La nature a sa manière propre de donner des signaux.
Considérons, par
exemple, la sensation de douleur c'est le signal que donne la nature pour avertir
qu'il se passe quelque chose d'anormal dans notre organisme. Une rage de dents
signale l'existence d'une carie ou d'une autre anomalie. Sans la douleur, la
carie s'aggraverait puisqu'on ne s'en apercevrait pas, jusqu'au jour où
il ne serait plus possible de sauver la dent.
Et les conséquences
seraient semblables si une personne choisissait d'ignorer l'avertissement de
la nature, qu'il s'agisse d'un mal de dents, d'un mal d'estomac, d'un mal de
tête ou de tout autre douleur ou gêne physique. Dans chaque cas,
la nature nous envoie un signal nous avertissant que quelque chose s'est déréglé
dans notre organisme ; en conséquence, nous devons agir de manière
à rétablir l'équilibre, quitte parfois à changer
notre façon de vivre, nos habitudes.
UN MOYEN DE COMMUNICATION
Au temps jadis, on répandait la nouvelle de la sanctification de Roche 'Hodèche (Nouvelle Lune) au moyen de feux qu'on allumait sur les collines entourant Jérusalem.
Depuis les temps les plus
lointains, l'homme a appris à se servir de signaux. Le signal est un
moyen de transmettre une information d'une personne à une autre, ou d'un
lieu à un autre.
Par exemple, au temps jadis,
c'était la coutume pour le Beth Dine (Cour de justice) en Erets Israël,
de répandre la nouvelle de la sanctification de Roche-'Hodèche
(Nouvelle Lune) au moyen de feux qu'on allumait sur les collines entourant Jérusalem.
Ce signal par les feux était rapidement reçu, puis transmis d'une
colline à l'autre, jusqu'à ce que tout le pays fût informé
du jour de Roche-'Hodèche, et que tout un chacun sût le temps adéquat
pour l'observance des fêtes.
Autrefois, les soldats engagés
dans une guerre se servaient de message éclair en réfléchissant
les rayons du soleil sur la surface polie de leurs boucliers. Les Indiens d'Amérique,
eux aussi, envoyaient des messages au moyen de la fumée.
Au temps où les Enfants
d'Israël poursuivaient leur errance à travers le désert,
après leur sortie d'Egypte, et avant leur entrée en Terre Promise,
on sonnait de trompette d'argent pour rassembler les chefs du peuple ou le peuple
lui-même. Les trompettes donnaient aussi à ce dernier le signal
de la marche.
Une corne de bélier
était employée pour sonner l'alarme à l'approche de l'ennemi.
Les indigènes d'Afrique, eux, se servaient de tambours pour leurs signaux.
Et ainsi de suite.
Nous venons de voir que
les signaux appartiennent à l'une ou l'autre des deux catégories
suivantes l'auditive ou la visuelle, selon que le signal est destiné
à être entendu ou vu.
Ces deux formes sont utilisées
encore de nos jours, avec la différence que des méthodes ou des
instruments plus élaborés sont employés. Nous disposons
aujourd'hui de phares puissants, de fusées, de feux de toutes sortes
D'autre part, là
où la signalisation visible ne peut être efficace, comme dans le
cas de brouillard épais, les navires, pour éviter une collision,
utilisent des trompes ou des sirènes. En cas d'incendie, les sirènes
d'alarme retentissent souvent non seulement pour appeler les volontaires, mais
aussi pour leur permettre de situer le lieu du sinistre. En temps de guerre,
des sirènes mugissantes annonçaient l'approche des avions ennemis;
d'autres prévenaient que le danger était passé.
Les phares et les bateaux-feux
lancent des signaux lumineux, mais par temps brumeux, ils utilisent des cloches
immergées. L'eau, meilleure conductrice que l'air, transmet le son dix
fois plus loin, et environ quatre fois plus vite. Aujourd'hui, les signaux sonores
sont souvent transmis par radio.
LE "
SIGNAL " DE D.IEU
Les signaux présentent
un gros avantage dans les communications internationales, car un signal a le
même sens dans toutes les langues. Un S.O.S. (initiales des mots anglais
" Save our Souls " - sauvez-nous) lancé par un navire en détresse
peut être compris par n'importe quel capitaine de bateau, quelle que soit
sa langue. Des commissions internationales de télécommunications
se réunissent de temps en temps afin de réglementer les communications
entre bateaux, avions et stations terrestres. La quasi-totalité des pays
du monde y sont représentés. Les signaux adoptés par elles
constituent une manière de langage international.
Revenons maintenant au point
de départ de cette étude : les signaux de la nature.
L'on parle souvent de la
" Nature " comme d'une sorte d'être indépendant. II n'est
pas nécessaire de souligner qu'il n'en est rien. Il n'y a, en fait, que
D.ieu, le Créateur, Qui agit à travers la nature qu'Il a créée,
qu'Il contrôle constamment et maintient " en vie ". Par conséquent,
quand nous disons que la douleur est un avertissement de la nature, nous voulons
dire en réalité que c'est un avertissement de D.ieu.
En d'autres termes, D.ieu,
dans Son infinie miséricorde et le soin constant qu'Il prend de Ses créatures,
actionne le signal quand quelque chose se dérègle dans l'organisme
et qu'une action est nécessaire pour corriger ce mauvais fonctionnement.
La douleur est une chose désagréable, certes ; mais si l'on prend
conscience de la fonction et du but vitaux de cette sensation, l'on doit être
reconnaissant que la douleur existe; puisque, autrement, la vie physique ne
pourrait se poursuivre longtemps.
Si D.ieu prend un tel soin
de notre bien-être physique et désire que nous soyons physiquement
sains de façon continue, Il porte au moins un égal intérêt
à notre bien-être spirituel.
Lorsqu'il se produit un " déséquilibre " dans notre vie spirituelle, D.ieu nous lance un signal.
Car, nul doute que notre
âme est plus importante que notre corps. Notre âme est éternelle,
tandis que notre corps n'est que la " demeure " temporaire de notre
âme, pour la durée de notre vie sur cette terre. Il s'ensuit que
lorsqu'il se produit un " déséquilibre " dans notre
vie spirituelle, D.ieu nous lance un signal.
Nos Sages disent que le
premier signal qu'Il envoie est " léger " ; il n'affecte que
les possessions extérieures de l'homme, ses richesses. Celui-ci peut
supporter une perte financière, que ce soit sous forme de dommages à
la propriété, ou d'une affaire commerciale malheureuse, etc.
Si l'homme n'y voit pas
un signe, et hausse les épaules en mettant un tel préjudice matériel
sur le compte d'une circonstance fortuite, ou d'un accident sans lendemain,
le second avertissement sera plus dur et pourra prendre la forme d'une maladie,
d'un préjudice corporel, blessure ou autres.
De telles circonstances
sont pénibles, mais quand on sait qu'aucun mal ne peut venir de D.ieu,
Qui est l'Essence même du Bien, et que l'expérience douloureuse
est un avertissement vital annonçant des ennuis plus graves, on devrait
accueillir comme il se doit le premier signal et agir en conséquence.
UNE FOIS PAR AN
Une fois par an, à
Roche-Hachanah, nous recevons un " signal " spécial - le son
du Chofar. Celui-ci a beaucoup de raisons profondes, et plus d'une signification.
Toutefois, l'un des messages fondamentaux du Chofar est qu'il sonne " l'alarme
". Le grand Maître, Rabbi Moché ben Maïmon (Maïmonide)
l'exprime en ces termes :
" En même temps
que le son du Chofar à Roche-Hachanah est un commandement Divin dans
la Torah (pour lequel aucune raison ni explication ne sont nécessaires),
il est aussi un appel destiné à " éveiller les dormeurs
", qui sont si absorbés par les aspects matériels et vains
de la vie qu'ils sont devenus insensibles aux valeurs plus importantes et éternelles,
les valeurs spirituelles, et ont oublié leur but réel dans la
vie. "
Heureux celui qui entend
et comprend ce signal vital, comme nous le disons d'ailleurs immédiatement
après la première partie des Téhilimes :
" Heureux ceux qui comprennent le son du Chofar ; ô Eternel, ils
marcheront à la clarté de Ta Face " (Psaumes, 89:16).