LES DEUX QUALITéS D'ADAM

Après avoir expliqué que seul, l'ensemble homme-femme formait l'Homme véritable, il nous faut à présent connaître la spécificité de chacune de ces deux parties d'ADAM.

Revenons au verset cité plus haut: "Faisons ADAM Betsalménou, Bidmouténou...", que nous avons traduit par: " ..donnons-lui l'intuition et l'intelligence...".

Essayons de comprendre avec plus de précision le sens des deux termes: Betsalménou, Bidmouténou.
Le Sforno, célèbre commentateur de la Torah, explique: "Tselem fait allusion à la connaissance, à l'intelligence véritable. Démout provient de la racine Dimion, qui signifie " imaginer"."

ADAM posséde deux forces, le Tselem, l'intelligence, et le Dimion, l'imagination. Ce sont ces deux forces, plus que toutes autres, qui définissent la nature véritable d'ADAM et ce sont elles que la Torah veut mettre en évidence.

L'explication du Sforno rejoint celle de Rachi, qui enseigne: " Léavin ou léaskil ", c'est-à-dire: un homme qui puisse imaginer et réfléchir.
C'est parce qu'il posséde ces deux forces qu'ADAM fut créé mâle et femelle.

Chacune de ces "parties" d'ADAM a hérité l'une de ces forces. Le mâle a reçu le Tselem, lumière de la connaissance. La femme a hérité du Démouth, force de l'intuition et de l'imagination.

Aussi, nos Maîtres affirment: " La femme a beaucoup plus d'intuition que l'homme ". (Talmud Erouvim)
Le ADAM véritable est celui qui parvient à réunir en lui ces deux forces: la connaissance et l'intuition. Mais il ne parvient à cela que lorsqu'il accepte le face à face avec sa femme, c'est-à-dire lorsqu'il cesse de se sentir supérieur à elle.
 

L'éQUILIBRE D'ADAM DéPEND DE SON ATTACHEMENT à D.IEU

Cependant, le verset ne dit pas que l'homme fut créé "Betselem et Bédémout", ce qui signifierait "avec intelligence et intuition". Mais il est dit: "Betsalménou et Bedmouténou", c'est-à-dire "avec notre intelligence et notre intuition".

Ces deux forces, le Tselem et le Démout, ne peuvent s'unir que lorsqu'elles proviennent et sont dirigées vers D.ieu, c'est-à-dire lorsque l'homme les utilise afin de percer le mystère de son existence.

C'est à cela que nos Maîtres font allusion lorsqu'ils disent: "Il n'y a pas d'homme sans femme, de femme sans homme et ni l'un ni l'autre sans D.ieu".

Ces deux forces ne peuvent exister réellement dans une même personne que si elle s'attache véritablement à la recherche de la vérité. Lorsque l'homme tourne le dos à la vérité, lorsque le mâle n'accepte plus le face à face avec la femme et lui tourne le dos, alors l'intelligence et l'imagination deviennent deux ennemies.

L'être véritable, ADAM, éclate en deux parties qui s'ignorent et qui sombrent l'une et l'autre dans la solitude.
En s'éloignant de la Torah, l'homme et la femme ont cessé de se comprendre et c'est ainsi qu'ils ont bâti un monde dans lequel l'intelligence et l'imagination refusent de se regarder face à face.
 

LA VERITé : SUBTIL MéLANGE D'INTUITION ET D'INTELLIGENCE

La femme incarne la puissance de l'imagination et de l'intuition, disent nos Maîtres. En ce sens, elle est à la fois la matrice de la connaissance véritable ainsi que l'ennemie jurée de l'orgueil intellectuel et de la connaissance superficielle.

C'est l'intuition qui engendre toutes les vérités mais c'est elle aussi qui détruit les préjugés et les idées toutes faites. Lorsque " l'homme se sent supérieur à la femme ", c'est-à-dire lorsque l'intelligence orgueilleuse refuse d'être remise en question, alors elle ne peut que dévaloriser, négliger l'intuition qui est cette force qui pousse l'homme à chercher toujours plus loin.

Au contraire, lorsque l'homme et la femme se regardent face à face et que l'intelligence accepte et valorise l'intuition alors ils parviennent ensemble à mettre un peu de vérité dans leur vie.

L'homme voit la vérité tout comme il voit sa femme. S'il lui tourne le dos, il sombrera dans le mensonge, c'est-à-dire l'orgueil intellectuel, s'il la regarde en face il atteindra la vérité c'est-à-dire une vie équilibrée, rayonnante et profonde. Cette vérité ne peut se dévoiler qu'à l'intérieur du couple parfait, celui où l'homme et la femme acceptent de ne former qu'un seul être.

Aucune connaissance profonde et véritable du monde et de l'existence ne pourra être atteinte tant que l'homme et la femme n'auront pas résolu leur problème humain.

L'homme, qui incarne la rigueur intellectuelle, empêche l'imagination de sombrer dans le fantasme et le rêve. La femme, force de l'intuition, arrache l'intelligence à l'orgueil et à l'autosatisfaction en la poussant à chercher toujours plus profondément.

La réunion parfaite de ces deux forces est la clef de la perfection humaine. Pour cette raison, la Torah commence par la lettre "beith", qui signifie "foyer". Ceci pour nous enseigner que l'intelligence véritable ne se trouve qu'à l'intérieur d'un foyer qui a su se construire parfaitement.

Cet essai est tiré du livre Le Vrai Visage de la Femme Juive.