Ma femme, qui est décédée
il y a quelques semaines, était quelqu'un qui donnait et donnait
à tout le monde autour d'elle. Elle sera regrettée de beaucoup
de personnes. J'ai passé les deux derniers mois à m'occuper d'elle
à plein temps et ensuite à porter son deuil. Je voudrai partager
certaines leçons profondes que j'ai tiré de cette période.
Six semaines avant le décès
de ma femme, notre cancérologue m'a convoqué à son bureau
"Le temps est compté", m'a t'elle dit. Combien ai je demandé.
"Pas plus que quelques jours" fut sa réponse. Bien, nous avons
eu six semaines, six semaines extraordinaires et je pense que nous devons remercier
la prédiction pessimiste de notre cancérologue comme tout le reste.
Si tu penses que quelqu'un que tu aimes peut mourir demain, tu feras en sorte
de l'aimer lui ou elle convenablement aujourd'hui. Si tu sais qu'elle risque
de mourir demain tu feras en sorte de rentabiliser le jour d'aujourd'hui.
Vivre chaque jour comme si c'était le dernier n'est pas morbide. Si c'est fait correctement cela peut être incroyablement revigorant.
Les Sages nous demandent
de faire Techouvah (amender nos comportements) le jour avant notre mort. La
question qui vient à l'esprit est : comment sait on? Et la réponse
est donc fait Techouvah chaque jour - car c'est peut être le dernier.
La mort fait partie de façon
intrinsèque de la vie. Certaines personnes sont bénies par une
mort qui arrive doucement et avec de longs avertissements. D'autres meurent
soudainement. Mais c'est une réalité que personne ne peut contourner
: nous mourrons tous un jour.
Ma femme m'a répété
à plusieurs occasions que grâce à D. ieu nous ne vivons
pas des milliers d'années car nous ne pourrions pas nous réveiller
le matin si c'était le cas. Quel besoin de saisir le moment si tu as
des millliers d'années de moments à saisir?
Nous avons passé
six semaines de temps intense et de qualité - problablement plus que nous
en aurions mis en six ans - non peut-être 60 ans, si elle avait été
en bonne santé.
Aucun des deux ne savait
si elle se réveillerait le matin. Mais en réalité personne
ne sait de quoi sera fait demain; cancer ou pas cancer la vie est pleine de
surprises. Chaque journée de vie est une opportunité dont nous
ne savons pas si elle se reproduira lendemain. Chaque jour est trop précieux
pour être perdu en inquiétude, en frustations et en colère
contre ceux que nous aimons...
Vivre chaque jour
comme si c'était le dernier n'est pas morbide. Si c'est fait correctement
cela peut être incroyablement revigorant.
Arrête toi aujourd'hui
pour penser aux choses que tu ferais si c'était ton dernier jour. Comment
aimerais-tu aimer ceux que tu aimes? Comme voudrais-tu utiliser ton temps intelligemment?
Qu'aimerais-tu partager avec tes proches? Qu'aimerais-tu enseigner? Si ces choses
sont importantes à tes yeux, alors fais-les aujourd'hui ! N'attends pas
que le temps soit compté, parce que le temps est toujours compté.
CHAQUE PRIERE RECOIT
UNE REPONSE
Alors que son corps était aussi malade qu'il pouvait l'être, son âme était plus saine que toute personne que j'ai jamais rencontré.
Une autre leçon que
j'ai apprise est que quelque soit la prière, elle ne reste jamais sans
réponse. Parfois la réponse est positive dans le sens de ta requête,
et parfois elle est positive dans un sens différent de ta requête.
Mais la réponse est toujours positive.
Pendant les sept jours de
deuil, je m'efforçais de comprendre comment me mettre en rapport avec
les mots que nous disons 3 fois lors de la prière du matin "D.ieu
est notre Sauveur. Notre Roi nous répondra quand nous l'imploreront".
Bien, je l'ai appelé et appelé pendant presque 3 ans. J'ai pleuré
des fleuves de larmes - et je n'ai pas reçu de réponse. Ma femme
est morte.
J'ai demandé à
mon maitre. Il m'a donné une réponse qui, après mûre
réflexion, me semble bonne. D.ieu a guéri ma femme - mais pas
de la façon que j'attendais. La façon dont il l'a guérie
est plus grandiose que tout ce que j'aurai pu imaginer. Il l'a guérie
non pas physiquement, mais spirituellement et j'étais et je suis jaloux
de la santé spirituelle à laquelle elle a accédé.
Quelques jours avant son décès, elle a dit que pour la première
fois dans sa vie, elle ressentait vraiment que D.ieu l'aimait. Elle l'avait
toujours su, mais n'avait jamais vraiment pu le ressentir. Maintenant elle le
ressentait. Elle se sentait unie à D.ieu et unie à moi. Elle se
sentait en accord avec elle même et elle savait que la vie est belle.
Alors que son corps était aussi malade qu'il pouvait l'être, son
âme était plus saine que toute personne que j'ai jamais rencontré.
Même deux jours avant son décès, elle a dit qu'elle ne changerait
sa place avec personne.
Pourquoi D.ieu n'a pas pu
guérir son âme et son corps au même temps? C'est une bonne
question, mais nous ne pouvons pas connaitre tous les chemins de D.ieu - ou
alors nous serions D.ieu lui même. Donc je ne sais pas pourquoi les deux
n'étaient pas possibles. Mais je sais pertinement que D.ieu l'a guérie.
Et si jamais il avait dû avoir un choix entre sa santé spirituelle
et sa santé physique, je sais laquelle elle aurait choisie - et je sais
aussi laquelle j'aurais choisi si nos rôles avaient été
inversés. D.ieu a répondu quand je l'ai imploré - simplement
pas de la façon dont j'ai demandé. Mais D.ieu n'est pas un distributeur
automatique. C'est un père aimant et attentioné avec qui nous
avons un relation dynamique. Nous prions. Il écoute, prend en compte
et décide de répondre au mieux en fonction de ce que nous sommes
et de ce dont nous avons besoin. Sa réponse est toujours positive.
IL N'Y
A PAS DE PRIERE VAINE
Il y a un second aspect
dans tout cela. Chaque prière que j'ai dite pour ma femme m'a changé.
Elle a changé mon rapport avec elle, elle a changé mon rapport
avec moi-même et bien sûr elle a changé mon rapport avec
D.ieu. Aucune prière n'a été en vain. Chacune a accompli
sa mission - celle de me rendre un peu plus conscient de D.ieu. Chaque prière
a adouci mon coeur, et m'a rendu plus humble et je suis aujourd'hui une toute
autre personne grâce à l'intensité des prières que
j'ai dites pour ma femme.
Le judaïsme affirme
que nous sommes dans ce monde pour nous rapprocher de D.ieu. Ma femme s'est
rapprochée de D.ieu. Je me suis rapprochée de D.ieu. Je pense
que notre communauté s'est rapprochée de D.ieu. Les circonstances
et les détails de la situation sont douloureux, mêmes horribles.
Ce n'est pas de cette façon que nous aurions voulu que les choses arrivent,
mais les résultats sont ceux qu'on espérait.
Nous sommes des Etres Humains
complexes dans un monde complexe. Nous ne pouvons espérer comprendre
chaque aspect de ce monde. Nous ne disons pas tout à nos enfants et D.ieu
ne nous dit pas tout non plus. Mais ceci, nous le savons : nous prions et Il
nous répond. Nous ne comprenons pas toujours la réponse, mais
c'est toujours un oui aimant. Et nous serons toujours des gens meilleurs grâce
à cela.