La débauche et la perversité revêtaient auprès du peuple de Moab un caractère sacré. Ils organisaient en l'honneur de leurs divinités des "services divins" d'une sensualité perverse indescriptible.
Les hébreux, hantés par le souvenir égyptien, se laissèrent facilement entraîner dans la débauche. La forteresse imprenable du judaïsme, le foyer, commençait à vaciller.
Et voilà que Pin'hass, petit fils du grand prêtre Aron, avec un courage admirable, fait irruption dans une "maison de débauche" et s'en prend à un couple composé d'un prince éminent, de la tribu de Siméon, et d'une femme midianite de la plus haute société.
La leçon qui se dégage de cet événement dramatique, c'est que lorsqu'il s'agit de défendre les valeurs spirituelles et morales du judaïsme, il ne faut pas craindre les " puissants ", les hauts dignitaires. Pin'hass ne tient aucunement compte du " rang " des personnages incriminés, il démasque publiquement les instigateurs de la démoralisation du peuple.
Voici donc un " fonctionnaire ", car Pin'has était prêtre, aimant par dessus tout son Dieu, qui ose affronter les " grands " sans craindre leur fureur. Le rôle du prêtre consiste justement à prouver par des actes, que ses exhortations ne sont pas des phrases vides de tout contenu, mais l'expression d'une intime conviction que l'on défend, même au risque de sa vie et de sa situation.
N'avons-nous pas là le meilleur " cahier des charges " du fonctionnaire au service de Dieu ?
C'est grâce à l'intervention énergique de Pin'hass que sa tribu fut désignée pu Dieu comme celle des prêtres.
Partout dans le monde nous assistons à ce camouflage honteux, pratiqué aussitôt que l'on découvre un haut personnage derrière un scandale. Ces tabous, ces intouchables, jouissent d'une protection révoltante et sont à l'abri du châtiment.
Et voilà où apparaît dans toute sa pureté la morale de la Torah. Pas de camouflage, pas de " pot au rose " Chacun est démasqué
impitoyablement lorsque son comportement s'oppose aux principes fondamentaux de la morale juive.
La Bible ne se gêne pas pour blâmer nos juges qui furent indignes, nos rois et prêtres corrompus. La Justice de la Torah ne connaît pas de "classes" !