Constate-t-on des différences de comportement entre les enfants ayant
peu de contact avec la nature et les autres ?
II faudrait tout d'abord
définir la notion de nature... La nature au sens large comprend l'ensemble
des êtres et des choses qui nous entourent, qui va de l'infiniment petit
à l'infiniment grand, des êtres microscopiques du monde physique
à l'univers tout entier.
L'enfant, dès son
plus jeune âge, se confronte à son environnement, l'explore et
essaye de le maîtriser. Cette recherche se fait essentiellement dans la
relation aux parents, aux proches de son entourage. Il essaye de comprendre
et déchiffrer l'ensemble des phénomènes qui l'entourent.
L'enfant a obligatoirement besoin de contact avec la nature au sens large, de côtoyer la nature la plus proche à travers les plantes, les arbres, la montagne et les animaux.
Cet environnement restreint
au départ, va s'élargir progressivement. II essaiera de comprendre
l'énigme de son origine, de celle de ses parents. Il tentera de reconstruire
son histoire à travers un roman familial à partir des éléments
en sa possession. II essaiera de comprendre la relation qu'il existe entre lui
et ses deux parents. Il imaginera successivement des "théories infantiles"
qui lui permettront d'évoluer aux phases ultérieures et d'adapter
ses théories en fonction de ses connaissances.
La différence constitutionnelle
entre son père et sa mère sera au centre de ses préoccupations
pendant très longtemps. L'espace extérieur sera pour le jeune
enfant un moyen de comprendre l'énigme originelle. L'extérieur
est moins angoissant pour lui dans la mesure où il n'est pas chargé
affectivement.
Comprendre le fonctionnement
de la nature à travers les animaux, les plantes, les étoiles,
sera pour l'enfant une autre façon de se poser les mêmes questions
sur son origine, sur celle de ses parents, sur leur relation et la place qu'il
a dans sa famille.
Dans ces conditions, l'enfant
a obligatoirement besoin de contact avec la nature au sens large, mais également
de côtoyer la nature la plus proche à travers les plantes, les
arbres, la montagne et les animaux. Ce contact va lui permettre de déplacer
ses préoccupations sur des objets moins angoissants et lui faciliter
l'intégration de ses connaissances, de développer ses capacités
intellectuelles.
Dans le cas d'enfant à problèmes, vous arrive-t-il de préconiser
un contact plus fort avec la nature en vue de développer une thérapie
?
II faudrait proposer un échantillonnage d'activités qui stimulera et aidera à la levée des inhibitions psychiques.
Dans le même sens
que les éléments développés plus haut, la recherche
de connaissance se fait spontanément chez le jeune enfant, elle peut
et doit être soutenue par les parents et les éducateurs.
Il arrive qu'en raison de
conflits intérieurs psychologiques pouvant entraîner des troubles,
le jeune enfant peut présenter une inhibition des processus psychiques
avec ralentissement des efficiences intellectuelles, manque d'intérêt
pour tout ce qui l'environne, avec assez souvent des troubles du comportement
réactionnel.
II peut être utile
alors de provoquer un contact plus important avec l'environnement extérieur
de l'enfant afin de réactiver le travail psychique et intellectuel, et
cela à travers des activités ayant une relation directe avec les
choses de la nature.
II faudrait proposer un
échantillonnage d'activités qui stimulera et aidera à la
levée des inhibitions psychiques. On peut citer, entre autres, les activités
avec les animaux dont certaines ont été utilisées et étudiées
pour certaines pathologies psychiatriques (poney, chevaux, petits animaux en
général) avec des résultats très encourageants.
On a même utilisé
dans certains cas, des contacts enfants-dauphins qui associent le traitement
avec les dauphins et l'utilisation de l'eau comme support thérapeutique.
Quelque soit le type d'activité,
il est important qu'il se fasse à travers la relation à l'autre,
pour soutenir et permettre l'expression des émotions afin de résoudre
les angoisses qu'auraient pu entraîner les troubles psychologiques.
Pensez-vous qu'il peut être bénéfique pour l'enfant d'avoir
un petit animal à la maison (poisson, hamster, etc) ?
Le petit animal deviendra le support des frustrations, des déceptions, des expériences d'amour et de haine de l'enfant.
La présence d'un
animal à la maison doit correspondre au désir de l'enfant.
La demande d'un objet tierce
dans la relation aux parents est souhaitée et recherchée par le
jeune enfant. Cet objet peut être inanimé et l'enfant le fera vivre
en projetant sur lui l'ensemble de sa vie affective, il deviendra même
indispensable au jeune enfant par la suite, lorsque l'enfant grandira, l'objet
inanimé peut ne pas suffire et il désirera un objet vivant qui
remplacera partiellement l'image parentale manquante.
Le petit animal deviendra
le support des frustrations, des déceptions, des expériences d'amour
et de haine de l'enfant. II serait donc bénéfique chez des enfants
sensibles en quête d'affection d'avoir un petit animal à la maison.
Il arrive cependant que
ces animaux deviennent des souffres douleurs pour des enfants aux pulsions sadiques
mal contenues. II faudra être vigilant et avoir un rôle éducatif
plus important.