Logo Lamed.frhttp://www.aish.comAccueil Lamed.fr
...
.

Paracha

.
...
...
.

Soutenez-nous

.
...
Paracha / Business et Paracha back  Retour
Népotisme : Autorité excessive que les neveux ou les autres parents des papes ont eue autrefois dans l'administration des affaires de Rome. Par extension, désir chez un homme en place d'avancer ses parents (Littré, Dictionnaire de la langue française).

UN EXEMPLE-TYPE

C'est ainsi que la nomination d'un parent proche pour des raisons d'intérêts a pu causer beaucoup de dommages et de graves angoisses.

L'existence du mot " népotisme " atteste éloquemment des fréquentes nominations de personnes non qualifiées à des fonctions publiques.

À l'origine, le terme visait surtout l'Eglise, puisqu'il veut dire " neveu ", et que les prélats, au Moyen-âge, favorisaient leurs " neveux " - souvent leurs propres bâtards. Le mot " népotisme " contient cependant aujourd'hui une connotation beaucoup plus large, et il est largement pratiqué à tous les échelons de l'administration et des affaires.

L'un des aspects négatifs du népotisme est constitué par les dommages économiques qui peuvent être causés quand des gens sont choisis pour diriger des entreprises alors qu'ils n'ont ni les connaissances ni les aptitudes nécessaires.

Prenons le cas récent de la société israelienne The Local Authorities Automation Company (LAAC), une entreprise publique qui fournit des services informatiques à un grand nombre de municipalités. Le patron de cette entreprise, Dani Eldar, n'avait aucune formation en informatique, mais cela ne l'a pas empêché d'en assumer la direction et d'émarger pour un salaire du double de ce que gagnent la plupart des PDG des entreprises publiques. Le neveu d'Eldar - son véritable neveu -n'est autre que Adi Eldar, chef du " Centre de Pouvoirs Locaux ", qui détient des intérêts dominants dans LAAC. Cette société avait fourni ses services à des autorités locales pour des centaines de millions de chéqels que celles-ci, aux prises avec des difficultés financières aiguës, n'avaient pas payés.

Cela a gravement compromis la position de LAAC qui comptait très fortement sur les pouvoirs locaux pour pouvoir fonctionner. Dans une situation normale, elle aurait attaqué en justice les municipalités défaillantes ou cessé de leur fournir des services jusqu'à paiement des factures. Mais à cause du rapport népotique entre les dirigeants de ces deux entreprises, LAAC a continué de fournir des services jusqu'à ce que sa propre situation devienne intenable. Forte de 600 employés, elle a été mise dans la nécessité de licencier des salariés et de se restructurer afin de pouvoir restaurer sa viabilité économique (Globes, 21/3/01).

Il est hautement probable que Adi Eldar avait recommandé la nomination de son oncle afin de faciliter la continuation des services rendus par LAAC à des municipalités surendettées. Il en est cependant résulté pour la société de lourdes pertes financières, et pour beaucoup de ses salariés une perte injuste de leur emploi. Même s'il est impossible de le savoir de manière certaine, il est possible que cela aurait pu être évité si la société avait été dirigée par une personne sans de telles attaches familiales. C'est ainsi que la nomination d'un parent proche pour des raisons d'intérêts a pu causer beaucoup de dommages et de graves angoisses.

 

EXTENSION DE L'INTERDICTION DE FAVORITISME

On doit pouvoir compter sur la compétence des personnes nommées dans le domaine qui est le leur et supposer qu'ils ne seront pas enclins à laisser des pressions extérieures influer sur leurs décisions.

Dans la parachath Devarim, Moïse rappelle le conseil qu'il avait donné aux juges d'Israël :
" J'ai ordonné à vos juges, en ce temps-là, en disant : "Ecoutez entre vos frères, et jugez avec exactitude, entre frères et entre étrangers. Vous ne favoriserez pas en justice, écouterez avec une égale attention le petit comme le grand, vous n'aurez peur d'aucun homme, car la justice émane de D.ieu, et toute question difficile devra m'être soumise" " (Deutéronome 1, 16 et 17).

L'interdiction de tout favoritisme en justice est répétée dans la parachath Choftim (16, 19). Le Sifri (Midrach à contenu juridique) explique la raison de cette répétition en définissant deux interdictions distinctes : celle de Choftim s'impose au juge, qui doit se montrer impartial quand il rend son jugement, tandis que la première, celle de notre paracha, vise ceux qui nomment les juges. " Ils ne doivent pas dire : "Celui-ci est élégant, je vais en faire un juge ! Celui-là est de ma famille, je vais en faire un juge !" Car il ne connaît pas les lois, et risque donc d'acquitter le coupable et de condamner l'innocent. Aussi celui qui l'a nommé est-il considéré comme s'il avait fait preuve de partialité. "

Nous pouvons déduire de ce Midrach que le concept de justice injuste s'impose même hors de la salle d'audience. Quiconque, par favoritisme, peut avoir causé un échec de la justice en est tenu pour responsable, même s'il n'a pas lui-même rendu de jugement. Il en est ainsi parce qu'il aurait dû employer sa position à nommer des candidats appropriés.

Il est facile maintenant de voir la leçon qui peut en être tirée pour les décisions nommant les dirigeants d'entreprises. Si le titulaire est choisi à cause de ses talents, on peut compter qu'il servira fidèlement ses intérêts. Mais si d'autres considérations interviennent pour sa nomination, celle-ci peut conduire à des conséquences catastrophiques pour l'entreprise. Puisqu'une société est composée d'individus, salariés et actionnaires, qui peuvent souffrir de cette nomination, il incombe aux dirigeants d'être scrupuleusement honnêtes et de ne permettre à aucune pression ni à aucun préjugé d'intervenir dans leur décision quand ils choisissent un candidat.

Faute de se montrer circonspects, ils pourront devoir partager la responsabilité tant du fiasco de l'entreprise que des souffrances endurées par des innocents qui auront fait confiance aux aptitudes de leurs dirigeants.

L'obligation de choisir des dirigeants capables et impartiaux découle de celle de rendre une justice impartiale. Les deux se situent à des niveaux de responsabilité qui, s'il leur est porté atteinte, peuvent nuire gravement à des innocents, même si elles ne sont pas provoquées intentionnellement. Dans les deux cas, on doit pouvoir compter sur leur compétence dans le domaine qui est le leur et supposer qu'ils ne seront pas enclins à laisser des pressions extérieures influer sur leurs décisions.

Cependant, si tout le monde convient que les juges doivent se tenir à l'écart des considérations partisanes, beaucoup sont prêts à accepter que les nominations dans le domaine des affaires soient marquées d'un certain népotisme. L'erreur de ce point de vue est démontrée par le cas que nous avons rapporté et par l'interprétation donnée par le Sifri de l'interdiction du favoritisme qui va bien au-delà des juges eux-mêmes.

Finalement, comme le souligne la haftara de la parachath Devarim, c'est D.ieu lui-même qui nommera les vrais juges d'Israël : "Et je ramènerai tes juges comme avant… alors tu seras appelé la ville de justice, la cité fidèle " (Isaïe 1, 26).

(Traduit de l'anglais par Jacques KOHN)



A PROPOS DE L'AUTEUR
le Rabbin Yoël DOMB
Le rabbin Yoël Domb a été diplômé par le JCT (Center for Business Ethics and Social Responsibility - " Centre pour l'éthique dans les affaires et pour la responsabilité sociale ") et il appartient à la faculté du JCT Pari Midrach. Boursier du Centre pour l'année universitaire 2000-2001, il effectue actuellement des recherches sur les sujets d'éthique dans les affaires contenues dans la loi juive et il prépare un cours destiné à faciliter l'enseignement de ces sujets dans les yechivoth.
  Liens vers les articles du même auteur (27 articles)


Emettre un commentaire
 Nom
 Prénom
 Email *
 Masquer mon email ?
Oui  Non
 Sujet
 Description (700 caractères max) *
 * Champs obligatoires
...
.

Outils

MODIFIER LA TAILLE DU TEXTE
.
...
...
.

Et aussi...

.
...