèse contient de l'information cachée dont l'existence ne peut être attribuée au hasard. Cet article, cosigné par Doron Witztum, Eliyahu Rips et Yoav Rosenberg, a paru en 1994 dans la prestigieuse revue de mathématique " Statistical Science ".

Bien qu'ayant fait de mon mieux pour produire cette traduction, j'invite le lecteur à se reporter, en cas de doute, à l'article original en anglais.

A la suite de cet article je présente quelques exemples de matrice qui illustrent le phénomène. Cependant, s'il s'avère que ces exemples de "code" ne sont pas aussi pertinents qu'il y paraît, il ne faut pas y voir une remise en cause du phénomène; si la mise en pratique du phénomène se révèle fautive, c'est cet aspect qu'il faut remettre en cause, pas le phénomène lui-même.

La revue Kountrass a eu l'occasion par le passé d'examiner de façon critique le sujet à travers les numéros 6, 20, 38, 52 et 66. Elle rappelle par ailleurs que le phénomène des lettres à intervalles réguliers est mentionné notamment par Rabbénou Be'hayé dans ses écrits et décrit (2) par Rabbi Moché Cordovéro comme étant l'une des façons d'accéder à " la connaissance des secrets de la Tora (…) ".

Par ailleurs, un site (3) regroupe tous les écrits de Doron Witztum sur le sujet. Les articles sont pour certains très techniques car se faisant l'écho de la disputation qui est née, suite à l'attaque en règle du phénomène par ses opposants les plus acharnés.

A propos du phénomène, on ne peut s'empêcher de citer l'enseignement (4) suivant des Pirké avot :

ainsi que celui du Gaon de Vilna (5) :

Enfin, bien que j'indique une possibilité de se procurer gratuitement un logiciel (6) permettant de faire ses propres recherches, je décline toute responsabilité concernant l'exploitation que l'on pourrait faire des résultats trouvés, notamment concernant les conclusions personnelles ou autres que l'on serait tenter d'en dériver.

Je finirai par une anecdote à propos de l'un des auteurs de l'article, le professeur E.Rips.

J'ai eu l'occasion de m'intéresser au phénomène des "codes" il y a de cela plus de 10 ans. En 1992, je me suis rendu en Israël et j'en ai profité pour contacter le professeur E.Rips. A ma grande surprise et satisfaction, celui-ci m'a accordé un rendez-vous à l'université de Jérusalem où il travaille. Le jour dit, je me suis présenté à son bureau. Un de ses étudiants m'a alors informé que le professeur Rips, souffrant, ne s'était pas rendu à son travail et s'excusait donc de ne pouvoir me recevoir à l'endroit convenu. Par contre, celui-ci m'invitait à me rendre à son domicile !

Après quelques hésitations, je lui ai téléphoné pour vérifier que je ne l'importunais pas.
Je suis arrivé à son domicile, dans les faubourgs de Jérusalem. Je me souviens d'un appartement fort modeste dont les murs du séjour étaient remplis de sifré kodesh. Deux heures durant, j'ai pu lui poser mes questions auxquelles il a bien voulu répondre dans une atmosphère de sérénité et avec une bonhomie mémorable.

Au final, j'ai oublié les explications mathématiques concernant le phénomène pour lequel, pourtant, j'étais venu le voir. De même, se sont évanouies les informations relatives à la matrice traitant de la guerre du Golfe - guerre à l'époque, encore dans tous les esprits - qu'il m'a alors montré en guise d'exemple.

Par contre, je n'ai pas oublié, comment le professeur Rips - qui se trouve être une sommité mondiale dans le domaine des mathématiques - a accueilli à son propre domicile, alors qu'il était souffrant, une personne qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam !

Bonne lecture.

Roch H'odech Tamouz 5762
(Le 10 juin 2002)

E. Blum.

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