Sécurité,
insécurité, recherche de cadres dans lesquels nos enfants seraient
à priori à l'abri des dangers. La rue, symbole de nos peurs et
de nos angoisses, et la maison, l'école, cadres rassurant, à l'intérieur
desquels tout va bien, et si danger il y a, comme partout, nous essayons de
le prévenir, de le rendre quasiment impossible.
COSETTE AU 21ème
SIECLE
Maltraiter un enfant, c'est aussi ignorer son existence, négliger ses besoins affectifs ou psychologiques.
Et pourtant, dans ces cadres
à priori si rassurants, ces lieux où à priori tout est
fait pour l'épanouissement de l'enfant, peuvent exister des dangers bien
plus grands, car moins visibles, plus tabous à évoquer, mais néanmoins
parfois bien présents, trop présents, il s'agit tout simplement
du terrible problème des enfants maltraités.
Dans une société
où l'enfant est Roi il est difficile, d'imaginer qu'il puisse encore
exister le problème de la maltraitance d'enfants. Cela nous semble appartenir
aux siècles passés, aux romans de Zola, Cosette de Victor Hugo
étant un personnage faisant partie d'un passé révolu. Et
pourtant la triste réalité est là, n'épargnant aucun
des milieux de notre société. Ce
problème existe aussi à l'intérieur de la communauté
et il nous appartient d'y réfléchir afin de pouvoir promouvoir
certaines solutions.
Tout d'abord, essayons de
définir la notion de maltraitance à travers ce qu'en disent les
textes de lois français :
"Maltraiter un
enfant ce n'est pas seulement lui faire subir des violences physiques
ou sexuelles, gifles coups blessures diverses ou psychologiques cris,
insultes, humiliations, propos dévalorisant, terreurs. C'est aussi
ignorer son existence, négliger ses besoins affectifs ou psychologiques,
lui imposer des rythmes disproportionnés par rapport à la
réalité ou à ce qu'il est en mesure de comprendre
en raison de son âge ou de sa maturité. Toute atteinte à
l'intégrité ou à la dignité de l'enfant, quel
qu'en soit le degré, en déstabilisant son sentiment de sécurité
son bien être physique, psychologique ou mental, retarde son évolution
et son intégration comme enfant et futur adulte dans la société".
LE BÂTON DE LA
DOUCEUR
Les bonnes vieilles recettes du passé ne fonctionnant plus, il va falloir en inventer de nouvelles.
Cette définition
résume de manière assez complète la problématique
de la maltraitance en insistant sur la manière dont est vécue
par l'enfant le comportement de l'adulte et plus particulièrement par
le parent.
En effet du côté
parental certaines attitudes comme les coups sont souvent considérés
comme étant l'exercice de leur autorité et une tache éducative
dans l'intérêt de l'enfant. Force est de constater que l'impact
surtout à long terme risque d'être terriblement négatif
et plus particulièrement à l'âge de l'adolescence.
Ah, me direz-vous, on à
toujours fait comme cela... peut-être mais tous nos maîtres s'accordent
sur ce point, que pour notre génération c'est avec le bâton
de la douceur qu'il faut diriger nos enfants.
Oui, il y a une évolution
qui est plus difficile pour l'enfant de ce type de comportement, c'est un état
de fait qu'il faut savoir gérer. Les bonnes vieilles recettes du passé
ne fonctionnant plus, il va falloir en inventer de nouvelles.
Le problème qui se
pose en premier lieu à nous, va être de sensibiliser les parents
à ce potentiel de violence existant pour s'en prémunir et ne pas
tomber dans une spirale au nom des principes éducatifs. Une sensibilisation
des enseignants devrait être nécessaire afin de savoir comment
détecter des cas d'enfants soumis à une maltraitance physique
ou psychique, afin de pouvoir intervenir pour la sauvegarde de l'équilibre
de l'enfant.
UN DEVOIR D'INGERENCE
II y a ici non pas un droit
mais un devoir d'ingérence afin d'aider l'enfant ainsi que sa famille
à sortir de ce système néfaste. Beaucoup de finesse et
de tact seront nécessaires afin de faire passer les messages et d'orienter
l'enfant et le parent vers un thérapeute, mais cela doit être fait
sans aucune ambiguïté.
On peut noter aussi, souvent
chez le parent une souffrance dans l'incapacité qu'il a de gérer
l'enfant face à lui et ne trouvant que dans des méthodes extrêmes
la possibilité d'assumer son rôle.
Une place importante doit
être accordée aux souffrances psychologiques que l'on peut infliger
à l'enfant ne serait-ce qu'à travers des humiliations ou des vexations
dans le cadre scolaire. "Yehi Kevod Talmideh'a H'aviv Aleh'a Kechéla'h
" que l'honneur que tu prodigues à ton enfant soit cher à
tes yeux comme le tien, disent nos maîtres, nous ne pouvons pas imaginer
l'impact négatif et destructeur d'une phrase prononcée par un
professeur sur un élève en présence des autres.
La sensibilité de l'enfant et sa pudeur est telle, que sa souffrance ressortira un jour, rouvrant des blessures jamais cicatrisées mais juste masquées.
Ce sont des situations que
l'on n'oublie jamais ; et quelle valeur peut-on accorder au pardon d'un enfant
qui de toute façon n'a pas d'autres choix que de pardonner à celui
qui l'a meurtri? La sensibilité de l'enfant et sa pudeur est telle, qu'il
pourrait enfouir au plus profond de lui-même cette souffrance qui ressortira
un jour, rouvrant des blessures jamais cicatrisées mais juste masquées.
L'émergence se fera
souvent lorsqu'à l'intérieur d'un couple, un enfant va naître,
de ce parent ayant été enfant maltraité. Bien
sûr pour la femme, mais aussi pour un homme, attendre un bébé
peut raviver la blessure ; on pourra observer parfois, qu'une grossesse désirée
par le couple peut déclencher au moment où elle devient visible
des violences du conjoint.
Un travail d'accompagnement
de la grossesse, ne serait ce qu'à travers une redécouverte dans
un espace de parole de ce que représente la venue de l'enfant pour les
deux membres du couple, pourra s'avérer être très bénéfique.
Avoir la maturité
d'imaginer cette possibilité, ne pas avoir peur de s'y confronter pour
la régler, nous montrera réellement que nous avons décidé
d'être parent.
Pour toute question concernant les maltraitances et l'éducation en général, vous pouvez vous adresser à Lev, La Maison de la Famille: 0820 20 98 70 (0,09€/mn)