Nos Sages d'autrefois appelaient
l'aigle " le roi des oiseaux ". C'est l'un des plus grands et des
plus puissants oiseaux de proie. Volant très haut au-dessus du sol, guettant
sa proie de ses yeux perçants, l'aigle a une allure vraiment majestueuse.
Il y a plusieurs espèces
d'aigles, qui diffèrent par la taille, l'apparence et les habitudes.
Mais tous ont un bec dont la force et la dimension sont imposantes, et des serres
redoutables. Le bec de l'aigle est presque aussi grand que sa tête, et
la partie supérieure s'incurve de façon abrupte et se rabat sur
la partie inférieure.
L'aigle doré domine
dans une grande partie de l'hémisphère nord et vit dans les régions
montagneuses et solitaires de l'Amérique du Nord, de l'Europe, de l'Asie
septentrionale et de l'Afrique du Nord. C'est un oiseau magnifique, d'une envergure
voisine de deux mètres. Les plumes du corps chez l'oiseau adulte sont
d'un brun foncé, tandis que le sommet de la tête et la nuque sont
d'un brun doré. Le bec est d'un noir bleuâtre, avec une partie
jaune et charnue à la base.
Les pattes de cet oiseau,
différentes en cela de celles de l'aigle chauve, sont couvertes de plumes
jusqu'aux orteils. Son vol est considéré comme plus gracieux que
celui de l'aigle chauve.
Avec les années, le nid finit par devenir une construction d'un poids énorme, et pouvant peser plus d'une tonne !
L'aigle doré se nourrit
principalement de lapins et d'écureuils ; mais pressé par la faim,
il peut attaquer de petits agneaux ou des dindonneaux.
Il construit son nid dans
un lieu élevé, soit dans un grand arbre ou sur la saillie d'un
rocher. Ce nid est fait de brindilles, et le même est utilisé des
années durant. Le nid de l'aigle porte le nom d'aire. C'est une masse
considérable de brindilles, doublée à l'intérieur
par un matériau plus doux pour la protection des petits. Chaque année,
il est réparé par l'adjonction de brindilles supplémentaires
; avec les années il finit par devenir une construction d'un poids énorme,
et pouvant peser plus d'une tonne !
FIDELITE ET SENS DU DEVOIR
Les naturalistes qui ont observé la vie des aigles dans leur milieu naturel racontent de très belles choses sur la vie familiale de ces " monarques de l'air ".
Les aigles formant un couple
sont fidèles l'un à l'autre. Ils restent ensemble au long des
années, et reviennent chaque saison au même nid. Si l'un des deux
est tué, un autre compagnon ou une autre compagne se substitue à
l'absent ou à l'absente.
On ne sait au juste l'âge
que peuvent atteindre les aigles vivant en liberté. On sait cependant
que les aigles dorés peuvent vivre jusqu'à quarante-six ans dans
un zoo.
Les naturalistes qui ont
observé la vie des aigles dans leur milieu naturel racontent de très
belles choses sur la vie familiale de ces " monarques de l'air ".
Cette opération n'est pas chose facile, surtout si l'on veut observer
une aire d'aigle de près. Une escalade périlleuse d'abord s'impose
; ceci fait, il faut installer un poste d'observation camouflé, et y
demeurer tapi pendant des heures, sans faire un mouvement ni le moindre bruit.
La difficulté n'a cependant pas découragé les naturalistes,
qui furent nombreux à la surmonter. Leurs efforts ont grandement enrichi
notre connaissance de la vie des aigles.
Un naturaliste écossais
qui a observé une aire pendant quelque temps dans les montagnes d'Ecosse
décrit son expérience : il commença par planter, après
beaucoup de difficultés, une tente sur le bord d'une falaise, à
très peu de mètres du nid. Celui-ci était habité
par un couple d'aigles dorés et un aiglon qui venait de naître.
La plupart du temps, les
parents étaient dehors à la recherche de nourriture. La mère
arrivait dans un grand battement d'ailes, mais elle atterrissait avec douceur
au bord de l'aire, et sans déranger l'aiglon qui dormait. Peu après,
celui-ci commençait à remuer et à piailler. Ce qui incitait
la mère à s'activer. Elle saisissait dans le nid un coq de bruyère
tué et partiellement plumé, et l'assujettissait sous ses serres.
Ensuite, elle y plantait le bec et arrachait un lambeau de chair d'un mouvement
sec, et le donnait à l'aiglon avec ce que nous appellerions beaucoup
de gentillesse.
Elle répétait
plusieurs fois le même manège, choisissant toujours les parties
les plus tendres, telles que le foie, et l'offrant à son petit, qui piaillait
de satisfaction. Cela durait une demi-heure environ, sans que la mère
montrât la moindre impatience, et jusqu'à ce que l'aiglon en eût
assez. Alors, la mère avalait les restes. Après un moment, qu'elle
employait à se nettoyer bec et serres, elle prenait son vol et s'éloignait.
Elle revenait peu après
tenant dans le bec un paquet de brindilles nouvelles. Elle les déposait
dans le nid et observait son petit. Puis soudain, elle saisissait une grosse
becquée de ces brindilles et en recouvrait l'aiglon, comme pour le réchauffer.
Elle faisait ensuite le ménage, mettait de l'ordre dans l'aire, cueillant
et avalant les insectes et les moucherons qu'elle y trouvait. De temps en temps,
le père fondait du ciel, déposait dans l'aire un lapin mort ou
un coq de bruyère et s'en allait à tire-d'aile. Nourrir l'aiglon
était exclusivement la fonction de la mère.
Chaudement couvert de duvet
blanc épais, l'aiglon passe le premier mois à manger, dormir,
et piailler quand il se sent négligé par ses parents.
La septième semaine
il commence à exercer ses ailes et ses serres. Les plumes couvrent le
corps le troisième mois. Jusqu'à l'âge de quatre ans, il
aura une tache blanche à la base de la queue, signe de sa jeunesse. Quand
la tache disparaît, il est un adulte accompli, prêt désormais
à prendre une compagne à son tour, et à construire avec
elle l'aire commune.
Un aigle adulte est assez
puissant pour emporter dans ses serres un agneau ; mais de tels faits sont rares.
Plus fréquemment, il s'emparera des petits renardeaux qui, devenus grands,
constituent le pire ennemi des éleveurs de moutons.
LA SYMBOLIQUE
Sois léger comme un aigle... afin d'accomplir la volonté de ton Père Céleste .
De tout temps, l'aigle a
provoqué l'admiration de l'homme. Jadis, en Mésopotamie, il était
adoré, et les Hittites lui érigeaient un temple. A travers les
âges, l'aigle a symbolisé la puissance, la conquête et le
courage.
Il était aussi connu
dans l'ancien pays d'Israël. La Torah et les Livres des Prophètes
le mentionne fréquemment de façons diverses et symboliques.
Il est fait allusion aux
tendres soins qu'il prodigue à ses petits (Deutéronome, 32:11),
à sa rapidité (Jérémie, 4:13 ; 48:40, etc.), à
sa durable jeunesse (Psaumes, 103:5), à son vol majestueux dans les airs
(Proverbes, 30:19), et ainsi de suite.
Dans son éloge du
roi Saül et de Jonathan, le roi David dit d'eux : " Ils étaient
plus légers que les aigles, ils étaient plus forts que les lions
" (Il Samuel, 1:23). La menace de l'invasion soudaine d'un ennemi redoutable
était comparée à un aigle fondant sur sa proie (Deutéronome,
28:49 ; Jérémie, 49:22, etc.).
Dans la littérature
rabbinique du Moyen Age, les grands érudits en Torah furent souvent
appelés de " Grands Aigles ", car ils étaient considérés
chacun comme un véritable monarque, volant haut au-dessus des autres,
dans les sphères célestes de la sagesse et de la piété
Divines.
Mais peut-être le
symbole dont, en raison de son importance, il faille le plus se souvenir à
propos de l'aigle est celui exprimé par le Tanna Yehoudah ben Téma,
dans la Michnah bien connue (Aboth, 5:20) : " Sois léger comme
un aigle... afin d'accomplir la volonté de ton Père Céleste
". Ces mots sont cités également dans le premier paragraphe
du Choul'han Arou'h, le code du comportement quotidien du juif et de son mode
de vie.